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5° Il serait à désirer que la flexion forcée fut mentionnée dans les ouvrages de chirurgie.

Ces conclusions semblent être rationnelles et découlent des prémisses exposées au long par l'auteur dans son mémoire.

Vos commissaires, Messieurs, vous proposent de voter des remerciments à M. von Adelmann, et d'ordonner l'impression de son travail dans le Bulletin de l'Académie.

Ces conclusions sont adoptées.

2. RAPPORT de M. LEQUIME sur la brochure de M. le docteur DINON, intitulée : De la peste, de la fièvre jaune et du choléra,

Messieurs,

M. le docteur Dinon a soumis au jugement de la Compagnie une brochure portant pour titre : De la peste, de la fièvre jaune et du choléra.

Dans une très-courte introduction, l'auteur croit devoir prévenir ses lecteurs que son travail n'est qu'un extrait de notes prises en feuilletant un grand nombre d'ouvrages, plutôt que le résultat de sa propre expérience.

Il partage l'opinion de ceux qui regardent les trois pyrexies précitées, comme le résultat d'un empoisonnement miasmatique dù à la décomposition des matières animales et végétales que contiennent habituellement les eaux du Nil, du Mississipi et du Gange, à l'action de laquelle vient s'ajouter celle de l'électricité exceptionnellement accumulée dans l'atmosphère.

Il fait ressortir les diverses analogies qui existent entre

ces pyrexies et les fièvres paludéennes pernicieuses; il conclut de l'examen auquel il se livre qu'il y a identité entre elles, qu'elles constituent trois espèces appartenant à un même genre, qui ne diffèrent que par quelques qualités accessoires dues à la nature du sol, au climat et à l'électricité propre au lieu où elles naissent.

Cette opinion n'est pas neuve, comme le fait remarquer l'auteur lui-même : déjà elle avait été émise par un certain nombre d'auteurs qui vous sont trop connus pour que je doive vous rappeler ici leurs noms.

Cette analogie bien constatée, ou se demande, dit M. Dinon, pourquoi les trois fièvres pestilentielles ne se manifestent pas spontanément et indistinctement dans toutes les contrées où se rencontrent les conditions propres à produire séparément chacune d'elles, ou les fièvres palustres pernicieuses.

A cette question, l'auteur répond que les miasmes formés dans les trois delta acquièrent chacun des caractères spéciaux par la nature du sol, par la décomposition des substances végétales qui ne sont pas les mêmes, par la quantité des matières animales qui se putréfient, et enfin par la somme de chaleur et d'électricité qui appartient particulièrement à chacune de ces contrées.

Je crois, Messieurs, que ces raisons, sauf la dernière peut-être, ne suffisent pas pour se rendre un compte exact du fait; que c'est moins à la quantité et à la nature des miasmes qu'aux perturbations qu'entraîne la circulation magnétique qu'il faut attribuer ces maladies et les modifications qu'elles subissent, comme le pensent certains observateurs, parmi lesquels je citerai spécialement MM. Whilelaw, Amslie, Burdel, Bruck, etc., etc.

Dans un chapitre intitulé: Mode d'infection et de trans

mission, M. Dinon examine par quelles voies et dans quelles conditions ces miasmes s'introduisent dans l'économie animale et produisent les maladies dont nous parlons. Il indique ensuite quelles sont les causes qui en favorisent l'action et leur impriment toute leur puissance.

L'auteur admet que les miasmes qui donnent naissance à la peste, à la fièvre jaune et au choléra peuvent être transportés au loin, soit par les vents, soit par des courants électriques ou magnétiques. Cependant il ne considère pas ces maladies comme contagieuses. Il entre dans de grandes considérations pour appuyer cette opinion qui ne peut se concilier avec la première.

Dans un appendice, l'auteur indique quels sont les moyens de préservation. Ceux-ci consistent à empêcher la condensation des effluves paludéens et à mettre en pratique les lois de l'hygiène.

