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tent, estiment, nomment et appellent, escrivent, intitulent, honorent et proclament d'orénavant ledit messire Jacques d'Ennetières, ses hoirs et successeurs mâles et femelles, barons et baronnesses dudit la Berlière. Mandons en outre, aux dits de nos finances et de nos comptes à Lille, qu'ils procèdent bien et duement à la vérification et entérinement de ces dites présentes, selon leur forme et teneur; et ce fait, ils laissent, les dits de nos consaux, vassaux, justiciers et officiers, sujets et tous autres que ce regardera et chacun d'eux fassent, souffrent et laissent le dit messire Jacques d'Ennetières, ensemble les dits hoirs et successeurs masles et femelles, de cette nostre présente grâce, octroy création et érection de tout le contenu en ces dites présentes, selon la forme et manière, et selon les conditions dessus dictes, pleinement, paisiblement et perpétuellement jouir et user, sans leur faire mettre ou donner, ny souffrir estre fait, mis ou donné aucun destourbier ou empeschement quelconque, lequel si fait mis ou donné, leur auroit esté ou estoit, le réparent et mettent ou fassent réparer et mettre incontinent et sans delay à néant; car tel est nostre plaisir, nonobstant quelconques ordonnances, restrictions, mandemens ou défences à ce contraires, sauf en autre chose nostre droit et l'autruy en toutes, pourveu que dans l'an après la date de cestes, Icelles soient présentées à notre premier roy d'armes ou autre qu'il appartiendra, en nos dits Pays Bas, en conformité et aux fins portez par le quinzième article de l'ordonnance décretée par feu nostre bon oncle l'archiduc Albert, le14° de décembre seize cent seize, touchant le port des armoiries, timbres, titres etautres marques d'honneur et de noblesse, à peine de nullité de nostre dite présente grâce. Ordonnons à nostre dit premier roy d'armes ou à celuy qui exercera son Estat en nos dits Pays Bas, ensemble au roy ou héraut d'armes de la province qu'il appartiendra, de suivre en ce regard ce que contient le règlement

fait par ceux de nostre conseil privé, le deuxième d'octobre mil six cent trente sept, au sujet de l'enregistrature de nos lettres patentes touchant les dites marques d'honneur, en tenant par nos dits officiers d'armes respectivement notice au dos de ceste, et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous avons signé les présentes et y fait mettre notre grand scel. Donné en nostre ville de Madrid, royaume de Castille, le vingt troisième de may mil six cent soixante quatre, et de nos règnes le quarante quatrième. Paraphé, etc., etc. Signé Philippe. »>

Avant de recevoir son diplôme de baron, Jacques d'Ennetières obtint par lettres patentes du 24 juillet 1659, pour supports de ses armoiries, deux léopards au naturel, tenant chacun une bannière aux armes d'Ennetières.

Sur la partie supérieure du monument élevé à sa mémoire, dans l'église des Saints Michel et Gudule, à Bruxelles, est gravée son épitaphe; sur la partie inférieure, celle de Philippe François, son fils. Voici la traduction littérale de l'épitaphe de Jacques d'Ennetières. Le dessin du mausolée se trouve dans le Theatrum sacrum Brab., t. I. p. 206.

D. O. M.

« Jacques d'Ennetières, baron de la Berlière et préfet de la Chambre des Comptes, trésorier général et conseiller d'Etat,

D'ENNETIÈRES,

H. S. E.

Villain-Jollain, Cordes dit Watripont,

Morel

Peschant ou Peisschant.

VAN DEN BERGHE, Calonne, de la Woestine, «<a, pendant soixante ans, donné au roi des preuves de sa justice dans la gestion des deniers publics, de son intégrité dans le soin du trésor, de sa droiture dans les affaires de l'État et de sa vigilance et prudence. Priez pour qu'il soit agréable à Dieu.

« Il a déposé, en l'an 1677, le 9 avril, à l'âge de 81 ans, sa femme, Marie de Baudequin, dans le caveau de ses ancêtres à Tournai, pendant qu'il donnait au roi des preuves de son dévouement. Il voulait être enterré ici, préférant être séparé de sa femme et des siens que du roi.

<< Philippe François d'Ennetières, marquis des Mottes, etc., à son père bien aimé, le fils maintenant unique,

«< D'ENNETIÈRES DE BAUDEQUIN. »

Le baron Jacques d'Ennetières de la Berlière disposa de cette terre en faveur de son fils Philippe François d'Ennetières, par actes du 26 juillet et du 8 août 1667, débutant ainsi:

