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-Louis XII prit pour devise le porc-épi, avec ces mots, cominùs et eminùs ; cette devise est sans doute tirée de l'ordre de chevalerie du porc-épi, que créa, vers 1407, Louis de France, duc d'Orléans, grandpère de Louis XII.

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L'académie de Lyon prend sa source dans une société particulière de gens de lettres qui s'étoit formée en 1506; il y en eut ensuite une autre pour les sciences et belles-lettres établie en 1700; puis il y eut, en 1713 et 1750, une société royale pour la physique, les mathématiques et les arts; ces deux compagnies furent réunies en 1758, sous le titre d'académie des sciences, belles-lettres et arts; elle a été supprimée en 1793, et rétablie depuis.

-L'art typographique est porté à Perpignan par J. Rosembach de Heldeberg, en 1500.

Les religieuses Annonciades sont établies à Bourges en 1501, par la bienheureuse Jeanne, reine de France.

L'ordre des Récollets, religieux de Saint François, fondé en 1503, est approuvé en 1531.

Le marc d'or étoit, sur le fin du règne de Louis XII, à 130 l. 3 s. 4 d., et le marc d'argent à 12 l. 15 s. On a frappé sous ce prince :

1.o Des écus d'or au porc-épi, à la taille de 7ò au marc, titre 23 karats, évalués 10 f. 73 c.

2.o Des écus d'or au soleil, comme les précédens, puis des demi-écus de ces deux espèces.

3.o Des testons d'argent, imités par la suite en Italie en Suisse et en Allemagne ; titre 11 deniers 8 grains; évalué 2 f. 35 c. (Le mot teston vient de l'effigie de la tête du roi empreinte sur la pièce.)

La langue française commence à se perfectionner d'une manière très sensible; nous voici au célèbre poëte Villon, dont Boileau a dit :

Villon sut le premier dans ces siècles grossiers
Débrouiller l'art confus de nos vieux romanciers.

Ce Villon étoit pauvre, assez mauvais sujet, puisqu'il fut condamné à être pendu; mais le roi lui fit

grâce. Voici des vers où il parle de sa propre personne avec beaucoup de franchise:

Pauvre je suis dez ma jeunesse
De pauvre et de petite extrace

Hé Dieu! si j'eusse estudié
Au temps de ma jeunesse folle,
Et à bones moeurs dédié
J'aurois maison et couche molle;
Mais, hélas! je fuyois l'escole
Come faict le mauvais enfant :
En escrivant cette parole

A peu que le cœur ne me fend.

Si Dieu m'eust doné rencontrer
Un autre piteux Alexandre

Qui m'eust faict en bon heur entrer,
Et puis qu'il m'eust vu condescendre
A mal, estre ard et mis en cendre
Jugé me fusse de ma voix;

Nécessité fait gens méprendre
Et faim saillir le loup du bois.

Pour donner une idée de la prose sous le règne de Louis XII, et de la manière dont on tournoit une dédicace, je vais transcrire celle que Jean le Maire de Belges adresse à ce roi en lui présentant son traictié de la différence des scismes et des conciles de l'église.

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<<< Intitulation de ceste présente euure, au nom très redoubtable et très victorieux du roy très chrestyen Loys xij., par la grâce de Dieu, roy de France heureuse.

« Dont procède tel hardement à ma petitesse, treshault, trèsexcellent et trèspuissant prince, que de dédijer et intituler à vostre sacrée et trèsredoubtée maiesté la lecture de ceste mienne petite euure, synon au moyen de la confidence qui à moy pusillanime et craintif a esté persuadée de vostre clémence et facilité très humaine par ung de vos bons seruiteurs et varletz de chambre ordinaire, lequel m'a donné asseurance que vostre sublimité ne prend pas seullement en gré les euures des siens meilleurs judiciaires cronicqueurs et historiographes desquels je suis disciple, mais aussi maintesfois donne receuil (accueil) agréable à ce que les moindres estrangiers lui présentent, laquelle vertu est proprement annexée à magnificence royale. Or plaise

donc à vostre trèsresplendissant et trèsinvaincue excellence recevoir ce petit labeur en aussi bonne part comme de tout mon cueur et en toute humblesse et subjection je le vous présente, intitule et dédie, desirant la persévérance de vostre felicité et exaltation d'icelle en concorde et fraternité des autres princes chrestiens jusques à la depression et humiliation de tous vos ennemis, laquelle Dieu tout puissant (de qui vous représentés l'ymage en terre ). vous vueille ottroyer par sa justice et grâce. »

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- Varillas a publié l'histoire de Louis XII, Paris 1688, in-4.o, ou 3 vol. in-12. M. l'abbé Tailhé a aussi donné une histoire de Louis XII, Paris, 1755, 3 vol. in-12.