Telle est l'analyse succincte de l'opuscule de M. Dinon. Quoique nous ne partagions pas entièrement les vues que l'auteur y expose, nous nous plaisons cependant à lui reconnaître un mérite relatif sur lequel nous aurons à revenir plus tard. En attendant, nous vous proposons de lui voter des remerciments, de déposer honorablement son travail aux archives de la Compagnie et d'inscrire son nom sur la liste des candidats au titre de correspondant, s'il ne l'est déjà.

Les deux premières conclusions sont adoptées.

Conformément aux précédents, la troisième conclusion est renvoyée à la Commission chargée d'arrêter la liste de présentation des candidats à soumettre à l'Académie.

M. le Président : Nous avons à l'ordre du jour la lecture du rapport de M. Kuborn, au nom de la Commission qui a été chargée de l'examen des questions relatives à l'admission des femmes dans les travaux souterrains. Ce rapport est prêt, mais il ne peut être déposé; il lui manque encore un paragraphe. Ce paragraphe aurait été ajouté si la séance d'aujourd'hui avait été reportée au 31 de ce mois. Le rapport ne pourra donc être lu que dans la prochaine séance. Je dois dire qu'il est très-long et que sa lecture tiendra au moins une séance.

M. Bellefroid: Ne pourrait-on nous faire connaître les conclusions et fixer la discussion du rapport à la prochaine séance? La question est très-urgente.

M. Boëns : L'ordre du jour est excessivement surchargé. Certains objets y figurent depuis un an. Il faudra plusieurs séances pour entendre les lectures qui y sont inscrites. L'examen du rapport sur le travail des femmes. dans les mines est, comme le dit M. Bellefroid, très-urgent. Je crois que nous devrions avoir une séance extraordinaire pour vider cette question et quelques autres qui sont à l'ordre du jour.

M. le Président : Dans tous les cas, le rapport de M. Kuborn ne peut être déposé dans la séance de ce jour. Il y aurait un moyen de satisfaire au vœu de M. Bellefroid, ce serait de faire imprimer et distribuer le rapport et de le mettre le plus prochainement possible à l'ordre du jour.

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L'Académie décide qu'il en sera ainsi.

3. RAPPORT de M. CHANDELON, au nom de la Commission qui a été chargée de l'examen du travail de M. BLAS, sur la thévéline, nouvelle glucoside extraite de la theveta

nerilfolia.

Messieurs,

Je viens, au nom de la cinquième Section, vous rendre compte d'un travail intitulé: Sur une nouvelle glucoside, que vous avez renvoyé à son avis et qui a pour auteur M. Ch. Blas, professeur de pharmacie à l'université de Louvain.

Les semences du thevetia neriifolia, arbre de la famille des apocynées, qui croit aux Antilles, à la Nouvelle-Grenade, au Pérou, aux Indes orientales, et dont l'écorce est considérée comme un puissant fébrifuge, contiennent, d'après les recherches de M. le professeur De Vry, près de 57 pour 100 d'une huile grasse, presque incolore, inodore, d'un goût fort agréable, analogue à celui de l'huile d'amandes douces, et un principe vénéneux qui, ayant la propriété de se dédoubler en glucose et en une autre substance indéterminée sous l'influence des acides étendus, appartient conséquemment à cette classe de composés végétaux désignés sous le nom de glucosides.

Pour retirer le principe vénéneux des semences du thevetia, on en extrait d'abord à la presse environ 40 pour 100 d'huile, puis on traite le tourteau par de l'alcool chaud, après l'avoir débarrassé du restant des matières grasses par l'éther, et du sucre et des matières colorantes et extractives par un peu d'eau froide. Le refroidissement ou l'évaporation à sec de la liqueur alcoolique l'abandonne alors sous forme d'une poudre blanche cristalline d'une saveur extrêmement amère.

C'est de cette substance encore peu connue que M. Blas a

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