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Hondschoote restera fameux dans notre histoire par la journée du 8 septembre 1793.

« C'est par un beau jour d'automne que se donna la bataille d'Hondschoote dont les suites pouvaient être si avantageuses à la France. En effet, si Houchard, plus habile, mais non plus fidèle, eût marché rapidement après la bataille, nous fermions toute retraite à l'ennemi, nous nous emparions du duc d'Yorck, et nous tenions l'armée qui assiégeait Furnes... A compter de la journée d'Hondschoote, la terreur dont nous avions été frappés passa sous les drapeaux ennemis. » (1). Jourdan, Leclercq, Vandamme, Collaud, Hédouville, Gobrecht, assistèrent à ce combat, qui avait pour la France l'importance de ceux de Marathon et de Platée. Hoche y obtint le grade de général de brigade. Presque toute la 32e division de gendarmes à pied demeura parmi les morts; une grande partie de blessés fut transportée à St.-Omer, dans les églises de St-Bertin et de St-Denis, et au collège anglais.

Il y avait, en 1764, 53g feux à Hondschoote; sa population est maintenant de 3882 habitans. On prétend qu'elle était très-élevée, il y a quelques siècles. Les pestes de 1545 et 1578 la décimèrent d'une cruelle manière. Jean Strabant, vingt-deuxième curé de St.-Vaast, comptait dans sa paroisse, en 1568, 18,000 communians, et cependant Hondschoote n'était pas encore par

(1) De Jouy.

venu à l'apogée de sa splendeur, puisque d'autres édifices l'embellirent encore les années suivantes.

Les coûtumes particulières de la ville d'Hondschoote dont l'échevinage relevait du présidial de Bailleul, se trouvent dans le recueil des coûtumes de Flandre. Sa kermesse est fixée au deuxième dimanche de juillet. Il s'y tient deux foires; l'une d'un jour, le vendredi après la pentecôte; l'autre qui s'ouvre le deuxième dimanche de juillet, dure cinq jours. Les foires d'Hondschoote étaient jadis magnifiques; mais il ne reste plus que le souvenir de cette situation florissante.

Le conseil d'arrondissement a récemment renouvelé son vote pour l'achèvement de la route d'Hondschoote à Wormoudt.

L'église paroissiale de St.-Vaast, à Hondschoote, déjà signalée au commencement du treizième siècle, rebâtie en 1586, décorée alors d'un carillon très-harmonieux, est surmontée d'une tour d'un aspect gi→ gantesque.

On voyait, dans cette ville, avant la révolution, un couvent de Trinitaires, un de Récollets, un de Sœurs grises, et un de religieuses Récollectines. Elle possédait en outre un hôpital qui contenait trente lits pour les malades indigens, et un collège où l'on enseignait les humanités, dirigé par les Récollets. Il y avait aussi un pensionnat dans lequel on apprenait la musique vocale et instrumentale.

La musique d'Hondschoote offre

un prix de 600 fr. au concours du 4 d'Erasme, a laissé quelques épîtres latines, écrites avec élégance.

août 1835.

Sander us a conservé un joli plan d'Hondschoote; les destinées de cette ville ont eu assez de ressemblance avec celles de Popering ue (1).

La seigneurie d'Hondschoot e est aussi une ancienne bannière de Flandre, possédée pendant plusieurs siècles par les chevaliers de cette noble maison. Guillaume Morau d'Hondschoote,et Raoul de Lederzeelle, étaient rangés sous l'étendard de Godefroi de Bouillon. Cette seigneurie appartint ensuite au prince de Hornes.

Jacques Navarchus, né à Hondschoote, jésuite, publia un traité sur les diverses sectes de l'Orient.

Jean Nevius, né à Hondschoote, précepteur de Despautère, ami

POPERINGUE.

[1] L'abbé de St.-Bertin se glorifiait, dans le septième siècle, de porter le titre de seigneur de cette petite ville entre Cassel et Bergues, en vertu de la donation de Walbert, comte d'Arques, confirmée par les comtes de Flandre. La principale paroisse de Poperingue avait été dédiée à Saint-Bertin; les églises de Notre-Dame et de St.-Jean ne furent érigées qu'en 1290. C'était réellement jadis une des plus riches dépendances du monastère de Sithieu. Aprés la paix d'Utrecht, elle n'appartint plus à la France; mais la seigneurie continua à être placée sous le patronage de l'abbaye de St-Bertin qui y tenait une cour féodale. Cette ville, déjà incendiée par les français en 1382, et par les anglais en 1436, fut presque toute consumée en 1563; elle avait déjà souffert

considérablement d'un autre incendie, cinquante ans auparavant.

Poperingue est renommé par ses belles manufactures de draps et de serges qui n'excitêrent que trop souvent l'envie des artisans d'Ypres. C'est la patrie de l'historien Oudegherst.

