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Mais il ne faut pas croire pour cela que ce mouvement ne soit propre qu'à des sujets gais: il s'applique souvent à des transports de fureur, d'emportement et de désespoir, qui n'ont rien moins que de la gaieté. (Voyez MOUVEMENT.)

Le diminutif allegretto indique une gaieté plus modérée, un peu moins de vivacité dans la mesure.

ALLEMANDE. s. f. Sorte d'air ou de pièce de musique dont la mesure est à quatre temps et se bat gravement. Il paroît par son nom que ce caractère d'air nous est venu d'Allemagne, quoiqu'il n'y soit point connu du tout. L'allemande en sonate est par-tout vieillie, et à peine les musiciens s'en servent-ils aujourd'hui: ceux qui s'en servent encore lui donnent un mouvement plus gai.

ALLEMANDE est aussi l'air d'une danse fort commune en Suisse et en Allemagne. Cet air, ainsi que la danse, a beaucoup de gaieté: il se bat à deux temps.

ALTUS. (Voyez HAUTE-CONTRE. )

AMATEUR. Celui qui, sans être musicien de profession, fait sa partie dans un concert pour son plaisir et par amour pour la musique.、

On appelle encore amateurs ceux qui, sans savoir la musique ou du moins sans l'exercer, s'y connoissent, ou prétendent s'y connoître, et fréquentent les concerts.

Ce mot est traduit de l'italien dilettante.

AMBITUS, s. m. Nom qu'on donnoit autrefois à l'étendue de chaque ton ou mode du grave à l'aigu; car quoique l'étendue d'un mode fût en quelque manière fixée à deux octaves, il y avoit des modes irréguliers dont l'ambitus excédoit cette étendue, et d'autres imparfaits où il n'y arrivoit pas.

Dans le plain-chant, ce mot est encore usité; mais l'ambitus des modes parfaits n'y est que d'une octave: ceux qui la passent s'appellent modés superflus; ceux qui n'y arrivent pas, modes diminués. (Voyez MODES, TONS DE L'ÉGLISE.)

AMOROSO. (Voyez TENDREMENT.)

ANACAMPTOS. Terme de la musique grecque, qui signifie une suite de notes rétrogrades, ou procédant de l'aigu au grave; c'est le contraire de l'euthia. Une des parties de l'ancienne mélopée portoit aussi le nom d'anacamptosa. (Voyez MÉLOPÉE.)

ANDANTE, adj. pris substantivement. Ce mot, écrit à la tête d'un air, désigne, du lent au vite, le troisième des cinq principaux degrés de mouvement distingués dans la musique italienne. Andante est le participe du verbe italien andare, aller. Il caractérise un mouvement marqué sans être gai, et qui répond à-peu-près à celui qu'on désigne en françois par le mot gracieusement. (Voyez MouVEMENT.)

Le diminutif ANDANTINO indique un peu moins

de gaieté dans la mesure; ce qu'il faut bien remarle dimunitif larghetto signifiant tout le contraire. (Voyez LARGO.)

quer,

ANONNER, v. n. C'est déchiffrer avec peine et en hésitant la musique qu'on a sous les

yeux. ANTIENNE, s. f. En latin antiphona. Sorte de chant usité dans l'Église catholique.

Les antiennes ont été ainsi nommées, parceque dans leur origine on les chantoit à deux choeurs qui se répondoient alternativement, et l'on comprenoit sous ce titre les psaumes et les hymnes que l'on chantoit dans l'Église. Ignace, disciple des apôtres, a été, selon Socrate, l'auteur de cette manière de chanter parmi les Grecs ; et Ambroise l'a introduite dans l'Église latine. Théodoret en attribue l'invention à Diodore et à Flavien.

Aujourd'hui la signification de ce terme est restreinte à certains passages courts tirés de l'Écriture, qui conviennent à la fête qu'on célébre, et qui, précédant les psaumes et les cantiques, en réglent l'intonation.

L'on a aussi conservé le mot d'antiennes à quelques hymnes qu'on chante en l'honneur de la Vierge, telles que Regina cæli, Salve regina, etc.

ANTIPHONIE, S. f. Nom que donnoient les Grecs à cette espèce de symphonie qui s'exécutoit par diverses voix, ou par divers instruments à l'octave ou à la double octave, par opposition à celle qui

s'exécutoit au simple unisson, et qu'ils appeloient homophonie. (Voyez SYMPHONIE, HOMOPHONIE.)

Ce mot vient d'avri, contre, et de qwvn, voix, comme qui diroit, opposition de voix.

ANTIPHONIER OU ANTIPHONAIRE, s. m. Livre qui contient en notes les antiennes et autres chants dont on use dans l'Église catholique.

APOPHETUS, s. m. Ce qui reste d'un ton majeur après qu'on en a retranché un limma, qui est un intervalle moindre d'un comma que le semi-ton majeur. Par conséquent l'apotome est d'un comma plus grand que le semi-ton moyen. (Voyez COMMA, SEMI-TON.)

Les Grecs, qui n'ignoroient pas que le ton majeur ne peut, par des divisions rationnelles, se partager en deux parties égales, le partageoient inégalement de plusieurs manières. (Voyez INTERVALLE.)

Del'une de ces divisions, inventée par Pythagore, ou plutôt par Philolaüs son disciple, résultoit le dièse ou limma d'un côté, et de l'autre l'apotome, dont la raison est de 2048 à 2187.

sep

La génération de cet apotome se trouve à la tième quinte ut dièse en commençant par ut naturel; car la quantité, dont cet ut dièse surpasse l'ut naturel le plus rapproché, est précisément le rapport que je viens de marquer.

Les anciens donnoient encore le même nom à

d'autres intervalles; ils appeloient apotome majeur un petit intervalle, que M. Rameau appelle quart de ton harmonique, lequel est formé de deux sons, en raison de 125 à 128.

Et ils appeloient apotome mineur l'intervalle de deux sons, en raison de 2025 à 2048, intervalle encore moins sensible à l'oreille que le précédent.

Jean de Muris et ses contemporains donnent par-tout le nom d'apotome au semi-ton mineur, et celui de dièse au semi-ton majeur.

APPRECIABLE, adj. Les sons appréciables sont ceux dont on peut trouver ou sentir l'unisson et calculer les intervalles. M. Euler donne un espace de huit octaves depuis le son le plus aigu jusqu'au son le plus grave appréciables à notre oreille; mais ces sons extrêmes n'étant guère agréables, on ne passe pas communément dans la pratique les bornes de cinq octaves, telles que les donne le clavier à ravalement. Il y a aussi un degré de force au-delà duquel le son ne peut plus s'apprécier. On ne sauroit apprécier le son d'une grosse cloche dans le clocher même ; il faut en diminuer la force en s'éloignant, pour le distinguer. De même les sons d'une voix qui crie cessent d'être appréciables; c'est pourquoi ceux qui chantent fort sont sujets à chanter faux. A l'égard du bruit, il ne s'apprécie jamais, et c'est ce qui fait sa différence d'avec le son. (Voyez BRUIT et SON.)

DICT. DE MUSIQUE. T. I

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