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tieuse au service de Dieu que cell
de St.-Omer, en Artois : car en ce
lieu les catholiques, ecclésiastiques
ou séculiers, sont reçus avec grande
douceur, humanité et assistance.>>
Après une heureuse navigation, la
barque aborde à Gravelines, où le
gouverneur (5) accueille et encou-
rage les religieuses exilées : Enfin,
le 4 août 1581, le savant Jacques
Pamèle, alors chanoine de N.-D.
St.-Omer et archidiacre de Flan-
dre, introduisit les 17 pauvres cla-
risses dans cette même ville, où
quelques années auparavant, lui-
même exilé et fugitif, avait trouvé
une honorable hospitalité. On leur
accorda ensuite une maison avec
une petite chapelle qui avait ap-
partenu autrefois aux Cellebroer
(4) et où était le serment des grands
archers. Philippe II prit ces reli-
gieuses sous sa protection, leur fit
acheter ce premier établissement,
avec d'autres propriétés avoisinan-
tes, pour bâtir un couvent et se dé-
clara leur fondateur. Le magistrat
les reconnut en 1592 comme filles

(3) Valentin de Pardieu, sieur De Lamotte, mayeur en 1570, de St.-Omer, sa patrie, succéda dans le gouvernement de Gravelines à De la Cressonnière, tué au siège de Harlem en 1573. De Lamotte mourut au siège de Doullens, le 8 juillet 1595, et eut pour successeur, Philippe de Guer

naturelles de la ville. Là s'arrête François Hendricq.

«L'an 1592, le dernier avril, dit Pierre d'Haffreibgues dans ses mémoires inédits, les pauvres clarisses ont été admises dans cette ville (St.-Omer) pour toujours avec les conditions suivantes : qu'elles ne pourront prendre héritages, sans adveu de messieurs. Que le magistrat aura la justice temporelle et séculière en ladite maison. Que lesdites religieuses ne pourront être plus grand nombre que trente tant professes qu'autrement. »

L'ouvrage du P. Hendricq est devenu rare; l'exemplaire que j'ai sous les yeux est celui qui a été offert par Hendricq à Marie Dausque, comme le témoigne cette note autographe qu'on lit au bas du titre : L'autheur à la R. Mère abesse : il appartient à M. Alexandre Hermand, habile archéologue, qui prépare une histoire numismatique de la ville de St.-Omer. Il m'a semblé qu'il n'était pas inutile de dépouiller les ouvrages de piété des notes historiques qu'ils renferment et de les reproduire dans un recueil entièrement consacré à l'histoire de nos provinces pour que chacun puisse connaître facilement les faits épars dans un grand nombre de livres rares et que l'on dé

nonval, son parent et héritier, créé baron daigne de consulter.

d'Esclebecque le 21 janvier 1612.

2

(4) Ou plutôt Cellebroeders, nom flamand des religieux cellites ou alexiens, institués pour soigner les malades et les fous servir les pestiférés et enterrer les moits. Collet rapporte qu'ils ont été expulsés de St.-Omer en 1524, pour cause de malversation après avoir demeuré dans la ville

l'espace de 36 ans,

DUFAITELLE.

P. DU ROSIER.- Depuis long tems je désirais enrichir ma petite collection de poésies historiques de l'oeuvre de P. du Rosier, j'espérais

y

recueillir des détails curieux sur les commencemens des guerres civiles dans le Boulonnais et ses environs au 16° siècle, en même teins que quelques notions biographiques sur ce poète gentilhomme qui me parait avoir échappé aux recherches de nos biographes et de nos bibliothécaires les plus distingués sous ce double rapport son opuscule m'a peu satisfait, mais d'un autre côté j'ai été bien dédommagé de ce désappointement: c'est un poème élégiaque où les malheurs de la France sont décrits en termes généraux sans application à des faits ou lieux particuliers, et, n'etait le soin que du Rosier a pris de nous indiquer sur le frontispice de son livre la province où il est né, on le croirait, d'après de très faibles inductions à la vérité, de Paris, ville qu'il habitait sans doute, lorsqu'il publia l'ouvrage suivant qui est devenu fort rare:

DÉPLORATION
DE LA FRANCE
SUR LA CALAMITÉ DES DER-
nières guerres ciuilles aduenues

en icelle, l'an 1568,

par P. du Rosier, gentilhomme Bolnoys. à Paris, par Denis Dupré, imprimeur, demourant en la rue des Amandiers, à l'enseigne de la Vérité. 1568.

