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aimait tendrement, des enfants auxquels il portait une affection des plus grandes, des sœurs auxquelles il était sincèrement attaché, voilà les personnes qui comblaient les vides qui auraient tenté de se former dans son cœur.

« Lorsque les devoirs de sa charge lui en laissaient le loisir, il s'empressait de se rendre à Thielt, dans l'institut de la Sainte-Famille, créé et dirigé par ses sœurs. Il y reposait son esprit, il y épanchait son cœur. Là encore, il trouvait moyen de se rendre utile en donnant un cours d'hygiène aux élèves de l'école normale de l'État. Il revenait ensuite à ses occupations ordinaires, sans amertume, sans regrets et sans remords, ce que procurent rarement les vains et futiles plaisirs de ce monde.

« Van Biervliet, homme modeste et peu ambitieux, n'a jamais cherché à se produire. Que lui importaient les honneurs, les dignités? Nous l'avons déjà dit, ce n'était pas dans ces vains hochets de la vanité qu'il cherchait le bonheur : il savait le trouver ailleurs.

« Trop pénétré de l'instabilité et de la fragilité des choses de ce monde pour les rechercher, pour s'y attacher, il portait plus haut ses vues; la vie à venir lui présentait à lui, homme de foi, un attrait plus solide. Aussi se préparait-il avec le plus grand soin à franchir sans crainte le passage de la vie à l'éternité.

« Son âme s'est dégagée de ses liens avec cette sérénité, celte quiétude,cette assurance qui président chez les hommes justes au moment solennel!

« Nous venons de considérer le confrère que nous pleurons, comme praticien, comme savant et comme homme de probitė; voyons maintenant quels ont été ses titres à la dignité de membre honoraire de l'Académie royale de médecine, à laquelle il a été élevé.

En 1858, le savant professeur de Louvain avait soumis à la Compagnie un travail sur une hémorrhagie ovarique : l'Académie en vota l'impression dans son Bulletin, à la suite d'un rapport dans lequel il est dit que non-seulement le fait qui a servi de point de départ à cette communication, mais les considérations dont l'auteur l'a entouré, y donnent un haut degré d'intérêt.

« En 1860, notre regretté collègue présenta à la Compagnie un autre mémoire qui n'offrait pas un moindre intérêt, aut point de vue de la physiologie. Ce mémoire, intitulé: De l'action de la salive parotidienne de l'homme sur la fécule des aliments amylacés, fut soumis à une Commission qui se livra à un sérieux examen. Critique sévère, expériences nouvelles, rien ne fut négligé pour vérifier si les opinions et les expériences du professeur de Louvain pouvaient être admises comme fondées. Le rapporteur conclut enfin qu'elles présentaient un intérêt physiologique incontestable, et proposa d'insérer dans le Bulletin le mémoire qui les exposait. Cette conclusion ful unanimement adoptée.

«En 1862, l'Académie voulut s'attacher Van Biervliet en qualité de membre honoraire, persuadée qu'elle était, que son zèle, son amour pour la science, lui avaient bien mérité cette haute distinction. C'était peut-être la seule qu'il ambitionnât. Aussi s'y montra-t-il sensible et prouva-t-il qu'elle était dans ses goûts en assistant aussi régulièrement qu'il lui fût possible aux séances de la Compagnie.

« Dans une discussion, actuellement encore ouverte sur des questions de physiologie qui rentrent plus spécialement dans les objets de ses études, il prit plusieurs fois la parole, et fit preuve de beaucoup de sagacité, de profondeur de vues et de rectitude de jugement. L'implacable mort ne lui a pas permis de dire son dernier mot dans cette discussion.

« Adieu, noble et bien cher ami, collègue vénéré, adieu ! Nous garderons pieusement votre souvenir; nous n'oublie rons point les exemples que vous nous avez donnés. Recevez nos derniers devoirs, et que l'hommage de la douleur de vos collègues, de vos confrères, de vos élèves et de vos amis adoucisse la perte cruelle qu'éprouve votre famille! »

L'Académie décide qu'une lettre de condoléance sera adressée à Mme veuve Van Biervliet par le Bureau.

