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bon chevalier, se fit vaillamment tuer en 1465 à la bataille de Montléri.

Josse de Lallaing, chevalier des plus valeureux, commandait l'aile gauche de l'armée de Charles-le

Téméraire à la fameuse bataille de

Nanci en 1477, et dans laquelle le duc de Bourgogne fut tué. Il se défendit en désespéré, mais la défaite de l'aîle détermina le sienne. Josse

se distingua encore en 1479 à la bataille de Guinegate.

Enfin, Antoine de Lallaing fut tué à la bataille de Grandson.

La maison de Lallaing a eu douze chevaliers de la toison d'or, trois stadhouder de Hollande, et sept grands baillis de Haynaut. On peut juger par là de son illustration. Elle fut plus tard érigée en comté.

Avant la révolution de 1789 on voyait dans l'église de Lallaing plusieurs mausolées fort élégans des seigneurs de cette maison; le seul qui ait échappé au marteau destructeur, est celui du comte Charles II, qui se trouve maintenant au musée de Douai, et que pendant longtems on a attribué à Jean de Bologne.

Nous avons dit dans le premier article que Lallaing devait sa prospérité aux personnes distinguées qui l'avaient habité, et que les seigneurs de Lallaing avaient

surtout contribué à son agrandissement. Dans des tems plus rapprochés de nous, M. Delfosse, entrepreneur général des lits militaires, continua l'œuvre commencée trois siècles plus tôt ; en

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tr'autres bienfaits la commune dût à ses démarches et à sa sollicitude l'exécution du pavé qui conduit maintenant de Douai à Lallaing. M. le comte de Montozou, député de l'arrondissement de Douai, et gendre de feu M. Delfosse, habite Lallaing dans l'intervaile deş sessions législatives, et il n'apporte pas moins de sollicitude que feu son beau-père, pour tout ce qui peut tourner à l'avantage de Lallaing.

Nous rappelons, en terminant cette notice, que le brave général de cavalerie, baron Scalfort, faisait sa résidence habituelle à Lallaing, et que le souvenir de ses bienfaits se perpétuera avec celui de sa glorieuse vie..

D.

(Mém. de la Scarpe.)

COMBAT DE TURCOING. (août 1793). — Le général en chef Houchard se porta de Lille-sur-Turcoing occupé par l'ennemi; après un combat de quelques heures nous entrâmes dans Turcoing. Le colonel adjudant - général, GayVernon, chef de l'état-major, me charge de garder un poste vers le chemin croisé, en avant de Turcoing, me promet de m'envoyer de suite un bataillon d'infanterie, me laisse douze chasseurs à cheval

pour me servir d'éclaireurs, puis, rejoignant le général en chef, se dirige avec lui et tout son corps hauteurs de Roncq, où un combat d'armée, sur ma gauche, vers les s'engage vers midi.

Cependant j'avais envoyé des vedettes sur les routes de Courtray et de Tournay pour observer si

l'ennemi venait de ce côté, car il aurait repris Turcoing et mis le général Houchard entre deux feux; ma mission était donc assez importante; mais le bataillon qui m'était promis n'arrivait pas.

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Restons-là immobiles, arrive ce qui pourra! Toutes ces dispositions furent l'affaire de deux minutes. Cependant l'escadron de cavalerie ennemie avançait au petit trot, à quelque distance elle s'arrêta: le chef se concerta avec ses officiers; mais voyant que nous ne bougions pas, et remarquant qu'il y avait un officier, ils ne purent se persuader que nous restions là s'il n'y avait des troupes pour nous soutenir : Ils conclurent l'ar

Vers les trois heures nous n'entendions plus ni feu d'artillerie, ni feu de mousqueterie, et je n'avais aucune nouvelle de notre corps d'armée ; j'envoya un chasseur à Turcoing il ne rencontra personne, pas un soldat, pas un habitant, et revint sans pouvoir me donner le moindre renseignement: je ne concevais rien à cela.— «Comment, me disais-je; est-ce que mée aurait battu en retraite et nous aurait oubliés? » Alors nous ne pouvion's manquer d'être pris par l'ennemi. Tourmenté d'une vive inquiétude, je me détermine à m'assurer de ce qui se passe je prends un chasseur avec moi, laissant les autres en observation. Entrés dans Turcoing, personne ne peut nous donner la moindre nouvelle de l'armée; nous nous dirigeons en avant de la rue qui mène à Menin et aux hauteurs de Roncq; nous appercevons de la cavalerie : - « C'est l'ennemi, dit mon chasseur.-Que faire? nous étions partis à trois heures du matin de Lille : il y avait donc treize à quatorze heures que nos chevaux n'avaient mangé : ils étaient harrassés. Si nous retournions, nous étions sûrs de tomber au pouvoir de l'ennemi: je prends de suite mon parti (j'avais alors 23 ans; quand on est jeune on est hardi.) Cinq ou six fantassins sortaient ivres des caves: je les fais placer derrière nous, à quelques