Un volume in-8° de 12 feuillets non paginés, caractères italiques.

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Quel honneur vous sera-ce, Que vous aurés conquis un orgueilleus empire

Bien loin sous l'orient, et que le clair soleil Levé, verta la France, et courant au sommeil ;

Que le lys florira doré de vostre gloire
Sur le Nil, sur le Gange ainsi que sur la
Loire.

Du Rosier mérite, parmi ses contemporains, une place honora Alors que de plaisir, que de joye en nos

ble qui ne lui a sans doute manqué que par le petit nombre de vers qu'il a publiés. Je ne m'exposerai pas au reproche de partialité en offrant au lecteur un choix de vers

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De rivières, de mers, de campagnes fertiles, Vous aurés subjugué combien, dessus le bord, Vos destres auront mis de barbares à mort. Lors nous entrepressant, confus à leurs oreilles, Sauterons de liesse, oyant telles merveilles, Les suyvrons partout, les dirons bien heuD'avoir fait loin de nous tant d'actes généLes veillars recourbés, branlant leurs testes grises,

reus

reus.

tiers:

Rendre graces à Dieu de moustiers en moustiers;

dont le verso est occupé par un sonnet de Jacques Moyssant:

« Je t'ay voulu faire part de mes larmes, amy lecteur, que je verse à part moy sur la déploration du malheur de notre France et te semondre à semblable office de piété; mais je n'ai voulu te présenter l'ouvrage entier à ce coup, réservant

Iront faire sonner les cloches des églises. Le peuple, á grande flotte, ira de tous car-la seconde et principale partie, qui est des présens troubles jusques à tant que j'aye plus notoirement sondé de quel oeil et affection tu la recepyras; adieu. >>

Les prestres au millieu de la tourbe pressée,
Vétus de surplis à la manche plissée,
Arengés en un chœur rediront plusieurs fois
Un cantique entonné d'une accordante voix:
Les matrones de race, avec leurs filles vier-
ges,
Seront au fond du temple: et là tenant des
cierges

En leurs dévotes mains, toutes à deus ge

nous,

Cette seconde et principale partie a-t-elle vu le jour? je l'ignore, mais en attendant qu'un plus heureux explorateur de nos antiquités littéraires nous révèle la biograserve tous. phie du poète Du Rosier j'ai dû signaler son nom à l'attention du public lettré et placer un jalon sur la route que d'autres sont appelés à parcourir.

Priront humblement Dieu qu'il vous con

Le service achevé les tourbes accourues,
Alumeront des feux dax principales rues,
Où le front couronné de lauriers triomfans,
Les pères égayés meneront leurs enfans
Qui tous couvers de fleurs, fils et filles en-
semble,

(Ainsi que Pamitié chastement les assemble)
Rondissant de leurs mains un large circuit,
Iront dançant, chantant, jusques à la mi-

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un enfant qui pourrait fournir à sa subsistance, serait un phénomène, Fourmentin était le soutien de sa mère et de ses plus jeunes frères.' Lorsqu'en l'année 1783, la guerre fut déclarée entre la France et l'Angleterre, le jeune Fourmentin fut désigné pour faire partie de l'escadre du comte d'Estaing, et il montra dans cette guerre tant de bravoure et de génie, qu'il parvint en peu de tems au grade de maître d'équipage.

Revenu après la campagne dans son pays natal, il reprit ses travaux ordinaires, la pêche, et se trouva bientôt assez riche, par ses économies, pour acheter une petite barque de pècheur avec laquelle il affronta les tempêtes si communes dans le détroit de la Manche, et se fit ainsi à ce rude apprentissage du métier de marin dans lequel il devait s'illustrer par la suite. Chez Fourmentin, la bienfaisance égalait le courage. Son travail assura le bien-être de sa famille; et son intrépidité sauva la vie à de nombreux naufragés.

Un jour la mer était en fureur, et les vents soufflaient fort. Un bâtiment allait disparaître dans les flots. Tous les pilotes refusaient de sortir. Fourmentin s'indigne de cette conduite; seul il se précipite dans la mer; gagne le bâtiment à la nage, et le ramène au port en lui servant de pilote.

