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bonne heure les plus heureuses sa tête; il demanda et obtint que les pièces d'artillerie dont il était question fussent soumises à des épreuves, auxquelles fort heureusement elles ne résistèrent pas.

dispositions un esprit judicieux et exact, une instruction solide et variée, une raison vigoureuse, tels étaient les avantages qu'il dut à l'éducation forte et méthodique qu'il avait reçue. Il les conserva jusque dans ses dernières années. La bienveillance de son caractère, l'agrément de sa conversation, le faisaient chérir autant que son austère probité le rendait respec table: il aimait, il accueillait avec effusion les jeunes gens studieux, il encourageait leurs efforts, il leur ouvrait avec une complaisance inépuisable les trésors d'une bibliothèque qu'il se plaisait à enrichir sans cesse, avec un discernement qui fait le plus grand honneur à la délicatesse de son goût et à la pureté de son cœur.

M. Barbot fut longtems chargé de la direction supérieure des travaux de tous les ports du littoral depuis Ostende jusqu'à St.-Valery: il donna, dans cette mission importante, des preuves d'une grande habileté. Il a fait construire à Dunkerque l'écluse et le canal de la Cunette, le grand sas octogone, l'écluse du bassin de la Marine et le quai de la Citadelle. C'est, je pense, à l'occasion de cet ouvrage, qu'il faillit 'devenir victime de la dénonciation sanguinaire de quelques misérables qui l'accusaient d'avoir fait employer comme pilots d'amarie, des piêces de canon encore susceptibles de service. Dans ces jours de saturnales révolutionnaires, une telle accusation pouvait faire tomber

le sa

C'est au milieu de ces réunions d'amis véritables, parmi lesquels on comptait au premier rang vant et bon Petit-Genêt, dans ces rénnions que rendaient si agréables la douce urbanité du maître de la maison, qu'il fallait lui entendre raconter cette anecdote dont les conséquences auraient pu lui ètre si funestes! Il avait toutà-fait mis en oubli l'atroce méchanceté de ses persécuteurs; il ne s'était jamais mis en peine de connaître leurs noms; il ne se rappelait d'eux que leur ineptie, pour en faire un sujet de plaisanterie. Une si noble modération devrait bien servir de leçon à tous ces gens qui nous assourdissent de leur indignation à froid contre des excès dont ils voudraient bien faire oublier qu'ils furent complices ou approbateurs, et surtout bénéficiaires.

Ami sincère et éclairé de la patrie, M. Barhot professait et pratiquait les doctrines d'une philosophie saine et élevée; mais jamais la vigueur de ses convictions sous ce rapport ne dégénérait en malveillance à l'égard de ceux qui ne les partageaient pas les actions per verses ou mauvaises n'étaient à ses yeux qu'un malheur d'organisation, qu'une infirmité morale qui excitait sa compassion et point sa haine. La célébrité; toujours si

prompte à consacrer les noms de ceux qui firent du mal à l'humanité, récompense assez rarement ceux qui ne lui ont fait que du bien; mais que du moins il vive à jamais dans le souvenir de tous les gens de bien, l'homme éminent dont l'éloge peut se réduire à ce peu de mots : il a vécu comme le sage, il est mort comme le juste!.. D.....(Vigie).

LE BRAVE DELBAERE. Auguste-Joseph Delbaëre est né à Lille le 16 février 1789; il appartenait à une honnête famille de marchands, et fut destiné à suivre la profession dans laquelle ses parens s'étaient fait une honorable réputation; mais son jeune cœur battait de l'amour de la gloire : enfant de la révolution, il ne put résister au désir de défendre les droits et l'indépendance de sa patrie. A seize ans, il devance l'appel de la nation, il est reçu aspirant de marine, et fait, sur la prame la Ville-de-Caen, le premier pas dans la carrière brillante et périlleuse qu'il va parcourir.

Deux ans après, sa bonne conduite et son instruction le font ad

mettre dans les vélites de la garde impériale. Il part pour l'Espagne, où il assiste aux affaires de Burgos, de Somo Sierra et de Madrid; partout il donne des preuves de courage et d'intrépidité.

A Rio-Secco, il est blessé d'un coup de baïonnette à la jambe gauche.

La guerre ayant éclaté de nouveau entre la France et l'Autriche,

Delbaëre va cueillir sa part de lauriers à Wagram et à Senheim.

Le 10 septembre 1811, il est nommé sous-lieutenant au 27o régiment de chasseurs à cheval. Il part pour rejoindre son nouveau corps, qui se trouvait en Espagne, et se distingue aux affaires de Benavente et d'Astorga.

Le 4 décembre 1812, il est nommé membre de la légion d'honil n'avait alors que vingtneur ; trois ans !

Peu de tems après, il obtint le grade de lieutenant.

