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NOTICE HISTORIQUE

SUR

L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS

ET BELLES-LETTRES.

SI.

En 1663, Colbert désigna quatre membres de l'Académie Française pour composer et discuter les inscriptions, médailles et devises en l'honneur du roi, et pour imaginer ou examiner les différents dessins des peintures ou sculptures proposées pour l'embellissement de Versailles. Les projets des tapisseries du roi, les jetons du Trésor royal, des bâtiments et de la marine étaient aussi de leur ressort. Enfin, on les consulta encore sur les opéras de Quinault. On donna à cette réunion le nom de petite Académie, et bientôt elle examina les livres dont on voulait encourager l'impression. Les quatre premiers membres furent: Chapelain, Bourzeis, Charpentier et Cassagne. Perrault en fut le premier secrétaire, sans avoir le titre de membre. Colbert la présidait souvent.

Tels sont les humbles commencements de cette compagnie célèbre qui devait embrasser plus tard le vaste ensemble des études historiques et littéraires, et compter dans son sein tant d'hommes éminents.

Dans les lettres patentes par lesquelles Louis XIV régularisa plus tard la fondation de cette Académie, il s'exprima ainsi : « Le feu roi Louis XIII avait ordonné, en 1635, l'établissement de l'Académie Française pour porter la langue, l'éloquence et la poésie au point de perfection où elles sont enfin

parvenues sous notre règne. Nous choisîmes, en 1663, parmi ceux qui composaient cette Académie, un petit nombre de savants, les plus versés dans la connaissance de l'histoire et de l'antiquité, pour travailler aux inscriptions, aux devises, aux médailles, et pour répandre sur tous les monuments de ce genre le goût et la noble simplicité qui en font le prix. »

Louvois fut, après Colbert, protecteur de la petite Académie. Il régla qu'on se réunirait deux fois par semaine au Louvre. En 1683, le nombre des membres fut porté à cinq: c'étaient alors Quinault, Tallemant jeune, Charpentier, Félibien père et de Lachapelle. Cette même année il fut encore augmenté de trois Racine, Despréaux et Rainssant; de Lachapelle fut secrétaire.

A la mort de Louvois, il n'y avait plus que six membres, Quinault et Rainssant n'ayant pas été remplacés (1691); mais ils le furent cette année même.

Pontchartrain fut protecteur après Louvois. C'est le véritable fondateur de cette Académie, car sous son ministère elle commença à s'occuper des grands travaux scientifiques qui ont fait sa gloire; c'est par ses soins qu'elle reçut du roi sa vérita ble organisation. Enfin, c'est lui qui l'obligea à tenir un registre régulier de ses séances. Le premier registre commença le 3 avril 1694.

On y voit figurer comme membres :

Pontchartrain, ministre secrétaire d'Etat, protecteur ;
Phélippeaux, secrétaire d'Etat en survivance;

M. l'abbé Bignon.

Puis:

Charpentier ;

Félibien;

Racine;

Despréaux ;

De Toureil;

L'abbé Renaudot ;

De La Loubère.

Le secrétaire était l'abbé de Tallemant.

§ II.

C'est le 1er juillet 1701 que la Compagnie fut constituée, et c'est la date de sa véritable origine. Cette constitution porte en titre Règlement ordonné par le roy pour l'Académie des inscriptions et médailles. Il était divisé en 49 articles. La Compagnie fut composée de 40 membres, répartis sous quatre titres différents : 10 membres honoraires, 10 pensionnaires, 10 associés et 10 élèves.

Le président et le vice-président étaient choisis chaque année par le roi, parmi les membres honoraires.

Les élèves étaient nommés par un des pensionnaires. En cas de promotion de la classe des élèves dans celle des associés, le membre promu désignait son remplaçant.

On donnait le nom de vétérans à ceux qui, restant titulaires de leur classe, cessaient d'en faire partie, soit volontairement, soit par décision du roi.

L'Académie, ainsi constituée, tint sa première séance publique le 15 novembre 1701. Elle fit frapper des jetons avec cette devise: Vetat mori.

En 1702, elle publia la première édition de l'Histoire du roy par les médailles.

Au mois de février 1713 furent signées, à Marly, les lettres patentes du roi, enregistrées au Parlement et à la Cour des comptes, confirmant l'établissement de l'Académie des inscriptions et médailles.

