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en prit 500 avec le major-général Schmitt et 17 officiers. Masséna en donna la nouvelle au gouvernement le 29 avril 1799, en fesant le plus grand éloge du chef de brigade Saudeur. Après avoir combattu à Skarlé et à Suz, où il fut blessé, ce brave militaire fut choisi par le général en chef pour garder toutes les frontières de la Suisse jusqu'à Delmont; de là, il passa aux commandemens des places d'Huningue, Zurich et Soleure, où son impartialité lui concilia à la fois l'estime des troupes et des habitans. Bonaparte lui en fit compliment à son retour d'Italie.

de

Le plus beau laurier de Saudeur fut celui qu'il cueillità Marengo à la tète du 44° rég. qui fit les charges les plus brillantes et obtint le plus d'armes d'honneur dans cette journée. Depuis ce jour Bonaparte appelait familièrement Saudeur du nom de Marengo, surnom glorieux qu'il n'eut pas échangé contre le plus beau titre. Après le traité de Campo-Formio, on lui confia la garde de la citadelle de Mantoue qui avait été prise par un autre Valenciennois, le général Despinois; il fut ensuite mandé à l'armée d'Espagne, puis, employé à la défense des côtes de France, il campa près d'Etaples jusqu'au moment

où l'Autriche vint faire diversion

à la descente préparée contre l'Angleterre ; il assista ensuite à la bataille d'Austerlitz et y mérita les éloges de l'Empereur.

Il fit la campagne de 1806 contre les Prussiens et les Russes; à Iéna, où ilcommandait la brigade du gé

néral Conroux, blessé dans l'action, il culbuta plusieurs bataillons et prit 20 pièces de canon, ce qui lui valut d'être nommé général de brigade le 30 décembre 1806; en le nommant à ce grade, Bonaparte lui rappela Marengo et lui adressa des paroles flatteuses.

Épuisé par les fatigues de plus de 15 années d'une guerre qui n'avait laissé un jour de repos, pas Sausoixante combats, se retira duserdeur, après avoir assisté à plus de vice actif pour prendre le commandement de la ville de la Spezzia, en Piémont, non loin d'Alexandrie où commandait son compatriote le général Despinois. Il mourut dans cette place, à la fin de 1812, et â– gé de 49 ans, au moment où la paix allait le ramener dans ses foyers qu'il n'avait pu visiter qu'en courant depuis son enfance, tant sa vie militaire avait été laborieuse et agissante! A. D.

DUMONCHAUX. Il n'est si chétif coin de terre qui n'ait son personnage célèbre à présenter à la postérité. Pierre-Joseph Dumonchaux naquit dans la petite ville de Bouchain, en 1735 et fit ses premières études en l'université de Douai. Il se sentit très jeune un goût et une aptitude remarquables pour les sciences naturelles et medicales, ce qui le conduisit à aller finir son éducation à Paris et à y suivre un cours complet de médecine sous M. Poissonier, régent de cette faculté, auquel il dédia plus tard sa Bibliographie médicinale. Ses études terminées, il revint ex

ercer son art dans sa ville natale vers 1754 et 1755; cette sphère se trouvant trop étroite pour son talent, il fut peu après nommé médecin en survivance des hôpitaux militaires de Douai, et il résida dans cette ville de 1759 à 1764. A cette époque, Dumonchaux; quoique bien jeune encore, était apprécié par des hommes célèbres de son siècle; ses connaissances en histoire naturelle l'avaient fait rechercher par le célèbre Buffon qui entretenait une correspondance avec lui; M. Merlin, médecin de l'université de Montpellier, devint son ami intime; il était aussi l'ami et le commensal de Senac, 1er médecin de Louis XV, et de Guillard de Beaurieu, surnommé l'Esope de l'Artois, auteur de l'Elève de la nature; qui lui adressa en 1759 une lettre assez originale, contenant 27 pages imprimées à la suite de son Heureux citoyen, discours à JJ. Rousseau.

Poussé par une ardeur de s'instruire toujours renaissante, et dans truire toujours renaissante, et dans l'espoir peut-être de faire des découvertes nouvelles en histoire naturelle, Dumonchaux, quoique marié et déjà père de famille, consentit à aller dans un autre hémisphère

avec le titre de Médecin des armées du Roi. Il s'embarqua vers 1765 pour St. Domingue, mais hélas ! il ne devait plus revoir sa patrie. La funeste influence du climat de cette colonie contre laquelle la Faculté Européenne n'a pas encore trouvé de remède, fit succomber ce jeune et savant médecin, peu de tems après son arrivée et trop tôt pour les sciences et pour sa famille :

