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DES

JOURNAUX,

FRANÇOIS ET ÉTRANGERS.

PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS-DE-LETTRES.

DÉDIÉ

A Son Alteffe Séréniffime Monfeigneur le Prince
régnant de la Tour et Tassis, &c. &c.

NOVEMBRE, 1790.

TOME X I.
DIX-NEUVIEME ANNÉE.

A PARIS,

Chez la veuve VALADE, Imprimeur-Librake;
rue des Noyers, vis-à-vis Saint-Yves; & pour
les Pays-Etrangers, à Liege, chez J. J. TUTOT.

Avze`APPR08ATION ET PRIVILEGE ́DV Ror,

Le prix de la Soufcription de l'Esprit des Journaux pris à Liege & à Bruxelles, eft de 24 liv. argent de France, pour l'année éntiere, que l'on paiera en foufcrivant. Le prix de chaque Volume fera de so fols, pour les perfonnes qui n'auront pas foufcrit.

On s'adreffera chez J.J. Tutot, Imprimeur Libraire en Vinave-d'Ifle, a Liege, & au Chef Bureau des Poftes** Impé. & dans tous les Bureaux des Poftes de l'Allemagne. A Bruxelles, chez Lemaire, Libraire, au Bureau de Efprit des Journaux, rue de la Magdelaine ; à l'Expédition des Gazettes du Bureau général des Poftes des Pays-Bas; chez B. Lefrancq, Libraire, & chez Dujardin, Libraire de LL. AA, RR. au Bureau du Mercure de France.

A Amfterdam, chez B. Vlam, D. J. Changuion A van Harrevelt-Soetens, Thimotheus Van Harrevelt, vis-à-vis le café françois, Dufour, fils, Libraire, dans le Kalveftraat. C, N. Guerin, Lib. dans le Doeleftraat. A Rotterdam, chez Bronkhorft & Hake, Libraires. A La Haye, chez Goffe & Detune, Libraires. A Leyde, chez les freres Murray, Lib. A Prague, chez Wolfgand-Gerle, Libraire. A Vienne, chez Graffer & Guy, Libraires.

A Hambourg, chez Fauche, fils, & Ambroife Daclin, Lib. pour le Nord.

A Francfort, chez J. P. Streng, Libraire.

A Geneve; chez Barde Manget & Compagnie, Lib. pour toute la Suiffe & l'Italie, au prix de 33 liv. ALondres, chez Thomas Hookham, N°. 147, New Bond-ftreet, Corner of Bruton-fireet & Bell, Lib. Britanique dans le Strend.

A Paris, chez la veuve Valade, Impr.- Libr. rue des Noyers, vis-à-vis Saint-Yves, pour toute la France, au prix de 27 liv. pour Paris, & de 33 pour les Provinces, rendu franc de port par-tout le Royaume.

A Courtray, chez Gambar, fils, Lib.

A Nancy, chez Matthieu, Lib. pour toute la Lorraine. On s'adreffera chez les mêmes pour le Nouvellifte Impartial, 52 cahiers de 48 pag. chacun par an, qui paroît réguliérement une fois chaque femaine. La Souf cription eft de 12 liv. de France.

On pourra adreffer les différentes pieces que l'on défireroit faire paraître dans l'Esprit des Journaux, à Expédition des Gazettes du Bureau général des Poftes des Pays-Bas à Bruxelles ; à Liege, au Chef Bureau des Poftes Impériales.

L'ESPRIT

DES

JOURNAUX.

EXPOSÉ de la révolution de Liege en 1789, & de la conduite qu'a tenue à ce sujet S. M. le roi de Pruffe; par M. DE DOHM, confeiller-intime de S. M., & fon miniftre plénipotentiaire pour le directoire de Cleves, au cercle du Bas-Rhin & de la Weftphalie; traduit de l'allemand par M. REYNIER, citoyen de Liege, fecrétaire-perpétuel de la faciété d'émulation de cette ville. A Liege de l'imprimerie de la fociété typographique; & à Paris, chez Boffange & compagnie, commiffionnaires en librairie, rue 'des Noyers. In-8vo., prix 48 fols.

ON

Na vu un tems, & ce tems n'eft pas très-éloigné, où un écrit d'un confeiller-privé,

commiffaire au directoire d'un cercle d'Allema➡ gne, fur les démêlés d'un peuple avec son prince, n'eût intéreffé en France, qu'un petit nombre d'hommes voués à la politique ou à la diplomatie, & quelques amis de l'humanité. Il n'en eft plus ainfi; les circonftances ont attaché aux ouvrages de ce genre un intérêt presque univerfel. La caufe de Liege eft devenue celle de la liberté; & fous ce feul rapport, l'écrit que nous annonçons eût trouvé un grand nombre de lecteurs mais cet intérêt du fujet paffe bientôt à l'ouvrage même par la maniere dont il est traité, par les réflexions que l'auteur y a répandues, par le genre des questions qu'il éleve; queftions qui, pour la plupart, doivent probablement, avant peu d'années, s'agiter fur de plus grands théatres, & dont la folution importe à l'humanité entiere. L'ouvrage de M. de Dohm doit, fous ce point de vue, intéreffer principalement les François; il leur rappelle des fouvenirs récens & précieux, & en les ramenant fur le paffé il tourne en même-tems leurs yeux vers un avenir qui a présenté quelque tems une perspective effrayante. Les malheurs qui menacent les Liégeois, féparés de leur prince, ren. dent plus chere & plus refpectable aux François : la conduite du vertueux Lous XVI, uni à fon peu ple pour prévenir des calamités nouvelles, & affu rer le bonheur des générations futures fans le faire acheter par des défaftres à la génération présente

C'est ce que n'a point fait le prince-évêque de Liege, qui s'en eft rapporté, dit-il, à l'avis unanime de tous fes confeillers: mais le meilleur de tous

étoit fon coeur qui l'avoit d'abord fi bien conduit, qui le fit d'abord aller au-devant des vœux de fon peuple, lui fit prendre le ton d'un pere, en engageant fon clergé à fatisfaire de juftes demandes, & à concourir au foulagement de la claffe la plus indigente de fes fujets. Tels font quelquefois les premiers mouvemens des princes; jufqu'au moment où les confeillers arrivent ; & voilà pourquoi le peuple, que l'on dit fi aveugle & fi injufle, aime`très-fouvent les princes & prefque jamais les confeillers. Revenons à l'ouvrage de M. de Dohm.

Ceux des lecteurs françois qui ne connoiffent pas fes écrits, & l'efprit philantropique qui les anime, s'étonneront peut-être de voir un publicifte allemand, un miniftre d'un roi absolu fortir de la routine diplomatique, s'élever aux idées premieres de raifon & de juftice générale, préférer le fond aux formes, & en appeller hardiment à la véritable justice & à l'éternelle raifon. Plufieurs publiciftes allemands, trop attachés aux formes admifes dans le corps germanique, euffent voulu que le roi de Pruffe fe fat rendu l'éxécuteur aveugle du décret précipité de la chambre impériale, & eût confommé la ruine des Liégeois dans les meilleures formes de procès. Cette conduite eût pu être approuvée par ceux qui placent avant tout la juftice d'Empire; mais elle n'eft ni la feule ni la premiere; il en eft une plus ancienne, encore plus refpectable, & c'est à cette juflice que le roi de Pruffe en appelle par la voix d'un miniftre philofophe digne de la réclamer en fon nom.

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