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gonflé; mais tout cela n'a duré qu'un jour. J'ai d'ailleurs observé les mêmes phénomènes cette année, à la suite de l'inoculation du virus fourni par l'Office vaccinal de M. Warlomont.

J'ai fait cette année peut-être 800 piqûres avec le virus fourni par cet Office et je crois que pas une seule de ces piqûres n'a manqué, bien que la transmission se soit faite. de bras à bras après la première insertion.

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M. Warlomont : J'ai peu de chose à ajouter à la communication de M. Pétry.

J'ai recueilli le vaccin de pustules qui me semblaient déjà assez anciennes, et qui devaient l'être en effet, puisque la plu part d'entre elles étaient recouvertes de croûtes. J'avais quelque doute sur la valeur de ce produit, mais me rappelant que les croûtes elles-mêmes, recueillies et dissoutes dans de l'eau, donnaient quelquefois lieu à de belles éruptions, je n'hésitai pas à prendre le liquide sirupeux qui sortait de ces pustules. Dix minutes après, je constatai qu'il était déjà fort difficile de faire sortir des tubes le liquide en grande partie coagulé. Cependant, chez M. Pétry, je parvins à l'en faire échapper, sous la forme de filaments jaunes et épais, que je délayai dans de la glycérine; je réintroduisis ensuite dans des tubes la partie liquéfiée et conservai sur des plaques de verre le caillot que la glycérine avait refusé de dissoudre. Le vendredi, c'est-à-dire le lendemain, je vaccinai un coin particulier de la génisse à mon usage, au moyen du contenu des tubes et du caillot humecté sur place avec un peu de glycérine, et jeudi dernier, c'est-à-dire six jours après, j'ai eu de magnifiques pustules aux endroits inoculés avec ce dernier produit. Ces pustules étaient hier dans tout leur développement et m'ont servi à vacciner une nouvelle génisse, qui produira

peut-être quatre-vingts pustules et me fournira une grande quantité de vaccin rafraichi.

M. le Président : Avez-vous employé directement sur un enfant le vaccin recueilli sur la vache atteinte du cowpox?

M. Warlomont: Non. M. Pétry m'a fait si grande peur que je n'ai pas cru devoir faire cette expérience. D'ailleurs, ayant sous la main une génisse, j'avais d'excellentes raisons, en dehors de la question de sécurité, de lui accorder la préférence.

M. Crocq : Le fait que vient de rapporter M. Pétry est certainement très-remarquable. Mais je ne crois pas qu'on puisse porter un jugement d'après ce fait isolé. Un fait semblable peut être l'effet du hasard. J'ai observé des faits analogues en n'employant pas le virus recueilli sur la vache, mais en employant le vaccin recueilli sur des enfants. Plusieurs fois, à la suite de revaccinations, j'ai vu se déclarer des érysipèles quasi-phlegmoneux, un gonflement énorme du bras et des pustules qui présentaient un volume supérieur à une pièce d'un demi-franc; et tout cela avec l'emploi du vaccin ordinaire. Je me rappelle qu'il y a trois ou quatre ans, à l'époque de l'épidémie de variole, j'ai revacciné, avec du vaccin pris sur un enfant, une dame de 30 à 35 ans. Autant j'avais fait de piqûres, autant il y eut de pustules très-volumineuses, comme je n'en ai jamais vu. Il s'ensuivit un gonflement érysipélateux énorme du bras, à tel point que j'ai craint pendant quelque temps un érysipèle phlegmoneux et que pendant huit jours j'ai fait appliquer des cataplasmes émollients et prescrit un régime très-léger.

Si j'avais employé du cowpox, j'aurais attribué ces phénomènes à l'influence du virus, tandis qu'il s'agissait, comme

dans tous les cas semblables, de dispositions individuelles, et nullement de circonstances qui tiennent à la nature du virus employé.

- M. le Président : En présence de cette déclaration, M. Crocq ne croit il pas devoir engager M. Warlomont à essayer de l'emploi du virus recueilli sur la vache atteinte du cowpos?

M. Warlomont : Je veux bien faire cet essai quand l'occasion s'en présentera encore, mais j'ai du vaccin de première transmission qui, dès à présent, peut y suppléer.

M. le Président : Je le veux bien; mais c'est de l'emploi du virus recueilli d'abord que je voudrais connaître le résultat sur l'enfant.

