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fit ensuite partie de l'administration du département du Nord, puis fut membre de l'administration du district de Cambrai et enfin président de l'administration cantonale.

Se trouvant à Lille, en 1817, comme membre du collège électoral du Nord, il y éprouva un accident dont les suites se sont fait sentir jusqu'à sa mort. Renversé sur le pavé par un cabriolet qui passait rapidement, il fut blessé à la hanche. Il resta infirme, la marche lui devint dèslors impossible et sa vue s'éteignit insensiblement,

M. Lobry était le père d'une nombreuse famille. Jugeant, en homme éclairé, que l'éducation est le premier de tous les biens, il n'avait rien négligé pour en assurer le bienfait à ses enfans. Ses efforts et ses sacrifices ont été dignement récompensés par les succès que plusieurs d'entre eux ont obtenus. Il suffit de citer en preuve M. Aristide Lobry, avocat, qui occupe un rang distingué au barreau de Cambrai, et son frère, M. Bélisaire Lobry, jeune médecin, qui n'annonçait pas moins de talens, mais qu'une mort prématurée est venue enlever à l'estime publique et à l'affection de sa famille.

M. Lobry était un bon citoyen, un excellent père, un homme estimable sous tous les rapports. Il sera sincèrement regretté de ceux qui ont été à même d'apprécier ses bonnes qualités.

(Feuille de Cambrai.)

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LA STEEN-POORT. Pour l'observateur, pour l'homme accoutumé à réfléchir, il ne peut guère s'empêcher de se rappeler, en traversant ce carrefour de Bruxelles, que là où sont ces maisons régulières, élevées à la droite et à la gauche de la rue de la porte de pierres (Steen-Poort-Straet), existait depuis le commencement du onzième siècle cette porte redoutable dont on fit la prison criminelle qui a renfermé dans ses énormes murs et dans ses affreux cachots une foule de malheureux innocens ou coupables.

En 1370, des ecclésiastiques e une juive renégate qu'ils avaient sans doute gagnée, accusèrent les juifs d'avoir poignardé de saintes hosties. Ceux dont on put se saisir furent renfermés dans les prisons de la Steen-Poort, d'où ils ne sortirent que pour être promenés. par la ville sur une charrette; tenaillés à plusieurs carrefours, nommément sur le Grand Marché et devant la chapelle de Sainte-Catherine, où les hosties avaient été dérobées (1); finalement à être brûlés vifs, sous les yeux de leurs

(1) Le tenaillement était un supplice qui consistait à arracher les parties charnues à un homme avec des tenailles rougies au feu. C'était aux bras, aux cuisses, aux seins que cette cruelle opération s'exécutait. Souvent on vers ait du plomb fondu dans les plaies, et, entre chaque tenaillement, on laissait écouler un plus ou moins long, intervalle. On a vu des malheureux subir ce supplice pendant un espace de trois heu res, et puis être jetés vifs dans le feu ; ou

être rompus, c'est-à-dire avoir les membres

brisés, les uns après les autres, avec une barre de fer; ou être écartelés, et le tronc et les membres jetés sur un bûcher.

petits enfans auxquels on fit embrasser le christianisme.

Dans les émeutes qui eurent lieu à Bruxelles en 1420 et 1421, à l'oc casion de la mésintelligence qui se mit entre le duc Jean IV et son épouse Jacqueline de Bavière, les prisonniers qu'il fit sur ceux qui avaient pris parti pour sa femme furent conduits à la porte de pierres et de là à l'échafaud. Quelques uns ne fuient qu'exilés.

Mais c'est surtout dans les troubles du seizième siècle que la Steen Poort fut encombrée de victimes. En 1523, deux augustins qui y étaient détenus convaincus d'hérésie, furent brûlés vifs sous le règne de Charles-Quint. C'est en 1568 et 1586 que cette prison renferma le plus d'individus de toutes les classes, les uns pour être décapités ou pendus, les autres pour être brûlés par les ordres du duc d'Albe, d'odieuse mémoire, et sous le règne de l'infâme Philippe II dont il était le représentant aux Pays-Bas. Le 1er du mois de juin, le secrétaire du comte d'Egmond fut extrait de ladite porte et traîné sur la Grande Place où il fut écartelé (2) la veille de la décapitation de son maître.

En 1581, au commencement d'avril, un bourgeois nommé Jean

(2) L'écartellement consistait à atteler

quatre chevaux d'égale force aux bras et aux parties inférieures du corps, et à les faire tirer en sens contraire, jusqu'à ce que les membres se détachassent du corps.Nous croyons que le malheureux Damiens, qui

avait tenté d'assassiner Louis XV, est le dernier qui ait subi cet horrible supplice,

Coby, accusé de trahison envers la ville, fut incarcéré à la Steen-Poort. A la même occasion, le baron d'Auxy et son épouse, fille du baron de Liedekerke, furent emprisonnés avec plusieurs de leurs complices convaincus d'avoir entretenu une correspondance cri – minelle avec le prince de Parme, général de l'armée espagnole, et d'avoir essayé de faire rentrer Bruxelles sous l'obéissance de son tyran, Philippe II. Le malheureux Coby fut condamné à être écartelé et ses membres furent ensuite attachés à quatre différentes portes de la ville. Le baron d'Auxy en fut quitte pour la peur.

