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avait fait tant de bien; cette commune, par un juste sentiment des convenances, ajourna ses réjouissances publiques.

Un tombeau a été élevé dans le cimetière de Fresnes, à la mémoire de M. Desandrouin ; les armoiries, sculptées en marbre blanc, sont dues à M. Léonze-Fieuzal, professeur de sculpture à Valenciennes. Les armes de la famille De

sandrouin sont: de gueules, à trois fouines l'une sur l'autre d'or; deux lions léopardés d'or, armés et lampassés de gueules pour supports.

A. D.

ARBRE MIRACULEUX. Je publiai, en forme de lettre, l'article qu'on va lire, dans le Journal Général du 14 juillet 1818. M. Collin de Plancy l'insera dans son dictionnaire des reliques et des images miraculeuses. (T. 2. P. 247 et suivantes) En 1825, M. Hécart, dans son Coup-d'œil sur quelques usages particuliers à la ville de Valenciennes dit, après avoir parlé de M. Collin de Plancy, que celui qui avait écrit cette lettre en avait imposé, en croyant faire un article intéressant de gazette; je le reproduis cependant ici avec confiance, ce que je ne ferais pas si j'en avais imposé. Dans le récit d'un même événement raconté par plusieurs personnes, on trouvera toujours quelques différences. La version donnée à M. Hécart offrait peut-être des variantes, peut-être était-elle plus complète; mais je puis assurer que les faits renfermés dans cet article m'ont été rapportés par des

témoins dignes de foi, et, entre autres, par une personne qui avait vu enlever et descendre le pauvre Philippe. Voilà pour le fond; quant aux détails du style et aux traits de la narration, le choix en est toujours librement abandonné à chaque écrivain. Cette explication peut d'abord paraître oiseuse, mais la vérité, même sur de légers points, vaut bien qu'on s'y arrête.

<< Il y a quelque temps qu'un chêne énorme fut frappé de la foudre dans un bois qui tient au village de Bruai. Peu de jours après, trois paysans qui sortaient d'une mine à charbon, passent près de cet arbre, en examinent le tronc et les branches fracassées et croient appercevoir à l'extrêmité de l'une d'elles une espèce de petite figure en bois. Tout homme un peu raisonnable ou désintéressé n'aurait vu dans cette figure qu'un simple jeu de la nature; nos trois charbonniers voulurent y voir une vierge. Les voilà qui courent le pays en criant miracle! C'est NotreDame des sept douleurs qui est descendue sur cet arbre au milieu d'un orage! Ce prétendu miracle proclamé par l'intérêt, est bientôt accueilli par la superstition. Toutes les bonnes gens du pays sont sur la route; on veut voir et adorer cette sainte vierge. Les charbonniers racontent qu'avant la révolution il existait déjà une vierge dans ce bois, mais elle a été dépouillée et brûlée par des brigands; c'est la même qui revient aujourd'hui, ils la reconnaissent.

« Le précieux arbre est bientôt orné par les mains des fidéles; la crédulité veut y suspendre ses offrandes. Un tronc a été adroitement placé pour recueillir les aumônes, une échelle est dressée contre le chêne pour ceux qui voudront contempler la vierge de plus près, mais on exige une rétribution pour y laisser monter. L'affluence augmente tous les jours, et les bénéfices avec elle. On attache à l'arbre quelques vieilles béquilles pour attester les guérisons miraculeuses; il s'en opère, dit-on, à chaque instant. Le bruit de ces merveilles

a retenti dans la chaumière du

nommé Philippe, qui depuis plusieurs années a perdu l'usage de ses jambes. Soutenu par deux personnes, il arrive, comme il peut, près de la vierge prétendue. Parvenu à l'échelle, on s'efforce vainement à l'y faire monter. Tous les bras réunis ne peuvent en venir à bout; il faut cependant que Philippe aille toucher la vierge, s'il veut que sa guérison soit complète, et il le veut. Des cordes sont apportées, Philippe est garotté avec force; toutes les précautions sont prises comme pour élever une pierre de taille; on l'enlève, et Philippe se sent exhaussé douloureusement vers Notre-Dame des sept douleurs. Miracle! s'écriet-il aussitôt qu'il a touché la vierge; miracle! répètent en chœur tous les assistants.Je n'éprouve plus aucun mal, ajoute Philippe suspendu en l'air et secoué dans tous les sens, descendez-moi je n'ai plus besoin de soutien, je vais cou

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rir. On le descend, il veut cou→ rir et tombe. Ce n'est rien, relevez-moi! On le relève, il retombe. Encore! Nouvelle chûte. Cependant je suis guéri, s'écrie ce malheureux, et ce n'est qu'après une demi-douzaine de chûtes qui ont aggravé ses maux, qu'il se décide à retourner très-péniblement chez lui. - Vous avez sans doute omis quelque chose dans vos prières. C'est probable, répond Philippe.

