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moins, que les pâturages sont adjacents à cette ferme et ne sont hantés que par son propre bétail; les chevaux du fermier au nombre de six, visités avec attention, n'ont présenté aucune trace du the grease, ainsi qu'il conste du certificat ci-dessous de l'échevin communal présent à cette visite:

« Le soussigné, échevin de la commune de Hody-Poulseur, « certifie que le premier octobre courant, j'ai été appelé chez « M. Collard fermier-propriétaire audit Hody, où je rencon<< trai M. le vétérinaire Pétry qui me fit voir cinq vaches dudit « M.Collard, lesquelles vaches portaient aux trayons des plaies « et des vessies que M. Pétry dit être le cowpox.

<< Nous nous sommes assurés également ensemble que les << six chevaux de M. Collard n'avaient nulles traces d'eau ou <de fraîcheur aux jambes.

< En foi de quoi j'ai délivré le présent pour servir et valoir « ce que de droit.

« A Hody, les jour, mois et an que dessus.

« L'Échevin susdit,

« H.-J. BERNARD. »

On peut conclure de ce qui précède :

1° Que le cowpox spontané peut se présenter ailleurs que sur des vaches primipares.

2° Qu'il peut être réellement spontané chez la vache, ce qui est vivement contesté par M. Auzias Turenne (1).

3° Que l'inoculation de la vache à l'enfant donne lieu à une pustulation caractéristique et luxuriante.

(1) Le professeur A. NUMAN, dans son Handboek der Genees en Verloskunde, a inséré la note suivante : Pilger croit, dit-il, qu'il existe sur le cheval une phymatose pustuleuse, qui n'est autre que le the grease des Anglais et que cette affection communiquée aux mamelles de la vache, déterminerait la production du cowpox.

4° Que la pratique de la vaccination animale n'offre que des avantages et non le danger qu'on lui impute.

5° Que le cowpox sans être très-fréquent, est moins rare qu'on ne le pense, mais passe souvent inaperçu, et que, si le vaccin n'a pu être renouvelé qu'à des intervalles très-rares, cela n'est dû qu'à cette circonstance que les médecins qui l'ont observé ayant cru les pustules séchées improductives, ont négligé de les enlever, alors que les eschares délayées peuvent produire les meilleurs résultats.

6° Enfin, que l'affection que nous avons constatée à Esneux et environs, à peu près à la même époque, exclut toute idée de transmission de vache à vache et notamment du the grease au bétail, mais était une épizootie de cowpox spontané.

M. Tallois : Je demande la parole.

M. le Président : La communication de M. Pétry sera insérée dans le Bulletin. Je crois qu'il n'y a pas lieu en ce moment d'en faire l'objet d'une discussion; elle pourra être comprise dans celle qui aura lieu à propos des autres communications sur les vaccinations et les revaccinations.

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M. Tallois : C'est la proposition que je voulais faire. M. le Président : S'il n'y a pas d'objections, il en sera ainsi.

4. NOTE sur des expériences comparatives faites avec le cowpox d'Esneux et celui de l'office vaccinal de Bruxelles, par M. le docteur MARINUS, membre titulaire.

Messieurs,

Dans la séance du 11 juillet dernier, M. Pétry a communiqué à l'Académie une note sur un cas de cowpox spontané observé à Esneux, et constaté par lui et le chirurgien de la

localité, M. Goffin, ainsi que par M. Warlomont, qui recueillit du vaccin de la vache atteinte, l'inocula le lendemain à une génisse de l'office vaccinal et obtint des magnifiques pustules.

Dans la discussion que souleva cette communication, on exprima le regret que M. Warlomont n'eût pas complété l'expérience en inoculant ce nouveau cowpox directement à l'enfant. Notre collègue répondit qu'il avait été retenu par la crainte de provoquer des accidents inflammatoires, comme cela était arrivé à feu le professeur Lombard, dans le fait cité par M. Pétry, mais il promit d'en faire l'essai lorsque l'occasion lui en serait offerte de nouveau.

Peu de jours après, le 27 juillet, M. Pétry découvrait deux nouveaux cas de cowpox sur des vaches laitières de la même commune, et en informait M. Warlomont, qui se rendit. immédiatement sur les lieux. Deux tubes renfermant un liquide provenant des croûtes des pustules empruntées à l'une de ces vaches furent mis sous cachet et envoyés par M. Pétry à M. Thiernesse.

