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s'il dort ou s'il veille, et le prince pour le faire sortir de l'immobilité stupide où la surprise l'a plongé est obligé de lui répéter ces mots étranges: «< chez Paroly.» Enfin l'on arrive à cette destination inusitée. Le laquais stupéfait abaisse lentement le marche-pied ne sachant trop à quoi s'en tenir, tandis qu'en deux sauts le prince s'est élancé dans la maison.

La famille Paroly était à table en tournant paisiblement un abondant potage. Dieu sait la surprise de ces braves gens l'aspect d'une voiture à quatre chevaux s'arrêtant à leur porte et surtout en voyant entrer dans leur modeste habitation, qui!.. Le prince de Ligne lui-même.......... Un prince? ...... en costume de gala, un prince qui, d'un air affable, se présente sans façon, en un mot comme un convive attendu. Paroly, tremblant s'informe d'un air respectueux de de ce qui lui procure l'avantage... il voudrait parler, sa langue s'embarasse...il bégaye.... enfin il reste muet tout-à-fait quand le prince d'un air cavalier, lui dit: en lui frappant sur l'épaule; « Père Paroly je viens familièrement prendre votre soupe.» Bientôt joignant les actions aux paroles, il s'assied, plonge sa cuiller dans son assiette et mange aussi bien qu'il l'eût pu faire dans la plus belle vaisselle. Le dîner, d'abord froid, puis bientôt moins réservé, grace à l'amabilité de l'étranger convive, se passe très bien et le prince ne fait nullement la petite bouche comme on pourrait le craindre d'une

.......

altesse dinant chez un boucher. Le repas fini, le prince se lève et avec une aisance sans exemple serre cordialement la main de Paroly en lui disant : « A demain. » — - A demain! repart celui-ci stupéfait; puis-je savoir ce qui me procure l'honneur. Oh ! très volontiers, mon cher, mon maître d'hôtel m'a appris ce matin que tu ne voulais plus me livrer de viande, j'ai trouvé que tu avais raison, et qu'il serait beaucoup plus simple que je vinsse la manger chez toi. » Là dessus il saute dans sa voiture, le fouet retentit, et Paroly reste immobile comme une statue. Honteux et confus, il prit cependant bientôt son parti, et en homme qui n'était pas ambitieux, il aima mieux le lendemain envoyer de la viande à Beloeil que de la fournir chez lui avec l'assaisonnement par dessus le marché. Que de bouchers cependant, même par le tems qui court, préféreraient à leur argent l'honneur de recevoir à diner chez eux ne fut-ce qu'un.... baron du St-.Empire.

H. D.

TROYAUX. (Augustin-PierreJoseph) Né à Maubeuge le 20 octobre 1781, fut élevé l'état pour d'armurier et entra le 19 novembre 1803 dans la 2e compagnie d'ouvriers d'artillerie dont il fut congédié le 15 septembre 1807, comme atteint de phtisie, funeste résultat d'une violente pression entre deux pesantes caisses d'armes qu'il éprouva à l'arsenal d'Hesdin.

Nommé garde-champêtre de Louvroil, commune de Maubeu

:

ge, Troyaux eut occasion, pendant les invasions de 1814 et 1815, de déployer une intrepidité et une présence d'esprit dignes des plus grands éloges. Il fit à lui seul plus de tort aux alliés qu'une compagnie entière toujours aux aguets, surveillant toutes leurs tentatives, tantôt il tenait les autorités militaires de Maubeuge au courant de leurs mouvemens, tantôt il conduisait les alliés dans des embûches et leur enlevait des bagages et des munitions. Un jour il fut forcé de servir de guide à un officier prussien; au lieu de le conduire vers Avesnes comme on le lui ordonnait, il l'amena par des détours jusqu'aux portes de Maubeuges; arrivé près de glacis il lui déclara qu'il était son prisonnier et il parvint à le désarmer. Ses faits et gestes étaient tellement connus des alliés, que l'administration civile eut beaucoup de peine à le soustraire au courroux des prussiens après la prise de Maubeuge; il fut longtems obligé de se cacher échapper à leur fureur.

pour

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tropolitain de Cambrai le 21 juin 1596. Il mourut le 6 ou le 7 novembre 1623, et fut inhumé à la métropole dans la chapelle de saint Cosme et de saint Damien à côté de Jean Deppe son oncle et de Foillan Deppe, son frère, mort le premier en 1578 et l'autre en 1622.