III..

CORRESPONDANCE ET COMMUNICATIONS.

M. Wasseige, professeur à l'Université de Liége, soumel à l'Académie un travail intitulé: Deux observations obstétricales.

M. Coppée, correspondant à Gand, transmet un travail manuscrit, intitulé: Quelques cas de procidence et de compression du cordon ombilical.

M. Van Kempen présente, au nom de M. Blas, professeur de chimie analytique et de pharmacie à l'Université de Louvain, un mémoire manuscrit sur la thévétine, nouveau glucoside extrait de la thevetia neriifolia.

M. le docteur Willième, à Mons, adresse l'ouvrage qu'il vient de publier sur les dyspepsies et demande qu'il soit l'objet d'un rapport.

Ces quatre communications sont renvoyées à des Commissions qui seront nommées par le Bureau.

MM. Delwart, Gaudy, Pétry et Thiernesse proposent à l'Académie de s'associer, en qualité de correspondant, M. Foelen fils, médecin vétérinaire du gouvernement, à SaintTrond. Renvoi à la Commission qui sera ultérieurement

nommée pour arrêter les listes des candidats à soumettre au choix de la Compagnie.

M. Heyfelder père transmet un extrait du règlement adopté en Russie, concernant l'exercice de la pharmacie.

aux archives.

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Dépôt

M. Helmholtz, membre honoraire de l'Académie, fait hommage du livre qu'il a publié sous le titre de Théorie physiologique de la musique, fondée sur l'étude des sensations auditives.

Les Universités de Berlin, de Bonn et de Heildelberg transmettent les thèses des candidats qui se sont présentés en 1867-1868 pour le doctorat en médecine.

La Commission administrative de la Caisse de prévoyance établie en faveur des ouvriers mineurs du couchant de Mons, adresse un exemplaire du compte rendu de ses opérations pendant l'année 1867.

Il est encore fait hommage à l'Académie de quelques autres publications dont les titres seront insérés au Bulletin. Des remerciements sont volés aux auteurs des travaux envoyés à la Compagnie.

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M. le Président : M. le docteur Libbrecht, de Gand, est ici avec quelques malades qu'il désire vous présenter et qu'il a traités d'une affection au sujet de laquelle il se propose de vous faire une communication. Nous allons l'entendre immédiatement.

-M. Libbrecht présente quatre personnes qui étaient

atleintes de tumeurs lacrymales, qu'il a traitées par le procédé suivant:

Le premier temps de l'opération est emprunté, dit-il, à M. Bowmann, de Londres.

Incision du point lacrymal.

Deuxième temps, incision, en tous sens, du ou des rétrécissements au moyen d'un petit trocart.

Troisième temps, placement à demeure de sondes triplement cannelées.

L'opération étant faite, on instille deux fois par jour quelques gouttes d'une solution de chlorure de zinc, soit de trois à cinq centigrammes sur cinq grammes d'eau distillée.

« Les quatre sujets que j'ai l'honneur de vous présenter, ajoute M. Libbrecht, sont :

« 1o Liévin Van Oostende. Tumeur lacrymale datant de huit ans. Le patient a été traité pendant deux ans et quelques mois (près de trois ans) par le procédé de Bowmann et même par la cautérisation au nitrate d'argent, quand il m'est arrivé. Au bout de six semaines, il fut radicalement guéri. La guérison date du mois d'avril 1867.

« 2o Demuynck, Isidore.-Tumeur lacrymale datant de dix ans. Sondes à demeure pendant quatre semaines. La guérison ne date que de trois mois.

«3° Louis Vandevogel. -Tumeur lacrymale datant de cinq ans; traité par d'autres procédés pendant neuf mois. Opéré il y a huit jours.

« 4° Ferd. Dierickx. Tumeur lacrymale consécutive à l'ophthalmie granulaire, pour laquelle il fut traité à l'hôpital de Mons, en 1852. Opéré il y a deux jours. Sondes à demeure et instillation de la solution indiquée plus haut.

« Dans le mémoire que j'aurai l'honneur d'adresser à la

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