M. Warlemont: Je ferai volontiers cette épreuve sous le couvert de l'Académie et j'espère que ce sera bientôt, car je crois que les cas semblables à celui que nous venons d'observer se présenteront souvent, et qu'en appelant sur ce point l'attention des vétérinaires, on rencontrera le cowpox spontané beaucoup plus fréquemment qu'on ne l'a fait jusqu'à présent.

M. Sovet : M. Van Berchem a fourni des observations de sa propre pratique; il a vacciné plusieurs fois avec du vaccin recueilli sur la vache.

M. Pétry: J'ai un fait qui semble confirmer qu'on peut employer le cowpox spontané sans le moindre danger, car le fait que j'ai signalé peut être le résultat d'une altération du virus.

Le père de M. Goffin tenait une vache; elle ent le cowpox spontané. Il inocula avec le virus un de ses enfants qui est précisément la propriétaire de la vache dont je viens de parler. Il a obtenu des pustules parfaites. On a inoculé des

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enfants avec ce virus qui fut envoyé à la Commission médicale de Liége, et les résultats ont été on ne peut plus favorables. M. Hubert: Jenner lui-même fait remarquer qu'il obtenait parfois d'une piqûre des accidents très-intenses. Aussi à la fin il n'en faisait qu'une seule et quelquefois il cautérisait le bouton avant qu'il ne se fût complétement développé. Le fait de M. Lombard ne me parait donc pas devoir détourner d'un essai d'application directe. Cependant, je crois qu'il faut prendre des précautions, ne faire qu'une ou deux piqûres à chaque bras et les éloigner l'une de l'autre. (M. Vleminckx cède le fauteuil à M. Michaux).

M. Vleminckx : Des observations recueillies en Angleterre ont produit un autre résultat. Je ne parle pas de l'emploi du cowpox primitif; je parle de l'emploi du cowpox secondaire. Il semble que les dispositions à être atteint de la variole, lorsqu'on a été vacciné, sont d'autant plus grandes qu'on a eu moins de boutons vaccinaux. Le fait a été signalé en Angleterre, et des exemples nombreux ont été cités pour le prouver. Qu'on emploie le cowpox primitif ou le cowpox secondaire, il faudrait donc se garder de ne faire qu'une seule piqûre. S'il est vrai que l'action du cowpox est d'autant plus durable que la saturation a été plus forte, il ne faut pas se borner à faire une piqùre, mais il faut en faire plusieurs pour saturer davantage. Si l'on suivait la pratique de Jenner que vient de rappeler M. Hubert, on aurait à craindre des résultats fâcheux.

-M.Sovet: Puisque l'Académie semble attacher de l'importance à cette discussion, c'est le cas de citer une observation qui a été faite dans notre propre pays par un médecin belge. Je réservais cette communication pour l'époque où nous discuterons les vaccinations et les revaccinations.

M. Dinon, de Ciney, praticien très-recommandable et très-autorisé, déclare que des faits particuliers, parfaitement observés, lui ont démontré que la non-préservation par le vaccin dépendait de l'enlèvement complet du virus né dans la pustule. Ainsi il avait vacciné tous les enfants d'une maison; il avait fait à chaque enfant cinq, six, huit, dix piqûres, et avait obtenu autant de pustules. Chez un de ces enfants il avait ouvert toutes les pustules et recueilli tout le virus qui pouvait s'en échapper, pour propager la vaccination. Chez les autres enfants, sans calcul aucun, il n'avait pas ouvert les pustules. La variole revint dans le pays il y a quelque temps. Tous les enfants de cette famille y ont échappé, excepté la fille ainée, dont les pustules avaient été ouvertes.

M. Crocq : N'a-t-on observé que ce seul fail?

M. Sovet : M. Dinon a observé plusieurs faits semblables. J'ai de lui une lettre qui est un petit mémoire et qui décrit tous les faits qu'il a observés. Je vous la communiquerai plus tard.

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5. RAPPORT de la Commission qui a examiné la communication de M. GUILLE, intitulée : Des vers, de leur présence dans nos organes et de la cause probable des complications qu'ils apportent dans les maladies de l'estomac, des intestins et du système nerveux. — M. GLUGE, rapporteur.

Messieurs,

L'auteur indique les symptômes attribués à la présence des vers, et prouve par là qu'il a lu différents ouvrages anciens traitant ce sujet. Il examine ensuite quelle peut être, dans les vers, la cause qui produit ces symptômes i la trouve

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