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OEUVRES

COMPLETES

DE

J.J. ROUSSEAU.

TOME XIII.

IMPRIMERIE DE JULES DIDOT AINÉ, Rue du Pont-de-Lodi, n° 6.

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CHEZ DALIBON, LIBRAIRE

DE S. A. S. MONSEIGNEUR LE DUC DE NEMOURS,
RUE SAINT-ANDRÉ-DES-ARCS, N° 41.

M. DCCC. XXV.

Ce qui empêche qu'une nation chante comme une autre est la différence de l'accent, ou du dialecte, que la nature a donné différent à chacune. La recherche de l'accent de chaque peuple seroit un morceau bien intéressant dans l'histoire parlante de l'humanité. On découvriroit la cause qui fait que, dans un certain pays de la terre, on s'exprime sur un ton plus haut ou plus bas que dans un autre. Il n'est pas question ici de l'accent grammatical, c'est-à-dire des règles de parler, qui sont les principes de chaque langue, mais de cette chanson que chaque nation chante en parlant. Vouloir réduire tous les peuples à la même harmonie, ce seroit prétendre que tous les peuples parlassent la même langue. Il ne seroit pas impossible de réduire toutes les nations au même idiome, ainsi qu'on voit aujourd'hui le françois être devenu la langue universelle; c'est une affaire de climat, et qui ne change pas la nature. C'est sur-tout dans la douleur, la colère et la joie, qui sont les trois grandes ariettes de l'accent, que la différence est sensible : la douleur d'un François n'a presque rien de triste; celle d'un Allemand est flegmatique; celle de l'Anglois est sombre, ́ et celle de l'Italien est furibonde. Il en est de même des premiers mouvements de colère le Potz himmel sacrement d'un Allemand est ronflant, et ressemble au bruit du tonnerre; le God damn de l'Anglois est mono

DICT. DE MUSIQUE. T. I.

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