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du Royaume fuivent l'exemple de Paris, de Roüen & de Lyon. Le Duc de Guife fait auffi fon accommodement. La Ligue fe fouftient dans une partie de la Bretagne par le Duc de Mercœur. Les troubles continuent en Provence. Les affaires y tournent mal pour le Duc d'Efpernon. Le Duc de Mayenne fe retire en Bourgogne pour défendre cette Province. Embarras caufez au Roy par les Huguenots. Le Roy blessé par Jean Chastel. Tempête qui s'éleve contre les Jefuites à cette occafion. Un d'eux eft condamné à la mort. Sujet de cette condamnation. Ils font chaffez de France. Le Pape donne l'abfolution au Roy. Ceux qui contribuerent le plus à la reconciliation du Roy avec le Pare. Divers fuccès de la entre la France & l'Espagne. Places foumises au Roy en Bourgogne. Danger que ce Prince courut à Fontaine-Françoife. Le Roy va à Lyon. Traité entre le Duc de Mayenne & le Roy. Progrès des Espagnols en Picardie. Mort de l'Amiral de Villars. Cambray pris par les Espagnols. Mort du Duc de Nevers. Le Roy bloque la Fere. Etat des affaires de Bretagne. Mort du Maréchal d'Aumont. Le Roy retire le jeune Prince de Condé des mains des Huguenots. Accommodement du Duc de Mayenne avec le Roy. Reduction de Marseille. Le Duc d'Efpernon obtient fon pardon du Roy. Ce Prince se rend maistre de la Fere. Les Efpagnols luy enlevent Calais & Ardres. Traité de Ligue entre la France l'Angleterre contre l'Espagne. Indocilité des Calviniftes. Amiens furpris par les Espagnols. Repris par le Roy nonobftant les embarras que luy cauferent les Huguenots. Le Duc de Savoye mal mené dans fes Etats par Lefdiguieres. Le Roy marche en Bretagne, oblige le Duc de Mercœur à fe foumettre, met par là fin à la Ligue. Edit de Nantes en faveur des Huguenots. Negociations pour la paix avec les Efpagnols. On en traite à Vervins, où elle est concluë glorieusement & avanta geufement pour le Roy. Fameux duel entre Philippe de Savoye frere bâtard du Duc, & M. de Crequy. Mort de Philippe II.

SOMMAIRE DU REGNE DE HENRI IV.

Roy d'Espagne. Le mariage du Roy avec la Reine Marguerite eft declaré nul. Le Duc de Savoye vient à la Cour de France au fujet du Marquifat de Saluces. Traité figné sur ce fujet par le Duc, bien refolu de ne s'y pas tenir. Le Roy luy declare la guerre. La paix fe fait par l'échange du Marquifat avec la Breffe, c. Le Roy époufe Marie de Medicis. Conferences de du Plef fis-Mornay avec M. du Perron Evêque d'Evreux à Fontainebleau. Naiffance du Dauphin. Semences de civile, par guerre l'ambition des Maréchaux de Bouillon & de Biron. Celuy-cy eft arresté, convaincu décapité. Le Duc de Bouillon fe fauve en Allemagne. Alliance renouvellée avec les Suißes. Mort d'Elizabeth Reine d'Angleterre. Jacques VI. Roy d'Ecoffe luy fuccede. Negociation entre ce Prince le Roy. Rétablissement des Jefuites en France. Nouvelles intrigues dans le Royaume découvertes, aufquelles le Roy remedie par la punition des coupables. Il dompte le Duc de Bouillon luy accorde fa grace. Differend entre le Papeles Venitiens. Accommode par le Roy. La Religion rétablie en Bearn. Negociation de paix entre les Archiducs & les Etats de Hollande. Conclufion d'une longue Tréve, par laquelle l'Espagne reconnoift les Etats comme peuples libres

fouverains. Le Prefident Janin eut tout l'honneur de cet important Traité. Le Prince de Condé mécontent fe retire à Bruxelles. Le Roy fait un grand armement qui tient toute l'Europe en fufpens. Il declare la Reine Regente du Royaume. Il fait couronner cette Princeße, & tout préparer pour fon entrée folemnelle à Paris. Mort funefte de ce grand Prince,

COELO JUDICE ET VINDICE

1589. Origine de Henri de Bourbon, & Son droit à la Couronne.

l'Extinction de la Ligue.