Le 4 janvier 1716, un arrêt du Conseil d'Etat reconstitual l'Académie : 1o il changea son titre en celui d'Académie des inscriptions et belles-lettres ; 2o il doubla le nombre des associés; et 3° il supprima la classe des élèves. Cette nouvelle constitution subsista jusqu'en 1786.

En 1717, parut le premier volume des Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, réimprimé en 1736.

Gros de Boze était secrétaire perpétuel, et il conserva cette position jusqu'en 1742.

Le 24 juillet 1719 eut lieu la séance royale.

En 1723, fut publié le volume intitulé: Médailles des principaux évènements du règne entier de Louis le Grand, avec des explications historiques. Paris, imprimerie royale.

En 1728, fut nommé le premier correspondant. Ce fut M. de Valbonnays, premier président de la Chambre des comptes de Grenoble, qui reçut ses lettres d'académicien honoraire correspondant.

En 1731, le président Durey de Noinville fit la première fondation annuelle. Elle consistait en une somme de 400 francs, qui devait être donnée en prix à l'auteur du meilleur mémoire sur un sujet proposé par l'Académie.

En 1742, Fréret succéda à Gros de Boze dans l'emploi de secrétaire perpétuel. Il le conserva jusqu'en 1749. Foncemagne, sans être secrétaire, avait dirigé la publication des tomes XVI et XVII des Mémoires.

De 1749 à 1755, Bougainville remplit la charge de secrétaire perpétuel (démissionnaire).

En 1750, un nouveau règlement fut donné à l'Académie, concernant les correspondants, dont la nomination n'était soumise à aucune loi, à aucun ordre, et dont le nombre s'était accru outre mesure. Ils étaient répartis en cinq classes, savoir: 1o les honoraires étrangers; 2° les correspondants honoraires; 3o les associés libres; 4° les associés correspondants; 5° les correspondants étrangers. Ces cinq classes furent supprimées, et on leur substitua DOUZE ACADÉMICIENS LIBRES, dont quatre regnicoles, non domiciliés à Paris, et huit étrangers. Ce n'est que sur la liste de l'année 1756 que les académiciens libres sont rangés par ordre d'ancienneté, sous un titre commun.

En 1755, Le Beau succéda à Bougainville dans l'emploi de secrétaire perpétuel, et, comme lui, fut démissionnaire, en 1772.

C'est pendant son secrétariat que M. de Caylus fonda le prix annuel de 500 fr. pour un sujet traitant d'antiquités antérieures au treizième siècle.

De 1772 à 1782, Louis Dupuy fut secrétaire perpétuel, et, comme ses deux prédécesseurs, donna sa démission. Bon

Joseph Dacier le remplaça et conserva l'emploi jusqu'à la dissolution de l'Académie, en 1793.

En 1785, une Commission de huit membres fut nommée pour la publication des notices et extraits de manuscrits de la bibliothèque royale et des autres bibliothèques. Cette Commission a été renouvelée, puis plus tard confirmée, par ordonnance du roi Charles X, en date du 16 mai 1830, sous le nom de Commission des travaux littéraires, ayant seulement la surveillance des publications. La collection, commencée par l'ancienne Commission, s'est continuée par les soins de la nouvelle, et est parvenue au dix-septième volume.

En 1785 furent créées HUIT places d'associés Libres résidant à Paris.

Le 22 décembre 1786, parut le règlement modifiant l'ordonnance du 4 janvier 1716, et élevant cinq associés au rang de pensionnaires. Le nombre des associés fut réduit à quinze. La composition de l'Académie fut donc la suivante:

10 membres honoraires.

15 pensionnaires.

15 associés.

40 membres ordinaires en tout.

12 académiciens libres (règlement de 1750).

8 associés libres (règlement de 1785).

Le 27 novembre 1792, parut le décret qui interdisait à l'Académie de pourvoir aux places qui viendraient à vaquer. Le décret du 8 août 1793 sUPPRIMA LES ACADÉMIES.

§ III.

L'Institut national de France est fondé par la loi du 5 fructidor an III (22 août 1795), et la loi du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795) organise le nouvel Institut sous le nom d'INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES ET DES ARTS. Il est divisé en 3 classes, et composé de 144 membres résidants, de 144 associés

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