Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[ocr errors][ocr errors][merged small]
[ocr errors]

<< De ces nouvelles le peuple, de Vallentiennes fut merveilleusement resjouy et messieurs de la ville pour subvenir au commandement de la gouvernante, assemblèrent le conseil particulier, auquel fut conclud que pour ces joyeuses nouvelles on ferait la feste et procession généralle le noefviesme jour dudit mois de mars, ce qu'il fut faict, auquel jour la solemnité fut fort triumphante en ladite ville, et se feit la procession généralle des gens de l'église de toutte la ville come de coustume où que mons le prélat de Hasnon porta le sainctsacrement, le marquis d'Arscot, portoit le pasle accompagné du prévost de la ville et des sieurs de Roisin etde Vertaing; les mestiers de la ville y assistoient aussy en ordre. »

A. A.

LAHURE (LOUIS-JOSEPH) (1), est né à Mons, le 29 décembre 1767. Il reçut une bonne éducation, et finissait ses études à l'université de

(1) La plupart des faits de cette notice sont extraits d'un manuscrit qu'on a bien voulu nous confier, et sur la véracité duquel on peut compter,

Louvain lorsque la révolution de la Belgique éclata. Il se rangea sous les bannières patriotiques, et son goût pour le service militaire le fit rester à l'armée des Etats jusqu'au moment de la dissolution.

il fut successivement nommé lieuEn 1792 il se retira en France où tenant, capitaine, et le 9 janvier 1793, chef d'un bataillon d'infanterie légère. Il s'était trouvé au siége de Lille, à la retraite de Dumouriez, et, à la fin d'avril il était à Valenciennes. Il assista aux af affaires des 1er et 8 mai où son bataillon se distingua, et eut onze officiers tués ou blessés. Pendant le siége de Valenciennes, il partagea la fatale inaction du camp de César, dont il suivit le mouvement vers la plaine de Vitry.

En septembre 1793, Lahure partit de Dunkerque avec la division du général Leclerc; il se distingua devant Bergues et surtout à la bataille d'Hondoschotte où il ramena au combat un nombre considéra

ble de soldats qui, frappés d'une terreur panique, s'enfuyaient devant l'ennemi. Le bataillon Lahure faisait partie de l'armée qui se porta sur Maubeuge, et assista aux différents combats qui se livrèrent sur la Sambre.

En l'an II, Lahure rendit des services importants dans les journées de Moucron, de Turcoing, de Courtray, et contribua à culbuter l'ennemi à Rousselaer. Dans cette dernière affaire, il eut un cheval tué sous lui par un coup de boulet qui brisa le fourreau de son sabre

[blocks in formation]

Dans le mois de pluviose, on le dirige vers la Nord-Hollande avec ordre de prendre possession des places et de s'assurer des troupes hollandaises qui s'y trouvaient. Harlem ouvre ses portes. Arrivé à Alemaer, il détache un escadron de hussards et fait partir en poste une compagnie d'infanterie légére qui se rendent au Helder, et s'emparent de quatorze vaisseaux de guerre et de plusieurs bâtiments marchands que la glace retenait dans la rade. Des cavaliers montés aborder des vaisseaux en mer et les forcer à se rendre ! Le cruel jeu de la guerre offre des coups bien variés et bien bizarres ! mais

[ocr errors]

tous de la même couleur...., de sang.

Le 17 messidor an III on le nomme chef de brigade de la 15e mée de Sambre-et-Meuse, et prend d'infanterie légère, il passe à l'arpart aux brillants succès qu'obtint d'abord cette armée.

Nous le retrouvons en l'an V partant avec la quinzième d'infanterie pour l'Italie, en même temps qu'une division de l'armée de Sambre-et-Meuse commandée nadotte, alors le père de ses solBerpar dats qui l'adoraient, aujourd'hui le père de ses sujets, comme le sont tous les rois jusqu'au moment de courir à l'insurrection et aux où leurs ingrats enfants s'avisent barricades; car alors il n'y a plus de père qui tienne.

