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opération un peu importante; il doit se borner à remédier aux accidents primitifs, à appliquer des bandages provisoires et à diriger ses blessés sur les ambulances. Aussi a-t-il à sa disposition, outre la trousse complète dont il doit être pourvu aux termes de l'article 16 du règlement sur le service de santé de l'armée, un homme porteur d'une musette contenant quelques livres de charpie, de compresses et de bandes, de l'emplâtre agglutinatif, de l'eau-de-vie camphrée, de l'acétate de plomb, du laudanum, de l'éther, des aiguilles, des épingles, du fil ciré, de l'agaric, des garrots de campagne, etc.

«Notre musette est donc, sous ce rapport, préférable au sac de M. Arrault.

« Quand, au contraire, les médecins de bataillon se trouvent réunis au médecin de régiment, ils peuvent alors disposer d'une caisse à compartiments que possède chaque corps d'infanterie. Cette caisse, placée sur un fourgon, renferme une assez grande quantité des objets de pansement qui viennent d'être cités, et, en outre, des attelles de bois et de fer-blanc, des semelles, des palettes, du carton, de l'amidon, de l'étoupe, des gamelles, gobelets, poêlons et une caisse d'instruments.

« Cet approvisionnement met les médecins en mesure de pratiquer les opérations et les pansements que commandent les circonstances.

« A la vérité, il peut arriver que cette caisse ne soit pas transportable dans certaines localités que les fourgons ne peuvent atteindre; alors les médecins ont la ressource de faire porter par un des hommes chargés de musette la caisse d'instruments qui, pour cet effet, est renfermée dans une forte enveloppe de cuir, garnie d'une bandoulière,

<< Dans ces circonstances, la supériorité de notre caisse à compartiments sur le sac de M. Arrault nous parait donc encore incontestable.

«Nous concluons, en conséquence, qu'il n'y a pas lieu de recommander au Gouvernement l'emploi du sac de M. Arrault, qui du reste n'est qu'une modification d'un sac de même genre inventé par M. Charrière, fabricant d'instruments de chirurgie à Paris, et qui est en usage dans les armées françaises. >>

Les conclusions de ce rapport sont mises aux voix et adoptées sans discussion.

2. Considérations médico-légales sur le raccourcissement de l'empreinte des pieds; par le docteur L. MASCART.-M. DELAHAYE, rapporteur de la quatrième section.

(M. Lombard, vicc-président, remplace M. Vleminckx au fauteuil de la présidence.)

M. Vleminckx lit, au nom de M.. Delahaye, absent, le rapport suivant :

<«<< Messieurs,

« La question, que M. Mascart s'est chargé de résoudre dans ses Considérations médico-légales, nous paraît mériter l'attention de l'Académie, parce qu'elle n'a guère été jusqu'ici l'objet de recherches spéciales de la part des médecins légistes, et que l'appréciation des faits qui s'y rattachent, et qui peuvent être d'une grande importance dans les procès criminels, a été presque toujours abandonnée aux magistrats et aux jurés qui, jugeant ces faits sans les données fournies par la science

sur le mécanisme de la progression, ont dù souvent porter des jugements faux. C'est donc une véritable lacune que notre auteur est venu remplir, et qu'il a remplie avec un succès remarquable, à en juger par cette première partie de son travail; car la question ne paraît pas épuisée, et l'auteur nous promet un second mémoire comme complément du premier.

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Après quelques considérations sur la conformation de la surface plantaire revêtue d'un soulier ou d'une botte et sur le mécanisme de la progression chez l'homme, en ce qui concerne l'application du pied sur le sol, considérations propres à faciliter l'appréciation des faits en question, M. Mascart pose en principe que des causes nombreuses produisent un raccourcissement de l'empreinte laissée sur le sol par le pied qui l'a traversé. Cependant l'empreinte étant ordinairement considérée comme représentant exactement la longueur du pied, quelle source fréquente, dit l'auteur, d'erreurs déplorables pour la société et pour les accusés!

