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tout d'une croix magnifique en vermeil, le frappèrent, l'étourdirent. Il vola lourdement en tournant sur lui-même, et, perdant tout-à-fait la tête, au lieu de s'évader par la porte qui était ouverte et lui offrait une si vaste et si facile issue, il alla maladroitement se heurter contre un des vitraux de l'église. Les aspérités osseuses qui ornent son front brisèrent le verre fragile et les vitraux fracassés tombèrent en débris sur le parvis du temple (1). Les marguillers murmuraient de ce dégât, mais Buisseret s'empressa de le réparer en payant de ses propres deniers un nouveau vitrage qui fut mis à la place de l'ancien. Il eut même la modestie de s'y faire représenter revêtu de ses ornemens archi-épiscopaux, et agenouillé près d'un prie-dieu, dans un temple de style grec que le bon peintre verrier s'est imaginé sans doute devoir trés-bien rappeller l'architecture gothique de l'église où se passa cette singulière scène. Cette fenêtre, à laquelle il ne manque pas le moindre segment de verre, se voit encore aujourd'hui. C'est la seconde à la droite du choeur, en regardant l'autel. Je l'ai vue, de mes propres yeux vue, mais j'y ai en vain cherché dans quelque recoin obscur l'image du casseur de vîtres, elle ne s'y trouve pas et c'est grand dommage, car la race des évèques n'est pas perdue, mais celle des diables, malheureusement

(1) F. Buisseret archiepiscopi camera censis vita, authore P. de Guyse. Cameraci, 1616, In-4° lib. 2, pages 15 et 16. -- De Boussu, hist. de Mons.

pour les romantiques, est éteinte, et j'aurais vivement désiré voir comment ceux de nos bons ayeux étaient faits.

H. D.

L'EPITAPHE D'ALIX. -Alix, comtesse de Hainaut, épouse de Baudouin IV, dit l'Edifieur, fut inhumée dans l'église de Ste.-Waudru, vis-à-vis de la chapelle de St.Joseph (1), son corps y reposait sous un sarcophage en porphyre égyptien, dont la forme était un carré long, plus étroit à l'une de ses extrémités qu'à l'autre, monté d'une croix en relief qui se terminait en arête. Aucun historien n'a encore rapporté exactement l'épitaphe inscrite sur ce tombeau, tous ont omis les quatre derniers vers et défiguré le septième. La voici telle qu'elle existe réellement:

sur

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J'ai souligné les mots et les lettres détruits par le tems. Quant aux quatre derniers vers, il n'est pas étonnant que les auteurs les aient omis; ils sont inscrits sur la base du tombeau, laquelle base était scellée dans le mur, ce qui empêchait de pouvoir lire l'inscription intégralement. Quant au 7 vers nos historiens ne peuvent alléguer d'excuse; tous l'ont cité de cette manière : « Cum nulla DET altera etc. Or ces mots ne présentent aucun sens. J'ai, moi, pris le fac-simile de l'inscription sur le tombeau même et le mot VEL supérieurement écrit et conservé que j'y ai lu doit dissiper les doutes des plus incrédules. Nos annalistes se seront-ils trompés d'abord, puis leurs copistes les auront ils imité en reproduisant leur er

vais goût qui, dans la forme, font de cette épitaphe un petit chef d'œuvre de niaiserie gothique.

«La mort tient sous cette pierre la comtesse Alix. Passant, crois moi, demain même sort t'attend. A quoi me servent maintenant la renommée, la noblesse, l'éclat de la beauté, la blancheur de la rose! ici, l'illustration est bien froide et la beauté, hélas! n'habite point ce lieu: c'est ainsi que la veille ne peut renaître le lendemain.

<<< Le mois de juillet expire au moment où la mort m'anéantit ou me métamorphose, et lorsqu'un pieux usage me fait rentrer dans Le sein de la terre, notre mère commune. L'an 1169 de l'incarnation.

«Issue de la noble famille de Namur, qui était unie par le sang à de Saints personna ges, ayant obéi á des destinées sacrées, j'en recueille avec joie le fruit.

reur? Auront-ils craint de transmettre à la postérité cette pensée du néant que l'on ne peut rencontrer sans une extrême surprise sous les voûtes du temple chrétien? je l'ignore, toujours est-il qu'ils ont tronqué et défiguré cette épitaphe.

