SUR PARIS, PAR Freeduck, Johann Lorenz FREDERIC JEAN LAURENT MEYER, traduits de l'allemand, PAR LE GÉNÉRAL DUMOURIEZ. TOME PREMIER. HAMBOURG. Lifr. 12-1-36 33073 Préface du Traducteur. CES Fragmens sur Paris, qui font autant d'honneur au cœur qu'à l'esprit de M. le Docteur Meyer, ayant eu le plus grand succès en Allemagne, & méritant surtout d'être répandus en France, j'ai cru devoir entreprendre de les traduire, pour les faire connaître à mes compatriotes. Je souhaite pouvoir transmettre à ceux qui les liront dans la traduction, la sensation que m'a faite l'original. Errant & proscrit d'une patrie qui me doit ses premiers succès militaires & la fondation de sa liberté, je cherche à la retrouver, non pas dans les erreurs, les malheurs, les crimes de ceux qui l'ont gouvernée, mais dans le tableau consolant des savans & des vrais philosophes qui l'ont honorée. Le D. M. s'est particulierement attaché à peindre la France littéraire & savante, & il a relevé par ses tableaux le goût des hommes sensibles & l'espoir des vrais Français. Un jour la frénésie des factions qui déchirent ma malheureuse patrie, s'éteindra un jour la paix dissipera les rêves de l'ambition, de l'injustice & de la cruauté. Alors cette activité qui distingue la nation Française, cette flamme, qui tantôt la dévore par les excès où elle l'entraîne, tantôt alimente & exalte ses vertus, se tournera généralement vers les sciences, les arts, l'industrie & le com merce. L'égalité, qui a détruit les priviléges nobiliaires, ne laissera plus aux Français d'autre objet d'ambition que celui de se distinguer par la supériorité de talens. L'orgueil du génie remplacera la vanité des titres. Il n'existera plus des classes de citoyens consacrées à l'oisiveté; car la richesse des parvenus éphémeres se dis |