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mayeur du chapitre, les dames vinrent les recevoir dessous le jubé; je la leur présentai encore au même endroit après la messe, les devançant à la sortie du choeur avec les mêmes officiers.

« Le 9 avril, jour de la fête de Ste.-Waudru, se fit une procession solemnelle avec le St.-Sacrement, le saint chef fermé dans une glasse quarrée (sic) et le corps saint dont la châsse était mutilée et brisée en plusieurs endroits, en actions de grâces de notre heureuse délivrance et en réparation des outrages et des sacrilèges commis par les françois et les Belges leurs partisans dans les lieux saints et contre l'adorable sacrement de nos autels, Le tour de cette procession et l'heure de la sortie furent les mêmes que le jour de la fête du St.-Sacrement, il y avait environ 300 flambeaux; elle se fit avec beaucoup d'ordre, de piété et d'édification. Le peuple parut fort touché et attendri à la vue du Saint chef dépouillé de son reliquaire et de la dégradation de la châsse du Saint Corps. »

Extrait du Mémorial du Distributeur du noble chapitre de Ste.-Waudru à Mons années 1792 - 3, page 155157.

(Communiqué par M. de Fortsas, ancien avocat).

LE DOCTEUR TOURSEL. Philippe-Augustin-Nicolas Toursel naquit à Arras, le 7 avril 1775, de parens justement honorés. Je ne redirai point leurs malheurs pendant les premiers tems de nos discordes politiques: ils sont assez connus. Son père, médecin distingué,

que l'on n'a point encore oublié, en le destinant à sa profession, lui fit commencer de bonne heure des études qu'il termina complétement sous les pères du collège de l'oratoire d'Arras. Devenu réquisitionnaire ensuite, il fit les campagnes du Nord, de Hollande et de Sambre-et-Meuse, après lesquelles il rentra dans ses foyers vers la fin de 1796. Il alla de suite étudier la médecine à Douai pendant plusieurs années et vint terminer ses cours à Paris. Toursel était né médecin, son application soutenue l'avait déjá fait remarquer parmi ses nombreux condisciples, quand, revêtu du titre nécessaire à l'exercice public, il rentra à Arras aider son père et mériter pour lui-même les suffrages et la reconnaissance de ses concitoyens. Pendant plus de trente ans, le docteur Toursel a montré, non seulement dans cette cité, mais dans toutes les campagnes de l'arrondissement, tout ce que peuvent la philantropie, le zèle et l'amour de son état portés au plus haut point. Si telles sont en général les obligations du méde cin, disons qu'il les connaissait bien, lui, il savait que leur acquit pouvait suffire à la conscience donc à la tranquillité; dès-lors il se chagrinait peu de l'injustice de ceux qui, ne pouvant apprécier les difficultés de notre art, ne nous jugent sévèrement que d'après leurs douleurs ou selon leurs passions.

Toursel était entouré, dans son cabinet, des meilleurs écrits de tous tems. Bibliophile savant, sæ bibliothèque est considérable et bien choisie, il aimait à la montrer

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Sa carrière aussi courte pour l'humanité que laborieusement fournie pour la science, l'avait sensiblement épuisé: on s'en apercevait tous les jours; il le disait luimême depuis longtems. Il aurait dû restreindre ses travaux alors:

mais jaloux de répondre à une juste confiance, au lieu de se reposer un peu quand ses forces trahissaient son courage, il étudiait encore avec une nouvelle ardeur pour ne rester en rien au-dessous des progrès de la médecine; enfin, jusques sur son lit de mort, le docteur Toursel indiquait aux autres les moyens de conserver leur existence. Admira

ble dévoûment! vie et mort du médecin, du médecin dans toute l'acception de ce beau titre. Dès l'année dernière, il voyait approcher une fin prématurée: Toursel l'attendait avec le calme et la rési– gnation d'une âme forte : il avait, avant de mourir, réglé toutes ses affaires, dicté toutes ses volontés, et c'est à l'une d'elles que je viens obéir en ce moment. Oui, mon digne et très-regrettable confrère, selon les vœux que tu m'as exprimés, je suis, à cette heure dernière, sur le bord de ta fosse, au milieu de tous les nôtres, au milieu des élèves que tu chérissais, je suis entouré de tes parens, de tes amis tous profondement affligés, et réunis de sentimens pour te dire, avec moi, un éternel adieu!!! (*)

MERCIER.