François Deppe, ainsi que ses deux frères Foillan et Jean, fut du nombre des chanoines qui, fidèles à la cause de l'archevêque Louis de Berlaimont, le suivirent à Mons où il se refugia pendant tout le tems de la domination du baron

d'Inchy et de Balagny, à Cambrai. Cette espèce d'exil dura près de

quinze ans.

On vient de trouver en mars 1832, sur l'emplacement de l'ancienne métropole de Cambrai et par suite des travaux de terrassement que l'on y effectue une patène de calice en étain. Cette patène porte sur son rebord supérieur l'inscription suivante FRANC. DEPPE. OBII. SEPT. NOVFN. AN. 1623. Ce que je traduis par ces mots: Franciscus Deppe obiit septimo novembris, anno 1633.

L. G.

MARMONTEL A VALENCIENNES.- En 1767, Marmontel venant des eaux d'Aix-la-Chapelle avec madame de Marigny, belle-sœur de madame de Pompadour, s'arrêta à Valenciennes. Ne sachant comment passer son tems dans une ville où il ne connaissait personne, il eut la curiosité de voir les fortifications de la place, ouvrage du célèbre Vauban. Tandis

D'où êtes-vous ?

qu'il les parcourait, un officier de service vint à lui à la tête de sa troupe et lui dit brusquement: «< Que faites-vous là? je me promène et je regarde ces belles fortifications. Vous ne savez donc pas qu'il est défendu de se promener sur ces remparts et d'examiner ces ouvrages? Assurément je l'ignorais. De Paris. Qui êtes-vous? Un homme de lettres qui n'ayant jamais vu de place de guerre que dans des livres ou sur le théâtre, était curieux d'en voir une en réalité. — Où logez-vous? » Marmontel, nomma son auberge et son nom.» - Vous avez l'air de bonne foi dit enfin l'officier en se radoucissant, retirez-vous. »

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placé sur le sommet d'un plateau, qui jadis devait être couvert de forêts. Cette pierre d'uu grès très dur, et dont on ne rencontre de carrière qu'à quatre ou cinq lieues à la ronde, est disposée du nord au midi; la face regardant le couchant est couverte de mousse et de lichens, celle tournée vers le levant est aride et parsemée de petits enfoncemens semblables à la cavité d'un dé à coudre. La figure de la partie hors de terre présente un trapèze, elle a une épaisseur d'environ vingt-quatre pouces égale dans toute son étendue; sa circonférence est de vingt-trois pieds, et son élévation de treize pieds; la partie enterrée a dix pieds de profondeur, ce qui au total, forme une masse de 437 pieds cubes de grès.

monument

A une époque et dans un pays où il n'existait probablement aucune machine propre à soulager les travaux des hommes, ce sont les forces extraordinaires qu'a exigées l'érection de ce grossier, qui doivent le plus nous étonner. Le ciseau de l'artiste ne l'altéra jamais; aucuns caractères, aucune inscription ne s'y trouvent gravés: on n'y remarque que les efforts impuissans de quelques hommes qui croient peut-être s'il lustrer en écrivant leurs noms obscurs par tout où ils passent, Ce monument avait plus de deux mille ans d'existence, lorsque l'administration des ponts-et-chaus. sées, voulut, sous le gouvernement de Bonaparte, le faire disparaître et s'en servir pour pierre d'écluse

à Blaries-sur-l'Escaut; tous les travaux que l'on y exécuta, n'aboutirent qu'à l'incliner légèrement vers l'orient, et l'on abandonna cette entreprise: depuis cette époque, chaque année l'inclinaison devenait plus sensible, et ce poids énorme, ayant perdu son équilibre, finit enfin en 1819, par être tout-à-fait renversé. C'est

alors que la petite commune de Hollain, ( sur le territoire de laquelle se trouve cette pierre) animée d'un esprit conservateur, vota unanimement une somme de cinq cens francs pour les frais de son rétablissement: la population entière se porta sur le plateau où elle est située, plus de mille personnes offrirent leurs bras pour assister à ce travail, et à l'aide des machines propres à dresser un moulin, on vint à bout de relever cette masse; on mit sous sa base un large sommier qui lui sert comme de fondations, et l'on construisit deux contreforts en maçonnerie sur les flancs, pour la tenir en équilibre; maintenant, bien des siècles s'écouleront encore avant sa destruction.