Un autre jour que la tempête l'avait surpris au milieu de la mer sur son frêle esquif, il se mit à l'abri en mouillant à une rade sûre.

De là, il aperçoit un navire battu par les flots en fureur. Il propose à ses compagnons d'aller au secours de cet équipage prêt à périr. Tous acceptent et l'on se dirige sur le bâtiment en danger.

Il fallait l'habileté du capitaine Fourmentin pour essayer d'aborder ce navire sur une mer aussi agitée; et il l'aborda de manière à donner aux malheureux marins qu'il allait secourir, le tems et la facilité de sauter sur son bord. Un instant après le vaisseau était englouti ! Comment peindre la situation de ces deux équipages entassés dans une frêle barque que les flots battaient avec furie et qui menaçait à chaque minute de sombrer sous la charge trop pesante qu'elle contenait. La tempête était d'une violence dont les matelots n'avaient pas vu d'exemple. Gagner le port était impossible; gagner la pleine mer, c'était la mort au fond de l'Océan ; échouer sur la côte, c'est ce que Fourmentin ordonna aux deux équipages; et la barque y échoua, et grâce à l'habileté, au sang-froid, au bonheur de notre intrépide marin, aucun homme ne périt. Une médaille en argent qui rappelait cette belle action et le jour où elle avait eu lieu, fut décernée par le Gouvernement au brave Fourmentin et à ses compa gnons.

En 1793, la guerre ayant recom mencé entre la France et l'Angleterre, Fourmentin dût à son intrépidité, le commandement d'un navire. Son début ne fut pas heu

des siens auxquels il a tant donné; aimé et estimé de tous à cause de son courage et de ses vertus; encore tout plein d'amour pour la gloire de sa patrie et pour la liberté des peuples, ces deux sentimens qui ne meurent pas dans une âme plébéienne qu'a nourrie l'huma

reux; il fut fait prisonnier contre la côte d'Angleterre, vingt-quatre heures après sa sortie de Boulogne. Mais sa captivité ne fut pas longue; il s'échappa de prison, revint en France, reçut le commandement d'un autre navire mieux équipé que le premier, et pour premier fait d'armes enleva et ramena peunité, qu'a échauffée la victoire. de tems après, avec l'aide du brave capitaine Duchesne, de Boulogne, l'escorte d'un convoi Anglais de soixante navires marchands. Cette brillante capture rendit le nom de Fourmentin célèbre jusque chez nos rivaux, et le directoire récompensa cette action éclatan-il, dans un château de la Vendée, te par le don d'une paire de pistolets d'honneur..

Il nous est impossible de citer tous les faits glorieux qui font l'illustration du capitaine Fourmentin. Qu'il nous suffise de dire, à l'honneur des marins du Pas-deCalais, que dans le cours de sa carrière maritime, Fourmentin a pris à l'Angleterre cent huit navires, dont 99 ont été ramenés par Jui dans les ports de France.

De si beaux services méritaient au capitaine Fourmentin l'honneur qui lui était réservé, d'être choisi par Napoléon pour le débarquer sur la côte de cette Angleter-re, dont le héros méditait alors la conquête. C'est à cette époque du camp de Boulogne que Fourmenitin reçut de l'Empereur la croix des braves.

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AZINCOURT.-M. Jules Janin a raconté, dans la troisième leçon de son cours à l'athénée, sur l'Histoire du Journal en France, anecdote qui a paru digne d'être recueillie. «Il y avait en 1815, dit

une

un officier anglais qui reçut dans ce château la plus complète et la plus généreuse hospitalité. Après un long séjour dans cette noble maison, l'anglais voulant laisser à ses hôtes un témoignage de reconnaissance, leur envoya une magnifique gravure anglaise qui représentait le roi Jean rendant son épée aux anglais. A la vue de cette gravure, la dame de la maison, justement offensée, renvoya au capitaine patriote le même cadre dans lequel était la capture du roi Jean; seulement dans ce cadre elle plaça le portrait de la pucelle d'Orléans, cette honte éternelle de l'Angleterre! Voilà dit M. Janin, un des meilleurs articles de journal qui aient été faits depuis bien longtems. En effet, l'anglais s'avoua vaincu par la belle dame qu'il avait voulu humilier jusque dans ses présens. »

N'en déplaise cependant à M. Ja

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