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TESTELIN.-Amand-Joseph Testelin, négociant, lieutenantcolonel de la garde nationale membre du conseil-général du département du Nord et du conseil municipal de Lille, né en cette décédé ville le 22 décembre 1781, le 20 juillet 1831.

La grande impulsion belliqueuse que les premières années de la révolution imprimèrent à la population française impressionna de bonne heure le jeune Testelin. Il avait à peine quatorze ans et demi que ses dispositions guerrières l'emportant sur des habitudes jusqu'alors toutes studieuses, il aban

[*] Le docteur Toursel a succombé à la fin de mai 1832,

donna le collège et sa famille pour courir se ranger sous les drapeaux. Il entra comme volontaire dans le 14o régiment de chasseurs à che val, et fut immédiatement dirigé vers les frontières de l'Espagne. Testelin servit cinq ans et y fit cinq campagnes, car dans ces tems de gloire et de dangers la guerre était permanente.

Le 4 novembre 1799, il assista au combat de Fossano en Italie, et il y fit un prisonnier. Le lendemain, on l'envoya conduire son prisonnier au quartier-général établi à Coni; arrivé sur le bord de la Stura, il y trouva quinze cents français que l'armée en passant avait laissés sur la rive droite.Cernés de tous côtés par les autrichiens ces quinze cens braves se jetèrent dans un ravin pour se mettre à l'abri du feu des ennemis. Testelin suivit ce mouvement, mais ayant entendu les cris plaintifs d'un officier français abandonné sur la hauteur, il n'hésita pas à se dévouer pour le sauver. Ne prenant conseil que de son courage et de son humanité, il courut à l'officier, le chargea sur ses épaules et le rapporta à travers les balles et la mitraille, au milieu des siens. Il le plaça ensuite sur le cheval de son prisonnier et ne le quitta plus qu'il

fut en lieu sûr.

Une autre fois (notre jeune chasseur était alors brigadier], il fut chargé avec quatre cavaliers d'escorter un officier-général qui allait en reconnaissance. Comme le tems était fort brumeux, ils s'égarèrent et donnèrent dans une batterie en

nemie. Ils s'aperçurent bientôt
de leur méprise et du danger de
leur position, mais reculer était
impossible. Une résolution subite
les saisit, mettre le sabre à la main,
charger les canonniers et s'em-
parer des pièces, fut l'affaire d'un

instant. Les deux canons de la bat-
terie furent ramenés
par nos bra-
ves, comme un trophée glorieux.
Ajoutons à ces faits que Testelin
assista à la fameuse journée de No-
vi, et combattit vaillamment à
Marengo, où il fut blessé à l'épau-
par un biscayen.

le

Quoique la vie des camps, ne

fut pas sans charmes pour son cœur de jeune homme, Testelin apprécia de bonne heure le peu de chances qu'elle lui offrait pour l'avenir. L'idée de sa vieille mère abandonnée sans fortune et pouvant plus tard avoir besoin d'un appui s'était plusieurs fois présentée à son imagination; il flottait indécis entre des vœux contraires. Des injustices dont il crut avoir à se plaindre, le décidèrent, il quitta le service en 1801.

De retour dans sa ville natale, il se livra tout entier au commerce et parcourut cette nouvelle carrière avec autant d'honneur que de succès. Testelin était trop bon citoyen pour rester étranger aux oscillations politiques, qui, dès 1812 et pendant la restauration agitèrent la société. Il était doué d'une raison à la fois trop noble et trop élevée, pour ne point apprécier ce qu'avait de funeste et d'avilissant le système d'administration suivi par les ministres de Louis XVIII. Ses

sentiments d'homme et de patriote le portèrent vers le parti de l'opposition, qu'il embrassa avec ardeur et dont il fut l'un des soutiens les plus fermes et les plus éclairés.

Citoyen, il a donné l'un des premiers à la cité l'exemple de ce courage civil si rare dans un tems où la bassesse et la corruption étaient des moyens de fortune, des titres aux distinctions sociales. Il a fait parti de toutes les associations politiques qui se sont formées pour combattre le despotisme, il a participé à toutes les souscriptions qui avaient un but généreux, et plusieurs fois il fut porté comme candidat à la députation par la partie indépendante et libérale du collège de son arrondissement.

La révolution de juillet le retrouva fidèle aux principes de sa vie. Avant même que les évenemens de Paris fussent connus parmi nous, Testelin s'était jeté dans le mouvement de résistance opéré à Lille immédiatement après la publication des ordonnances, et le premier, il parut aux yeux de ses concitoyens revêtu du glorieux uniforme de la garde nationale, que plus tard l'estime de ses camarades décora des épaulettes de lieutenant-colonel.

