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fuge dans le département de la Gironde, où le suivirent la plupart de ses collègues. Comme les troupes conventionnelles y étaient arrivées avant eux, Guadet les conduisit secrètement jusqu'à Saint-Émilion, séjour de sa famille. Le 6 octobre 1793, Tallien vint faire à Saint-Émilion des perquisitions auxquelles échappèrent les proscrits. Mais huit mois plus tard les recherches recommencèrent. Le 15 juin 1794, au point du jour, toutes les carrières de la ville de Saint-Émilion, la ville ellemême et les maisons de Guadet père et de sa famille se trouvèrent entourées. Guadet et Salles furent trouvés dans la maison de Guadet père, et conduits à Bordeaux devant une commission militaire qui n'eut qu'à constater leur identité, car ils avaient été mis hors la loi. Bourreaux, faites votre office, dit « Guadet aux membres de la commis«<sion; allez, ma tête à la main, demander votre salaire aux tyrans de ma a patrie. Ils ne la virent jamais sans pâalir; en la voyant abattre ils pâliront a encore.» Jusque sur l'échafaud, il conserva toute sa fermeté. Il n'avait que trente-cinq ans, et il laissait après lui une veuve et deux orphelins.

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GUARIN (P.), savant orientaliste, né en 1678 au Tronquay, diocèse de Rouen. Il prit de bonne heure l'habit de saint Benoît, et professa plusieurs années à Rouen et à Reims. Il mourut en 1729 à l'abbaye de Saint-Germain des Prés, dont il était bibliothécaire. On lui doit Grammatica hebræa et chaldaica, Paris, 1724 et 1726, 2 vol. in-4°; 2° Lexicon hebraicum et chaldaico-biblicum, Paris, 1746, 2 vol. in-4°. Ces deux ouvrages sont très-estimés. Le dictionnaire, que la mort de Guarin l'avait empêché d'achever, a été terminé par D. -Nic. Letournais et D. Philibert Girardet.

GUASTALLA (siége et bataille de). Le duc de Vendôme, vainqueur à Luzara, en 1702, assiéga Guastalla, qui ouvrit ses portes le 9 septembre 1702. En 1734, les troupes de France et d'Espagne concertèrent la prise de la même ville au moment où elle avait une garnison de douze cents Impériaux. Cette troupe surprise n'osa pas se défendre. On s'occupa aussitôt de fortifier la place. Cette

précaution était sage, car à peine les nouveaux ouvrages étaient achevés que l'on vit arriver de nouvelles troupes impériales, sous les ordres du comte de Konigzeg. L'armée des alliés, commandée par le roi de Sardaigne, ayant pour lieutenants généraux les maréchaux de Coigni et de Broglie, marcha à l'ennemi. Le combat fut long, douteux, sanglant et opiniâtre. Enfin la victoire se décida pour les troupes de France et de Sardaigne.

GUDIN (Charles-Étienne-César, comte), général, naquit à Montargis en 1768. Sous-lieutenant dans le régiment d'Artois infanterie en 1784, il servit à Saint-Domingue en 1791, fut nommé chef de bataillon en 1793, devint, à la fin de la campagne de 1794, adjudant général, se signala sous les ordres de Moreau en 1795 et 1796, et fut nommé chef d'état-major d'une division active.

Après le traité de Campo-Formio, Gudin passa successivement à l'armée des côtes et à celle du Danube, et obtint le grade de général de brigade le 5 février 1799. Chargé par Masséna d'attaquer la position du Grimsel, il s'acquitta de cette mission avec courage et habileté; franchit ensuite les passages du Valais, et battit les Autrichiens et les Russes au Saint-Gothard et dans diverses autres rencontres. Chef d'état-major à l'armée du Rhin, il fut récompensé de ses services, le 6 juillet 1800, par le brevet de général de division.

En 1804, Napoléon lui confia la 3o division du corps de Davout, avec laquelle il fit la campagne d'Autriche de 1801, et celles de 1806 et 1807 en Prusse et en Pologne. Pendant la campagne de 1809, Gudin, commandant la droite du corps du maréchal Davout, se fit remarquer aux affaires de Tann et d'Abensberg; passa avec sa division sous les ordres de Lannes, et développa de grands talents militaires aux batailles d'Eckmühl et de Ratisbonne ; après avoir enlevé l'une des îles du Danube, située en avant de Presbourg, il reçut le grand cordon de la Légion d'honneur. Enfin, il prit une part glorieuse à la journée de Wagram.

