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Lussan a aussi publié des mémoires secrets et intrigues de la Cour de France sous Charles VIII. Paris, 1741, in-12.

LOUIS XII. 1498—1515.

60. Roi de France, 23.e de la 3. race et 8.e de la branche de Valois; seul Valois-Orléans.

LOUIS XII, dit le PÈRE DU PEUPLE, fils de Charles, duc d'Orléans, et de Marie de Clèves, descendant du roi Charles V, par Louis d'Orléans, son aïeul (qui fut assassiné le 23 novembre 1407 par ordre du duc de Bourgogne ;) et cousin issu de germain de Louis XI; né à Blois le 24 juin 1462; Succède à Charles VIII le 7 avril. 1498; Sacré à Reims, par Guillaume Briçonnet, archevêque de cette ville, le 27 mai de la même année 1498;

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Marié 1.o en 1476, à JEANNE de France née en 1464, fille de Louis XI, qu'il épousa malgré lui. Il fit déclarer nul son mariage par Alexandre VI le 12 décembre 1498. Jeanne se retira à Bourges où elle fonda en 1501 l'ordre des Annonciades dont elle prit l'habit sans faire de vœux. Le roi lui avoit donné pour son entretien le duché de Berry avec plusieurs domaines, et 12000 écus de pension. Cette princesse vertueuse mourut le 5 février 1504 (1505).

Marié 2.0 au château de Nantes, le 8 janvier 1499, à ANNE, duchesse de Bretagne veuve de Charles VIII, qu'il avoit aimée avant qu'elle fut reine. Elle mourut, re

grettée, le 9 janvier 1514. « Tout le peuple de France, dit Brantôme, ne se put saouler de la pleurer.

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Marié 3.o à Abbeville, le 9 octobre 1514, à MARIE d'Angleterre, fille de Henri VII et sœur de Henri VIII, rois d'Angleterre. Elle avoit été fiancée en 1503 à Charles d'Autriche, depuis empereur. Après la mort du roi, elle se remaria (n'ayant encore que dixhuit ans) à Charles Brandon, duc de Suffolck, le 31 mars 1515. Elle mourut le 23 juin 1534, laissant de son second mariage deux filles, Françoise, mère de l'infortunée Jeanne Gray, et Catherine; le duc de Suffolck vécut jusqu'au mois d'août 1545. Louis XII meurt le 1.er janvier. . . 1515. Il n'eut d'enfans que d'ANNɛ de BreTAGNE, savoir:

1. Un prince anonyme, mort au berceau. 2.° Un second prince, aussi anonyme, mort enfant.

3.o Claude de France, princesse mariée à François, comte d'Angoulême, devenu roi de France, sous le nom de FRANÇOIS I.er

4.° Renée de France, née le 25 octobre 1510, mariée en 1527 à Hercule d'Est II, duc de Ferrare; morte à Montargis le 12 juin 1575. Sa fille épousa François, duc de

Guise.

On attribue à Louis XII un fils naturel, nommé Michel de Bucy, protonotaire apostolique, doyen de Saint-Aignan d'Orléans, postulé archevêque de Bourges le 25 septembre 1505, et mort le 8 février 1511. On

croit que sa mère fut une jeune blanchisseuse de la Cour. Mais on n'a rien de certain à cet égard.

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QUATRIÈME APPLICATION DE LA LOI SALIQUE (1). La fille de Louis XII (Claude de France) est mariée au comte d'Angoulême, et ne parvient au trône que parce que ce comte y est monté par les droits du sang.

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On tient une fois les états généraux sous le règne de Louis XII. Ils ont lieu à Tours en 1505.

En 1498, le roi rend un édit, portant que tous les baillis et sénéchaux seront gradués.

-Le parlement d'Aix est établi par Louis XII, en 1501.

Le 20 mars 1499, le roi érige en parlement la cour souveraine de Normandie, dite l'échiquier, mot venu des Anglais. Ce parlement est rendu sédentaire à Rouen sous François I.re, en 1515.

C'est à Anne de Bretagne, femme de Louis XII, que les reines de France sont redevables de plusieurs prérogatives, comme d'avoir leurs gardes, de donner audience aux ambassadeurs, aux députés, etc.

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1512.