FRANÇOIS I. 1515-1547.

61. roi de France, 24. de la 3. race, 9. de la branche de Valois; premier Valois-Angoulême.

FRANÇOIS I, dit LE PÈRE DES LETTRES, comte d'Angoulême et duc de Valois, arrièrepetit-fils de Louis d'Orléans et de Valentine Visconti; petit-fils de Charles, comte d'Angoulême, frère cadet du père de Louis XII; et fils de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, et de Louise de Savoie; né à Cognac le 12 septembre

1494. Parvient à la couronne de France le 1.er janvier

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1515.

Sacré à Reims par Robert de Lenoncourt, archevêque de cette ville, le 25 janvier de la même année 1515.

Marié, 1o. le 18 mai 1514, à CLAUDE de France, fille aînée de Louis XII, qui lui avoit été solennellement promise aux états

de Tours en 1506, et à laquelle il avoit été fiancé dès cette année; et cela pour empêcher l'union de cette princesse avec l'archiduc Charles, union qui avoit été projetée précédemment à la sollicitation de la reine Anne, et que les états rejetèrent. La reine Claude, née le 13 octobre 1499, mourut à Blois le 20 juillet 1524.

Marié, 2.o le 4 juillet 1530, à ÉLÉONORE d'Autriche, fille de Philippe archiduc d'Autriche, surnommé le Beau, et de Jeanne dite la Folle(1); sœur aînée de l'empereur CharlesQuint et veuve d'Emmanuel, roi de Portugal, qu'elle avoit épousé en 1519. Éléonore, née à Louvain le 24 novembre 1498, mourut, sans enfans, le 18 février 1558, á Talavera en Espagne, à trois lieues de Badajoz.

Prisonnier à Pavie, le 24 février 1525. Échangé le 21 mars 1526, avec le dauphin et le duc d'Orléans ses fils, donnés en ôtages pour la sureté de l'exécution du traité fait le 14 janvier précédent à Madrid, dans sa prison, avec l'empereur.

François I meurt au château de Rambouillet le 31 mars 1546. Les enfans qu'il eut de CLAUDE de France

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sont :

1.° François, dauphin de Viennois, duc de Bretagne, né le 28 février 1518, accordé dès 1518 à Marie, fille de Henri VIII, roi

(1) Cette Jeanne étoit fille uniquede Ferdinand d'Arragon, et d'Isabelle de Castille; son mariage avec Philippe-le-Beau, célébré à Lille en Flandres en 1496, établit la domination d'Espagne sur les Pays-Bas.

d'Angleterre; mort le 12 août 1536, du poison que lui donna dans un verre d'eau le comte Montecuculi, Ferarrois, comme il jouoit à la paume dans le château de Tournon. Le comte fut écartelé à Lyon.

2.o HENRI II, successeur de François I. 3.o Charles, duc d'Orléans, de Bourbon, d'Angoulême, etc., né le 22 janvier 1522, mort sans alliance le 8 septembre 1545.

4.o Louise, née le 29 août 1515, accordée l'année suivante avec Charles d'Autriche, roi d'Espagne, morte un an après.

5.o Charlotte, née le 23 d'octobre 1516, morte le 8 septembre 1524.

6. Magdeleine, née le 10 août 1520, mariée le 1er janvier 1536 à Jacques Stuart V, roi d'Ecosse. ( Ce prince eut d'un second mariage avec Marie de Lorraine, fille de Claude, duc de Guise, l'infortunée Marie Stuart, née en 1542, décapitée le 18 février 1587.) Magdeleine mourut en 1537.

7.° Marguerite, née le 5 juin 1523, accordée en 1526 avec Louis de Savoie, prince de Piémont qu'elle n'épousa pas; mariée le 9 juillet 1559 à Emmanuel - Philibert, duc de Savoie. Elle mourut à Turin le 24 septembre 1574. (De son fils aîné, CharlesEmmanuel I, descendent les ducs de Savoie, les princes de Carignan et les comtes de Soissons.)

8.° FILS NATUREL. Villecouvin, né d'une mère inconnue.

François I n'eut point d'enfans de ses deux maîtresses; 1.° Françoise de Foix, comtesse de Châteaubriant, morte en 1537; 2.° d'Anne

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