HISTOIRE

DE

FRANCE.

H

HENRI IV.

Sainte Marthe

ENRI DE Bourbon-Vendôme, la plus proche BOURBON de la Couronne après l'extinction de à qui toutes les la Maison de Valois ; quoique fui- Hiftoire de qualitez Roya- vant les deux lignes genealogiques de la Maifon les dont il eftoit mafculines, c'eft-à-dire, la fienne & de France, I. orné, & les he- celle du feu Roy, il ne fuft parent de 16. c. 6. P roïques actions ce Prince qu'au vingt-deuxiéme de- 49. T. 25 par lesquelles il gré. Quatre Princes fils de Henri II. rendit la tranquillité & la fplendeur qui furent tous en état d'avoir lignée zu Royaume de France, meriterent & dont trois regnerent, luy ouvrile furnom de Grand, tiroit fon ori- rent par leur mort le chemin à un gine de Robert de France Comte de Throne, où le Roy leur pere avoit Clermont, Seigneur de Bourbon, le tout fujet de croire que fa pofterité cinquiéme & le dernier fils du Roy feroit affife pendant long-temps : & il y a peu d'exemples qui montrent mieux combien les fondemens de l'ef

S. Loüis.

Henri eftoit Chef de la branche de

Les Ligueurs luy opposent

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perance des Rois à cet égard font fragiles.

Le droit du Roy de Navarre à la Couronne de France par le titre de la naiffance, eftoit trop conftant, pour qu'on le luy difputaft; & c'eftoit une pure chimere dont le Duc de Guife en 1585. avoit leurré le Cardinal de Bourbon, lorfque pour l'engager à fe faire Chef de la Ligue, il luy avoit perfuadé de prétendre à la fucceffion de Henri III. fur ce qu'eftant frere d'Antoine de Bourbon Roy de Navarre, il eftoit plus proche du Roy d'un degré que Henri fon neveu fils d'Antoine. Comme s'il n'euft pas efté conftant par la loy & la loy & la coûtume, que la branche aînée l'emportoit toûjours fur ceux de la cadette, quelque proches qu'ils puffent eftre.

Mais aux droits de la naiffance, les

Religion Ligueurs avoient oppofé un obstacle qui eftoit l'incapacité du Roy de Navarre à caufe de l'herefie, pour laquelle, & parce qu'il eftoit relaps, le Pape l'avoit declaré incapable de fucceder à la Couronne de France.

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d'O, de Manou fon frere, d'Entragues, de Château-vieux & quelques autres murmuroient entre eux dans la Chambre même de ce Prince, & quelqu'un leur entendit dire, qu'il valoit mieux,quoy qu'il en puft arriver, prendre tout autre parti, que de fe foumettre à un Roy Huguenot. Dampierre premier Maréchal de Camp de l'Armée, le dit plus haut & plus diftinctement qu'aucun autre ; & ils allerent de là trouver le Duc de Longueville, pour déliberer là-deffus avec luy,

Le Maréchal de Biron voyant ce complot, en fut ravi, non pas qu'il vouluft y entrer; mais parce qu'il le regarda comme une occafion favorable de fe faire valoir auprès du Roy de Navarre, & de gagner fes bonnes graces dans une telle conjoncture. Il alla fur le champ luy faire offre de fon fervice, en l'affeurant qu'il luy dévoüoit fa perfonne, & toute l'autorité qu'il pouvoit avoir dans l'armée. Quant au Duc d'Efpernon il se contenoit, & ne fe laiffoit point pene