Le général Gudin se distingua particulièrement au début de la guerre de

Russie de 1812, dont il ne devait pas voir les désastres. A Valentina-Gora (19 août), au moment où sa division, qui venait de culbuter le centre de la colonne russe, allait s'emparer de la position ennemie, il fut frappé d'un boulet, et mourut sur le champ de bataille.

Voici l'oraison funèbre que Napoléon lui a faite dans son 14 bulletin (23 août): « Le général Gudin était un des « officiers les plus distingués de l'ar«mée; il était recommandable par ses << qualités morales autant que par sa « bravoure et son intrépidité.

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GUDIN (Jean-Antoine - Théodore), peintre de marines, est né à Paris le 15 août 1802. Ses parents le destinaient à la marine, et peut-être cette destination première a-t-elle influé sur le genre de peinture auquel il s'est attaché. Il quitta les études qu'il avait commencées, et entra à l'atelier de Girodet pour y apprendre la figure, qu'il abandonna bientôt tout à fait pour se livrer à la peinture de marine.

Il débuta au salon de 1822 par un Brick en détresse et une Vue de l'embouchure de la Seine. En 1824, il exposa un Sauvetage et une Vue du fort Chaput, près de l'ile d'Oléron. A cette époque déjà, il avait mérité la protection du duc d'Orléans, aujourd'hui roi des Français, pour lequel il avait executé un tableau représentant la Visite par un corsaire de l'America, vaisseau marchand sur lequel le prince émigrait en Amérique en 1796. Ce tableau parut au salon de 1827, avec le Bateau à vapeur débarquant les pas sagers à Douvres.

Tous ces ouvrages, où se faisait remarquer un talent réel, avaient classé M. Gudin comme un bon peintre de marines, et il reçut à cette époque la décoration de la Légion d'honneur. On a voulu le comparer à J. Vernet; mais on peut dire, sans faire tort à son ta lent, qu'il y a loin encore de la richesse et de la vérité des compositions de Vernet aux productions du pinceau facile de M. Gudin. Du reste, cette facilité même lui a été plus nuisible qu'utile; il en a abusé, et a beaucoup trop fait pour bien faire. Après ses premiers suc cès, M. Gudin a peint une foule d'ou

vrages où l'on retrouve toujours la même aisance de pinceau, parfois de l'éclat et une couleur séduisante, mais qui n'ont pas augmenté sa réputation. Ses amis, pour l'excuser, disent, il est vrai, qu'alors il a travaillé dans l'intérêt de sa fortune plutôt que dans celui de sa gloire. Certainement, si c'est là une excuse pour l'homme positif, ce n'en est pas une pour l'artiste, et on ne comprendrait pas pourquoi on saurait gré à un artiste de ce qu'il n'a pas fait parce qu'il a songé à sa fortune. C'est, au contraire, une chose assez remarquable dans les grands artistes, non pas ceux de nos jours, que presque tous ont négligé leur fortune pour ne penser qu'à leur gloire, et entre ces deux manières de voir les choses, nous avouons franchement que nous préférons la seconde. Aussi, n'est-ce pas sans un sentiment de regret que nous avons vu M. Gudin exposer, au salon de 1831, divers sujets, entre autres une Vue du Havre, une Vue de Venise, un Pilote napolitain, qui ne répon daient pas à ce qu'avaient fait espérer ses premiers essais. Dans ces dernières années, il a exposé dans la même année jusqu'à dix et douze toiles destinées aux galeries de Versailles; il a eu recours, il est vrai, dans ces occasions, au pinceau de ses élèves, MM. Morel, Falio, Couveley, Bouquet de Regny; mais est-ce bien là comprendre les arts, et peut-on lui en savoir gré? Du reste, M. Gudin, jeune encore, peut conquérir une belle place que lui promettaient ses premiers tableaux. L'avenir nous dira si c'est parmi les grands artistes ou les heureux industriels qu'il doit être rangé.

GUÉBRIANT (Jean-Baptiste - Budes, comte de), maréchal de France, naquit en 1602, au château de Plessis-Budes, dans le diocèse de Saint-Brieuc. 11 fit ses premières armes en Hollande, en Italie, et accompagna, en 1635, le cardinal de Lavalette qui allait rejoindre en Allemagne, avec une armée de 15,000 hommes, le duc Bernard de Saxe-Weimar. Pendant la désastreuse retraite qui termina cette campagne, il défit quinze régiments impériaux. A son retour, le cardinal, appréciant son habileté et sa bravoure, le chargea aussitôt d'aller défendre Guise contre les Espa

gnols. Nommé ensuite maréchal de camp, il fut, en 1637, envoyé dans la Valteline à l'armée du duc de Rohan.