Pendant la campagne d'Allemagne de 1813, il trouva de nouvelles occasions de se distinguer.

fit

Le succès de nos armes, pendant cette fatale campagne, place aux revers : nos troupes, braves et fidèles, avaient la même

ardeur; mais la victoire semblait avoir abandonné nos drapeaux. Delbaëre redoubla d'énergie; il sentait croître son intrépidité à la vue des bataillons ennemis; plusieurs fois il brava la mort par les charges hardies qu'il fit à la tête des braves qu'il commandait.

A Altenbourg, surpris dans un défilé par un corps nombreux de cavalerie, il électrise ses soldats par son ardeur guerrière; il jette la mort et l'épouvante dans les rangs ennemis, et parvient à rejoindre la brigade du général Piré. Cette action d'éclat fut mise à l'ordre du jour et valut à Delbaëre le grade d'adjudant-major.

A Lomwitz, près Leipsick, avec quatre-vingts hommes, il tint en

échec trois cens cosaques, depuis huit heures du matin jusqu'à cinq heures du soir; il ne cessa de harceler l'ennemi qu'après avoir reçu l'ordre de se rallier à l'armée que l'empereur concentrait sur Leip

sick.

Il se fit encore remarquer à la bataille de Hanau. Ce ne fut que l'année suivante qu'il reçut la récompense de son courage et de ses services. Par un décret en date du

16 mars 1814, Napoléon, juste appréciateur du vrai mérite, nomma Delbaëre officier de la légion d'honneur. Notre héros avait alors vingt-six ans!

Enfin, le moment est venu où la France doit expier par les plus grands revers vingt années de triomphe et de gloire. C'est sur le sol sacré de la patrie que nous combattons; mais le nombre nous accable, et l'infâme trahison de Marmont, duc de Raguse, achève notre perte.

Delbaëre teint de son sang les champs de bataille de Colmar et de Saint-Dizier; à Ham, il est blessé d'une balle à la poitrine; à Nogent, il reçoit un coup de sabre à la jambe droite; à Brienne, un cheval est tué sous lui dans une charge.

Pendant les cent jours, il était å Ligny; il était à Waterloo, avec le grade de chef d'escadron des chasseurs de la garde impériale, de cette garde qui savait plutôt mourir que de se rendre: là, il fit des prodiges de valeur, et fut blessé d'un biscayen au cou et d'un éclat d'obus à la poitrine..

Sa carrière militaire s'est termi

née avec celle de Napoléon. Après l'immortelle révolution de juillet, le ministre de la guerre lui offrit vainement le brevet de chef d'escadron du 5o régiment de cuirassiers ; Delbaëre le refusa, pour ne point prêter un serment qui répugnait à sa foi politique: il se souvenait de l'ordre du jour de Tarragone.....

Une vie si pleine d'agitation et de glorieuses fatigues appelait le calme et la tranquillité ; Delbaëre se retira à la campagne pour se livrer à l'étude des sciences

et

vues

pour augmenter sa modique fortune par son industrie agricole. Dans ses loisirs, son âme n'était point oisive; le désir d'être utile à ses jeunes concitoyens lui fit rédiger, avec une clarté et une précision remarquables, des élémens d'arithmétique pleins de nouvelles et ingénieuses. Celui dont il aimait à se dire l'élève, le respectable M. Caté lui écrivait il y a peu de jours: Vous vouliez être utile, vous avez atteint votre but. Parler à l'âge tendre, dans les principes du calcul, un langage à sa portée, c'est heureusement acheminer l'homme dans la carrière la plus généralement utile, en y assurant ses premiers pas. Bienfaiteur des enfans, jouissez par anticipation du tribut de reconnaissance qu'ils ne pourront vous refuser, quand leur raison, fortifiée par les ans, les rendra capables d'apprécier votre bienfait. Cette chère patrie, votre unique idole, que vous avez glo

rieusement servie dans les combats, vous la servez encore en lui consacrant les loisirs que vous laissent vos travaux champêtres. » D'une santé naturellement robuste, avec un corps vigoureux, presque athlétique, des organes et un esprit sains, Delbaëre pouvait espérer encore de longues années; cependant les fatigues d'un déménagement déterminèrent chez lui une inflammation mortelle de la plèvre et des poumons; les premiers signes qui firent présager sa perte prochaine, ne tardèrent pas à devenir de plus en plus alarmans; ses amis, assidus près de lui, s'efforcèrent cependant d'écarter de sa pensée l'image d'un danger que malheureusement ils ne pouvaient plus se dissimuler. Il voyait son état, mais il écoutait les consolations; il fit ses dispositions avec la tranquillité d'un sage, et montra, comme sur le champ de bataille, le mépris de la mort qu'il avait mille fois affrontée.