<< Cependant la foule des croyants Dame des sept douleurs, exaltée augmentant tous les jours, Notredevenue l'objet d'un culte fort par la mensongère renommée, était étendu, lorsque l'administration des forêts fut instruite des ne pouvaient réprimer les déque les garlits qui se commettaient dans ce bois, et qu'il ne tarderait pas à être entièrement dévasté si l'on n'y mettait ordre. Pour arrêter à l'instant tous ces dégats, il fallut couper le mal dans sa racine; le chêne fut abattu. Cela ne se fit point sans mirent presqu'autant que les trois scandale; quelques âmes pieuses géprincipaux intéressés. La commune, dit-on, est menacée des plus grands malheurs, et, depuis la disparition du chêne, il n'y meurt pas une vache ou un chat, qu'on n'attribue leur mort au juste ressentiment de Notre-Dame des dousept leurs. »

A. L.

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DESAINT (FLORIS), naquit à Roubaix le 4 février 1779; il avait à peine 14 ans, lorsqu'il commença à faire partie de ces armées improvisées qu'enfantait la Révolution française. Il entra dans le 13e régiment de chasseurs à cheval, le 15 septembre 1793, d'où il passa bientôt dans la légion des francs. 11 de sa personne dans toutes paya les guerres de la république et de l'empire. En l'an VII, il a un cheval tué sous lui devant Zurich; l'année suivante, étant en Souabe, il ramène à son colonel une pièce de canon de l'ennemi, ce qui lui valut son premier grade. A la tête de 21 braves, il arrête un escadron de hussards de Kranitz qui allait surprendre à Soustaim le quartier-général de Vandamme. A Austerlitz, il fait un colonel russe prisonnier, et, aidé de deux de ses hussards, s'empare de deux pièces de canon, Enfin à Eylau, il arrive le premier sur l'artillerie russe, et peu jours après on voit briller sur sa poitrine l'étoile de l'honneur. La manière dont il se distingue à Wa

de

gram le fait nommer maréchal-deslogis-chef dans la garde impériale.

Appelé comme lieutenant, en 1811, dans le 3o régiment de chasseurs à cheval, Desaint passa en Espagne, où il se signala dans une charge que fit son corps le 23 octobre 1812; après avoir percé deux lignes de cavalerie ennemie, cet intrépide officier avait pris un géné ral anglais, quand il fut entouré de deux pelotons de chevaux-légers qui le forcèrent à abandonner sa brillante capture; il n'en revint pas moins en ramenant un officier prisonnier.

Il rentra à Niort en 1813 et y fut nommé capitaine; la Restauration le trouva commandant de cette place et à la veille d'obtenir la croix d'officier de la légion d'honneur. L'ordonnance du 12 mai 1814 le renvoya dans ses foyers avec le traitement de non-activité; Roubaix revit ce brave en août 1814, mais les fatigues de la avaient guerre gravement altéré sa santé; de funestes symptômes ne tardèrent pas à annoncer un dépérissement prochain. Desaint avait sollicité de la bonté de son Roi la croix de St.Louis, comme le prix pour sa patrie pendant plus de vingt ans, mais il était écrit qu'il ne verrait pas le jour de la justice; il mourut en 1817, emportant les regrets de ses concitoyens et de tous ses frères d'armes.

du

sang

versé

A. D.

LE HAINAUT COMPARÉ A LA FAMILLE DU PATRIARCHE JACOB. Voici comment Jacques de Guyse, Annales du Hainaut, livre 1er, chap. VI, établit ce curieux rapport :

« De même que le patriarche Jacob eut deux femmes légitimes et deux servantes qui lui donnèrent douze fils; de même, par comparaison, le prince de Hainaut prend avec serment, dans les commencemens de son autorité, deux femmes légitimes, l'une Rachel, c'est-àdire l'église militante, et l'autre Lia, c'est-à-dire la partie obéissante et sujette de la nation. Rachel engendra d'abord Joseph qui était vêtu d'une longue robe et trainante, et par lequel sont figurées les églises particulières du Hainaut... Rachel donna encore naissance à Benjamin que Jacob aimait tendrement et qui figure la noble chevalerie de ladite principauté de Hainaut... La seconde femme légitime de Jacob fut Lia qui, quoique chassieuse, fut féconde, et mit au monde six patriarchos; Ruben d'abord par lequel peut être figurée la ville de Bavai... Lia engendra ensuite Lévi qui figure la ville de Mons; et cette ville peut en quelque sorte être appelée sacerdotale et royale.. Le troisième fils de Lia fut Siméon qui désigne la ville de Maubeuge... Le quatrième fut Juda par lequel peut être figurée la ville de Valenciennes, et attendu que Juda est appelé Lion dans l'Ecriture, la ville de Valenciennes porte dans ses armoiries un lion d'or... Le cinquième fils de Lia fut Issachar, ane fort et dur au travail, qui représente les châteaux et les bourgs avec le peuple de la campagne du pays de Hainaut... Le sixième fut Zabulon qui figure les bourgeois et les marchands... Jacob eut deux

autres femmes, Bala, servante de Rachel, qui figure le pays de Hollande, et Zelpha, servante de Lia, par laquelle doit être figuré le pays de Zélande. Ces provinces sont illégitimes, parceque le comte Jean de Hainaut, en 1299, ajouta la Hollande et la Zélande à ses états. Bala engendra Dan, par lequel est figurée la ville de Leyde... Elle engendra ensuite Nephtali, qui désigne la ville de Dordrecht... Zelpha mit aussi au monde deux patriarches, Gad qui indique la ville de Ziriczée, et Azar qui représente la ville de Midelbourg.. Quant à Dina, soeur des patriarches, il est évident qu'elle représente la Frise...., »

