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pour servir contre les Normands. Ceux-ci l'ayant appris, retournèrent à Gand, réparèrent leurs bateaux, firent route par terre et par mer, entrèrent dans la Meuse et s'établirent à Haslon pour y passer l'hiver (2). »

Si l'on en croit les annales de Saint-Bertin, l'établissement de ce château, loin d'avoir disposé les Normands à la retraite, leur fut au contraire utile. On y lit: « Les Normands, revenant de rechef dans son royaume (après avoir été quelque tems auparavant défaits à Sancourt-en-Picardie), Louis marcha à leur rencontre avec les troupes qu'il put rassembler, et construisit un château de bois dans un endroit nommé Stroms, lequel servit plutôt de rempart aux Payens que de défense au Chrétiens, car le mê me roi Louis ne put trouver personne qui voulût se charger de la garde de ce château (5). » Si le château d'Estrun fut construit au mois de juillet, ainsi que le disent les annales de Saint-Vaast, et que les Normands ne se soient établis à Haslon, comme l'affirment les annales de Metz, qu'au mois de novembre suivant; c'est à l'auteur de celles de Saint-Bertin que nous devons avoir foi.

Sept cent soixante-huit ans après, au mois de juin 1649, pendant que le comte d'Harcourt assiégait Cam brai, l'archiduc Léopold fit retrancher son armée dans le même

(2) On trouve à la biblothèque publique

de Douai, un manuscrit renfermant des annafes de Saint-Vaast, bien plus complétes que celles données par les auteurs du Recueil des Historiens de France.

(3) Rec, des Hist. de France.

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camp, et força d'Harcourt à lever le siége le 2 juillet suivant (4).

L'armée française, commandée par Custine, campa sur l'emplacecement du camp de César pendant toute la durée du siége de Valenciennes par les autrichiens et les anglais. A cette époque, un certain nombre de bourgeois de Douai, que l'on nommait les aristocrates, furent contraints par la municipalité de se rendre, pelles, bêches ou pioches au dos au camp d'Estrun, pour y remplir les fonctions de pionniers. C'est ainsi que sous la république de 1793 on entendait la liberté.

Le pape Innocent II, par une bulle du 21 décembre 1142, confirma à l'église cathédrale de Cambrai, la propriété du village d'Estrun avec ses terres, bois, prés et moulins.

Gautier ou Gaucher, évêque, déposé de Cambrai, se retira l'an 1102, dans un château qu'il avait fait bâtir à Estrun; mais Godefroi de Ribemont, qui tenait le parti de l'évèque Manassés, élu en remplacement de Gautier, mit le siége devant, s'en empara et le détruisit entièrement.

Les habitans d'Estrun, ruinés par suite de campemens de troupes, tant françaises qu'étrangères, furent compris, par un arrêt du conseil d'état du 21 juillet 1716, entre ceux à qui les lettres-patentes du 4 février précédent.avaient accordé trois années de surséance pour le payement de leurs dettes.

Un péage établi sur le pont d'Es

[4] Histoire de Bouchain, par Petit, Douai, 1659, in 80.

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trun et appartenant au duc d'Orléans, fut supprimé par arrêt du conseil du 2 février 1745.

La seigneurie d'Estrun appartenait à l'archevêque de Cambrai.

D.

LE CHANOINE WINS. · PaulAntoine-Hermand Wins, naquit à Boussu, bourg de la province du Hainaut, le 19 décembre 1760. Après avoir fait ses humanités au college de Houdain,à Mons, il alla étudier la théologie à l'université de Louvain. Le jeune théologien, déjà connaisseur en bibliographie, fut remarqué par le savant de Nėlis, évêque d'Anvers. Ce prélat, si connu par son érudition, le nomma son secrétaire et le chargea, pendant différens voyages qu'il fit en Hollande et en Allemagne, de la formation de sa bibliothèque. M. Wins utilisa aussi ses courses pour lui-même et continua sa propre collection.

