En Bretagne la chaîne contient 24 pieds de longueur, & 576 pieds en quarré. Il faut remarquer qu'en la plupart des Provinces, les 100 chaînes quarrées de 25 pieds de long chacune, font-comptées pour un arpent, les 25 pour un quartier; tellement que les 10 en longueur fur autant de largeur, c'eft un arpent, ou 25 en longueur fur 4 de largeur font un arpent auffi, & les 5 en longueur fur autant de largeur, font un quartier. Le journal au Duché de Bretagne contient 22 feillons ou 4020 pieds quarrés. Le feillon contient 6 raies ou 180 pieds. gaule contient 12 pieds. ou 30 pieds, & la L'Acre au Duché de Normandie contient 4 La verge contient 40 perches quarrées ; & La faumée en Languedoc contient 4 fefterées, La canne contient 8 pans en longueur, & le pan contient 8 pouces 9 lignes.. Le journal au Duché de Bourgogne, felon l'Ordonnance du Duc Philippes, contient 360 perches quarrées. La perche contient 19 pieds en longueur, & 361 en quarré. Le journal au Duché de Lorraine contient 250 toiles. La toife 10 pieds en longueur. Le pied 10 pouces, mesure de Lorraine. Ayant dit tout ce que ci-deffus pour la différence des Mefures qui fe rencontrent felon la diverfité des Pays, il est maintenant queftion de venir à la pratique de l'Arpentage, qui a pour objet la piece de terre que l'on veut mefurer ou arpenter, que l'on doit meturer avec la mesure dont on mefure les 1 héritages du Pays ou de la Province où le fait l'Arpentage Tous les Arpentages qui fe font, les uns dans une Province, les autres dans l'autre, ne différent point entr'eux, finon pour le regard de la mefure qui eft plus courte ou plus longue en un lieu qu'en Pautre, quoique l'une & l'autre foient divifées en pieds égaux en leur longueur, felon la longueur de ladite mefure d'autant que nous n'avons en Royaume qu'un pied de Roi; par cette raison tous Arpenteurs, en quelque Pays qu'ils foient appellés. pour faire des arpentages ou d'autres mesures, s'étant bien inftruits de la mesure du lieu où les terres à arpenter feront fituées, pourront fans difficulté faire lefdits arpentages, & enfuite le calcul & fupputation d'iceux conformément à la mesure de la quelle ils ont arpenté, d'autant qu'en quelque Province que ce foit, les figures Géométriques defquelles font compofées, lefdites pieces d'héritages, ne font point d'ifférentes l'une de l'autre, puifqu'en l'un & l'autre Pays elies font compofées de figures quarrées, barlongues, triangulaires, trapezes, circulaires, en ovale & autres ei-devant déclarées au Traité de Géométrie, page 356. Avertiffement à l'Arpenteur. Il eft abfolument néceffaire à l'Arpenteur d'avoir tous les Inftrumens propres à l'Arpentage, en premier lieu, il doit avoir une Equerre fimple ou compofée, comme celles qui font repréfentées ci-devant, pages 364 & 366, parce qu'elles font le même effet quant à l'Arpentage; en second lieu, une chaîne de fil de-fer longue de 18, 20 pieds ou plus felon la perche ou mesure du lieu; enfin 12 ou 15 piquets ferrés par le bout, ou plus ou moins au choix de l'Arpenteur pour fa plus grande commodité. Etant ainfi afforti d'Inftrumens, avant que d'en venir à la pratique, il doit confiderer trois chofes : La premiere eft la coutume du lieu pour la mesure. La feconde, le pourtour de la piéce de terre à me-furer: Et la troifiéme, les bornes qui la féparent d'entre fes voisins, avec les alignemens des chemins & foffés fuivant la coutume du lieu. Il eft à remarquer, que pour être affuré dans fes opérations, il faut fe représenter en fon efprit la forme de ladite piece à mefurer, & l'ayant ainfi conçue, voir fous quelle figure elle tombe dans la Géométrie; cela fuppofé, il en faut fuivre la Regle pour la mesurer, néanmoins ce n'est pas le tout de la confidérer théoriquement, il en faut venir à la pratique; car fouvent les terres ne tombent pas dans la régularité, quoiqu'elles foient dans les formes fuivant les Regles de Géométrie : Pour supplément de ce, la pratique en donne une entiere connoiffance. Par cette raifon, pour Regle générale dans telle figure qu'elle puiffe être, tirés toujours les lignes droites par le moyen de votre équerre & piquets, les mefurant actuellement, fuivant les côtés defquels votre dite figure eft entourée; cela fuppofé, obfervez les Regles qui tombent dans cette mesure, &. l'opération vous en donnera la fuperficie requife. Si les lignes fe trouvent courbes, rentrantes ou fortantes en coude ou en S, ne manquez pas de tirer vos lignes droites, rafant le rentrant & le fortant; en ce faifant, il demeurera du vuide à mesurer; mais il faut que celui qui fort, récompenferelui qui rentre, & ainfi réciproquement l'un réparera le dé faut de l'autre, ce qui dépend de la prudence de Arpenteur. Quant à celdites portions qui reftent à mefurer,. elles doivent fe confiderer à peu près en formant des figures triangulaires dans icelles ou autres, cô. toyant de plus près que faire fe pourra les portions de cercles: Si néanmoins on vouloit exactement mefurer cefdites portions jufqu'à la plus petite: partie d'une perche, toise ou autre mefure, il fe peut faire, mais ceferoit chercher un chemin bien long pour la conféquence qui en eft fort petite; ce que je propofe n'eft pas pour m'excufer de faire l'opération. entiere, puifque ci-aprês je vous en ferai la démonitration. Prop.I. Propofition L. D'un point à un autre donné à la Campagne, tirer une ligne droite. Pour faire cette ligne, il faut pren dre deux piquets à plaifir, & pofer l'un des deux au point dont on veut tirer la ligne, & l'autre au point où l'on la veut tirer, enforte que pofant un troifiéme, on voye avec l'oeil que tous les trois foient rangez en une ligne droite enfuite on en plantera tant d'autres que l'on voudra entre les deux points donnés ; de forte que celui que l'on plante. ra, cache à l'oeil ceux. qui font dé ja plantés. Propofition I I. Sur une ligne droite donnée à la Campagne, & d'un point en icelle élever une perpendiculaire, où à ré querre. Soit planté un bâton avec l'équerre au point proposé, de forte que par l'une des fentes qui eft parallele au côté de l'équerre, on voye au long de la ligne donnée, & que par l'autre qui la coupe en angles droits, on faffe tirer une ligne droite parallele à la base ou ligne - terre qui fe tire du pied de l'Inf trument à l'extrémité du piquet qui termine la diftance, enforte que pofant d'autres piquets entre ces deux extrêmes, on puiffe voir tous les fommets d'iceux au travers des pinules audit Inftrument, alors ils feront tous en même hauteur ; & le rayon vifuel fera parallele à la li gne-terre felon le requis. |