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n'en devait point être ainsi en 1834; que ces sociétés devaient apporter leur contingent dans les travaux utiles du congrès de Poitiers; ils ont pensé qu'une réunion préparatoire composée des députés des différentes sociétés savantes des départemens du nord du royaume, auxquels s'associeraient librement tous les amateurs des sciences et des arts répandus dans cette circonscription, devenait nécessaire pour se concerter sur les communications à faire au congrès de Poitiers, soit en lui faisant part des recherches et des découvertes déjà faites par nous, soit lui soupour mettre nos idées et nos observations sur les actes du congrès de Caen ou pour lui en présenter de

nouvelles.

La ville de Douai se présentait tout naturellement pour y convoquer le congrès provincial et préparatoire; elle possède plusieurs sociétés savantes, une foule d'hommes de mérite et riches de savoir; enfin, comme chef-lieu judiciaire et universitaire, elle méritait la préférence. Des ouvertures furent faites à ce sujet aux autorités, elles les accueillirent; malheureusement les élections, en fixant sur d'autres intérêts l'attention de toute la France, ont empêché qu'on ne remplit d'une manière complète les formalités commandées par les convenances envers la ville qui devait nous accueillir; mais nous comptons trop sur le patriotisme éclairé et sur le goût des sciences des habitans de Douai et de l'honorable société qui veut bien nous prêter son sanctu

aire, pour craindre qu'ils attachent plus d'importance que la chose n'en mérite à un manque involontaire de formalité causé par un malentendu que la précipitation et la circonstance des élections expliquentet excusent, et qu'ils ne verront en nous que des amis, sincères appréciateurs de leur mérite et désirant nous joindre à eux dans l'intérêt des sciences, des arts et des lettres, tout en procurant un avantage réel à leur ville en y attirant des étrangers.

De tous côtés un se demande, et partout dans nos salons j'entends reproduire la même question: Qu'est-ce donc qu'un congrès? quel en est le but, l'utilité? C'est tout simplement une réunion d'amis et de parens, qui se rassemblent pour s'entretenir de leurs intérêts de famille. Toutes les sciences en effet ne sont-elles pas sœurs? ne composent - elles pas une grande famille? Là il n'est point question de faire des phrases sonores, des discours d'apparat. Présenter ses idées d'amélioration et de progrès dans l'intérêt de la science, avec simplicité, clarté et précision; développer sa pensée ou discuter l'avis des autres avec modération, un grand esprit de concorde et l'amour du bien général, voilà les seules conditions d'existence d'un congrès. Voilà, je dois le dire, le tableau touchant que celui de Caen a présenté à la France et à l'Europe; voilà ce que nous devons chercher à imiter. Si les congrès généraux peuvent être comparés, en quelque sorte au cœur d'où partent les sources

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de la vie intellectuelle, les congrès provinciaux seront les veines destinées à la faire parvenir jusqu'aux derniers rameaux du corps social.

Les occupations et les devoirs de beaucoup d'entre vous, Messieurs, ne vous permettront peut-être pas de donner autant de développement au congrès provincial de Douai; nous pourrions, ce me semble nous borner à former trois sections, savoir :

1° Sciences naturelles et agricoles;

2o Littératures et beaux-arts; 30 Histoire, philologie, diplomatique, archéographie et numismatique.

Quelle que soit votre décision à cet égard, je pense qu'après l'avoir prise, nous n'aurons plus à nous occuper dans cette séance préparatoire de la formation au scruque tin secret, du bureau définitif, à nous inscrire dans les sections qui nous conviennent et à fixer pour demain l'heure des réunions.

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les

dont jouit votre cité depuis plusieurs siècles dans les sciences, arts et les lettres, et d'avoir pu y contribuer pour sa faible part, comme un témoignage de l'affection qu'il n'a cessé de conserver aux lieux qui l'ont vu naître. »

Le congrès, quoique trente-trois membres y aient paru, s'est trouvé trop peu nombreux pour adopter la division en trois bureaux, proposée par M. de Givenchy. Son attention a été principalement fixée sur l'archéologie et l'histoire du pays, la plupart des personnes présentes ayant dirigé leurs études de ce côté.