H. D.

TAVIEL (le baron de), grandofficier de la légion-d'honneur et lieutenant-général d'artillerie, est mort recemment à l'âge de 64 ans. Né à Saint-Omer, au mois de juin 1767, le jeune Taviel se destina de bonne heure à la carrière des armes, Il fut le compagnon de l'empereur à Brienne, et sortit de cette école pour entrer au service en 1782. Depuis cette époque, Taviel s'est distingué sur presque tous les champs de bataille; il commandait l'artillerie du 4° corps aux batailles de Leipsick, de Lutzen et de Bautzen, et pendant les cent jours, eut le commandement du siège de Belfort. Depuis la révolution de 1830, le général Taviel, qui avait été mis à la retraite sous le ministère de M. de Clermont-Tonnerre, avait été replacé dans le cadre de réserve.

GRETRY.- Pièce inédite omise dans le procès du cœur de Grétry.

(Extraite du recueil d'autographes d'H. Delmotte, bibliothécaire, à Mons.)

Superscription: A monsieur J. H,

«Qui que tu sois, encore que tu portes Hubin, président de la société lit

que

avec toi les mêmes graces méritoires qui m'accompagnent; n'oublie pas, tandis tu le peux, d'acquitter ton juste tribut de prières. »

A. A.

téraire, à Bruxelles.

« Vous n'oubliez pas vos amis, monsieur, et je reçois dans l'ins→

tant le diplôme de la société littéraire de Bruxelles, pour moi, et un autre pour mon neveu. Le trèsaimable M. le baron de Stassart me le fait adresser dans l'instant mê

me. Chargez-vous, je vous prie, monsieur et cher compatriote, d'assurer la société littéraire dont vous êtes le président, de ma gratitude et de ma vive reconnaissance. En quittant mon pays natal, j'y ai laissé mon cœur, jugez, monsieur, combien il m'est doux d'appartenir à votre société qui devient

la mienne. >>

toyens au milieu desquels il était venu se fixer.

X.

GISLEBERT, moine de Saint

Amand.

la célèbre abbaye de St.-Amand en
Pendant le XIe siècle,
Flandre fut honorée par la retraite
St.-André d'Elnon, qui de l'état
de Gislebert, doyen de l'église de
ecclésiastique passa
à l'ordre mo-

nastique et mourut en 1095 dans
ce monastère. Gislebert ne cessa de
s'élever contre les désordres des ec-
clésiastiques de son tems qui avai-
ent déjà abandonné la simplicité

« J'ai l'honneur de vous saluer de la primitive église, et contre les

de toute mon ame. »>

GRÉTRY

A l'hermitage de J. J. Rousseau, àEmile, 14 juillet 1811.

LAPOSTOLLE (Alexandre-Ferdinand-Léonce). - Professseur de physique et de chimie à l'école de médecine d'Amiens, né à Maubeuge,] e, le 21 décembre 1749, mort le 19 décembre 1831, à Amiens, à l'âge de 82 ans. Toute la vie de cet honorable citoyen a été employée à d'utiles applications des sciences aux besoins et au soulagement de l'humanité. Telles sont ses recherches sur l'emploi des ustensiles de ménage en cuivre, ses mémoires sur les tourbières et sur la culture de la pomme de terre et l'usage qu'on peut faire de ses fanes pour l'extraction de la potasse, ses paragrêles ou moyens propres à empêcher la formation de la grêle, et beaucoup d'autres travaux recommandables. Des actes de bienfai

sance l'avaient rendu cher aux ci

vices du peuple qui conservait encore la barbarie de l'époque. Contrairement au proverbe qui dit que nul n'est prophète dans son pays, le moine de St.-Amand eut cette réputation dans le sien. Comme il avait reçu de la nature un talent particulier pour la prédication, il eut la gloire de faire de belles et nombreuses conversions; il a laissé quatre livres des miracles de St.-Amand, évêque de Maestricht et fondateur de son monastère, avec l'histoire d'un incendie qui le consuma de son tems. Sanderus dans sa bibliothèque des manuscrits de la Belgique, lui attribue encore une Explication de toutes les épitres de St.-Paul que l'on conservait jadis dans la riche bibliothèque de St.Amand. Le savant Bollandus, auquel peu de chose échappait, a publié la relation des miracles de St -Amand, par Gislebert, dans le mois de février de sa belle et précieuse collection de la vie des saints.

A. D.

admettant ce systême avec Meyer et Olivier de Vrée, la Flandre proprement dite alors était donc le pays des flaques. Observons aussi que pendant longtems on n'em

et qu'on disait généralement flandræ, flandrarum, flandris, flandras. Ce n'est guères que vers le dixième siècle qu'on commença à dire communément flandria pour flandra. LESBROUSSArt.