Delbaëre a été ravi à sa famille et à ses nombreux amis le 24 novembre 1835, à l'âge de 45 ans:

La vie de cet excellent citoyen a été consacrée au bonheur de son pays; ses amis savent seuls tout ce qu'il était, tout ce qu'il eût pu faire encore pour la pa

trie,

Delbaëre laisse une mémoire honorée, de beaux exemples de dévoûment patriotique à suivre, et le souvenir impérissable de ses vertus et de sa franche amitié.

Le docteur HAUTRIVE.

IMBERT, DE MONS. - «Senttence en cause de l'auditeur fiscal, de cette guarnison (Maestricht) nomine officii, plaindeur. Contre le corps mort d'Anthoine Imbert, surnommé la Grange, natif de Mons en Hainaut, âgé de 36 ans, vivant, soldat au régiment de Monsieur le général-major de Friesheim, dans la compagnie du capitaine

Beem, en détention.

« Comme dans les informations ordinaires et extraordinaires, prises par le déplaindeur, il a paru par la propre confession d'Antoine Imbert, qu'il a été entre autres un des principaux complices de la haute trahison tramée, et depuis peu découverte, contre cette guarnison et les habitans de celte ville, jusques là même que vivant encore il a avoué d'avoir, par de certaines gens emploiez à cela, et par lui nommez, reçeu de l'argent, et qu'il en devoit recevoir encore après l'exécution de leur entreprise abominable, dans laquelle il avoit résolu d'enclouer avec quelques autres le canon du rempart, et se seroit ensuite avec les siens rangé du côté de l'ennemi qui devoit attaquer et assaillir la ville, et qu'au lieu d'un dessein si détestable et inhumain, et en demander pardon à Dieu, il s'est abandonné à un tel excès et degré d'impiété, que de se pendre et s'étrangler soi-même hier dans la prison d'une manière la plus surprenante et la plus inouie du monde, ayant mieux aimé être homicide de soi-même, que d'attendre de son juge la juste peine

du crime de Lèse-Majesté qu'il avoit déjà résolu, en quoi il ne peut être regardé que comme le plus affieux monstre de la terre, duquel le corps mort étant décheu à l'Auditeur Fiscal nomine officii

>> Ceux du conseil de guerre sont convenus et ont jugé à propos, sur l'un et l'autre de ces crimes si énormes, au nom de leurs supérieurs, de condamner le corps mort dudit Anthoine Imbert, surnommé la Grange, ainsi qu'ils le condamnent par la présente, d'être

y

traîné du lieu de la détention sur une claie à l'exécution, et là sur un échafaud être mis par le bourreau en quatre quartiers, et après être resté un peu en spectacle public, les parties dudit corps seront mises en exemple et horreur aux autres, et demeureront exposées hors des portes de la ville, sçavoir: les quatre quartiers aux portes de Bois-le-Duc, Brusselles, Tongre et St.-Pierre, et la tête hors la porte d'Allemagne. Ainsi fait et arrêté le conseil de guerre, à Maestricht, le 29 d'octobre 1701. Etoit paraphé, de Wilde, plus bas, par ordonnance, étoit signé, N. Ghysen, son aud. Prononcé et exécuté le 29 dito. >>

par

et

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royaume de la Belgique forment un immense dépôt qui renferme les actes de toutes les dominations qui ont passé sur ce pays depuis la dynastie nationale des ducs de Brabant, jusqu'à la maison de Habsbourg, dont François II, qui occupe encore aujourd'hui le trône impérial, fut le dernier représentant. Nous ne nous proposons pas de rendre compte ici de toutes les richesses historiques que l'on y peut trouver, grâce à la complai-". sance de M. l'archiviste; voici cependant une pièce qui nous a paru propre à exciter la curiosité des lecteurs : c'est une lettre écrite

par

Henri IV à l'archiduc Albert, souverain des Pays-Bas, en date du 13 juin 1606 ;elle a pour objet de prier l'archiduchesse, son épouse, d'être la marraine d'un de ses enfans; elle est toute entière de la main du roi. En voici le texte lit

téral :

« Mon frere, je veus temoygner >> à toutte la cretyenté la bonne » volonté que je vous porte, an >> etreygnant nostre amytyé d'un >> plus estroyt lyen que celluy de » nostre proxymyté et bonne voy» synance, pour vous en fere re» cemptyr (ressentir) an touttes oc>> casyons et à ma nyece vostre >> fame les efets dygnes d'une syn>> cere et cordyale afexion. Pour » y parvenir, ayant resolu de fere >> batyser mon fyls le dauphyn et » mes deus fylles au commance>>mant du moys de septambre pro>> chayn, je (j'ai) bien voulu pryer >> madyte nyepce de vouloir lever » sur les saynts fonds de baptes

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