Pascal Zouterus, né à Hondschoote, instituteur à Ypres, fit paraître à Anvers, en 1524, des mélanges de grammaire,

Le comte Pierre-Antoine Herwyn de Nevele, né à Hondschoote, le 18 septembre 1753, était conseiller pensionnaire dans cette ville, et avocat au parlement de Flandre. Lors de la convocation des EtatsGénéraux, en 1789, il fut élu membre de l'assemblée constituante par le bailliage de Bailleul, et adopta avec modération les nouveaux principes. Adversaire prononcé des terroristes, la chûtede Robespierre épargna sa tête. Sous le directoire, il fut nommé commissaire près l'administration de la Lys; ce département l'envoya au Conseil des Anciens, en mars 1799, et il y remplit les fonctions de secrétaire. A l'époque du consulat, le 25 décembre suivant, il devint l'un des premiers membres du sénat-conservateur, où il se montra, dit-on, presque toujours opposé aux vues de Napoléon, faisant toujours partie de la petite minorité de ce corps. En 1814, il adhéra avec empressement à la chûte du conquérant. Louis XVIII le créa pair, le 4 juin suivant, et lui confèra, le 24 avril 1817, la grande croix de la légion d'honneur. Il s'était surtout rendu digne de cette noble distinction, par la prestation de son serment de comte pardevant la cour royale de Paris, le 20 mars 1815, à midi; fidélité certainement comparable à celle des tems antiques. Cet homme

supérieur à tant de titres, est mort à Paris, le 24 mars 1824.

Le baron Herwyn, ancien souspréfet de Furnes, frère du comte, l'a puissamment assisté dans le des séchement des grandes et petites

moëres.

Le 8 mai 1829, M. et Mme Coppens (cette dame est sœur de M. de Lamartine) ont fait don à l'hospice de Bergues, de deux maisons et de quatre hectares 70 ares de terre, le tout évalué à 16,300 francs.

Toute cette famille est chérie et respectée dans le canton d'Hondschoote par sesvertus et par sa bienfaisance habituelle. M. Laurent Coppens a été procureur du roi à l'Amirauté de Dunkerque, président à l'assemblée législative, et en 1813 et en 1816, membre de la chambre des députés.

H. PIERS.

NAISSANCE DE FRÉDÉGON

DE. Frédégonde, au dire des biographes [v. Moreri, Ladvocat, Michaud, Peignot, etc.] était née à Avancourt, village de Picardie. Cependant, d'après Lecarpentier (histoire de Cambrai, tome 1er, p. 3), ce serait au village de Haucourt près Cambrai, qu'elle aurait pris naissance. Cette dernière opinion, étayée, suivant cet historien, du témoignage de 20 auteurs, est aussi celle de M. Guilmot, qui l'a crue d'autant plus dominante qu'il n'est, dit-il, à sa connaissance aucun village de Picardie du nom d'Avan

vant plusieurs historiens, habité pendant quelque tems un château royal qui existait alors à Vitry, près Douai, et elle y serait même accouchée de Clotairell, que Chilpéric, en effet, fit élever en ce lieu, pour soustraire ainsi plus sûrement cet unique héritier de sa couronne aux poignards des assassins.

C'est encore près de Vitry que Frédégonde aurait, dit-on, signalé ses premiers attentats contre sa rivale, en faisant assassiner Sigebert Ier, roi d'Austrasie, époux de Brunehaut, et dont les armées victorieuses, campées dans ces environs, poursuivaient le roi de Neustrie (Chilpéric, mari de Frédégonde), jusques dans Tournai. Mais comme ce dernier fait peut donner matière à controverse, et que l'opinion des auteurs qui placent à Vitry l'assassinat de Sigebert, hien que très-respectable d'ailleurs, ne saurait être partagée, nous croyons devoir ajouter ici brièvement quelques réflexions, et certain fait nouveau qui nous ont porté à préférer l'opinion contraire.

Il est constant d'abord, de l'aveu même de ces auteurs, que ce fut à Lambres (près Douai), que le corps de Sigebert, avant sa translation à Soissons, fut inhumé, et ce premier point déjà semble à lui seul trancher la question. Pourquoi donc, en effet, si le roi d'Austrasie avait été tué à Vitry, transporter son corps à une forte lieue de là, dans un autre village, lorsque surtout le précédent était le lieu d'une demeure royale, et celui même où il veFrédégonde aurait encore, sui- nait, après la défaite de Chilpéric,

court.

d'être proclamé roi de Neustrie? Mais, s'il se fut trouvé à Vitry lors du crime, c'eût été sans doute dans son château, et cependant, il est constant encore qu'il fut frappé sous sa tente. Vitry était, il est vrai, situé sur la chaussée romaine qui menait à Tournai, et les armées de Sigebert avaient dû traverser ce village, mais probablement aussi, en raison de leur nombre, elles s'étaient divisées pour passer la Scarpe ou s'approvisionner plus facilement. Or, Lambres avait, de même que Vitry, son pont sur la Scarpe, il était encore, de même que Vitry, un fisc royal, un lieu d'approvisionnement; c'était aussi sur son territoire, à n'en pas douter, que Sigebert avait fait camper une partie de ses troupes et sans doute son quartier-général, car les Rois alors, chefs militaires avant tout, campaient au milieu de leurs soldats, se reposaient comme eux sous la tente et dès lors il n'est aucun argument bien sérieux à tirer de l'existence de cette chaussée.