Le surlendemain, 29 juillet, nous étions réunis, MM.Thierniesse, Defays et moi, à l'office vaccinal, et, de concert avec M. Warlomont, nous convinmes de faire l'expérience suivante sur quatre enfants pris au hasard parmi ceux qui étaient présentés à la vaccination.

Quatre piqûres sont faites à chaque bras.

Au bras droit, les deux piqûres supérieures avec la matière recueillie le 27 juillet et contenue dans l'un des tubes envoyés à M. Thiernesse (vaccination directe de la vache à l'enfant); les deux piqûres inférieures avec le cowpox de l'office, source de Beaugency, qui est arrivée à sa centième transmission, au moins, et renfermé dans deux tubes depuis le 1er juillet.

Au bras gauche, les quatre piqûres sont faites avec le cowpox de la génisse de l'office, source d'Esneux du 3 juillet, quatrième transmission.

Ces opérations, pratiquées avec soin, ont donné les résultats les plus intéressants.

Examinés le septième jour (5 août), les enfants qui font le sujet de l'expérience présentent l'état suivant :

1. Kipken (Anne), âgée de 8 mois, demeurant rue du Berceau, 69, offre au bras droit une pustule supérieure, deux inférieures; au bras gauche : quatre pustules. Elles sont toutes de la plus belle venue, déprimées au centre, le bord circulaire d'un reflet argenté, et entourées d'une large aréole qui témoigne d'une réaction assez vive. L'examen le plus minutieux ne fait pas découvrir la moindre différence entre ces trois éruptions provenant chacune d'une source particulière.

2. Desaegher (J.-B.), 8 mois, rue du Trône, 67. Bras droit trois pustules, une supérieure, deux inférieures. Bras gauche trois pustules.

Aux deux bras, ces pustules sont bien développées et entourées d'une légère aréole. Elles n'offrent entre elles aucune différence.

3. Van Eyck (Albertine), 2 ans, rue Saint-Ghislain, 42. Bras droit trois pustules supérieures, dont deux trèsrapprochées l'une de l'autre, par conséquent une surnuméraire, et deux inférieures. Bras gauche quatre pustules. Même développement et même aspect que dans les cas précédents.

4. Gossyn (Marie), 9 mois, rue de l'Avoine, 51, à Molenbeek-Saint-Jean.

Bras droit deux pustules supérieures, deux inférieures. Bras gauche quatre pustules.

Chez ces trois derniers enfants, les pustules sont, comme chez le premier, bien dessinées, larges, d'un éclat brillant, déprimées à leur centre, d'une consistance ferme, et n'offrent pas entre elles la plus légère différence; l'aréole, légèrement marquée, n'a pas cet aspect érythémateux qu'on remarque chez le numéro 1.

Ces mêmes enfants sont revus par nous le quinzième jour après l'opération (12 août). Toutes les pustules présentent le même aspect, la même grandeur. Desséchées au centre, les bords forment un bourrelet circulaire saillant, d'un rougebrun. L'aréole a diminué de largeur, mais est encore assez prononcée. En un mot, la dessiccation suit son cours, et tout indique que la chute des croûtes se fera vers le vingt-cinquième jour, terme ordinaire de la vaccination animale, dont la marche a une plus longue durée que la vaccine dite jennérienne, ainsi que l'a déjà fait remarquer M. Bousquet, en 1836, lors de la découverte du cowpox à Passy.

Faisons encore remarquer que la réaction assez vive observée au septième jour chez l'enfant numéro 1 a disparu pour faire place à une aréole beaucoup moins large et légèrement pourprée.

De ces expériences et des résultats obtenus, il est permis de conclure:

1° Que le cowpox, produit des croûtes de la pustule, a donné des boutons en tout semblables à ceux provenant du vaccin transmis de génisse à génisse. Deux piqûres sur huit, seules ont manqué. Le bouton surnuméraire du numéro 3. doit être attribué à une fausse manœuvre dans l'opération de l'inoculation;

2o Que l'inoculation du cowpox faite directement à ces

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