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delet dans son Traité théoriqne et pratique de l'art de bâtir:

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Le pied de Tournay, qui fait en fractions différe peu du pied romain adopté par les

Lille

et Valenciennes.

du métre,

de Rome, et sur d'autres observations.
de mesures prises sur les monumensantiques.
savans qui s'appuient sur un grand nombre

qui fait en frac

du mêtre

tions décimales

0,29775

Courtray.

Hainaut.

0,29343
0,2976

Pied romain en cuivre mesuré par Gréaves
Celui gravé sur le tombeau de Statilius.....
Pied gravé sur le tombeau de Cossulius.

0,29664

0,29393
0,29870

En admettant

que les plus longs

constructions qu'on y a découvertes viennent à l'appui de l'histoire. La différence d'un centième de millimètre qu'on lui trouve avec la valeur du pied romain admise par les savans de tous les pays, étonne d'autant moins que l'on sait que la plupart des mesures dont on se sert dans ce siècle éclairé sont considérées comme exactes lorsqu'elles n'offrent qu'une si faible: différence.

A. T. C.

SAINT-AMAND (1).-Ville de la Flandre française, située sur la Scarpe, à 3 lieues de Valenciennes, huit de Douai et neufde Lille. Cette ville, qui se trouvait, avant la conquête des Pays-Bas, précisément sur la ligne qui séparait la. France des possessions de l'Autriche, n'avait point de fortifications, non plus que la petite ville d'Orchies, qui est située sur l la même ligne, à 4 lieues plus loin au NordQuest. Cette singularité était d'au-. tant plus remarquable, que de-, puis Valenciennes jusqu'à Lille, dans un intervalle diametral de 12: liques, le pays se trouvant tout-àfait dégarni des places fortes, eût pu tomber au pouvoir des ennemis, qui auraient eu à leur dispo sition plus de 200 bourgs et villages, avant d'atteindre la ligne de

sont ceux qui remontent à une plus
haute antiquité, Tournay serait
la première ville de ce pays qui
aurait adopté le pied romain. On
que ce peuple conquérant y fit
un long séjour, et une foule de opinions qui y sont émises,

(1) Cet article est extrait du Dictionnaire

Néologique publié en l'au VIII par le Cousin
Jacque's, quia long-tems habité la ville de

Sait

St. Am and et qui s'y est marié. Nons lais sons à son auteur toute la responsabilité des A. A.

résistance sur laquelle se trouvent Cambrai, Bouchain et Douai. Je sais bien quelles réponses l'on peut faire à cette objection; mais ces réponses mêmes fortifieraient mon argument. Au reste toutes ces observations ne pourraient avoir aujourd'hui de valeur, qu'antant que le gouvernement français rendrait les Pays-Bas et établirait les anciennes frontières, ce qui n'est nullement probable, quoiqu'en révolution il ne faille jamais répondre de rien. La ville de St.-Amand est assez jolie et peut contenir de 5 à 6 mille habitans, y compris tous les hameaux qui formaient jadis l'arrondissement de la paroisse. Le commerce principal y consiste en laine et en bas tricotés. Les Saint-Amandinois ne passent pas pour le peuple le plus spirituel de la Flandre; il s'en faut. On se ferait difficilement une idée de leurs usages, de leurs mœurs et de leur conversation. Il semble

que ce

pe

tit pays soit un pays de sauvages et qu'il n'ait aucune relation avec les pays environnans. Valenciennes, qui n'est qu'à trois lieues de-là, offre un contraste frappant avec St.-Amand, par la politesse, l'urbanité, l'amour des arts qui la distingue, et l'on dirait que ces deux villes sont situées à deux mille lieues l'une de l'autre. La ville de St.-Amand, a été, dans la révolution, la proie des autrichiens. Ils y commirent beaucoup d'excès, et elle se sentira long-tems des ravages qu'ils y exercèrent. Le fils du maître des postes (nommé Tordoir, père d'une famille intéres

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ans.

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sante) qui avait paru contraire au parti Républicain, fut traité par le peuple comme Berthier et Flesselles avaient été traités à Paris. Ce jeune homme avait tout au plus 20 Ce qui a donné à la ville de St.-Amand un grand renom dans toute l'Europe, ce sont les eaux minérales et surtout les Boues situées à trois quarts de lieue de la ville, à l'entrée d'une vaste et superbe forêt, que les guerres de la révolution ont furieusement éclaircie et dégradée. La ville de St.Amand était gouvernée par les moines de la célèbre abbaye du même nom. Ils occupaient la majeure partie de l'étendue de la ville, dont ils étaient seigneurs. Leur abbaye étaient un des plus beaux, des plus antiques et des plus curieux monumens de l'Europe; l'église sur