Disons aussi un mot des différentes traditions populaires conservées sur ce Menhir: Cousin, auteur d'une Histoire de Tournay, en cite une qui fixe le placement de cette pierre à l'époque de la victoire de César sur les Tournaisiens révoltés contre Quintus Ciceron, frère de l'orateur et lieutenant de César, qui était bloqué dans Tournay. Les villageois des environs affirment que cette masse

fut transportée dans leur pays par Jésus-Christ, ils montrent même l'empreinte de son pied droit sur la face occidentale de ce monument; ils assurent que tous ceux qui ont le malheur d'aiguiser leurs couteaux ou leurs outils contre cette pierre, sont certains de les perdre ou d'être blessés par ces ins trumens: on y remarque néanmoins plusieurs déchiremens qu'on doit sans doute attribuer à quelques esprits forts de village qui se seront fait gloire de mépriser cette pieuse tradition.

On ne peut donner aucune origine romaine ni chrétienne à cette antiquité qui rassemble en elle tous les caractères d'une pierre destinée aux mystères des Druides. Les romains laissaient sur tous leurs ouvrages des traces de l'art auxquelles on les distingue facilement; les monumens des Gaulois, au contraire, se font reconnaître par leur grossièreté. La seconde tradition paraît avoir été donnée dans l'en fance du christianisme, pour sanctifier cette pierre Druidique et faire oublier au peuple sa destination primitive. Quant à la qualification de Pierre de Brunehaut par laquelle elle est désignée, même sur les cartes les plus anciennes du pays, elle ne doit faire rapporter son pas établissement à la reine D'Austrasie, puisqu'elle y est aussi étrangère qu'à la construction des belles chaussées romaines qui ne sont plus maintenant connues que sous A. A.

son nom.

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et aussi souvent bombance que dans le nôtre. Toutes les classes de la société (excepté la classe nombreuse, qui, à la honte des autres, meurt de faim), visent à s'amuser. Le commerce ne va jamais bien, la misère est toujours au comble et partout on danse, on banquette, et l'on se divertit sans fin. Même dans les campagnes, la plus petite fête de saint ou de sainte devient le prétexte, le signal de la joie ; le matin on se rend à la messe et le soir on s'enivre. La dévotion, pour ces joyeux dépensiers de la vie, n'est que de forme; le plaisir est positif, de bonne prise et on en use largement: c'est ainsi que par une déplorable altération des primiti ves intentions, la sanctification de certains jours se résout souvent en bonne chère et en de bachiques orgies. Croirait-on que Dieu luimême n'échappe pas à cette confusion plus qu'étrange d'idées et d'usages ! Dans plusieurs endroits, il existe une fète du Seigneur qu'on

nomme le bon Dieu à tarte!

Chaque village a deux Ducasses: la grande, qui est celle du patron du lieu et plus tard la petite. La ducasse commence régulièrement le dimanche et dure une partie de la semaine, de manière à se lier au raccroc qui se chôme le dimanche suivant. Cela n'est pas encore suffisant: dans beaucoup de villages, le samedi, veille du grand jour, on se rend dans les lieux de divertissements; on y arrange des parties pour l'heureuse semaine qui va s'ouvrir, on s'essaie à boire, on prélude aux gandrioles ; et cela

s'appelle asseoir les bancs; c'est-àdire qu'on fait assurer et rendre, au besoin solides, les longs siéges de bois sur lesquels on doit rester assis pendant plusieurs jours, si on n'en tombe pas. A. L.

GILBERT OU GISLEBERT, de Mons, chancelier de Baudouin V, comte de Haynaut.-Le P. Lelong et d'autres écrivains, nos devanciers, donnent comme certain que la chronique de Hainaut, de Gilbert de Mons, n'embrasse que l'espace de tems qui s'est écoulé dépuis l'année 1060 jusqu'en 1146. La vérité est qu'elle ne commence qu'en 1168, et se termine à l'année 1195. Mais Gilbert a mis à la tête une introduction qui remonte en effet jusqu'à Richilde, comtesse de Hainaut, vers 1060. Avant que M. le marquis du Chasteler eut publié en 1784 (1), cette chronique sur le manuscrit des dames chanoinesses de Ste.-Vaudru de Mons, elle n'était connue que par quelques citations que des historiens du Hainaut, et notamment le P. Delewarde, en avaient extraites; de-là

(1) Voici le titre exact de cette chronique qui mérite à plus d'un titre d'être recherchée par les amateurs de notre histoire locale : «Gisleberti Balduini quinti Hanno

niae comitis cancellarii Chronica hannoniae nunc primum edita curâ et studis marchio

nis du Chasteler, Bruxellensis academii

socii. Accedant notæ altero volumine com

comprehensae» Bruxellis, typis Emmanuelis. Flon, M DCC LXXXIV. In-4o de 312 pages, L'auteur a dédié sa publication aux dames

chanoinesses de Sainte-Waudru, il l'a fait précéder d'une courte préface en français, et suivre d'une table des matiéres très étendue. A. A.

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