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I. JOSEPH MAXIMILIEN DUVIVIER, né à Mons, le 26 février 1728, mort à Mons, le 30 juillet 1796, fut un des élèves les plus distingués de l'université de Louvain, où il reçut, le 21 juillet 1753, le diplôme de docteur en médecine, correspondant des Académies de médecine de Paris et de Montpellier, membre du tiers État de la province du Hainaut et de la ville de Mons, médecin pensionnaire des États du Hainaut, médecin consultant des États seigneurs du Hainaut, choisi par les autorités de la province pour donner ses soins, à différentes époques, aux personnes atteintes par les diverses épidémies qui affligèrent le Hainaut, reçut de ces autorités des témoignages éclatants de satisfaction, auxquels les magistrats de la ville s'associèrent constamment.

Son désintéressement dans l'exercice de ses fonctions lui valut également de nombreuses marques de satisfaction et des remercîments du gouvernement impérial.

Il avait épousé, le 15 août 1763, Marie Thérèse Josèphe Naveau, dont sept enfants, entre autres six qui suivent, savoir :

A. Bonne Rose Josèphe, née à Mons, le 1er mars 1766, morte à Mons, le 3 janvier 1829, épousa, le 2 novembre 1795, Isidore Maximilien Joseph Warocqué, né à Mons le 18 septembre 1771, mort sans enfants à Dunkerque, le 7 mai 1848.

B. Charles Maximilien Hubert DUVIVIER, mort sans alliance, savant helléniste et latiniste, avocat, le 27 mai 1791, député de Mons à la Convention nationale de Paris le 11 février 1793 pour porter à cette assemblée le vœu de ses concitoyens de voir le Hainaut incorporé à la République française, chargé par le gouvernement français d'une mission à Lille en 1793, et ensuite d'une mission en Hollande en 1795, administrateur de l'arrondissement du Hainaut, le 27 brumaire an III, administrateur du département de Jemmapes, le 27 brumaire an IV, officier municipal de la mairie de Mons, le 17 prairial an Iv, percepteur des contributions de la ville de Mons en 1803, percepteur principal des impositions indirectes à Namur en 1814, receveur particulier des contributions

de l'arrondissement de Malines en 1816, agent caissier de l'Etat à Mons en 1823, admis à la retraite, le 16 juillet 1835.

C. Philippe Ghislain Duvivier, né à Mons, le 6 septembre 1771, mort sans alliance, dans la Haute-Egypte, la première année de l'occupation française en 1798, officier distingué des armées d'Egypte et d'Italie, cité avec éloges dans les Bulletins officiels, dans les Mémoires de Madame la duchesse d'Abranlès, dans les Victoires el Conquêtes de l'armée française, dans l'Histoire de Napoléon, par Laurent de l'Ardèche, etc.; capitaine au 20 régiment de dragons, corps d'armée du général Desaix.

D. Auguste Joseph DUVIVIER, né à Mons, le 12 décembre 1772, mort le 1er juillet 1846, docteur en médecine, professeur d'histoire naturelle à l'école centrale du département de Jemmapes, inspecteur, inspecteur spécial, inspecteur extraordinaire et inspecteur général des contributions depuis 1804 jusqu'en 1815, receveur principal des douanes, directeur des convois et licences, directeur des contributions directes, etc., de 1815 à 1830, administrateur des contributions directes, douanes et accises, le 12 décembre 1830, ministre des finances ad interim en 1831 et en 1832, ministre des finances en 1834, ministre d'Etat, membre de la Chambre des représentants, officier des ordres de Léopold et de la Légion d'honneur, etc. Suit, I.

E. Vincent Marie Constantin DUVIVIER, né à Mons, le 12 décembre 1774, mort à Mons, le 3 novembre 1851, lieutenant général, ancien commandant de la place de Mons, agent de la banque nationale de Belgique, officier des ordres de Léopold et de la Légion d'honneur, chevalier de quatrième classe de l'ordre militaire de Guillaume Ier des Pays-Bas, etc. Suit, II.

F. Ignace Louis, baron DUVIVIER, né à Mons, le 13 mars 1777, mort à Mons, le 7 mars 1853, lieutenant général, grand officier de l'ordre de Léopold, commandeur de la Légion d'honneur, chevalier de 3 classe de l'ordre militaire de Guillaume des Pays-Bas, décoré de la Fleur de Lis, etc. Suit, III.

I

Auguste Joseph Duvivier, ministre des finances
et ministre d'état, etc.

Auguste Joseph Duvivier naquit à Mons, le 12 décembre 1772. Après avoir fait ses humanités aux colléges de Houdain et de

Soignies, et de brillantes études tant à l'université de Louvain qu'à Paris, il allait obtenir le diplôme de docteur en médecine, lorsqu'il renonça à cette profession, qui n'était point de son goût, pour se livrer à l'étude de l'enseignement public, en qualité de professeur d'histoire naturelle à l'école centrale du département de Jemmapes. Il conserva ce poste depuis le 28 germinal an vi jusqu'au 1er nivôse an xi, époque à laquelle il embrassa la carrière administrative où il se distingua particulièrement.