tout excitait l'attention des étran→ gers; il n'y avait pas d'édifice en France qui put lui être comparé. C'était le temple le plus majestueux qui existât; sa forme et sa structure étaient précisément celles des anciens temples du paganisme. Aucun bâtiment n'était plus propre aux cérémonies imposantes. Les tableaux de Rubens la décoraient; les autrichiens l'ont dévastée en partie; les français ont fait le reste; et ce magnifique monument, doit être regardé comme perdu. L'abbaye jouissait d'un revenu de six: cent mille livres et au-delà, dont le tiers formait la portion du cardinal d'York, frère puiné du prétendant d'Angleterre, qui en était abbé commandataire par la générosité des derniers rois de France;

ce que l'on peut bien regarder comme un abus. Le moine qui exerçait sa jurisdiction s'appelait le grand-prieur, le dernier était fils d'un marchand de pommes de Tournay; son assiduité à ses de voirs l'avait porté peu-à-peu à cette place éminente. Le grandprieur nommait aux places civiles et judiciaires de la ville; le prévôt, ordinairement avocat ou homme de loi, servait la messe du grand-prieur aux grands jours de cérémonie, l'épée au côté. Le moine, que le grand-prieur chargeait

de la conservation des eaux et forêts, s'appelait le Mattre-des-bois; tous les officiers de cette maîtrise étaient à la nomination de ce moine, à qui sa charge valait environ deux mille écus. Il avait dans y cette abbaye nombre d'emplois qui rapportaient aux moines qui les exerçaient, une somme plus ou moins considérable par année. Ces religieux cependant faisait Vou de pauvreté! mais il faut avouer qu'en général ils ne faisaient pas très mauvais usage de leurs émolumens. La plus grande partie servait presque toujours à soulager leur famille; et l'on peut assurer sans craindre un démenti, qu'il n'y avait pas un indigent sur leurs terres. Un casuiste sévère me dira que le bon emploi de l'argent n'excuse pas un religieux qui ne doit pas avoir d'argent; que le bien de l'église était le patrimoine des pauvres; et que l'excédent du nécessaire devait être réparti aux malheureux, sans exception des personnes et sans aucune considération de parenté, ni

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d'amitié. Il est difficile de détruire cette objection, si l'on s'en tient à la rigueur des vœux monastiques. Une autre objection qui n'est pas moins forte, et à laquelle on n'a pas songé, lors de la fameuse discussion qui a eu lieu sur l'expropriation du clergé régulier, c'est que les biens des abbayes n'étaient pas originairement destinés à l'usage qu'on en a fait depuis plusieurs siècles. Un article des Capitulaires de Charlemagne porte en termes exprès, que « telle abbaye fondée par ce prince (il s'agissait précisément de l'or«dre de St.-Benoit) est destinée à « recevoir cent religieux; mais que, « si le nombre ne va pas jusqu'à « cent, la part des individus man<< quant pour le completter, sera « mise de côté pour les pauvres et « pour les besoins de l'Etat. »

L'intention du fondateur n'a donc pas été remplie, toutes les fois que vingt ou trente religieux ont absorbé le revenu d'une maison fondée pour 30 ou 60.

BEFFROY DE REIGNY.

LE MONT CASSEL.- Au nord de la France et à six lieues de la mer, s'elêve le Mont Cassel, sublime pyramide au milieu des immenses plaines de Flandre qui s'étendent à ses pieds. Pour qui ne connait que les rases campagnes de cette partie de la France, pour qui n'a pas vu la Suisse avec son ciel si gai, ses montagnes où la végétation est si vivace, ses bois étagés aux flancs des côteaux, ses rochers réfléchissant les feux du soleil comme des diamans, tous ses paysages

enfin si frais, si riches en accidens de lumière et de terrain, c'est un magnifique spectacle que celui qu'offre ce mont couronné d'une petite ville qui, d'en bas, semble étre un château fort. A cette vue l'imagination du voyageur se reporte bien loin en arrière : là César avait un camp (Castellum, d'où vient au mont son nom Cassel), là furent livrées trois fameuses batailles par trois Philippe de France: il pense aux tems de la féodalité, si barbares mais si poétiques; il s'attend à trouver là haut quelque noire habitation d'architecture fantastique, avec son clocher aux mille flèches, et ses tours crénelées où gémit la belle châtelaine aux bras d'un vieux baron bardé de fer, et plus roi dans ses hautes murailles que le roi lui-même dans son hôtel royal des Tournelles. Mais en approchant du sommet le rêve s'évanouit; les objets, dégagés de vapeurs et des illusions d'optique, paraissent ce qu'ils sont. On distingue la tour de l'église et les toîts des maisons couvertes de tuiles noires et d'ardoises qui frappées par les rayons du soleil, brillent comme des plaques d'acier poli et détachent avec force sur la teinte grise et sombre du ciel du nord. Cette masse blanche que l'on aperçoit avant la ville c'est la somptueuse maison de campagne du général Vandamme. Elle est ouverte aux étrangers qui veulent la visi- ter, et peu s'en font faute, car elle mérite de l'être. Au milieu de ces parcs immenses où abonde legibier, de ces vastes étangs, de ces fon taide ces labyrintes sombres,

nes,

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silencieux et peuplés de statues on se croit transporté dans un Eden dont on voit parfois les dieux se dérober, par une allée secrète, aux regards et aux civilités des visiteurs. Tout y est luxe et magnificence, jusques dans les écuries qui, très spacieuses, sont bâties et pavées de marbre blanc. C'est une habitation qui n'est pas inférieure à celle de Saint-Cloud.