SAINT-ACAIRE D'AVESNES. L'opinion la plus commune parmi les nobles et le vulgaire, c'est que la démence du roi Charles VI, était l'effet de quelque maléfice ou sortilège. On en savait tant d'ex-ploya le nom latin qu'au pluriel, emples, que cela paraissait fort vraisemblable aussi comptait-on bien plus sur l'assistance divine que sur les remèdes humains. Partout on faisait des prières publiques. Les évèques portaient les reliques des églises dans de solennelles processions. En tous les lieux, où l'on savait des corps de saints ou de saintes connus pour guérir, par la grâce de Dieu, la frénésie et la rêverie, de riches of frandes étaient envoyées. On présenta à la Châsse de St.-Acaire, à Avesnes en Hainault, une représentation du roi de France, en cire, de grandeur naturelle.

FROISSART, DE Barante.

FLANDRE. - Malgré toutes les recherches des étymologistes, l'origine des mots Flandre, et Flamand sera longtems encore une énigme historique. Le systême le moins invraisemblable est celui dont parle Oudegherst d'après une très ancienne chronique du monastère d'Oudenbourch (Aldembourg). Cette chronique dit que ce pays fut ainsi nommé à cause des eaux que la mer versait dans y plusieurs endroits. Ces eaux formaient ce qu'on appelle en Flamand het vlache et en langage picard, flaques ou flaquais, petites mares ou amas d'eaux croupissantes. L'analogie est frappante ici, entre le flamand et le picard. En

Al

BOUILLI, abbé de Los. béric Bouilli, né à Condé, en Hainaut, embrassa la vie religieuse pans l'ordre de Cîteaux, et fut mis

par

Louis XIV à la tête de la riche abbaye de Los près de Lille, diocèse de Tournai, en 1684; il la gouverna 20 ans et y mourut le 10 juin 1704, âgé de 74 ans. On a de lui un Commentaire sur la règle de St.-Benoit et un cours de théolo

gie sous le titre de Compendium theologia regularis. Quelques écrivains du siècle dernier ayant voulu attaquer ce dernier ouvrage, Dom Iguace de Lafosse, neveu du défunt abbé et son successeur dans l'abbaye de Los, en prit la défense dans deux savans opuscules écrits en forme de lettres.

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X.

LES HOMMES ET LES CHOSES.

121

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par

Les Lillois s'étaient tellement accoutumés au fracas du canon et à toutes les horreurs qui suivent un siège, qu'on donnait dans la ville des spectacles aussi fréquentés qu'en tems de paix; et qu'une bombe, tombée près de la salle de la comédie, n'interrompit point le spectacle, tant le maréchal avait mis bon ordre dans la ville, et tant ses habitans étaient tranquil les sur la foi de ses fatigues. L'armée française opposée à celle des alliés, était commandée le duc de Pourgogne, petit-fils de Louis XIV. Il avait sous ses ordres le duc de Vendôme et le maréchal de Berwick, fils naturel du roi d'Angleterre, et d'une sœur de Malborough. Ces deux généraux ne s'entendaient point et leurs débats ne contribuèrent pas peu à la triste issue de cette campagne. Louis XIV, affligé de leurs différends, envoya Chamillart, son ministre de la guerre, à l'armée comme un arbitre entre les généraux. Lorsque le ministre y arriva elle avait son centre à Avelin.

que

Le duc de Bourgogne occupait
le château d'Avelin, qui alors ap-
partenait à la maison de Hangou-
art; le ministre prit son logement
au cabaret du Tourne-bride, qui
pour le tems n'avait pas son pareil
à six lieues à la ronde. Le soir, le
ministre tint avec le prince un
conseil de guerre, dans sa cham-
bre du Tourne-bride. On décida
qu'il convenait de faire parvenir à
Boufflers un avis secret, afin qu'il
préparât une diversion sur les der-
rières de l'armée alliée, pendant
les troupes
du roi les attaque-
raient de front le surlendemain.
Mais la difficulté était de trouver
un individu qui voulut porter l'a-
vis à Boufflers, et qui pût traverser
les lignes des alliés sans être arrêté;
qui fût assez sûr pour qu'on lui
confiât le secret et assez intelligent
pour garder de mémoire ce qu'il
aurait à dire au maréchal, afin de
ne pas compromettre le sort de l'ar-
mée s'il venait à être arrêté, fouil-
lé. Déjà, depuis deux heures, on
avait présenté douze ou quinze su-
jets pour remplir cette mission et
aucun d'eux n'avait pu convenir.
Le conseil était en pleine perple-
xité. On frappa légèrement à la
porte et bientôt on vit entrer dans
la chambre une grosse fille de
campagne qui servait au cabaret
du Tourne-bride; c'était Margue-
rite Collier. « J'ai entendu, dit-elle
sans être intimidée par la présence
de tant de hauts personnages, j'ai

entendu les trous de la cloison
par
mal jointe que vous aviez besoin

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