Chargé en cette qualité, d'une grande partie de l'organisation de la garde nationale, il remplit cette tâche difficile avec un zèle au-dessus de tout éloge; il y consacra tous ses instans et c'est à lui qu'il faut reporter principalement le mérite de la création si rapide de cette milice citoyenne, dont les

étrangers mêmes admiraient la tenue, l'instruction, et la régularité. Testelin fut appelé par le vœu de ses concitoyens plutôt que par la faveur ministérielle au conseilmunicipal de Lille, puis nommé bientôt après membre du conseilgénéral du département, enfin sa Majesté, sur la demande de M. Montigny, colonel de la garde na¬ tionale, lui accorda la décoration de la légion d'honneur, qu'il n'eut pourtant pas le plaisir de porter, parceque le ministre différa l'expédition de l'ordonnance de nomination.

Possesseur d'une fortune noblement acquise, Testelin pouvait espérer de longs et d'heureux jours. Le sorten décida autrement. Frappé d'une appoplexie foudroyante que sa constitution physique pouvait faire craindre, mais dont rien encore n'avait annoncé l'approche, il est mort dans la force de l'âge au milieu de sa famille stupéfaite d'un coup si violent et si subit.

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doit orner le sanctuaire des antiquaires de la Morinie, comme le portrait de Monsigny décore à juste titre le salon de la société philarmonique?

Jacques Malbrancq fut admis dans la société des jésuites-wallons de St.-Omer, à l'âge de 19 ans, et chargé, suivant M. Weiss, bibliothécaire de Bésançon, d'y enseigner les humanités.« Il s'y appliqua à la prédication et passa successivement par les différens emplois de sa province. » Selon la bibliothèque Belgique, il employa une grande partie de sa vie à l'instruction de la jeunesse, avant de devenir historien renommé.

Malbrancq a traduit d'abord, du français en latin, la Consolation des malades du P. Binet (Cologne, 1619 ou 1629 in-8°) et les après-didiners d'Antoine de Balinghem, Audomarois (Cologne 1620, in-8°) Il voyagea ensuite dans l'étendue de l'ancienne Morinie, célèbre surtout par sa capitale, parcourut les diocèses de Thérouanne et de Tournay, visita Calais et le pays reconquis, le Boulonnais, la Picardie en deçà de la Somme, l'Artois, en deçà de la Lys et la Flandre en deçà de l'Escaut; en suivant d'illustres exemples, après avoir étudié sur les lieux mêmes les divers élémens de l'ouvrage qui devait faire sa réputation, il quitta les bords de l'Océan, les rives de l'Aa et de la Canche, et se rendit dans l'établissement des jésuites de Tournai, où il rédigea dans les loisirs du cloître les annales curieuses de ces peuples longtems réputés : extremi hominum Morini.

Le livre de Malbrancq est intitulé: de Morinis et Morinorum rebus.... Il est en trois tomes in-4° avec des cartes imprimées à Tournay en 1639, 1647 et 1654. « Le premier volume contient la description du pays des Morins et de leurs mœurs, suivie de recherches sur leur histoire depuis l'an 309 avant J.-C. jusqu'à l'an 751 de l'ère actuelle; le second volume comprend depuis le règne de Pépin, roi de France en 752, jusqu'à Godefroy de Boulogne, comte des Morins en 1094; et le troisième s'étend de la mort de Godefroi à l'an 1313. » Cette analyse générale des matières, empruntée à la biographie universelle est exacte; nous ajouterons que l'ouvrage de Malbrancq contient, indépendamment des plans figuratifs de l'antique territoire des Morins qui occupaient ce que l'on a appelé le Boulonnais et les parties occidentales de Flandre et d'Artois, des effigies précieuses de Thérouanne et de Sithieu, ainsi que des saints législateurs de ce pays.

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On voit dans les cartes le systême de l'auteur qui prétendait que la mer s'enfonçait autrefois jusqu'à St-Omer, et il place le fameux Port Itius à l'entrée de ce golfe, opinion qui a été attribuée à sa partialité pour sa patrie.

Le troisième volume de Malbrancq est infiniment plus rare que les deux autres; d'après Brunet, il est même difficile de le trouCependant les trois tomes réunis ont été vendus plusieurs fois dans ce département depuis quelques années, et les exemplaires complets

ver.

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