Toutefois, indépendamment de ces deux faits avérés et déjà si concluans (savoir que Sigebert fut inhumé à Lambres et assassiné dans sa tente) il en est un autre qui, s'il paraît vérifié aux yeux du lecteur, devra lui sembler également bien décisif; c'est la désignation des lieux mêmes où furent enterrés les deux assassins de Sigebert; car l'on sait qu'ils furent saisis et massacrés sur le fait.

Or, on raconte que long-tems l'on vit sur le territoire de Lambres un vieil arbre desséché qu'on ap

pelait l'arbre des tombes, et que l'on supposa toujours avoir été planté à l'endroit où les deux cadavres avaient été jetés à la voirie; de plus et dans les archives de la ville de Douai, il a été récemment découvert par M. Guilmot, une note mentionnant l'existence d'un ancien chemin dit la voie des tombes et son voisinage de certains corps de terres situés, y est-il dit, sur le territoire de Lambres et près de l'arbre des tombes.

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Certes, en regard de tous ces faits il serait difficile de ne pas croire

que

l'assassinat ait été réellement

commis sur le territoire de Lambres.

Cependant nous devons à la vérité de dire qu'il a été pour nous impossible de rencontrer en cet endroit, soit sur le sol, soit dans la mémoire des plus anciens habitans, aucune trace, aucun souvenir de l'arbre des tombes. Mais le résultat infructueux de cette espèce d'enquête et de visite des lieux, doit-il avoir pour conséquence de détruire la mention expresse de la note retrouvée. Nous ne le pensons pas, et livrons au surplus la solution de cette difficulté à plus érudits que

nous.

C'est le village de Lambres, qu'en 863, Charles-le-Chauve (ou plus tard Charles-le-Simple, car les avis sont partagés) donna aux évêques de Cambrai, avec le droit entr'autres d'y faire battre monnaie. (V. Aubert. Mirous et Wastelain, histoire de la Gaule Belgique, p. 167. Voir aussi dans l'édit de Pistes de 864, un réglement de

Charles-le-Chauve sur la valeur et la fabrication des monnaies, qui est un des monumens curieux de notre législation.) F.G.

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LIBERTÉ DE L'ESCAUT. On a fait circuler à Anvers une sentence prononcée par la haute cour, à Malines, en l'an 1504, ayant pour but d'établir qu'à la Hollande seule appartient de naviguer sur l'Escaut.

Cette pièce, réimprimée depuis peu à La Haye, a accompagné dans son envoi le journal français publié dans cette ville, le 2 juin 1833. Nous offrons à la curiosité de nos lecteurs quelques traits d'une pièce à laquelle nous ne reconnaissons aucune importance politique.

Philippe, archiduc d'Autriche qui alors régnait dans ces contrées, en voulant établir la liberté de naviguer sur les eaux de ses états se jetant à la mer dit :

<< Comme despiescha de la part de nos bien amés les gens des trois Etats de nostre pays et duché de Brabant, eust esté exposé par certaine leur requète, que la rivière de la Honte, partant de la mer et faisant passage à tous marchaus jusques en notre ville d'Anvers, avait de tout temps esté, et encoires estoit ung fleuve publicque et franc, appartenant au duc de Brabant. Et que ainsi fust, il avait auttresfois esté déclaré, tant par sentence arbitrale de l'an mil deux cent LXXVI, confirmée en l'an mil trois cent XLIII par le duc Jehan de Brabant et par Guillaume, conte de Hollande; comme depuis par les

joyeuses entrées de nos tres chiers seigneurs ayeul et grant père les ducs Philippe et Charles, que Dieu absoille, depuis par mes très-redoubtés seigneurs et dame père et mére; aussi par approbacion et confirmacion depuis ensye des deux franches foires mises sus en notre dicte ville d'Anvers, par mon dict très-chier seigneur et ayeul Philippe en l'an mil quatre cent chinquante cincq. Et singulièrement par les priviléges, que donna

ma dicte très-chiere dame et mère en sa ville de Gand en l'an LXXVI aux estats de tous ses pays généralement et depuis en l'an LXXVII espécialement ausdicts exposans en sa ville de Louvain, que lors elle rappella et mist ius tous tonlieux et wachtes, qui estaient mis sus, sans le sceu ou consentement des estats de sesdict pays; et promist et jura de affranchir la dicte rivière de la Honte de tous tonlieux et wachtes; disaient aussi les dicts des estats exposans, que mon dict feu trèschier seigneur et ayeul le duc Philippe, par ses lettres patentes, données en sa ville du Luxembourg, l'an mil quatre cens XLIII, et après feu mon dict très-chier seigneur et grant père Charles, par ses lettres patentes données en notre ville de Bruxelles, l'an mil quatre cens LXVII, soient tenu en suspens et surcéance, de lever aucun tonlieu sur ladicte rivière de la Honte, jusques à ce que les dicts exposans d'une part, et ceux de Holland e d'aultre, seraient oys, autrement en serait ordonné, etc., etc. »

Un bourgeois d'Anvers nommé Gheert-Pels, se plaignant d'avoir

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