« M. Mascart fait ensuite l'énumération des causes dont peut dépendre le raccourcissement, et il les rattache à trois chefs: ou elles dépendent de la consistance de la surface sur laquelle le pied est appliqué, ou de la forme du pied ou de la chaussure que porte l'individu, ou enfin elles doivent être attribuées à la manière de poser le pied sur le sol.

« L'auteur entre, sur chacun de ces points, dans des détails qui, partout où nous avons pu les vérifier, nous ont paru de la plus grande précision. C'est ainsi que, me trouvant avec mon collègue M. Verté, sur la côte de Blankenberg, là où le sol différemment humecté par le flux et le reflux, offre tous les degrés de consis

tance qui peuvent faire varier la forme de l'empreinte, nous avons constaté que partout où l'auteur l'a indiqué le raccourcissement était tel qu'il l'a exposé, et que l'explication qu'il en a donnée est d'une rigoureuse exactitude.

« A cette énumération de causes de raccourcissement, notre collègue a ajouté certaines influences qui tendent à le rendre difficile ou nul; il indique comme telles certaines formes de la chaussure, ainsi que certaines conditions du sol où le pied s'enfonce profondément. Nous croyons qu'il est encore d'autres causes qui mettent obstacle au raccourcissement, et qu'il est même des cas où l'empreinte peut dépasser la longueur du pied. Ainsi dans des terrains d'une consistance intermédiaire et où le pied s'enfonce de trois ou quatre lignes, il peut arriver que la pointe du pied, par son mouvement en avant, entraîne le bord antérieur de l'empreinte. En effet, quand on soulève le pied placé en arrière pour le porter au devant de l'autre pied, il ne quitte pas le sol perpendiculairement, mais dans une direction oblique de bas en haut, et d'arrière en avant. C'est dans ce mouvement que la pointe, enfoncée de quelques lignes, entraine une certaine quantité de sable aux dépens de la partie antérieure de l'empreinte, et celle-ci se trouve agrandie dans ce sens. Suivez les traces d'une personne sur la surface unie de la grève, vous remarquerez en dehors, en dedans ou parallèlement à la ligne suivie, un grand nombre de traînées de sable, selon que la personne porte la pointe du pied en dehors, en dedans ou directement en avant. Dans ce cas, nous avons mesuré l'empreinte, et, au lieu d'être plus courte, elle excédait de quelques lignes la semelle de la botte.

« Quoi qu'il en soit de cette légère omission, les opinions de M. Mascart, exposées avec autant de méthode que de parfaite connaissance de son sujet, devront être prises en considération chaque fois que dans un procès criminel, on voudra tirer des preuves de la mensuration de l'empreinte des pieds. Nous engageons l'auteur à communiquer à l'Académie le complément de son travail.

« La section a l'honneur de vous proposer, Messieurs, de remercier M. Mascart de sa communication, et d'insérer le présent rapport dans le cahier du bulletin de la séance. Elle vous eût proposé l'impression de la communication elle-même, si l'auteur n'avait témoigné le désir que cette impression fùt retardée jusqu'à ce qu'il ait complété son travail.

Ces conclusions sont mises aux voix et adoptées.. (M. Vleminckx reprend sa place au fauteuil.)

3. Notice sur un nouveau speculum uteri; par M. BROGNIEZ, membre titulaire.-M. SEUTIN, rapporteur de la troisième section.

« Messieurs,

« Le nouveau speculum uteri que M. Brogniez vous a présenté dans la séance du 25 octobre 1841 (1) et qu'il propose d'appliquer à la femme et aux femelles des animaux domestiques a pour but d'offrir à l'œil et à l'action des agents thérapeutiques une surface assez large du col utérin et du vagin, tout en évitant les pincements fort

(1) Voir le Bulletin de l'Académie, année 1841-1842, 2e no, p. 90.

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