Tur

que coing n'était pas évacué, et craignirent de tomber dans une embuscade : voulant cependant nous reconnaître de plus près, ils défi lèrent devant nous à trente pas au galop, et faisant le cercle, ils s'en retournèrent rendre compte de leur expédition. Aussitôt je renvoyai le chasseur auprès de ses camarades pour qu'ils eussent à revenir sur-lechamp, et je piquai des deux pour rejoindre notre armée à une lieue de Turcoing, sur la route de Lille. Je racontai cette espiéglerie à Marescot qui commandait alors le gé nie. Je suis persuadé que sous Bonapai te ce trait de hardiesse et de présence d'esprit eut été récompensé par la décoration de la croix de la légion d'honneur. »

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milieu de nous, sa périlleuse et fatiguante carrière, et la renommée n'a pas encore rappelé ses exploits aux contemporains oublieux, et la voie émue de la patrie n'a pas encore rendu à sa tombe un hommage reconnaissant. Ah! sachons vénérer plus convenablement la mémoire des braves qui ont fait honneur au nom français, et empressons-nous toujours de transmettre avec respect leurs titres divers à l'admiration de la postérité. Jacques-Louis Villeneuve, né à Dunkerque, le 26 février 1776, se sentit dès sa plus tendre enfance entrainé par un attrait irrésistible vers l'espace immense qui s'étendait sans fin devant ses regards étonnés, vers cet Océan qui devait devenir le théâtre de sa gloire. Il s'y élança avec ardeur des rives natales, en qualité de mousse sur un bâtiment marchand, dans le cours de l'année 1788; il s'y trouvait encore comme volontaire en 1790, et avec le rang d'officier en 1792. Bientôt il entra dans la marine militaire et devint successivement aspirant de première classe le 21 mai 1794, enseigne de vaiseau auxiliaire le 15 septembre 1796, enseigne de vaisseau entretenu le 17 mars 1798, et lieutenant de vaisseau le 7 mai 1812. Admis à la retraite le 1er novembre 1817, et après environ vingt ans de services effectifs dont près de trois quarts en tems de guerre, il fut nommé chevalier de St.-Louis le 27 juillet 1818 et capitaine de frégate honoraire le 22 mai 1825.

Pendant la longue durée de no

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De 1807 à 1811 il fit partie de l'escadre de l'Escaut sous le commandement de l'amiral Missiessi; ce fut à cette époque qu'ayant reçu l'ordre de couper les bouées placées par les assaillans à l'embouchure de ce fleuve, il alla avec un rare courage les enlever sous le feu des batteries anglaises. La décoration de la légion d'honneur lui fut alors promise, et certes il méritait bien de la porter; mais des circonstances imprévues ayant fait ajourner cette récompense, il ne l'espéra plus que faiblement sous la restauration, elle qui la prodiguait si maladroitement, et ce fut la révolution de juillet qui se chargea encore de réparer cette injustice et d'acquitter la dette de la France. En 1831, Villeneuve reçut la croix de cet ordre si national, le noble objet de toute son ambi

tion.

Cet intrépide marin se rendit surtout célèbre par ses voyages lointains. De 1813 à 1815, il était, en croisière sur les côtes du Bré

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sil, à bord de la frégate la Hyade; il commanda ensuite le trois-mâts l'Amitié, destiné pour St-Domingue et armé à Dunkerque; le trois mâts la Victoire, destiné pour l'Amérique septentrionale; la goëlette la Céleste, en destination pour Buenos-Ayres où il conduisit plusieurs officiers généraux de l'ancienne armée, exilés de leur patrie, et qui se rendaient au Champ d'Asile.

Villeneuve retourna encore une fois à Buenos-Ayres sur le brick l'Hirondelle, frêté à Dunkerque ; enfin il aborda à la Chine sur le

trois-mâts le Mexico.

Il entreprit plusieurs fois la pêche de la baleine ; dans une de ces expéditions, sa pirogue fut mise en pièces par l'énorme poisson qu'il porrsuivait; tous ceux qui montaient le frêle esquif se soutinrent sur ses débris, au milieu des plus affreux dangers, pendant plusieurs heures, jusqu'au moment favorable où leur vaisseau les aperçut enfin dans cette position désespérée. Dans son dernier voyage, Villede Bonne-Esneuve toucha au cap pérance, aux îles Maurice et Bourbon, et aux Philippines ; il ne revint en France qu'en 1827, après

trois années d'absence.