la mort l'enleva au moment où il étudiait et recherchait les moyens de lui dérober quelques victimes. Il fut inhumé dans cette terre étrangère, au Petit-Goave, où il exhala son dernier soupir à peine âgé de 33 ans. La fatale nouvelle de sa perte arriva en 1766 à sa jeune et intéressante épouse, qui demeura sans soutien, avec un fils en bas âge, le même qui dans la suite devint souschef au ministère de l'Intérieur dans le bureau où travaillait l'ex-abbé Montlinot, de Lille. Dumonchaux a laissé les ouvrages suivans: I. Dissertation latine sur l'apoplexie, dédiée à M.Darlot, subdélégué de l'Intendant du Hainaut, département et châtellenie de Bouchain. Paris, Ganeau, vers 1755. II. Lettre de M. Dumonchaux à M. *** étudiant en médecine dans l'Université de Douay, sous MM.Bernard, Delannoy, Mellez, etc', datée de Bouchain, 15 octobre 1755. Imprimée à Paris, Ganeau, 1756, in-12 de 39 pages, en tête de l'ouvrage suivant. III. Bibliographie médicinale raison– née, ou essai sur l'exposition des livres les plus utiles à ceux qui se destinent à l'étude de la médecine. Paris, Ganeau, 1756, in-12 de xxxii-468 p. (anonyme). Cet ouvrage est traité un peu sévèrement par M. Four

nier, dans un article très-incomplet de la Biographie universelle, sur Dumonchaux. Il y dit que «< ce n'est « qu'une espèce de discours ampou« lé, presqu'entièrement consacré à

l'analyse des ouvrages de Buffon « et à démontrer combien la con<<< naissance de l'histoire naturelle << est nécessaire aux médecins. Les « livres de médecine, ajoute M.

:

>> Fournier, sont ceux dont l'auteur « parle le moins. » Si M. Fournier avait lu jusqu'au bout le livre qu'il critique, il aurait vu que Dumonchaux termine en promettant un second volume dans lequel il devait parler des meilleurs auteurs de pratique on ne peut que regretter qu'il n'ait pu tenir parole. IV. Etrennes d'un médecin à sa patrie, Berlin, (Douai) 1761, in-18 (anonyme).-V. Anecdotes de médecine, Paris, 1762, in-12. — On attribua dans le tems cet ouvrage à BarbeuDubourg, parceque l'épître dédicatoire est signée Barb.. du B.... mais Dumonchaux s'en est reconnu l'auteur par une lettre adressée à Barbeu-Dubourg, et insérée, avec le désaveu de ce dernier, dans le Journal des savans, juin 1762, 2o vol, p. 1328 de l'édition in-12. L'abbé de Montlinot en porte le jugement suivant dans une note de son Histoire de Lille, p. 84: « Ce petit ou« vrage excellent renferme beau<< coup de vérités et décèle dans l'au« teur un grand médecin et un bon << philosophe. » Ces anecdotes ont encore un intérêt plus particulier pour nous en ce qu'elles renferment beaucoup de faits qui ont rapport au nord de la France ou au midi de la Belgique. En 1766, il en fut donnée une seconde édition, en 2 volumes, avec beaucoup d'augmentations, par un monsieur M........ ( Merlin ou Montlinot, amis de l'auteur). Le nouvel éditeur ne s'est livré à ce travail que par un sentiment de bienfesance pour la jeune veuve de Dumonchaux, à laquelle il en a abandonné généreusement le produit.

A. D.

ANNE DE VAUX. L'ardeur belliqueuse qui semble être un des traits caractéristiques des habitans de cette frontière du nord hérissée de places de guerre, séparées entr'elles par tous champs de bataille, anima parfois aussi les personnes du sexe et les porta à se faire remarquer par des traits de courage que nous aurons soin de mentionner successivement.

Anne de Vaux naquit dans un village des environs de Lille au commencement du dix-septième siècle. Poussée par une inclination naturelle, et peut-être par des récits et des lectures de faits d'armes de son pays, elle résolut d'entrer au service militaire. Elle parvint à trouver une compagne qui partageait ses goûts; alors, douées toutes deux d'une grande force physique et morale et d'une haute stature, elles prirent des habits d'hommes et s'engagèrent dans un régiment d'infanterie sous les noms de guerre de Bonne-Espérance et La Jeunesse. Elles servirent avec honneur et méritèrent bientôt d'être placées dans la cavalerie, faveur qui n'était alors accordée qu'aux soldats d'élite, comme une récompense de leurs bons services. On ne sait pas ce que devint la Jeunesse ; Bonne-Espérance (Anne de Vaux ) échappa à l'obscurité par des actions d'éclat telles, qu'on lui accorda une lieutenance de cavalerie. Elle continua à se faire remarquer par sa bravoure et son intelligence, mais ayant malheureusement été surprise avec sa troupe dans une embuscade en Lorraine, elle fut dépouil

lée par les ennemis et le secret qu'elle avait si bien gardé fut connu de ses compagnons. Dès lors la bienséance l'obligea de quitter le service; elle ne pouvait plus y rester sans se voir exposée aux inconvéniens qu'elle ne craignit pas tant que son sexe fut un mystère. Conduite à Nancy devant le maréchal de la Ferté, il lui offrit une compagnie et le secret sur son état, si elle voulait prendre du service dans ses troupes; mais elle le refusa pour ne pas porter les armes contre son prince légitime. Revenue dans son pays natal, elle entra dans un couvent, par la protection de l'empereur Léopold pour qui elle avait plusieurs fois versé son sang, et cette vie, commencée si aventureusement au milieu des dangers et du bruit des armes, se termina paisiblement dans le silence et la paix d'un cloître.

