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II. CORRESPONDANCE ET COMMUNICATIONS.

Le secrétaire annonce la mort de M. le docteur André Uytterhoeven, membre honoraire, décédé le 3 novembre, à Ixelles, à l'âge de 70 ans.

M. le président fait observer qu'une députation aurait représenté l'Académie aux funérailles de M. Uytterhoeven, si le Bureau avait été prévenu en temps opportun.

Le 9 de ce mois est décédé, à Liége, M. le docteur Decondé, médecin principal de l'armée et correspondant de l'Académie depuis 1842.

M. Warlomont annonce que M. Sichel père, correspondant étranger de la Compagnie, est aussi décédé dans le courant de ce mois, à Paris.

En accusant réception de leur diplôme, MM. Poelman et Lefebvre remercient l'Académie de les avoir nommés mem bres titulaires.

M. le docteur Van Holsbeek, à Bruxelles, soumet à l'appréciation de la Compagnie un travail manuscrit intitulé: De la folie subite, passagère, au point de vue médico légal. Renvoi à une Commission qui sera nommée par le Bureau.

M. le docteur Heyfelder père, à Saint-Pétersbourg, fait hommage, de la part de l'auteur, M. Krassowky, d'un ouvrage sur l'ovariotomie avec planches indiquant les modes de procéder dans cette opération.

M. Alliot adresse un exemplaire imprimé de la première partie du mémoire manuscrit qu'il a envoyé à l'Académie avec prière de le conserver dans ses archives. Ce livre a pour titre Nature et origine de l'électricité.

M. Decaisne offre, au nom de M. le docteur De Pietra

Santa, divers ouvrages publiés sur la climatologie. Dans la lettre qui accompagne cet envoi, l'auteur de ces publications demande le titre de correspondant. - Renvoi à la Commission des correspondants.

-

A l'appui de sa candidature au titre de correspondant, M. le docteur Hambursin, à Namur, rappelle les divers travaux qu'il a soumis à la Compagnie et dont l'impression a élé volée. Même renvoi.

M. le docteur Rieken présente :

1° Au nom de M. le docteur Blasius, le dernier rapport, publié en allemand, sur la clinique chirurgicale et opthalmologique de l'Université de Halle;

2o Au nom de M. le docteur Weidgen, une brochure intitulée Rapport sur le développement florissant des bains de Neuenahr.

M. le docteur Pidoux fait hommage du tome 1er de la huitième édition du Traité de thérapeutique et de matière médicale qu'il a publié avec le docteur Trousseau.

M. Ch. Blas, professeur de chimie analytique et de pharmacie à l'Université de Louvain, offre deux brochures, l'une sur une nouvelle glucoside, la Murrayine, la seconde, en allemand, intitulée De la composition de l'huile éthérée des baies de laurier.

M. Vanden Broeck, correspondant, adresse une nouvelle lettre relative au travail des femmes et des filles dans les travaux souterrains. -Renvoi à la Commission qui s'occupe de la question.

M. le docteur Bertillon adresse deux exemplaires de l'article Belgique inséré dans le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales publié sous la direction de M. le docteur Dechambre. L'auteur demande que l'Académie veuille exa

miner ce travail. Renvoi à une Commission à nommer par le Bureau.

Il est encore fait hommage à la Compagnie de quelques autres publications dont les titres seront insérés au Bulletin. Des remerciments sont votés aux auteurs des travaux envoyés à l'Académie.

I

Exposé de la question.

III.

-

RAPPORTS, LECTURES ET DISCUSSIONS.

1. RAPPORT sur l'enquête faite au nom de l'Académie royale de médecine de Belgique, par la Commission chargée d'étudier la question de « l'emploi des femmes dans les travaux souterrains des mines, » — M. KUBORN, rapporteur.