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incontestable à la Couronne, & les autres que le prétexte de la Religion rendoit douteux & incertains; qu'il ne falloit pas laiffer à ceux cy le temps de déliberer; que le Roy eftoit affeuré de fes propres troupes; que le Maréchal de Biron & plufieurs autres des principaux Chefs à l'exemple de ce Maréchal eftoient tout à luy; qu'il devoit appeller fans tarder le Maréchal, dont le credit eftoit grand dans l'armée, luy demander comme une marque de fa fincere affection qu'il n'oublieroit jamais, d'aller inceffamment trouver les Suiffes,& de leur perfuader de donner l'exemple aux autres troupes, en le reconnoiffant pour Roy de France; qu'il falloit fe fervir de Givri pour engager la Nobleffe de l'Ile de France & de la Brie à en faire de même, & donner la même commiffion à d'Humieres pour la Nobleffe de Picardie. Que le Duc d'Ef pernon ne s'eftant pas encore declaré, c'eftoit un figne qu'au moins il balançoit encore, & que les Chefs de la Ligue eftant fes mortels ennemis, il y avoit tout lieu de croire que fon interest le feroit tourner vers le parti qui luy conviendroit le mieux; qu'à en juger felon les regles de la prudence, il n'en avoit point de plus avantageux à prendre, que de fe donner à fon legitime Souverain; qu'en un mot dans la fituation où Sa Majefté fe trouvoit, fa vigueur, fa fermeté, fa refolution donneroient le branfle aux affaires, & qu'il n'y avoit pas un moment à perdre.

Le Roy comprit la folidité de cet avis. Il fit appeller fur le champ le Maréchal de Biron, & luy dit en l'embraffant. « C'eft à cette heure » qu'il faut que vous mettiez la main » droite à ma Couronne; ni mon » humeur ni la vôtre ne veulent pas

que je vous anime par difcours pour commencer nos affaires, je « vous prie en penfant à ce qui fe « prefente fur nos bras, aller tirer « le ferment des Suiffes, comme vous « entendez qu'il faut, & puis me ve- « nir fervir de pere & d'ami contre « ces gens qui n'aiment ni vous ni « moy.

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meurer atta

" chez à fon a parti.

95.

Thuanus L

Le Maréchal luy répondit en peu ll engage les de mots: Sire, c'eft à ce coup que " Suiffes à dem vous connoîtrez les gens de bien, nous parlerons du refte à loifir. Je ne vais point effayer, mais vous que- « rir ce que vous demandez ; » & dans l'inftant il partit pour aller au quartier des Suiffes. Il y trouva les chofes encore plus aifées qu'il ne fe l'eftoit promis, & cela par la diligence & par l'adreffe du fieur de Sancy qui connoiffant l'importance de l'af faire, eftoit allé trouver les Suiffes, fans attendre les ordres du Roy; & après avoir répondu aux difficultez que quelques-uns des principaux Of ficiers luy firent, fur ce qu'ils n'avoient point les ordres de leurs Superieurs, & qu'ils ignoroient leurs intentions, les fit confentir à demeurer deux mois dans l'armée du Roy, à ne luy point demander leur paye qu'il n'eftoit pas encore en état de leur fournir, & à envoyer quelques-uns d'entre eux à leurs Maiftres, pour leur rendre compte des raifons pour lefquelles ils eftoient demeurez au fervice du Roy.

D'Aubigné

Cependant ceux de l'autre parti, Ceux du fçavoir les fieurs d'O, de Manou, parti contraire luy propofent d'Entragues, Chafteau-vieux, Dam- de fe faire Capierre & plufieurs autres, après avoir tholique. déliberé avec le Duc de Longueville T. 3. 1. 2. C, qu'ils mirent à leur tefte, vinrent 4. trouver le Roy; & d'O portant la parole, luy fit un affez long difcours, dont le précis fut; que pour entrer

3.

* Monfieur de Sancy dans un discours rapporté dans le 3, vol. des Memoires d'Etat, dit que ce ne fut pas Monfieur de Biron, mais Monsieur de Guitri qui fut envoyé aux Suifles.

Tome VII.

B

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