Lorsque Richelieu songea à faire du duc de Weimar un général français, et non un prince allemand indépendant, ce fut Guébriant qu'il chargea de cette négociation difficile, Guébriant à la coopération duquel le duc devait plusieurs succès importants. Mais la mort de Bernard interrompit brusquement ces négociations. Pour donner au comte des gages de son estime, le digne élève de Gustave-Adolphe, avant d'expirer, lui remit son épée, son cheval et ses pistolets.

Guébriant retint au moins au service de la France l'armée d'aventuriers formée par Weimar, prit avec elle plusieurs places du bas Palatinat, mit garnison française dans Brisach, opéra, le 28 décembre 1639, à Bacharach, ce fameux passage du Rhin, qui le couvrit de gloire, et le mit en état de rejoindre le Suédois Banner. Son armée n'agissait que comme auxiliaire des Suédois, et l'obstination de leur chef le jeta maintes fois dans des dangers où un autre que le général français eût inévitablement succombé.

Ainsi, lorsqu'il vint soutenir, à Zwickau sur la Mulda, Banner qui battait en retraite, ayant contre lui toutes les troupes d'Autriche et de Bavière, il lui avait fallu traverser pendant trois jours un pays de montagnes où ses soldats avaient de la neige jusqu'aux genoux. C'était le 29 mars 1641. Au moment où Guébriant arrivait si à propos, Banner mourut. Guébriant fut héritier de

ses armes.

Le comte eut alors à conduire les deux armées réunies, troupes indisciplinées, qui déjà sous le grand capitaine qu'elles venaient de perdre, lui avaient donné plusieurs preuves de jalousie et de mauvais vouloir. Il se trouvait à l'extrémité de l'Allemagne, pressé par une armée fort supérieure en nombre à la sienne, et dirigée par l'habile Piccolomini. Cependant il lui livra bataille le 29 juin, près de Wolffenbuttel, et obtint sur elle un avantage signalé, lui tuant près de 2,000 hommes, et lui enlevant quarante-cinq drapeaux. Le 18 mai précédent, il avait remporté un

autre succès important à Weissenfels. Après ces victoires, Guébriant, nommé lieutenant général de l'armée d'Allemagne, se sépara des Suédois le 3 décembre, et ramena ses troupes dans le duché de Juliers. Cependant il s'inquiétait d'apprendre que l'armée impériale allait encore recevoir un renfort considérable. Il rassembla donc rapidement ses troupes, et attaqua les Impériaux à Kempten, dans l'électorat de Cologne, le 17 janvier 1642. Là, il rompit les barrières du général ennemi Lamboi, s'empara de son canon et le pointa contre ses soldats; il lui tua 2,000 hommes, et fit prisonniers Lamboi luimême, Mercy, Landron, tous les colonels et cinq mille officiers ou soldats. L'artillerie, fes provisions, les bagages, les drapeaux, tout fut pris, et l'armée française d'Allemagne, bravement secondée par les Hessois ses seuls auxiliaires, put désormais attendre sans inquiétude le retour de la saison des combats. Guébriant reçut, pour son brillant fait d'armes, le bâton de maréchal.

Pendant la campagne de 1643, après avoir secouru le Suédois Torstenson qui faisait le siége de Leipzig, il alla, en opérant une retraite glorieuse, favoriser celui de Thionville, entrepris par le duc d'Enghien; ce prince lui amena ensuite lui-même un renfort avec lequel il assiégea et prit Rothweil, en Souabe, le 19 novembre. Mais ce fut son dernier exploit. Atteint dans la tranchée d'un coup de fauconneau, il se fit transporter dans la ville, et y mourut le 24 des suites de l'amputation.

Son corps fut conduit à Paris, et le gouvernement honora la mémoire de l'habile général par de magnifiques funérailles. Sa vie, écrite par le Laboureur, sous le titre d'Histoire du comte de Guébriant, a paru en 1656, in-fol.; cet ouvrage est estimé pour son exactitude. Il fut écrit sur des mémoires laissés par le maréchal.