L'empereur Maximilien divise l'empire en dix cercles il en institue six en 1500, et quatre en 1 Il y avoit déjà eu une première division de l'empire

:

(1) La loi salique est attribuée à Pharamond ou à Clovis. Du Haillan prétend que c'est une invention de Philippe-le-Long, en 1316, pour exclure de la couronne la fille de Louis Hutin; mais on connoissoit cette loi avant Philippe-le-long. Elle renferme 71 articles, et regarde toutes sortes de matières, telles que la police pour les mœurs le , gouvernement, l'ordre de la procédure, les peines pour le larcin, les incendies, les maléfices, etc. Il n'y a qu'un seul article pour les successions, et encore ne regarde-t-il pas spécialement la couronne. Il porte seulement en général : En la terre salique aucune portion d'héritage ne vient à la femelle, ainsi que le sexe viril acquiert la possession. Le style de cette loi n'est presque plus intelli gible, c'est un langage latinisé. Ce qui prouve qu'elle est très

ancienne.

en quatre cercles, faite par l'empereur Albert II, dans une diète de Nuremberg, en 1438.

Louis XII défend la vénalité de tous les offices de judicature. Dès avant S. Louis, les offices des juridictions inférieures étoient vénaux, et continuèrent de l'être sous son règne. On trouve quelques traces de vénalité sous Louis Hutin, et encore depuis. Charles VII réforma cet abus, qui se renouvela sous Louis XI; Charles VIII le prohiba de nouveau. Louis XII suivit son exemple, cependant il contrevint lui-même à ses défenses en quelques occasions.

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La France commence à avoir une infanterie nationale sous Louis XII. Jusques-là le préjugé avoit avili cette troupe; on la regardoit comme un asyle contre la misère; un gentilhomme ne croyoit pas pouvoir y acquérir de l'honneur; ce ne fut que par déférence pour les volontés du roi, et à condition de conserver leur premier état, que plusieurs gendarmes consentirent à commander les troupes de pied que Louis XII avoit levées dans son royaume et surtout dans la Gascogne; mais les services importans que rendit cette infanterie dans les guerres d'Italie, la réputation éclatante des capitaines qui se chargèrent de la discipliner, changèrent peu-à-peu les idées à cet égard, et bientôt l'infanterie française acquit une célébrité qui est toujours allée en croissant.

-

L'habillement des hommes sous Louis XII, consistoit en un pantalon serré de soie cramoisie ou couleur de feu. Le premier vêtement étoit une soubreveste qui descendoit à la naissance des cuisses, et dont les manches serrées arrivoient jusqu'au poignet. Il étoit fixé à la hauteur des hanches par une ceinture plus ou moins riche, à laquelle ceux qui avoient le port d'armes attachoient leur épée. L'habit de dessus étoit une grande robe, nommée houppelande, qui descendoit à la naissance du pied, et quelquefois à mi-jambes. Elle pouvoit s'ouvrir ou se fermer par-devant. La partie supérieure se terminoit par un grand collet rond ou chaperon, qui retomboit sur les épaules, et qui étoit en menuvair (petit gris ), martre, zibeline ou hermine. Les souliers étoient des espèces de sandales ou pantou

fles, comme nos mules de palais. Les femmes portoient une toque en forme de cœur et faisant l'éventail, d'où sortoit un grand voile, qui en se retroussant sur les épaules, s'ajustoit assez bien avec leurs cheveux qu'elles ne cachoient plus.

-Le pape Jules II pose la première pierre de l'église de Ŝaint-Pierre de Rome, le 18 avril 1506.

Les grands fiefs réunis à la couronne sons Louis XII, sont :

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Le duché d'Orléans

en 1498. Le duché de Valois, idem.

Le comté de Nevers est érigé en duché pairie en 1505, par Louis XII, pour Engilbert de Clèves. Voilà la première pairie créée en faveur d'un prince étranger.

La terre de Nemours fut érigée en duché pairie en 1507, pour Gaston de Foix.

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Les batailles célèbres de ce règne sont : 1.° Celle de Seminare en Calabre, perdue, le vendredi 21 avril 1503, par d'Aubigny contre Antoine de Lodève.

2.° Celle de Cérignole, dans le royaume de Naples également perdue huit jours après la précédente, c'està-dire le 28 avril 1503', par le duc de Nemours, qui y fut tué. Il étoit le dernier rejeton de la branche d'Armagnac, descendante de Clovis. Gonsalve de Cordoue commandoit l'armée ennemic. On prétend que la perte de ces deux batailles, arrivées un vendredi donna lieu à la superstition qui fait regarder ce jour comme malheureux.

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3. Bataille d'Agnadel en Italie, gagnée le 14 mai 1509, par Louis XII, sur les Vénitiens, commandés par d'Alviane, qui est fait prisonnier.

4. Bataille de Ravenne en Italie, gagnée le 11 avril 1512, par le duc de Nemours, jeune héros qui y périt à 28 ans.

5. Bataille de Guinegate en Picardie, ou journée des éperons, (parce qu'on y fit plus usage des éperons que de l'épée). Les Français y sont défaits en 1513 Henri VIII, roi d'Angleterre.

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