Le brave Lahure contribua pour beaucoup à la prise de Gradisca, et, dans son rapport le général en chef fit l'éloge du chef de brigade.

Passé dans les états du pape après le traité de Campo-Formio, Lahure eut, pendant quatre mois, dans la nouvelle république romaine, le commandement des départements de Musone et de Tronto, et il ne se fit pas moins remarquer par son humanité que par sa fermeté.

Au mois de frimaire an VII il combattait avec Kellerman, ettous deux remportèrent de grands avantages sur les napolitains. Ce fut alors que le comte de Damas, émigré, qui figurait dans les rangs étrangers, eut la machoire fracassée par une balle. L'intrépide quinzième

[blocks in formation]

Pendant que le général en chef fait ses dispositions pour anéantir les restes de l'armée napolitaine, les habitants se révoltent et se portent en armes sur nos derrières. Le premier bataillon de la 15e légère perd environ trente hommes assassinés par ces révoltés descendus des montagnes et de lieux presque inaccessibles, il est forcé de se retirer: alors, les furieux se précipitent sur les cadavres et les blessés, les mutilent, allument de grands feux et y jettent pêle-mêle morts et mourants. Par une atroce barbarie, deux jeunes officiers qui n'avaient été blessés qu'aux jambes furent mis à part et grillés sur arde plus pe tits feux. Des renforts accourus trop tard ne trouvèrent plus que les membres à demi consumés de ces malheureuses victimes. Dans l'histoire des tigres, des crocodiles et des requins, on ne trouvera pas un seul trait de ce genre, on en trouve passablement parmi nous: nouvelle preuve de la supériorité de l'homme, animal raisonnable, sur les autres animaux. Depuis Terracine jusqu'à Capoue les napolitains traitèrent ainsi les français isolés, Pendant deux mois environ ils égorgèrent impitoyablement, hommes, femmes et enfants; et néanmoins dans ce inême intervalle de temps, l'armée napolitaine combattant pour ses foyers, sur son terrain, et quoique soutenue par l'insurrection, fut exterminée par l'armée

française. On devait s'attendre à d'affreuses représailles; nous nous contentâmes de brûler deux villes, Trajello et une autre; bagatelle pour une armée victorieuse; mais la politique commandait la clémence, et l'on fût humain par calcul.

Dans le cours de cette campagne, le directoire exécutif informé de la glorieuse conduite de Lahure, lui décerna un sabre d'hon

neur.

[ocr errors]

Le 30 prairial an VII, il fit preuve d'une rare intrépidité sur la Trébia. Lelendemain, au moment où il exécutait une marche savante et hardie afin de prendre en flanc et en queue la ligne ennemie qui arrêtait la division Mont-Richard, il fut atteint d'une balle qui lui fracassa le pied, et dut être emmené hors des rangs. Dans cette journée la quinzième d'infanterie légère, après avoir fait des prodiges de valeur fut écrasée; elle perdit les deux tiers de sou effectif. L'intrépide chef de brigade Lahure fut nommé général sur ce champ d'honneur et de carnage. On le conduisit à Plaisance où il fut fait prisonnier, n'ayant pu être transporté. Le géné– ral subit un long et douloureux traitement; volontiers il eut consenti à souffrir d'avantage pour arriver à une entière guérison; ce bonheur ne lui fut pas accordé il resta estropié, vit se fermer devant lui la carrière des combats, et ne put prendre une part active aux brillantes victoires de l'empire.

En germinal an X, il fut, par une honorable distinction élu

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

faire remarquer encore; il préféra un doux repos et se retira philosophiquement dans sa terre de Wavrechain-sous-Faux, près de Bouchain, où il s'occupa à faire fleurir l'agriculture et l'industrie..