Voici la série des résolutions adoptéees ·

I. Archives et Bibliothèques. D'après la proposition de M. Le Glay, le congrès porte son atten

tion sur la nécessité de mettre en ordre et tirer de l'oubli les nombreux documens historiques renfermés dans les dépôts publics des deux départemens du Nord et du Pas-de-Calais, et les manuscrits que possèdent les bibliothèques. Un travail bien conçu, dirigé avec ensemble et activité, mettrait bientôt à la disposition du monde savant une multitude de richesses historiques et littéraires.

Ce genre de travail demande des hommes spéciaux convenablement rétribués pour qu'ils s'y attachent et y dévouent leur

tems.

Les archives départementales du Nord, réunies dans le bâtiment dit du Lombard, renferment le

chartrier des comtes de Flandre, les papiers de la chambre des comptes, les chartriers d'une multitude d'abbayes, la plupart fort

auciennes.

pal, suffisamment instruit en diplomatique, et auquel serait imposée l'obligation de dépouiller et cataloguer son dépôt. Son traitement serait supporté par le budget mu~

Les archives départementales du nicipal.

Pas-de-Calais renferment le chartrier des comtes d'Artois, les papiers relatifs à l'administration de l'ancienne province d'Artois, les chartriers de beaucoup d'abbayes, la plupart aussi fort anciennes.

Il serait nécessatre que chacun de ces dépôts eût un archiviste particulier, chargé d'en poursuivre le dépouillement, et d'en dresser le catalogue raisonné. L'archiviste du Nord, au moins, aurait besoin d'un adjoint.

Les conseils-généraux des deux départemens seront invités de la manière la plus pressante à vouloir bien faire des fonds pour leur traitement et leur établissement fixe.

Lesdits archivistes seront sous la surveillance de MM. les préfets, mais rétribués sur le budget départemental; leur service serait distinctde celui de l'employé chargé de la délivrance des expéditions courantes pour le service de l'administration, lequel employé est à la charge de l'abonnement de la préfecture.

Le congrès réclame l'intervention de MM. les préfets auprès des conseils municipaux, pour que dans chacune des villes ayant un dépôt d'archives considérable, il soit, comme à l'Hôtel-de-Ville de Lille, établi un archiviste muni

Lesdits archivistes, on le répète, seraient des hommes spéciaux trouveraient dans leur traitement fixe une position qui leur permettrait de se vouer à ce genre d'étude souvent ingrat dans les détails, et demeureraient responsables des documens confiés à leur garde et exploration. Ils devraient d'ailleurs à certains jours et heures fixés, les tenir à la disposition du public, et les communiquer sans dépla

cement.

Quant aux dépôts qui ne sont pas assez considérables pour qu'un archiviste permanent y soit attaché, MM. les préfets sont priés de les faire successivement explorer par un inspecteur duement commissionné, qui devrait aussi en faire le dépouillement et le catalogue raisonné, et accomplir sa mission dans un tems donné. Cet inspecteur serait rétribué, soit sur les fonds du département, soit sur les fonds mis par les chambres à la disposition du ministre de l'instraction publique. On pourrait d'ailleurs leur assurer une indemnité sur le budget municipal de chaque commune où ils travailleraient temporairement.

Comme mesure de sûreté et de conservation, le congrès émet le vœu que tous les titres et documens reposant dans les archives, soient timbrés d'une griffe particulière.

Le congrès pense que l'on pourrait demander par la suite aux archivistes départementaux de faire un cours de diplomatique, mais en attendant, et comme cette science est très-peu répandue et menace de s'éteindre, le congrès, s'appuyant sur le vœu émis par le congrès général de Caen, art. XXVII, demande qu'il soit envoyé à l'école des chartes de Paris, un élève aux frais de chacun des deux départemens, ou du moins un seul aux frais des deux départemens.

Le congrès émet le vœu qu'il soit imposé à chaque bibliothécaire de ville, l'obligation de publier un catalogue raisonné des manuscrits confiés à sa garde. Il indique pour modèle le travail de M. Le Glay sur les manuscrits de Cambrai.

II. Monumens. Les sociétés savantes du Nord de la France seront invitées à communiquer au prochain congrès un catalogue détaillé et raisonné des monumens historiques de tout genre qui existent dans leur arrondissement, en indiquant ceux de ces monumens dans l'intérêt desquels il devra être pris des mesures de conservation et de réparation.