A. D.

MOUTON (LAURENT), né à Mons en 1644, entra à l'âge de 20 ans dans l'ordre des Carmes, où il se fit remarquer sous le nom de Père Elie de St-Albert; une humeur aventureuse et un goût des voyages de long cours que l'on retrouve souvent dans nos contrées, soutenus par une ardeur religieuse qui le dominait principalement, lui suggérèrent l'idée d'aller prêcher l'évangile dans des pays lointains. Tout le Hainaut le croyait perdu et déjà grossissant le nombre des martyrs de la foi, quand on apprit, dans sa ville natale, qu'il venait d'être élevé au siége épiscopal d'Ispahan,

capitale de la Perse. Il était même entré tellement avant dans la faveur du Shah, que ce monarque l'envoya en ambassade auprès de l'empereur d'Allemagne qui le combla de présens. Le Pére Elie de St.Albert ne s'en tint pas à ces travaux apostoliques; il voulut aussi contribuer à ramener à la religion chrétienne les peuples du Nouveau Monde, et il partit pour le Brésil; mais la mort le surprit à San-Salvador le 14 février 1708, et au moment où il se disposait à retourner dans son évêché d'Ispahan, convaincu qu'il était, que les pasteurs sont plus tenus encore de résider près de leurs troupeaux, alors même qu'il y a peine et danger à le faire.

A. D.

C'EST UN FAGAN. Parmi les officiers d'un régiment qui tenait garnison à Cambrai, quelques années avant la Révolution, il s'en trouvait un, nommé Fagan. C'était le plus grand dissipateur qu'on put trouver; élégant, libertin, prodigue et joueur; enfin, et en tous points, ce qu'on nomme un bourreau d'argent. Ses parents lui en envoyaient beaucoup, mais jamais assez, ni assez tôt. Quand le montant d'un trimestre lui parvenait, il acquittait en partie les dettes du trimestre antérieur, en sorte qu'il ne lui restait jamais que le sac. Pour le remplir il allait chez d'honnêtes marchands, qui savaient qu'il n'y avait rien à perdre, acheter des draps, genteries; il les prenait sans marchander et les revendaient à l'instant à des juifs obligeans aux prix

des ar

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LE MOT MESQUENE. (*) Monsieur et cher Collaborateur, Je conçois qu'il serait flatteur pour le village de Mecquignies d'avoir donné naissance au mot mesquène; mais je vous avoue que, malgré l'ingénieux système adopté par vous pour établir cette étymologie, je ne puis me décider à l'admettre ; et je crains bien qu'elle ne fasse pas fortune parmi les philologues. Je vais vous en proposer une autre, laissant, de côté ces servantes de curé auxquelles cette dénomination n'est pas plus spéciale qu'à toutes les autres filles de ser

(*) Voyez ci.dessus, 2o cahier page 9

vice dans les campagnes. Un mot de la basse latinité, meschinus, qui lui-même, selon Borel, est dérivé de l'hébreu mechinach, paraît être la véritable souche de l'expression qui nous occupe. Ce mot meschinus qui signifie garçon, servi– teur, a été traduit en français du moyen âge par meschin dont le féminin fut meschine. Voici d'abord quelques exemples où meschin et mes hine sont pris seulement comme jeune homme et jeune fille.

Envoyez le l'emperère Pepin

Si fera bien chevalier le meschin,
Ses parens est, et ses cousin germain.

Roman de Garin le Loherains.

Et li rois mist à la meschine
El chief une corone fine.

Roman de Perceval.

La citation suivante vous offre meschine dans le sens de servante : «Ordonnons que à nostre vénéra» ble frère en Dieu, abbé de Bonne » Espérance, pour un serviteur et » pour une meschine, et pour vin, >> cervoise etc., pour chascun mois, » sera baillié par le commis 20 li»vres. » (Chartes de Bonne-Espérance, page 348.) Meschinage s'employait aussi pour service, domesticité. Enfin de ce mot est venu par extension, mesquin, mesquinerie. Les Italiens disent meschino pour malheureux, pauvre. J'allais oublier d'ajouter qu'il existe dans nos campagnes un ustensile de cuisine qui s'appelle mesquène ou meschine à cause du service qu'il fait.

Je suis, avec un attachement et une estime véritables, mon cher collaborateur, votre, etc.

L. G.

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