Messieurs,

En 1840, M. le docteur Van den Broeck publiait dans ses Réflexions sur l'hygiène des mineurs, les lignes sui

vantes :

<«<< La femme n'a pas été créée pour les travaux excessifs, et l'y occuper, c'est méconnaitre le but de la nature et attirer sur elle les dangers qui résultent presque toujours d'une infraction à ses lois. D'ailleurs, il y a encore un inconvénient non moins grave à laisser descendre des jeunes filles dans les exploitations, c'est la démoralisation qui, malgré ce qu'en disent certaines personnes, en doit être, nécessairement, le résultat immédiat. »>

Un arrêté royal, en date du 7 septembre 1845, institua une Commission pour préparer un projet de loi sur le travail des enfants et la police des ateliers. On fit une enquête dans tout le pays concernant la condition des ouvriers. On s'adressa aux chefs d'industrie, aux ingénieurs

des mines, aux Commissions médicales provinciales, aux Sociétés de médecine, aux Conseils de salubrité, aux Chambres de commerce, à l'Académie même. Les documents nombreux, dignes des méditations des hommes d'État, des philanthropes, des médecins et des économistes, que fournit cette enquête, ont été consignés dans trois gros volumes publiés en 1846 par les soins du Ministère de l'Intérieur. Elle révélait des faits navrants, des maux, auxquels il fallait de prompts remèdes. Le Gouvernement était animé des meilleures intentions, mais sa bonne volonté se trouva paralysée, toutes les fois qu'il essaya de mettre la main à l'œuvre, par les manifestations peu sympathiques de nombreux intéressés qui s'imaginaient avoir tout à perdre à la solution du problème.

L'Angleterre nous avait donné l'exemple; en France, on discutait, à la Chambre des pairs, avec une incontestable autorité, le magnifique rapport de Dupin sur la réglementation du travail des enfants dans les manufactures; le Congrès d'hygiène réuni à Bruxelles déclarait une réforme nécessaire; la presse, les hommes éminents de tous les partis réclamaient des mesures protectrices. Malgré ces circonstances, le statu quo fut maintenu. C'est dans cette situation que par une lettre en date du 22 février 1867, notre honorable correspondant, M. Van den Broeck, revenant à la charge, sollicite votre concours et votre appui auprès du Gouvernement pour que celui-ci soumette aux Chambres un projet de loi statuant sur l'admission des femmes et des enfants dans les travaux souterrains des mines.

Limitée à cette seule industrie, la question se présente sous un aspect plus pratique, plus immédiatement réalisable que si elle embrassait le cadre entier des nombreuses

industries qui font la prospérité du pays. Vous en avez jugé ainsi lorsque, donnant suite à la demande de M. Van den Broeck, vous avez décidé qu'un rapport approfondi vous serait soumis sur cette communication; qu'il serait confié à une Commission spéciale, composée de MM. Vleminckx, Boulvin, Sovet, et un de vos correspondants, M. Kuborn, que ses collègues ont chargé des fonctions de rappor

teur.

Vos commissaires, Messieurs, se sont aussitôt et résolument mis à l'œuvre. Ils ne se sont pas bornés à compulser les nombreux documents publiés dans ces dernières années par les colléges médicaux et les Chambres de commerce, les rapports des Députations permanentes, les communications que le Ministère de l'Intérieur a mises à leur disposition; ils se sont directement adressés aux praticiens du pays qui, par les localités qu'ils habitent, se trouvent dans la position la plus favorable pour fournir des renseignements précis. Ils se sont transportés dans les différents districts houillers, tantôt pour élucider des points obscurs ou contestés, tantôt pour recueillir des faits dont ils soupçonnaient l'existence, mais qu'on semblait enclin à cacher afin de ne pas compromettre des intérêts mal entendus.

Ils ont voulu traiter d'une façon complète l'important sujet soumis à leurs investigations; n'émettre aucune allégation qui ne s'appuyat sur des faits. Ils ont procédé à la recherche de la vérité avec indépendance et impartialité. Ils n'hésitent pas davantage à dire le mal et ses sources, quelque pénible que ce puisse être; à affirmer qu'ils parlent, comme sous la foi du serment, « sans crainte et sans haine. »

Si, comme nous avons tout lieu de le croire, le Gou

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