Grèves et conflits politiques en Algérie

Au regard de l'actualité, et au moment où le phénomène de l'islamisme politique focalise la plupart des études qui portent sur l'Algérie, une réflexion sur les conflits de travail, notamment sur les mouvements de grève, ne doit pas être considérée comme moins pertinente, eu égard à l'attention que mériterait l'étude de la religion et des stratégies des élites militaires et politiques en confrontation. La réalité que dissèque ce travail, à partir de l'étude de l'insertion des protestations ouvrières dans le jeu politique en Algérie, montre à l'évidence que les grèves continuent à constituer des ressources pour les protagonistes de l'affrontement politique. A l'instar d'autres secteurs de la société, le monde du travail participe d'une façon récurrente des conflits politiques, militaires ou " maquisards ", traversant la société algérienne, fussent-ils des plus récents. Ceci contredit aussi bien les schémas qui rendent compte d'une réalité où tout était régenté par le monolithisme politique et syndical que ceux, plus actuels, qui réduisent la crise algérienne à un affrontement armée/groupes islamiques armés, au centre duquel il y a une " population prise en otage ". C'est dire que les situations concrètes ne répondent pas toujours à ces schémas et que d'autres configurations stratégiques sont susceptibles de se développer. C'est l'une des idées centrales que développe l'auteur dans ce livre.