Toutes ces comparaisons sont appuyées de citations de la Genèse par lesquelles le bon Jacques de Guyse en a cru démontrer la justesse. On n'a jamais su exactement combien les villes citées plus haut avaient été flattées de ces rapprochemens antiques.

L. G.

LECASSE. Homme d'une modestie véritablement trop grande; il a rendu, étant à Valenciennes, de nombreux services à l'instruction, et, retiré à Anzin, il y continue ses utiles travaux, partageant ses loisirs entre le dieu de l'harmonie et la lecture des classiques. Il s'obstine, pouvant se faire connaître, à vivre étranger à toute gloire; et nul ne sera plus étonné que lui de voir ici son nom cité avec éloge. C'est un hommage que nous nous sommes fait un plaisir et un devoir de lui rendre.

A. L.

LA FÉE MÉLUSINE AU CHATEAU D'ENGHIEN, Fille d'Elinas, roi d'Al

de ces tristes scènes. Il est pourtant
certain que le château d'Enghien,
en Hainaut, noble demeure et an-
tique domaine des Luxembourg, a
aussi été visité par Mélusine. Mais
déjà, du temps d'Henri IV,
ses ap-
paritions étaient moins fréquentes,
et l'on commençait même à ne plus
y ajouter une foi entière. Pierre
Colins qui, comme bailli du lieu,
présenta à ce monarque en 1598,
les oiseaux des aires de ses bois d'En-
ghien, s'exprime ainsi dans le récit
qu'il fait de l'audience à laquelle
il fut admis : « De là le Roy s'assit
sur un coffre de cuir bouly avec
Madame sa sœur, me demandant
familièrement de sa ville d'Enghien
et puis de ce que l'on disoit de luy
en nostre pays. Je respondis que
nous estions venus d'une extrémité
à l'autre. Je vous entends, dist le
Roy, vous m'avez hay, et mainte-
nant vous m'aimerez pour la paix.
Je repartis que jamais la haine n'a-
vait eu place en nos âmes contre Sa
Majesté, mais bien des extrêmes
regrets de la guerre, changez pré-
sentement en resjouyssance de la
paix. Comme le Roy continuoit de
parler, Madame sa sœur l'inter-

banie et de la fée Pressine, Mélusine eut le malheur d'outrager sa mère, et d'en être maudite, avec injonction de se transformer tous les samedis en serpent jusqu'à la ceinture. Cette horrible pénitence devait finir avec la vie de Mélusine, si elle trouvait un jour un époux qui consentît à ne la voir jamais le samedi. Raimondin, neveu du comte de Poitiers, la rencontra un jour dans une forêt aventureuse; il fut épris de ses charmes, l'épousa, et en reçut d'étonnants priviléges, après avoir accepté la condition de ne pas chercher à la voir le samedi. Mais une fatale jalousie troubla son bonheur. Il voulut voir; il vit Mélusine faisant sa pénitence moitié femme moitié serpent. Elle se débattait dans un large bassin dont elle faisait jaillir l'eau jusqu'aux voûtes de la salle. Dès lors le charme fut rompu; Mélusine retombée sous le poids de la malédiction maternelle, disparut dans son horrible forme qu'elle doit conserver jusqu'au jugement dernier. Son infortune n'a point altéré la tendresse qui l'animait pour ses enfans. Elle erre sans cesse autour des lieux qu'habitait sa pos-rompit à me demander si la Merlutérité qui consiste dans les illustres familles de Lusignan et de Luxembourg. Quand une calamité menaquelque membre de ces deux maisons, elle vient errer gémissante autour du château, et, s'élevant pendant une nuit sombre sur la plus haute tour, elle des assuré pousse cris lamentables. C'est surtout le château de Lusignan en Poitou qui, selon les historiens, a été le théâtre

ce

sine venoit à se montrer au chasteau d'Enghien à chaque fois qu'un de leur maison alloit de vie à trespas. Je dis : on en faict des contes, Madame, que je tiens fables. Elle inféra que non, que son

pour

et

cousin le duc d'Arschot lui avoit
chose véritable. Je la
pour
laissay en son opinion, et m'aper-
çevois que le Roy n'en faisoit point
de cas, et le tenoit à fable, comme

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