<< A tous ceux, etc.. Bonaventure Charlez, bailli suffisamment commis et établi des terres et seigneuries appartenantes à l'église et abbaye de Saint-Amand en Pevèle, situées és paroisses de Villers Saint-Amand, Moustier, Anvaing, SaintSauveur et aux environs, salut! savoir fait que par devant moi, en qualité dite de bailli, aussi en la présence et au témoignage d'André Horion, licencié en droit, Pierre Claude de la Hamayde, Henri et Saint-Simon François de la Motte, duement établis, apparant par procure de laquelle de mot à autre la teneur s'ensuit: messire Jacques d'Ennetières, chevalier, baron de la Berlière, etc., pour cause à moi mouvantes, ai fait donation absolue et irrévocable, au profit de messire Philippe François, son fils, comme droit et aîné hoir, de la propriété de la terre et baronnie de la Berlière, en tout son comprendement château, basse cour et autres bâtiments, tant ce qui relève de l'abbaye de Saint-Amand et d'autres seigneurs, que les mains fermes, rien réservé, par le donateur ou son héritier, le représentant, en jouir après que le contrat fait avec Ignace van Rode, prêtre, le 2 octobre 1666, aura eu son effet et le trépas dudit seigneur donateur, comme s'étant réservé et réserve l'usufruit. >>

Jacques d'Ennetières, chevalier banneret, baron de la Berlière, épousa le 1er septembre 1625, à l'église de Saint-Etienne, Marie de Baudequin, fille de Claude, seigneur de la Haye, et de Marie de la Rivière, sœur du seigneur d'Harlincourt, dont trois enfants, savoir :

A. Marie Françoise, morte à Tournai le 2 mai 1700 et inhumée à l'église de Saint Nicolas, dite le Château, épousa : 1o en octobre 1651, Henri de Croonendael, chevalier, seigneur de Vlieringhe et de Sourbise, conseiller des domaines et finances, mort le 29 novembre 1665, fils de Henri de Croonendael, chevalier, seigneur de Vlieringhe, et d'Adrienne Immeloot, sa femme du second lit; et 2° le 10 avril 1674, Jean Baptiste de Brouchoven, comte de Bergeyck, veuf d'Hélène Forment, mort le 13 novembre 1682, fils de Gérard de Brouchoven et de Céline Maes.

B. Philippe François, qui suit, XV.

C. Jean François D'ENNETIÈRES, seigneur de Harlebois, colonel, chatelain et grand bailli de Courtrai, mort sans enfants le 13 septembre 1674, à l'âge de quarante quatre ans et inhumé à Sainte Gudule, à Bruxelles, épousa par contrat du 12 mai 1669, Catherine Elisabeth de Morrhe, née en Hollande, morte en 1701, femme en secondes noces de Gaspard Ignace de Beer, baron de Meulebeke.

XV. PHILIPPE FRANÇOIS, MARQUIS D'ENNETIÈRES ET DES MOTTES, par lettres patentes du roi d'Espagne en date du 16 septembre 1630, chevalier banneret, baron de la Berlière, seigneur de Harlebois, de Planques, de Massinghem, Burbure, Fontenes, etc., membre de l'état noble de la province et comté du Hainaut à titre de la baronnie de la Berlière, conseiller d'État, maître ordinaire de la Chambre des comptes à Lille, le 20 mars 1646, commis des finances et trésorier général des domaines et finances aux Pays Bas, le 23 avril 1656 et président de la Chambre des comptes aux Pays Bas, né à Lille et baptisé à l'église de Saint-Etienne, le 8 juillet 1626, étant tenu sur les fonts de baptême par Philippe de Baudequin, chevalier, seigneur d'Allincourt et Françoise van den Berghe, veuve du chevalier Jean d'Ennetières. Prêtre séculier après

son veuvage, il mourut à Bruxelles, le 9 avril 1697 et fut inhumé à Bruxelles sous le mausolée de son père avec épitaphe et seize quartiers.

Un conflit de préséance qui s'éleva dans le conseil d'Etat du roi d'Espagne entre le marquis d'Ennetières et le conseiller Christyn, est une haute et complète attestation de l'ancienneté d'origine de la maison d'Ennetières. Le marquis prétendait suivre immédiatement l'archevêque de Malines. Ses raisons consistaient à dire qu'il était de haute noblesse. Le conseiller Christyn, que l'on considère à juste titre comme un des hommes les plus remarquables de son époque et dont la noblesse remontait aux premiers châtelains de Gand, ne contesta pas la prétention nobiliaire de son confrère, mais il allégua, pour l'emporter, que « tous les conseillers, suivant ce que dit l'historien Neny, prenaient leur rang sans autre préséance que celle que donne l'ancienneté. » Cet argument fut admis et les contestations élevées entre les conseillers d'Ennetières et Christyn s'évanouirent ainsi le 29 mai 1683.

Quant à Christyn il avait été assesseur du prévôt général et du drossard de Brabant en 1660, conseiller au grand conseil de Malines en 1667, conseiller d'État à Bruxelles, en 1671, membre du conseil suprême en juin 1675, et l'un des trois ambassadeurs du roi Catholique à Nimègue. Il reprit, après la signature du traité conclu dans cette ville, son fauteuil de conseiller à Madrid.

C'est alors qu'arriva entre lui et le marquis d'Ennetières la rivalité dont nous avons parlé.

Philippe François d'Ennetières releva par procureur, la baronnie de la Berlière, dont le château fut brûlé par les Français, le 25 mai 1679, par devant le bailli de l'église et abbaye de Saint-Amand en Pevèle, et les hommes de fief. Il y est qualifié de messire Philippe François d'Ennetières, chevalier, baron de la Berlière, seigneur des Mottes, Harlebois,

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