GUÉBRIANT (Renée du Bec, maréchale de), naquit dans le commencement du dix-septième siècle. Mariée jeune à un homme dont elle ne tarda pas à comprendre la nullité, elle fit rompre son mariage, et contracta une nouvelle alliance avec Guébriant. Leurs

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deux ambitions réunies firent de Guébriant un maréchal de France, et le Laboureur dit que cette dignité appartenait à double titre à madame de Guébriant, par participation de son mari, et par la part qu'elle avait méritée dans le bon succès de ses armes. La maréchale, devenue veuve en 1643, crut ne pas avoir assez fait pour sa gloire, et, en 1645, elle trouva moyen de se faire nommer ambassadrice extraordinaire auprès du roi de Pologne. C'était la première fois qu'en France une femme portait, de son chef, le titre d'ambassadrice. La négociation dont madame de Guébriant était chargée semblait du reste affaire de femme, puisqu'il s'agissait de conduire vers Wladislas la princesse Marie-Louise de Gonzague, qu'il avait épousée par procureur. La princesse arrive à Varsovie; elle trouve le roi prévenu contre elle. On l'accusait d'avoir éperdument aimé le malheureux Cinq Mars, et pour ce fait elle allait être outrageusement renvoyée en France. Madame de Guébriant vit le péril; elle sut qu'une partie de la cour intriguait contre Marie de Gonzague; qu'une princesse polonaise visait à supplanter la reine; elle résolut de tenir tête à la fortune. Ce qu'elle déploya de dextérité, d'esprit et de profonde diplomatie pour amener Wladislas à reconnaître Marie de Gonzague pour épouse, serait incroyable, si on n'en avait le détail authentique dans une série de lettres écrites par la maréchale à la princesse Anne, mère de la reine de Pologne. Non-seulement la princesse fut reconnue, mais Wladislas donna ordre de rendre à l'ambassadrice les mêmes honneurs qu'avait reçus l'archiduchesse d'Inspruck, Claude de Médicis, lorsqu'elle lui avait amené à Varsovie sa première femme, fille de l'empereur Ferdinand III. Une fois entrée dans la diplomatie, madame de Guébriant résolut de n'en plus sortir. Charlevoix, gouverneur de Brisach, venait d'être remplacé par Tilladet dans cet office; mais lorsque le nouveau gouverneur se présenta devant la place, l'ancien refusa de lui en ouvrir les portes, et il fallut senger à négocier ou à donner, avec des troupes françaises, assaut à une place française dans laquelle il ne

se trouvait d'autre rebelle que le gouverneur. On fit appel aux talents de madame de Guébriant. Celle-ci, feignant du mécontentement personnel contre la cour, se rendit près de Charlevoix avec une femme qu'il aimait ; une fois dans la place, elle n'eut pas de peine à inspirer au gouverneur assez de confiance pour l'engager à aller hors des murs se promener avec sa maîtresse. Un avis envoyé à temps au commandant de Philisbourg donna à celui-ci la facilité d'enlever Charlevoix pendant une de ces promenades, et la place fut livrée au nouveau gouverneur tandis que l'autre dut rester en prison fusqu'à ce que la France fût entièrement pacifiée. Cette perfidie fit beaucoup d'ennemis à la maréchale; mais elle augmenta encore son crédit à la cour, qui, dit-on, allait la nommer gouverneur de Brisach et de l'Alsace, lorsqu'elle mourut à Périgueux, le 2 septembre 1659, au moment où elle prenait part à la négociation de la paix des Pyrénées, sous le titre de première dame d'honneur de la jeune reine, Marie-Thérèse d'Autriche (*). Gui Patin raconte que la maréchale refusa à ses derniers moments de recevoir les secours de l'Église, fait qui peut-être n'est pas moins extraordinaire à cette époque, que ne l'est le reste de la vie de cette femme.

GUEIDAN, baronnie de Provence, fut

(*) Louis XIV continua à faire des dames d'honneur les instruments de sa politique : on lit dans les Annales de la cour et de Paris, 1697 et 1698, imprimées à Amsterdam en 1706: « Il faut savoir que la dame d'honneur de madame la duchesse d'Elbeuf ayant voulu se retirer, sa place (il y a deux mille écus de pension) fut briguée par quantité de femmes de qualité qui, outre ces deux mille écus qui leur faisoient envie, considéroient que ce poste leur pourroit être utile par les relations qu'on y a avec Sa Majesté. Car Elle est bien aise qu'on lui rende compte de ce que fait madame la duchesse; et c'est pour cela qu'on a établi ces sortes de dames d'honneur chez les princesses du sang, et que le roi s'est chargé de payer lui-même ces pensions. C'est une politique fine et adroite qui les retient dans le devoir, et même qui y retient leurs maris, parce qu'ils savent qu'ils ont aussi chacun dans leurs maisons une personne qui prend garde qu'il ne s'y passe rien au préjudice de ce qui est dû à Sa Majesté.»