Il avait épousé une demoiselle de St.-Omer, et vivait retiré aux environs de cette ville, dans la jolie commune de Salperwick; c'est là dans une solitude honoraque ble, au milieu d'une famille intėressante, il est décédé le 20 décembre 1834, emportant les regrets et l'estime de tous ceux qui l'avaient H. PIERS.

connu.

ESQUERMES.- La châtellenie de Lille, qui se composait de tout le territoire compris entre les rivières de la Lys, de la Scarpe et de l'Escaut, comptait peu de villages aussi pittoresques que la ré→ sidence du prévôt d'Esquermes.

La petite chapelle qui sert aujourd'hui d'église aux fidèles de cette commune, a été commencée sous le règne de Bauduin à la belle barbe. Plus tard, on l'agrandit par la construction des nefs latérales et du choeur, que notre jeune compatriote, C. Benvignat, vient de restaurer d'une manière beureuse, et qu'il a su embellir encore en surmontant l'antique édifice d'un joli petit clocher gothique.

La chapelle d'Esquermes, éìigée en l'honneur de N.-D. de Réétait visitée de par conciliation, nombreux pélerins longtems avant que N.-D. de Grâces de Loos (qui jouit encore aujourd'hui d'une si grande vogue), eut fait ses premiers

miracles.

En effet, si nous en croyons un de nos vieux chroniqueurs, c'est seulement vers le commencement du 16e siècle que les religieux de l'Abbaye-de-Loos eurent l'idée heureuse d'appendre une image de N.-D. à l'un des tilleuls qui bor

daient le chemin de la Bassée. La

vierge fit des miracles vers l'an 1544; mais la renommée ne s'en établit au loin que quarante ans après.

La mode, qui dans tous les siècles a régné en souveraine absolue sur les hommes pieux comme sur les mécréans, fit abandonner le

culte de N.-D. d'Esquermes pour celui de la Vierge de Loos. Des hérétiques ont dit que certaines manœuvres des moines de ce dernier village contribuèrent beaucoup à amener jusqu'à Loos les pèlerins qui s'arrêtaient jadis à Esquermes; mais nous tenons de tels propos pour mal sonnans, et nous démontrerons amplement dans un autre article de ces curieuses chroniques, que N.-D. de Grâces a surpassé en puissance N.-D. de Réconciliation.

Quoi qu'il en soit, nous venons aujourd'hui apprendre à beaucoup de nos concitoyens (car beaucoup ignorent des choses qui les touchent de si près), les miracles dont le village d'Esquermes a été témoin, miracles qui se trouvent rapportés dans une légende naïve que nous allons transcrire, en n'y changeant que l'orthographe, afin que chacun puisse la lire aisément :

« NOSTRE-DAME DE RÉCONCILIA

TION A ESQUErmes.

» L'an de N. S. mil et quatorze, certains bergers paissant leurs troupeaux au susdit lieu d'Esquermes, aperçurent une belle image ou statue de bois de N.-D. dans un buisson, planté justement où se voit présentement le maître-autel de la chapelle d'Esquermes; ils ne manquèrent pas de l'honorer et de lui présenter chaque jour leurs petites prières. Leurs brebis mêmes (cas étrange et guères ouy) fléchissaient journellement les genoux devant cette image, comme si elles eussent eu connaissance des mérites et dignités de la Vierge immaculée qu'el

le représentait. Nos hérétiques ont ici de quoi rougir, s'ils ont tant soit peu de bon sens, et de quoi apprendre des bêtes mêmes, à honorer les choses sacrées. Qu'ils apprennent donc de ces brebis, ou de celle de St-François, laquelle s'agenouillait aussi devant l'autel et image de N.-D., au rapport de St. Bonaventure, qu'ils aillent à l'école de la mule de St. Antoine de Padoue, ou des bœufs de Bavière qui en firent tout autant devant le le très adorable Saint-Sacrement de l'autel, reprenant les impies de leur impiété. Que si peut-être ils n'ajoutaient croyance aux saints pères et écrivains catholiques, je les renvoie à l'ânesse du faux prophète Balaam (aux nombres 22), à qui Dieu ouvrit la bouche et parla pour faire la leçon à son maître et lui ouvrir les yeux : tel disciple à tel maître.

>> Or, ce nouveau prodige ne put être longtems caché. Il vint bientôt au jour et aux oreilles du sérénissime prince Bauduin, comte de Flandre, quatrième du nom qui commença à prendre les rênes de l'état en mains l'an 988, encore en bas-âge, prince autant docte que pieux, se servant de cette merveille pour exciter sa confiance en la bonté et aide de la mère de Dieu, comme il avait été travaillé l'espace de dix-sept ans d'un flux de sang, sans que l'art de médecine lui put fournir aucun secours, vint en espoir que ce mal incurable à tout autre serait aisé à guérir à celle à qui rien n'est impossible. Il entreprit donc avec autant d'espoir en la bonté de la très bénite Vierge, que

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