Lorsque la France voulut briser légalement par les élections un ministère déplorable, un certain nombre d'électeurs constitutionnels avait jeté les yeux sur M. Lahure pour le porter dans l'arrondissement de Valenciennes ; le générak Lahure fit noblement l'abandon de sa candidature pour ne pas compromettre une élection désirée par beaucoup d'hommes qui partageaient ses opinions. Ce désintéressement fut apprécié. On le nomma trois fois de suite membre du bureau définitif du collège de Valenciennes..

Le général Lahure ne put rester inactif lors de la révolution de juillet. Il reprit du service et, pour la troisième fois dans des temps difficiles, commanda le département du Nord. Il occupa ce poste jusqu'au printemps de l'année 1831, époque à laquelle il fut mis en disponibilité, comme lieutenant-général. Rentré à Wavrechain-sousFaux, M. Lahure, objet des respects et de la considération de toutes les personnes qui l'entourent, y coule des jours tranquilles et heureux. Puisse-t-il après les plus honorables services et une existence si souvent agitée, y goûter longtemps encore les douceurs de la vie privée.

A. L.

LE FOU D'YPRES. Dès le commencement du neuvième siècle, les rois de France eurent à leur cour des fous ou des bouffons, ce qui est la même chose. Leurs singularités, leurs farces et leurs bons mots servirent à divertir ces souverains et à leur faire oublier momentanément les peines et les soucis du trône. L'emploi des fous était en France érigé en titre d'office. Plus tard, et peu à peu, la mode d'en avoir s'introduisit dans toutes les cours de l'Europe. On prétend que la ville de Troyes, capitale de la Champagne, était en possession de procurer des fous au roi de France: on se fonde, à ce sujet, sur la demande que Charles V fit aux maires et échevins de cette ville, portant: « Que son fou étant mort, ils eussent à lui en envoyer un autre suivant la coû

tume. >>>

Ypres a eu aussi son fou en titre, c'est ce que nous voyons par une supplique présentée au magistrat de cette ville, par Louis Van Spanckere, au mois de décembre 15 47. Nous avons cette pièce en original; elle est en flamand et nous allons d'en donner la traduction. essayer

« Vénérables, sages et discrets seigneurs, avoué (bourgmestre), échevins et toute la communauté ici présente, il vous plaira savoir qu'il y a un nommé Louis Van Spanckere, bourgeois de cette ville d'Ypres, qui, en divers tems, s'est mis en devoir, pour conserver l'honneur de la ville, de faire le fou; qu'il s'est rendu aussi à différens concours avec les confrèries de l'arc

ce,

et de l'arbalète et avec les chambres de Rhétorique, comme il vous est connu, et d'où lui est venu le titre de fou d'Ypres. Mais il vous plaira aussi savoir que ses gages ont été très modiques; c'est pourquoi le soussigné vous supplie et vous conjure très humblement de lui accorder par un effet de votre grâune récompense pour son talent, soit au moyen d'un don ou d'une gratification, ou de telle autre manière que vous le jugerez à propos. Ceci l'engagera à se tenir prêt à servir, tant pendant la nuit que pendant le jour, ceux quiauront besoin de lui pour exécuter des bouffonneries, ce qu'il fera pour les petits comme pour les grands. Il se recommande à vos bonnes grâces. Et s'il vous est agréable il sera le Fou d'Ypres et servira tous ceux qui se rendront en d'autres villes.»

Voici l'apostille du magistrat sur cette supplique singulière :

« Trésorier, il vous plaira fournir au suppliant douze livres parisis pour être employées à lui faire un habit à la livrée de la ville. Fait à l'assemblée du 13 décembre 1547, moi présent, signé N. Keingiaert.

[ocr errors]

En Flandre et surtout dans les campagnes, la plupart des confrères de l'arc et de l'arbalète avaient des fous, qui, lorsque ces confrèries entraient dans une ville où se tenait un concours, les précédaient et faisaient des gambades et des grimaces, quelquefois comiques et presque toujours ridicules: cet usage est resté en vigueur jusques vers la fin du 18° siècle.

J. J. L.

« VorigeDoorgaan »