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érigée en marquisat par lettres du mois de mai 1752, en faveur de Gaspard de Gueidan. Gueidan est aujourd'hui un hameau du département des Basses-Alpes, arrondissement d'Annot.

GUÉMENÉ, petite ville du département du Morbihan ( arrondissement de Pontivy ), qui appartint longtemps à la maison de Rohan. On y voit les restes d'un château fort démoli après les guerres de la ligue. Elle avait été érigée en principauté en 1570, en faveur de Louis VI de Rohan. Guémené est la patrie de l'intrépide Bisson.

GUÉMENÉE (famille de). Voyez Ro

HAN.

GUENÉE (Antoine ), chanoine d'Amiens, professeur de rhétorique ou col lége du Plessis, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, etc., né à Étampes en 1717, fit paraître les Lettres de quelques juifs portugais, allemands et polonais, à M. de Voltaire (1769, in-8°, plusieurs fois réimprimées). Cet ouvrage est le principal titre de célébrité de son auteur, qui mourut en 1803, à Fontainebleau. C'est cet ecclésiastique que Voltaire a désigné sous le nom de Secrétaire juif dans sa lettre à d'Alembert du 18 décembre 1776, etc.

GUENES (combat de). Le 31 octobre 1808, Lefebvre, avec trois divisions (Leval, Vilatte et Sébastiani, vainqueurs à Durango), était entré à Bilbao et avait poursuivi les ennemis jusqu'à Guenès. ( Voyez DURANGO [bataille de ].) Le 7 du mois suivant, le maréchal, dont Victor, dans l'intervalle, était venu couvrir le flanc gauche avec le premier corps, attaqua de nouveau Blacke sur les hauteurs où il s'était fortifié. Nos troupes percèrent d'abord, par un effort vigoureux, le centre des positions ennemies, puis forcèrent les ailes à se replier et à se jeter confusément dans les montagnes. Les difficultés de terrain qui, d'une part, empêchaient la cavalerie française d'agir, et, de l'autre, l'extrême fatigue de notre infanterie, ne permirent pas à Lefebvre de poursuivre les Espagnols au delà de Valmaseda; mais Blacke avait perdu dans cette affaire plus de 4,000 hommes, tués, blessés ou faits prisonniers, et l'armée de Galice n'était plus à craindre de quelque temps.

GUÉRANDE, chef-lieu de canton de la Loire-Inférieure, et la seconde ville du département. Les temps historiques de Guérande ne commencent guère que vers le milieu du neuvième siècle. On prétend néanmoins que les Romains, pour contenir les bandes saxonues campées au Croisic, bâtirent, en 470, une forteresse appelée Grannona, sur le plateau qui domine Guérande. En 850, un évêque de Nantes, dépossédé par un autre prélat, s'établit en dépit de tous à Guérande, et conserva la moitié de son diocèse, arborant ainsi crosse contre crosse. Quelques évêques de Nantes vinrent encore y résider dans la suite. Guérech ou Quiriacus, l'un d'eux, sacré en 1055, l'habita longtemps, et lui fit donner le nom d'Aula Guiriaca, ou Cours de Guérech, d'où son nom actuel. Depuis le dixième siècle, où les Normands l'assiégèrent sans succès (919 et 953), les guerres continuelles dont la Bretagne a été jadis le théâtre avant sa réunion à la France, ont souvent attiré l'ennemi sous ses remparts. Trois fois ses murailles furent renversées, ses édifices réduits en cendres et sa population exterminée, triste mais honorable témoignage de la valeur des habitants, presque toujours chargés seuls de sa défense. Parmi les siéges qu'elle eut à soutenir, un des plus fameux est celui où, en 1342, Louis d'Espagne la prit d'assaut, et y mit tout à feu et à sang. Du Guesclin s'en empara aussi en 1373. Six ans après, Clisson vit échouer ses efforts contre elle.

Les ravages de la guerre réduisirent sa population de près de moitié, et toutes les fois qu'on relevait ses remparts on en rétrécissait l'enceinte. Ceux qu'on y voit aujourd'hui furent bâtis par Jean V, duc de Bretagne, et datent de 1431. Ils sont encore flanqués de dix fortes tours. Le château fut démoli en 1614. Le seul edifice remarquable à Guérande est la cathédrale, dont le haut clocher fut bâti en 857.

Les états de la province tinrent plusieurs fois leurs assemblées à Guérande (*). Jusqu'à la révolution, il y

(*) Les états réunis à Guérande, le 4 août 1625, accordèrent au roi un don gratuit de 500,000 livres, et à la reine la somme de 150,000 livres.

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