En 1719, le 28 février, cinq doyens des métiers, prévenus d'avoir fomenté les troubles de l'année précédente, furent mis en prison à la Steen-Poort. L'un d'eux, Anneessens, le plus ancien de ces doyens, fut décapité sur la place du Grand Marché, le 19 septembre; les quatre autres furent bannis à perpétuité et sept pillards pendus le même jour.

Nous ne parlerons pas de tous les assassins, voleurs de grands chemins et d'églises, dont la porte de pierres a vu les derniers jours, a pressenti les anxiétés, les frayeurs, les angoisses, précurseurs de leurs affreux supplices, après avoir été témoins des tortures épouvantables qu'on appliquait, dans ce lieu, aux coupables, et dont les innocens ont été aussi les déplorables victimes. Nous dirons qu'ils sont sortis de ce repaire pour aller livrer leurs corps aux flammes des bûchers, leurs membres à

la barre du bourreau, leurs têtes à la hache ou à la corde, et leurs épaules au fouet et au fer brûlant. C'est dans ses souterrains qu'on appliquait à la question.

Tirons le rideau sur ce hideux tableau.

La Steen-Poort resta porte de ville, qui conduisait à Uccle, jusqu'à l'an 1369, qu 79, que la nouvelle enceinte fut terminée. Elle devint alors fausse porte, puisque, la porte de Hal étant construite, on avait retiré la barrière qui, la nuit, ne permettait pas les communications de la ville avec son faubourg qu'on nommait OpBrussel ou les Bruxelles; mais la porte de pierres continua de renfermer les criminels ou accusés de l'être, jusqu'en l'année 1759, que les prisonniers furent transportés à la porte de Hal, qu'on avait disposée à cet effet, parce que celle de pierres menaçait ruine, à cause de son ancienneté.

CHARLES-LE-TÉMÉRAIRE A DOUAY.- Charles, par la grâce de Dieu, duc de Bourgongne, etc., vint en sa ville de Douay pour son premier et joyeux advenement comme seigneur de la terie le vendredy environ sept heures au soir, XVe jour de may, l'an 1472. Il luy fut allé au-devant par la loy, nobles et bourgeois à cheval jusques oultre Dechy. Il y avait alumeryes de 48 flambeaux alumez que portoient les wettes de Nuyst et aultres. Et se y avoit envyron 60 gentils compaignons à cheval, tous vestus de verd, chacun un petit flambel ardant en sa main et alloyent tous devant et estoit belle chose à veoir; et quand lesdits de la loy nobles, bourgeois et aultres de ladite ville furent abordez envers mondit seigneur le duc oultre ledit lieu de Dechy, ils luy firent

tous la révérence en inclinant leurs testes, à quoi mondit seigneur se arresta, et lors par la bouche de maistre Pierre de Haulteville, conseiller de la ville, luy sut faire pour les bailly, eschevins et conseil bourgeois, habitans, corps et communautés de ladite ville, une petite proposition en bien aranguant icelluy seigneur la Steen-Poort

Il existe encore de la Steen-Poort une tour qui fait partie de deux maisons bâties sur l'emplacement de cette vieille prison, tour qui était également liée aux fortifications de la ville. Du côté de la place de Bavière,

était asssise au bord d'un précipice dont la descente se nomme, on ne sait trop pourquoi, Montagne du Géant. Cette descente et ce précipice rendaient Bruxelles inexpugnable de ce côté; ils servaient de fossés à la ville, et les eaux dans les fortes pluies, se versaient dans ceux qui forment aujourd'hui le jardin de Saint-George.

P.-J. BR.

ce entendant notre de Douay accompagné de plusieurs. dit seigneur entra en sa dite ville et grands seigneurs, gentils hommes et grande compagnie de gens de guerre bien armez de plein harnois en nombre de cinq cent lances. Mais ils ne entrèrent point tous en la ville, car la plus part passè¬ rent par Lambres et icelluy seigneur entra en sa dite ville de Douay par le porte Notre-Dame ou il

d'é

trouva les processions des gens glise portant le fiertes et les gens de métiers portant leurs torses renouvelées et alumées comme le jour du St-Sacrement, et s'en vint notre dit seigneur avecq sa dite compagnie qui estoient entrez en la ville. Ceux qui luy estoient allez au devant à cheval par ladite rue NotreDame parmy le marchié la rue par du pont Auron et par ladite halle et se alla sans arrester tout à cheval jusques à l'église Saint-Pierre ou deschendy et fist sa dévotion, puis tantôt après retourna et s'en revient par la rue de Saint-Pierre repassat par ladite halle et s'en alla à son hostel qui luy estoit préparée. C'est à scavoir à l'hostel d'Anchin en la dite rue Notre-Dame. Il y avait tant en ladite rue Notre-Dame côme au marchie noeuf hommes ou avoit lesnœuf histoires des noeuf pieux par signes sans parler, armez et habiliez selon l'estat desdites bistoires au mieux que faire se pueult.