Nommé au chapitre de Turnhout, ensuite chapelain de la citadelle d'Anvers, puis pourvu d'un canonicat considérable à Soignies, le chanoine Wins vit les commencemens d'une fortune rapide, subitement, arrêtés par la révolution française. Il émigra en Allemagne, et M. de Nélis se retira en Italie, d'où il continua à correspondre avec son secrétaire intime, en s'occupant en même tems de l'impression de ses ouvrages historiques, impression à laquelle mit fin la mort prématurée de ce savant évêque.

Rendu à lui-même, M. Wins revint dans son lieu natal continuer son ministère ecclésiastique et soiguer les intérêts des fabriques des

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LEWARDE.

W.

Lewarde est un

vieux mot français, qui signifie le garde, en latin Warda ou Guarda, garde, lieu où on entretenait une garde, à cause de sa situation élevée (1), ou parce qu'il était le cheflieu d'une réunion de villages rassemblés sous le commandement d'un seigneur puissant. Ce territoire était nommé Marche Saint

(1) La nombreuse et passablement curieuse bibliothèque de M. Wins fut vendue à Mons, à l'hôtel du prince de Ligne, le 16 février 1835 et jours suivans, Le catalogue, imprimé sur la liste manuscrite laissée par

le propriétaire, portait 2077 articles qui formaient plus de 6000 volumes. La vente proticles qui passèrent à un taux jusqu'alors duisit 8500 francs. Il y eut quelques ar

inconnu dans les ventes, et, en général tous les livres qui traitaient de l'histoire de nos provinces y furent fort recherchés, M. Wins n'avait point une bibliothèque par ostentation, ou par souvenir de ses anciens goûts; il lisait ses livres : ce qui le prouve ce sont les nombreuses notes trouvées dans chacun d'eux au moment de la vente.

A. D.

(1) Vocatur Guarda quia in medio ejusdem terræ quidam parvus mons insurgit. [Ducange].

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Remi et Lewarde Saint-Remi (2). Les comtes de Flandre et de Hainaut, eurent à Lewarde, la veille de Saint-Pierre d'août 1184, une entrevue, d'où ils se séparèrent brouillés. Le dérnier, prévoyant que la guerre ne tarderait pas à s'en suivre, et se sentant trop faible pour tenir la campagne, mit des garnisons dans différens châteaux, entr'autres dans celui de Lewarde.

Le comte de Flandre entra en effet dans l'Ostrevent, et assiégea le château de Villers-au-Tertre, qu'il ne pût prendre.

Au mois de juillet 1186, un orage terrible qui traversa tout le Hainaut, éclata sur ce village. Le tonnerre, la grêle et la pluie furent tels, qu'ils ravagèrent toutes les moissons, renversèrent les arbres et plusieurs maisons, et tuèrent un grand nombre d'animaux.

Il y avait à Lewarde un péage, tenu en fief du comté d'Oisy.

Cette terre fut possédée par les maisons de Montignies, de Montmorency et de Renesse; elle fut vendue, y compris le péage et la seigneurie de Vesignon (dans laquelle se trouve un mont, qui renferme des grés à bâtir et à paver), par décret du conseil de Malines du

13 juin 1598.

L'armée des alliés, qui fut dé faite le maréchal de Villars à par Denain, se forma sur le territoire de Lewarde, et y campa depuis le 13 avril jusqu'au 26 mai 1712.

Lewarde fournit en grande quantité du sable et des pierres à paver,

(2) Villers-au Tertre fesait partie de cette marche.

La commune de Loffre dépendait de la paroisse de Lewarde, par suite de la réunion à la Flandre le 25 octobre 1782. D. (M. de la Scarpe.)