Sur le flanc de la montagne se trouve le cimetière dont on voit de

loin les croix blanches détacher sur le fond verdâtre des ifs et des haies vives qui l'entourent. Le soleil, descendant à l'horison comme derrière un rideau de pourpre et d'or, colore de ses derniers feux les urnes de quelques colonnes funéraires; admirable rapprochement entre un riche de la terre qui s'est éteint, et un beau jour qui

meurt!!...

....

Là, comme partout, le pauvre de la grande route vit avec les parcelles tombées de la bourse du voyageur, et fait tourner à son profit la beauté de son pays. Il s'intitule votre cicerone : -« Monsieur a-t-il été au moulin?» C'est là qu'il faut aller pour bien voir le pays>>.. et il vous y conduit par un petit sentier escarpé et presqu'à pic. En effet de ce moulin qui est assis sur le plateau le plus élevé de la montagne, le tableau est magnifique et vaste autant que la vue peut s'étendre. Quand l'atmosphère est pur, on compte aisément trente-deux clochers tant de villes que de villages, dont les croix, élancées au dessus des massifs de

verdure qui les entourent, annoncent aux voyageurs qu'il est toujours près de la maison de Dieu et des hommes, et le dirigent dans sa marche. En parcourant les intervalles qui séparent ces clochers les uns des autres, les regards glissent agréablement sur des plaines immenses dans lesquelles s'élevent, sémés çà et là, des bouquets de bois sur de vastes pâturages élendant leurs tapis sur la terre jaunâtre, et au milieu desquels les blanches murailles des métairies brillent comme des voiles latines sur un lac tranquille.

Au word le paysage est fermé par un cercle brumeux réfléchissant la

teinte du ciel avec lequel il semble se confondre; c'est la mer > qui, à six lieues de l'œil du spectateur, baigne la plage de Dunkerque et les dunes, qui éclairées pår le soleil, ofrent l'aspect d'une chaine de monticules couvertes de neige.

Là haut, comme l'air est vivifiant et pur! que la respiration est douce et facile! coinme le champ s'ouvre vaste et brillant à l'imagination de l'homme qui admire! Que de poésie et d'enchantement pour le canevas du poète! Que de fraîcheur et de coloris pour la toile du peintre! Artistes, qui allez bien loin chercher des imaginations et des modèles, qui, le sacau dos et le bâton à la main, gravissez, par caravanes, les Alpes et descendez en Italie à la conquête des arts, allez aussi visiter le Mont Cassel. Nous avons toute la Suisse et toute l'Italie dans nos album et nos galeries: allez en Flandre. Vous nous

en rapporterez des ciels nuageux, grisâtres, larges, hardis, des plaines immenses à perte de vue, sans accidens de terrain, il est vrai, mais riches en accidens de lumiére; des fermes bien vivantes, bien animées ; de beaux pâturages aux longues herbes courbées par le vent, émaillés de fleurs et couverts de bestiaux; des tableaux, enfin à la façon de ceux des grands paysagistes hollandais.

Je ne sais si parmi mes lecteurs, il s'en trouvera qui, ayant vu ce pays, m'accuseront d'en avoir voulu donner une idée plus haute que celle qu'il mérite; s'il s'en trouve, c'est ceux-là l'ont vu rapidement, à moitié endormis, étroite

que

ment enfoncés et cahotés dans un coin de diligence. Pour moi, je l'aime; parceque je l'ai vu autrement, à mon aise; parce que j'y ai eu quelques beaux jours, de ceux que l'on n'oublie pas : ils sont trop rares dans la vie. J'ai souvent passé plusieurs heures, assis à la mème place, au bord du chemin qui, du pied de la montagne monte en spirale jusqu'à son sommet. La je sentais mon âme s'élargir à la sublimité du tableau déroulé sous mes yeux. Je rêvais, l'imagination mollement bercée par les chants de la fauvette et du pinçon, par le frôlement mélancolique des feuilles sèches que la brise d'automne roulait à mes pieds. Je rêvais la vie dans la solitude, le bonheur aux champs: le ciel!!.... et souvent la plaine était entièrement effacée dans la vapeur du soir, quand les bêlemens prolongés d'un troupeau et les pas

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