Item. Y avoit un aultre grand hault de travers le rue au devant d'icelle halle sur pillos ficquez en terre et estoytce pierre bourgeoise et les pourterelles saint Martin, ou estoyent tous les noeufs preux et se y estoient Prudence et Justice quy portoient la représentation de notre dit seigneur le duc de Bourgongne par la main pour le faire asseoir sur le bancg au milieu de ses noeufs preux en hault siége et avoyent tous iceux noeufs preulz leurs armes et bien habilliez.

Item. Et au regard des alume ryes, il y avoit alumeryes de petits flambeauls tout au devant de cha

cun homst, ou ont faisoit lesdits histoires come aulx porte de Notre Dameet du marchié lesquelles portes tant à un lez come à l'autre estoyent revestus des draps tains de joyeuses couleurs et de flambeaulx alumés estant sur estroperqués au devant desdites histoires et portes.

Et furent tous icceulx flambelz

alumez quant notre dit seigneur le duc approcha la ville quy estoyt belle chose à veoir, mais il pluvoit et faisoit layt et grand vent et dure temps.

Item. Et quant notre dit seigneur fut entré en son hostel et la loy retourné en halle descendus de leurs chevaux et eulx préparez et revestus s'en allèrent à piedz bien tard à la lumière de vers notre dit seigneur en son dit hostel parlerent à luy, le bien haranguièrent par la bouche dudit m2. Pierre de Haulteville et lui fut présenté de par la dite ville, deux pièces de vin si come d'une queu et une ponchon de vin de Brumé et Dépinoy et ce lui fut donné et présenté verballement par la bouche que dessus, trois marst d'or quy après lui furent envoyés et portés en or monnoyé en citez de Arras pourtant que sa venue fut si soudaine que onc ne eut de loysir de trouver et acheter ung joyère assez propice.

Et lui fut porté et baillyé par escrit la copie des sommes que la loi et le peuple fit à monseigneur le duc lehan et à monseigneur le duc Philippe dernier trépassé ayeu et père de notre dit seigneur à leur premier et joyeulx advenement dans la ville de Douay.

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Et illeq fut fait serment par la loy et par le peuple en tenant par la main chacun aulx saint évangile selon la coutume et une cédule ainsi que s'en suit :

« Nous jurons et promettons de vous estre vraye bons loyaulx et obéissans subjetz de garder votre estat et personne, vos payz, droix haulteur et seigneuries, de vous servir envers et contre tous. >>

Et ce faist notre dit seigneur le duc de Bourgongne fist serment à laditte ville de Douay tout selon la fourme et teneur que avoyent par cy devant ses dits ayeul et père que Dieu absolve qui luy fut leu par ledit maître Pierre de Haulteville, conseillier de ladite ville de Douay contenant cette fourme;

Sire,

« Vous jurez et promettez garder et tenir les privilèges franchises usaiges et coustumes de notre ville de Douay ainsy que vos prédécesseurs contes et contesses de Flandres ont faist en temps passé.» Puis notre dit seigneur se adjenouilla à ung genoul devant la

croix quy ilecq estoit fist bon oraison assez longue et puis baisa la croix et le messel et promyst a bien entretenir sondit serment comme il le avoyt juré.

Depuis deschendy dudit parois par ladite montée et remonta à cheval et retourna à sondit hostel ou il fut un espace tant qu'il eut pris sa refection.

Et ce même jour se party de sadite ville et fut reconvoyé par les gens de la loy nobles et bourgeois avecq lesdits compaignons vestus de verd tous à cheval sans lumière tous jusques au prez de Brebières ou lesdits de la loy se arrestèrent et prindrent par la bouche dudit maître Pierre conseillier, humblement congié à mondit sieur en le remerchyant de ce qu'il avait visité sadite ville de Douay et faist le serment accoustumé en priant à Dieu qu'il le voulist bien conduire, maintenir en santé et prospérité et lui octroyer accomplissement de ses très haulx et nobles desirs avecq grace de retourner à joye et santé.

Sensuyvent le nombre et les noms des seigneurs qui estoyent avecq notre dit seigneur à sa venue et entrée et quant il fist le serment à ladite ville et quy le reconvoyèrent et tindrent compagnie en son voyage. (Inédit).

(Mémorial de la Scarpe).

LA DÉESSE DE LA LIBERTÉ. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Liberté, Egalité. Mons, le 15 messidor sixième année de la République Française, une et indivisible.

L'administration du canton de

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