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REVUE SCIENTIFIQUE

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REVUE SCIENTIFIQUE

DE LA FRANCE ET DE L'ÉTRANGER

REVUE DES COURS SCIENTIFIQUES (2" SÉRIE)

DIRECTEURS: MM. ANTOINE BREGUET ET CHARLES RICHET

3. SÉRIE 1 ANNÉE

NUMÉRO 1

1er JANVIER 1881

Paris, le 3 décembre 1880.

La séance de l'Académie des sciences du 20 décembre a été levée immédiatement par suite de la mort de M. Chasles survenue l'avant-veille.

Plusieurs discours ont été prononcés sur la tombe de l'éminent géomètre. M. J. Bertrand a parlé au nom de l'Académie des sciences, M. le colonel Laussedat au nom de l'École polytechnique, M. Bouquet au nom de la Faculté des sciences de Paris, M. J.-B. Dumas au nom de la Société des amis des sciences, et M. Rolland au nom de la Société amicale des anciens élèves de l'École polytechnique.

Michel Chasles était né près de Chartres, le 15 novembre 1793. Il entrait à l'École polytechnique en 1812; après avoir pris une part glorieuse à la défense de Paris en 1814, il était d'abord classé dans le génie. Peu de temps après il donnait sa démission et réintégrait l'École en 1815, en qualité d'élève. Il en sortit en renonçant volontairement aux carrières publiques qui s'offraient à lui.

Dès son arrivée à l'École, Chasles publia dans la Correspondance de Hachette des notes intéressantes et un mémoire qui contenait la démonstration géométrique de théorèmes que Monge avait établis par l'analyse.

La géométrie moderne, comme on est convenu de l'appeler, a eu pour précurseurs et pour initiateurs un grand nombre de nos compatriotes, parmi lesquels il suffit de citer Vièle, Roberval, Pascal, Desargues, Clairant, enfin Carnot et Monge, que l'on peut considérer comme les véritables fondateurs des nouvelles doctrines.

Immédiatement à côté de ces grands noms, nous devons écrire ceux de Chasles et de Poncelet, les chefs incontestés du grand mouvement qui, de notre pays, s'est propagé en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Russie, partout où les sciences mathématiques sont en honneur.

Le colonel Laussedat a rappelé que M. Chasles regardait REVUE SCIENTIFIQUE. XX.

3* SÉRIE.

l'École polytechnique comme le point d'où était parti ce mou

vement.

« C'est dans le sein de l'École polytechnique surtout, disai!, en effet, M. Chasles dans son discours d'inauguration du cours de géométrie supérieur à la Sorbonne, que les ouvrages de Monge et de Carnot ont porté leurs fruits. Le goût des sciences, implanté dans ce grand établissement par les hommes illustres qui l'ont fondé, s'est conservé grâce à son organisation judicieuse et puissante et a contribué, comme les services militaires et civils, à la grande renommée de cette école célèbre dans le monde entier. »

Les travaux de géométrie ont placé M. Chasles au premier rang parmi les savants d'Europe. Son Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie, son Traité de géométrie supérieure ont eu une grande et féconde influence sur les travaux contemporains. A soixante-dix ans, il donnait encore la théorie des caractéristiques et recevait de la Société royale de Londres la plus haute des distinctions, la médaille de Copley.

Nous ne voulons pas insister sur l'aventure si connue des faux manuscrits, si ce n'est pour rappeler avec quelle bonne grâce M. Chasles reconnut la duperie dont il avait été l'objet et sortit ainsi de la position la plus fausse qu'on puisse concevoir, sans être en aucune façon amoindri.

La mort de M. Chasles est une perte irréparable pour la géométrie. Ces méthodes si élégantes qui permettent de s'affranchir du concours de l'analyse et de donner par là une part plus grande à l'imagination en réduisant l'importance de l'outil, qui les appliquera maintenant ?

Un des seuls géomètres proprement dits qui restent à présent en France est, croyons-nous, M. Mannheim, un élève de Chasles, dont les leçons sont toujours si appréciées à l'École polytechnique.

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