LE CAPITAINE LEDUC. — Ar

mand Leduc naquit le 11 août 1764, à Dunkerque, pátrie du célèbre Jean Bart. Le 14 avril 1774, avant d'avoir atteint l'âge de 10 ans, il partit en mer en qualité de mousse, et le 8 juin 1793, après s'être honorablement montré dans plusieurs combats meurtriers, il fut nommé enseigne de vaisseau nonentretenu. On lui confia bientôt le

commandement d'une canonnière, et, s'étant distingué aux sièges de Collioure et de Port-Vendre, il devint enseigne de vaisseau entretenu le 26 brumaire an 2o et lieutenant de vaisseau le 15 thermidor suivant. Appelé au commandement de la frégate Le Hasard, il figura aux

deux combats des 23 ventose et 25

messidor an 3, ce qui le fit nommer capitaine de fréga te le 1er vendemiaire an 5. Il passa en cette qualité sur L'Incorruptible, de 32 canons de 24, et se trouvait au combat qui eut lieu en rade de Dunkerque le 19 messidor an 8, sous les yeux de ses concitoyens. Pen

dant les années 10 et 11 de la Ré

publique, il passa dans les colonies et tint la mer avec la même frégate qu'il ramena ensuite en France. Peu après la formation de l'ordre de la légion d'honneur et la distribution des décorations parmi les braves des armées de terre et de mer le capitaine Leduc fut décoré comme un. des marins les plus intrépides de la France. A. D.

XXIII.

LES HOMMES ET LES CROSES.

VIE ADMIRABLE DE MADAME ST.-CLAIRE, fondatrice des pauvres clarisses, par F. François Hendricq, religieux de l'estroite observance de St.-François, père confesseur des clarisses de St.Omer. St.-Omer, de l'imprimerie de la vefve Charles Boscurt, au nom de Jésus, 1631, petit in-8°, pp. 1350 et 42 non chiffrées.- François Hendricq consacre de bon cœur les petits travaux de sa vieillesse à ses chères filles, sans se dissimuler qu'il a entrepris un traité surpassant la capacité et faiblesse de son chétif esprit; « mais leur dit-il, vos ferventes prières et requêtes tant de fois réitérées m'ont contraint de produire et esclore ce noble bouton de rose qui a embaumé tout ce grand univers par l'odeur trèssuave de ses vertus.... » Ses principaux guides ont été S. Bonaventure et Lucas Wadingus, historiographe de l'œuvre de St.-François. Le P. Hendricq avait << manié le gouvernement spirituel du couvent. des pauvres clarisses de St.-Omer, passé plusieurs années, signament l'espace de ces trois dernières an

nées....>>

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auteur du même nom, vivant vers la même époque: elle le nomme Ange Hendricq, car me, auquel on attribue une dissertation sur le Portus Itius et qui était connu par sa relation du siége de St.-Omer, en 1638. J'avoue que le P. Ange Hendricq et ses deux ouvrages me sont inconnus et si je rencontrais un récit du siège de St.-Omer, par un carme du nom de P. Ange, je serais disposé à l'attribuer au P. Ange de Jésus, appelé ordinairement le P. Ange, espagnol religieux du couvent des Carmes-Déchaussés de St.Omer, qui rendit de grands services pendant le siége par ses connaissances dans le génie et l'artillerie et après la levée du siège par son habileté comme négociateur. Jean de Cléty a terminé le livre de son ami François Hendricq par quelques poésies contre Terveere et en l'honneur de St.-Omer; déjà en tête de la vie de Ste.-Claire se trou

ve un sonnet du même Jean de Cléty (1) à côté des poésies de Sulpice

(1) La famille de Clety a fourni à St.Omer quelques hommes qui ne sont pas sans mérite, mais sur lesquels, nous ne savons presque rien: Pierre-Joseph a contribué au recueil de poésies latines, intitulé: Rhetorum collegii S. Adriani oppidi Gerardimontani in Flandria poesis anagrammatica sub Quintino Durelio, Insulensi. Antverpiæ, P.Bellerus, 1651, in-8°.-Nicolas-Alexandre a coopéré à la rédaction de l'édition corrigée de Pharmacopeia Audamarensis. 1689. in 4o.