III. Elles seront invitées à encourager les propriétaires des munumens historiques à leur bonnes conservation par des primes, médailles, mentions honorables, etc.

IV. Histoire du pays. - Elies seront encore invitées à proposer au concours un prix pour la meilleure Histoire de Flandre et d'Artois, propre à être mise entre les

mains des jeunes gens, pendant la dernière année des humanités.

V. A s'occuper activement d'une histoire monétaire et numismatique des mêmes provinces, en ne che matérielle des médailles, mons'arrêtant pas sculement à la recher

naies, sceaux, jetons, plombs,mais suppléant encore à celles qui ne se retrouvent point, par l'examen des charteset documens constatant leur existence.

VI. Géologie.- Lesdites sociétés savantes seront aussi invitées à diriger des recherches géologiques dans leurs environs, et à en communiquer le résultat au futur congrès provincial.

VII. MM. les préfets seront priés de réclamer des sociétés houillières qu'elles communiquent le résultat de leurs sondages quant au gisement des terres et autres phénomènes géologiques. La condition pourrait leur en être imposée administrativement.

VIII. Histoire naturelle. On provoquera par tous les moyens possibles, la formation d'une société Linnéenne dans chaque département, à l'instar de celles déjà établies à Paris et dans le Calvados.

IX. Agriculture. Les sociétés d'agriculture seront invitées à proposer un prix pour le meilleur manuel élémentaire d'agriculture approprié aux écoles primaires.

X. Une école d'agriculture transcendante, placée dans une fermemodèle, est un établissement trèsdésirable pour chacun des deux

départemens du Nord et du Pasde-Calais.

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XI. Congrès futurs. Il y aura à l'avenir, chaque année un congrès provincial, composé principalement des députations les plus nombreuses possible de toutes les sociétés savantes du Nord de la

France. Il se tiendra successivement dans les villes où existent des sociétés savantes.

XII. Le congrès de 1835, est indiqué à Douai, dans la première quinzaine de juin. Le jour d'ouverture sera annoncé au moins deux mois d'avance. On y désignera la ville qui recevra le congrès de 1836. On s'y occupera de toutes les branches des connaissances, a insi que l'a fait le congrès général de Caen en 1853.

:

XIII. Une commission permanente demeure chargée de l'exécution des délibérations du congrès actuel, et de préparer le congrès prochain. Sont désignés pour en faire partie les membres du bureau, MM. Le Glay, Quenson, de Givenchy, Bruneau; et en outre MM. Germeau, s.-préfet de Douai, Béquet de Megille, président de la Société royale et centrale, Taillart et Bigant, conseillers; Duthilloul, juge de paix et bibliothécaire; Leroy, de Béthune, avocat; Avignon, professeur de physique et mathémathiques; Mangin, docteur médecin; Wallez, professeur de dessin. Elle s'occupera avec un soin particulier des relations à établir entre le congrès et les sociétés sa

vantes.

LES FIANCAILLES ET LES NOCES. Dans un moment où l'histoire s'empare de tout ce qui peut contribuer à la rendre plus intéressante; où les documens qui peuvent concourir à l'illustration des peuples et à l'extension des

connaissances humaines, sont recherchés avec une avidité louable par ceux qui se vouent à la littérature; où tant d'hommes aussi instruits que laborieux, s'empressent à dérouler les vieux parchemins ensevelis dans la poussière des archives, et que les découvertes, résultat de ces investigations scientifiques, se succèdent d'une manière aussi rapide que glorieuse ; enfin, dans un moment où nous-mêmes nous pouvons mettre au jour les immenses matériaux que nous sommes parvenus à réunir et qui peuvent être d'un intérêt majeur, surtout pour notre histoire locale, nous croyons qu'il ne sera pas hors de propos de publier un document inėdit qui, par la singularité des dis-positions qu'il contient et par son ancienneté, mérite d'être connu. Il est consigné dans un registre des statuts de la ville d'Ypres, et intitulé: Ce sont les keures des mariages, 1294.

Art. er. On a ordonne ke tout chil ki mangeront à nueches 1 sour le iour ke li fianchies 2 espousera se femme paieront chascun pour lui xij s. paresis sans nul relai et en secke 3 monnoie anchois 4 ke pains soit mis a table.

1 Noces. 2 le fiancé. 3 argent comptant. 4 aussitôt.

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