Il fut successivement inspecteur des contributions, inspecteur spécial, extraordinaire, et inspecteur général, depuis le 27 avril 1804 jusqu'en 1815, ainsi que le démontrent divers arrêtés de nomination, conservés par ses enfants, et dont voici la teneur :

Le 27 avril 1804, inspecteur à Mons; le 24 février 1807, à Épinal (Vosges); le 11 juillet 1809, à Vannes (Morbihan).

Les 30 septembre et 16 novembre 1809, il fut nommé inspecteur spécial dans les départements du Léman, des Ardennes, de Jemmapes, de la Meuse, de la Moselle et de la Meurthe.

En 1810, il fut envoyé à Mayence (Mont-Tonnerre); puis dans le département de la Lys, en la même qualité.

Le 10 novembre 1810, il fut nommé inspecteur extraordinaire en mission à Brest (Finistère), et le 13 février 1811, dans la Haute-Vienne.

Le 30 avril 1811, il fut nommé inspecteur général, et recut, le 4 novembre suivant, la mission de se rendre à Burgos (Espagne), d'où il fut appelé à Sarragosse, le 5 janvier 1813, pour y remplir des fonctions plus importantes encore.

L'Empereur avait chargé l'inspecteur général Duvivier d'organiser la ferme des tabacs en Espagne, et il y resta jusqu'à la retraite de l'armée française, après la bataille de Vittoria, opérée par le maréchal Suchet, duc d'Albufera. Il fut

adjoint par le maréchal à son état-major, et prit part aux combats, aux privations, aux souffrances que l'armée française eut à soutenir ou à supporter pendant cette longue et pénible retraite.

Rentré en France, il fut envoyé comme inspecteur général, le 14 octobre 1813, dans les départements de la Lys et de Jemmapes; le 20 novembre même année il fut chargé de l'inspection des départements des Deux-Nèthes et de l'Escaut, et le 11 avril 1814 il reçut une dernière mission dans le département de la Seine-Inférieure.

L'Empire français ayant cessé d'exister, il revint dans sa patrie au commencement de 1815; mais, quoiqu'il eût déjà reçu une nomination du gouvernement néerlandais, les autorités françaises, ayant égard à ses talents administratifs et sachant dignement apprécier son mérite, ne le remplacèrent, comme inspecteur général, que le 24 août 1815.

Le 13 août 1815 il fut nommé receveur principal des douanes à Courtrai; le 20 novembre 1816, il fut appelé à diriger le service des convois et licences, à Anvers; le 8 décembre 1822, il fut directeur des contributions directes, droits d'entrée et de sortie, à Anvers ; et le 13 décembre 1827, il fut chargé du même service pour la province de Brabant.

La révolution de 1830 ayant éclaté, le gouvernement provisoire ne tarda pas à mettre à profit ses connaissances spéciales. Il fut attaché, dès le 13 octobre 1830, au commissariat général des finances, et, par arrêté du 12 décembre suivant, il fut nommé administrateur des contributions directes, etc. Sous cette direction habile et entendue, le département des finances, en ce qui concerne les douanes, contributions et accises, devait être promptement et convenablement organisé. Il le fut en effet. Aussi à deux reprises différentes, pendant les événements critiques qui surgirent en 1831 et 1832, Auguste Joseph Duvivier eut l'honneur d'être nommé

ministre des finances ad interim, et le 31 mars 1834 il fut confirmé définitivement dans les fonctions de ministre des finances.

Une carrière administrative aussi longue, aussi honorable, fut jugée digne d'une récompense nationale, et lorsque l'âge força A. Duvivier à demander sa pension de retraite, le roi Léopold daigna, par arrêté du 8 août 1834, lui conférer la dignité de ministre d'État, « en récompense des services qu'il avait rendus » ; ainsi s'exprime l'arrêté royal.

Dès 1832, l'arrondissement de Soignies l'avait jugé digne de le représenter à la chambre des représentants, et il fut plusieurs fois réélu à la presque unanimité par le collége électoral.

Enfin, par arrêté du 7 juin 1839, Auguste Joseph Duvivier fut promu au grade d'officier de l'ordre de Léopold, «< comme témoignage public, y est-il dit, de gratitude na« tionale pour les services qu'il a rendus au pays » ; et le 28 septembre même année, il fut autorisé à porter la décoration d'officier de la Légion d'honneur, qui lui avait été décernée par Sa Majesté le roi des Français.

Les services éminents que A. Duvivier a rendus à son pays, pendant sa longue et brillante carrière, sont encore assez présents à la mémoire de ses contemporains pour qu'il soit superflu de les énumérer. Il suffit de dire qu'il a pris une part active à toutes les mesures et lois financières qui ont vu le jour depuis 1830 jusqu'en 1846. Auguste Joseph Duvivier mourut le 1er juillet 1846. Il avait épousé, le 19 novembre 1803, Marie Narcisse Désirée Josèphe Gantois, morte le 14 avril 1853, à son château de Bélian, à l'âge de soixante quatorze ans. Les ancêtres de Marie Narcisse Gantois avaient été anoblis en 1433 et années suivantes, et cette noblesse fut encore constatée par lettres patentes du mois d'août 1515. (Voir le registre intitulé Recueil généalogique, tome II, dé

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