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« On objectera peut-être que les Commissions médicales, étant saisies de tout ce qui a rapport aux maladies épidémiques, conformément à l'arrêté royal du 31 mai 1818, rendu pour l'exécution de la loi du 12 mars de la même année, la formation de ce comité devient inutile; mais on ne démontrera pas que l'autorité des Commissions médicales, toute locale, toute partielle, peut être comparée aux attributions que recevrait le comité de l'Académie. Ces attributions seraient beaucoup plus larges, ses investigations devant s'étendre à tout le Royaume. Du reste, les Commissions médicales, telles qu'elles sont constituées, ne remplissent pas le but que nous désirons faire atteindre, et, pour le prouver, il suffira de dire que nous possédons à peine en Belgique quelques bonnes descriptions de maladies épidémiques, et que celui qui voudrait faire des recherches sur ces maladies se trouverait dans un grand embarras.

« Cette proposition ne dût-elle avoir pour effet que de rassembler et de publier des documents et des travaux dont l'absence se fait vivement sentir que déjà elle devrait réunir vos suffrages. Votre comité forcera les Commissions médicales à rendre leurs rapports plus complets et, par conséquent, plus utiles. Il encouragera les médecins disséminés sur les différents points du pays à surveiller les épidémies, à en rechercher et pénétrer les causes, à en faire connaître les symptômes, la marche et le traitement, à en signaler les différents états ainsi que les variétés, et à en donner, enfin, de bonnes descriptions, assurés que leur zèle, leurs efforts et leurs travaux seront appréciés et au besoin récompensés.

« Aucun pays plus que le nôtre ne me paraît rendre nécessaire ce genre d'étude. Que de causes de maladies épidémiques ne trouve-t-on pas, en effet, dans notre immense population, en quelque sorte agglomérée sur une surface très-limitée; dans ses industries sans nombre s'exerçant sur des produits de tout genre; dans les changements presque toujours brusques de son atmosphère variable; dans la vaste étendue de ses côtes; dans les inondations souvent renouvelées de plusieurs de ses contrées; dans sa constitution géologique complexe, et enfin dans les variétés de son sol sur lequel on trouve des forêts, des prairies, des terres labourables, des marais, des landes, des bruyères, des rochers, etc.?

<< Il faut en convenir, la plupart de ces causes et les maladies qui y prennent leur source n'ont pas fixé, jusqu'à ce jour, autant qu'elles le méritent l'attention des médecins belges. Cependant ce n'est que par leur connaissance exacte qu'il sera possible un jour de prévenir, d'atténuer, et peut-être même de détruire les unes et les autres heureuse conquête de la science qui n'exige que du temps et de la bonne volonté !

<< Mon but, toutefois, ne serait qu'imparfaitement atteint, s'il n'était attaché à la commission des épidémies un ou plusieurs membres de la sixième section, qui seraient plus spécialement chargés de l'étude des épizooties. Comme vous ne l'ignorez pas, Messieurs, les causes des maladies des animaux, déjà intéressantes par elles-mêmes, exercent une influence plus ou moins marquée sur les affections qui sont propres à l'homme. Elles ont de nombreux points de contact, et plus d'une fois on a pu reconnaître que les sources des épidémies et des épizooties sont identiques. Sous ce point de vue, ma

proposition me paraît donc encore devoir rencontrer votre assentiment.

« Je suis porté à croire, Messieurs, que vous vous empresserez de saisir cette nouvelle occasion de montrer le zèle et les bonnes intentions dont vous êtes animés pour le bien du pays, et de répondre aux vues généreuses du Ministre éclairé à qui nous sommes redevables de la création d'une Académie de médecine. >>>

L'Académie, consultée par M. le président, décide que cette proposition sera soumise à l'examen d'une commission à nommer par le bureau.

Sont appelés à faire partie de cette commission, Messieurs Broeckx, Brogniez, François, Sauveur et Verheyen.

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1. Rapport sur la demande de M. Arrault, de Paris, tendant à faire soumettre à l'examen de l'Académie une boite ou sac contenant tous les objets nécessaires aux officiers de santé militaires, pour les premiers soins à donner aux blessés. Commissaires : MM. LEBEAU, SEUTIN et TALLOIS, rapporteur.

<< Messieurs,

<< Par décision du 3 juin dernier, vous avez renvoyé à une commission une demande de M. Arrault de Paris, ayant pour but de soumettre à l'examen de la Compagnie, une boîte ou sac contenant tous les objets que nécessitent les premiers soins à donner aux blessés, en campagne.

« C'est sous le point de vue de son utilité dans l'armée

belge que votre commission a cru devoir examiner ce sac (1).

« Les divers objets qu'il contient, tant sous le rapport de leur forme et de la facilité de leur transport que sous celui de leur distribution, offrent à la chirurgie militaire

(1) Il se compose :

1o D'un havre-sac de la forme des sacs régimentaires français, dont l'intérieur représente une boîte en fer-blanc à divers compartiments; 2o D'un rouleau en fer-blanc, recouvert de coutil qui se place audessus du havre-sac.

Cet appareil contient :

INSTRUMENTS.

MEDICAMENTS.

OBJETS

1o Une scie à amputation, avec une lame de re

change.

20 Un couteau à amputation.

30 Un idem inter-osseux.

40 Deux bistouris convexes

5o Un idem droit.

6o Une pince tire-balle.

70 Une idem à esquilles.

8o Une idem à ligature.

go Un garrot.

10° Un tourniquet.

11o Deux aiguilles à suture.

12. 48 épingles à ligature.

13° Une bougie.

140 Une sonde élastique.

10 Laudanum de Sydenham.

2o Éther sulfurique.

30 Alcool camphré.

40 grammes.

idem.

60 idem.

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idem.

540 grammes.

520 idem.

100 idem.

2 morceaux.

un appareil dont l'emploi a été avantageusement introduit dans les armées de plusieurs pays; mais leur usage, tel qu'il est admis, serait loin d'offrir la même utilité à la nôtre, principalement à cause du petit nombre d'officiers de santé attachés à nos régiments.

<«< En effet, le sac ou boîte de M. Arrault, renfermant, sous un petit volume, beaucoup d'instruments et peu d'objets de pansement, semble particulièrement destiné à la pratique des grandes opérations qui exigent le concours de plusieurs ou au moins de deux officiers de santé, et présente peu de ressources pour l'application des pansements que nécessitent ces opérations. Le contenu de ce havre-sac n'est pas moins incomplet pour l'application des pansements les plus nombreux, en campagne, nécessités par les plaies qui ne réclament aucune opération préalable et qui peuvent être exécutés par un seul chirurgien.

<< Or, dans notre armée, un seul médecin est attaché à chaque bataillon. Il ne peut donc, lorsqu'il marche avec cette partie du régiment, entreprendre aucune

OBJETS DIVERS.

1o Une pièce de ruban.

20 Un écheveau de fil.

30 Un dé à coudre.

4o Treize aiguilles à coudre.

5° Un paquet d'épingles.

6o Une éponge.

70 Un verre à ventouse avec coton nitré.

8° Un morceau de cire blanche.

90 Un briquet à frottement, silex, allumettes et amadou.

10o Une petite spatule en fer.

11o Un tire-bouchon.

12o Une bande à saigner.

150 Un tableau synoptique de toxicologie.

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