........ » Là, se bornent les faibles renseignemens que nous avons pu réunir sur l'auteur; le style, la bonhomie, l'âge du P. François me feraient croire volontiers qu'il était frère cadet de Jean Hendricq qui a composé des mémoires fort intéressans de 1594 à 1625, sans ja-Joscio, archiviste de St.-Bertin, a publié mais avoir appris ni grammaire, ni rhétorique, combien moins de dialectique. La biographie de la ville de St.-Omer cite un troisième

une dissertation hist. et critique sur l'origine et l'ancienneté de l'abbaye de St.

Bertin, etc. Paris, Guérin, 1737, in-12,

430 p.et une Réponse aux observations gené

rales publiées contre cette dissertation.1738, in-12, 53 p.

que,

Bernard, docteur en l'un et l'autre droit et pasteur de Ste.-Aldegonde; de Jacques Dausque, pasteur de Gravelines, frère de Marie, abbes se des pauvres clarisses; de François Lavasche, frère mineur de St.Omer; du prêtre Jean Haune, Audomarois (2) et d'André Boscart. Le chapitre II traite de l'institution des frères mineurs. Le premier étendard de l'ordre séraphidressé en deçà des monts, le fut à Lens, en Artois, du vivant de St.-François par le bienheureux Pacifique, son disciple. Centrous (Saint-Tron?) arbora le second, l'année suivante 1220; six religieux allèrent s'établir hors des portes de Valenciennes en 1221; deux ans après Pacifique accepta un monastére aux faubourgs d'Arras; l'auteur arrive enfin à la fondation du couvent de St.-Omer et entre dans quelques détails qui pourront suppléer à l'excessive brièveté de Collet, (Notice historique de St.Omer, 1830.)

De conven. Audomar. tract. «Selon le rapport du révérendissime P. François Gonzague, général de l'ordre, depuis évêque de Mantoue, durant la vie de St.François, fut édifié le couvent de St.-Omer, au pied du mont St.-Michel, vers la porte de Ste.-Croix. Chron. P. II. L. 11. C. XXVI (quel

(2) Jean Haune ou Hanne qui avait été élu pasteur de Ste.-Aldegonde est auteur du chronogramme placé sur la tour de cette église avec dix-sept boulets, disposés en croix de Bourgogne après le siège de 1638. Il vivait encore en 1653 qu'il établit la confrérie de la Vierge douloureuse.

qu'autre lui donne l'an 1 233.)—«Ce monastère fut visité par S. Bernard et par le bienheureux Jean de Capistran. En ce couvent, fut célébré l'an 1447, le premier chapitre général par deçà les monts, après que les pères de l'observance furent séparez des P. P. conventuels et le R. P. F. Jean Maubert fut esleu commissaire et vicaire-général des P. P. de l'observance hors d'Italie et un autre, l'an 1475, et le vicaire-général fut le R. P, F. Jean Philippe. L'an 1477, à cause des guerres ledit lieu fut démoly et édifié dans la ville. »

Après le Lviie et dernier chapitre se trouve une relation : De l'origine et naissance du couvent des pauvres religieuses de S. Claire, dans la ville de St.-Omer. p. 339-348.

Le couvent de Terveere fut saccagé en 1572, et les religieuses voyant que les troubles ne s'appaisaient pas, allèrent chercher un refuge dans le couvent qui, cent ans auparavant, avait envoyé une colonie fonder le monastère de Terveere. Neufannées s'étaient à peine écoulées que survint un édit ordonnant à tout prêtre, moine et religieuse de sortir de la ville et du marquisat d'Anvers dans les vingtquatre heures. Effrayé d'un aussi court délai, le troupeau de Ste.Claire monte sur une barque sans savoir sur quelles rives implorer l'hospitalité; mais bientôt la voix du pilote ramène l'espérance au milieu de ces femmes séparées : Filles, dit-il, en toutes les sept provinces ne se trouve place plus florissante en la Foi, ni plus dévo

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