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d'un même chant, ou d'un chant semblable dans plusieurs parties qui les font entendre l'une après l'autre, à l'unisson, à la quinte, à la quarte, à la tierce, ou à quelque autre intervalle que ce soit. L'imitation est toujours bien prise, même en changeant plusieurs notes, pourvu que ce même chant se reconnoisse toujours et qu'on ne s'écarte point des lois d'une bonne modulation. Souvent, pour rendre l'imitation plus sensible, on la fait précéder de silences ou de notes longues, qui semblent laisser éteindre le chant au moment que l'imitation le ranime. On traite l'imitation comme on veut, on l'abandonne, on la reprend, on en commence une autre à volonté; en un mot, les régles en sont aussi relâchées que celles de la fugue sont sévères: c'est pourquoi les grands maîtres la dédaignent, et toute imitation trop affectée décéle presque toujours un écolier en composition.

IMPARFAIT, adj. Ce mot a plusieurs sens en musique. Un accord imparfait est, par opposition à l'accord parfait, celui qui porte une sixte ou unedissonance; et, par opposition à l'accord plein, c'est celui qui n'a pas tous les sons qui lui conviennent et qui doivent le rendre complet. (Voyez ACCORD.)

Le temps ou mode imparfait étoit, dans nos anciennes musiques, celui de la division double. (Voyez MODE.)

Une cadence imparfaite est celle qu'on appelle autrement cadence irrégulière. (Voyez CADENCE.)

Une consonnance imparfaite est celle qui peut être majeure ou mineure, comme la tierce ou la sixte. (Voyez CONSONNANCE.)

On appelle, dans le plein-chant, modes imparfaits ceux qui sont défectueux en haut ou en bas, et restent en-deçà d'un des deux termes qu'ils doivent atteindre.

IMPROVISER, v. n. C'est faire et chanter impromptu des chansons, airs et paroles, qu'on accompagne communément d'une guitare ou autre pareil instrument. Il n'y a rien de plus commun en Italie que de voir deux masques se rencontrer, se défier, s'attaquer, se riposter ainsi par des couplets sur le même air, avec une vivacité de dialogue, de chant, d'accompagnement, dont il faut avoir été témoin pour la comprendre.

Le mot improvisar est purement italien; mais, comme il se rapporte à la musique, j'ai été contraint de le franciser pour faire entendre ce qu'il signifie.

INCOMPOSÉ, adj. Un intervalle incomposé est celui qui ne peut se résoudre en intervalles plus petits, et n'a point d'autre élément que lui-même, tel, par exemple, que le dièse enharmonique, le comma, même le semi-ton.

Chez les Grecs, les intervalles incomposés étoient

différents dans les trois genres, selon la manière d'accorder les tétracordes. Dans le diatonique le semi-ton et chacun des deux tons qui le suivent étoient des intervalles incomposés. La tierce mineure qui se trouve entre la troisième et la quatrième corde, dans le genre chromatique, et la tierce majeure qui se trouve entre les mêmes cordes dans le genre harmonique, étoient aussi des in tervalles incomposés. En ce sens, il n'y a dans le système moderne qu'un seul intervalle incomposé, savoir le semi-ton. (Voyez SEMI-TON.)

INHARMONIQUE, adj. Relation inharmonique, est, selon M. Savérien, un terme de musique; et il renvoie, pour l'expliquer, au mot Relation, auquel il n'en parle pas. Ce terme de musique ne m'est point connu.

INSTRUMENT, s. m. Terme générique sous lequel on comprend tous les corps artificiels qui peuvent rendre et varier les sons à l'imitation de la voix. Tous les corps capables d'agiter l'air par quelque choc, et d'exciter ensuite, par leurs vibrations, dans cet air agité, des ondulations assez fréquentes, peuvent donner du son; et tous les corps capables d'accélérer ou retarder ces ondulations peuvent varier les sons. (Voyez SON.)

Il y a trois manières de rendre des sons sur des instruments; savoir, par les vibrations des cordes, par celles de certains corps élastiques, et par la

collision de l'air enfermé dans des tuyaux. J'ai parlé, au mot MUSIQUE, de l'invention de ces in

struments.

Ils se divisent généralement en instruments à cordes, instruments à vent, instruments de percussion. Les instruments à cordes, chez les anciens, étoient en grand nombre ; les plus connus sont les suivants: lyra, psalterium, trigonium, sambuca, cithara, pectis, magas, barbiton, testudo, epigonium, simmicium, epandoron, etc. On touchoit tous ces instruments avec les doigts, ou avec le plectrum, espèce d'archet.

Pour les principaux instruments à vent, ils avoient ceux appelés tibia, fistula, tuba, cornu, lituus, etc.

Les instruments de percussion étoient ceux qu'ils nommoient tympanum, cymbalum, crepitaculum, tintinnabulum, crotalum, etc. Mais plusieurs de ceux-ci ne varioient point les sons.

On ne trouvera point ici des articles pour ces instruments ni pour ceux de la musique moderne, dont le nombre est excessif. La partie instrumen tale, dont un autre s'étoit chargé, n'étant pas d'abord entrée dans le plan de mon travail pour l'Encyclopédie, m'a rebuté, par l'étendue des connoissances qu'elle exige, de la remettre dans celui-ci.

INSTRUMENTAL. Qui appartient au jeu des in

struments; tour de chant instrumental; musique instrumentale.

INTENSE, adj. Les sons intenses sont ceux qui ont le plus de force, qui s'entendent de plus loin: ce sont aussi ceux qui, étant rendus par des cordes fort tendues, vibrent par là même plus fortement. Ce mot est latin, ainsi que celui de remisse qui lui est opposé: mais dans les écrits de musique théorique on est obligé de franciser l'un et l'autre.

INTERCIDENCE, s. f. Terme de plain-chant. (Voy. DIAPTOSE.)

INTERMÈDE, s. m. Pièce de musique et de danse qu'on insère à l'Opéra, et quelquefois à la Comédie, entre les actes d'une grande pièce, pour égayer et reposer en quelque sorte l'esprit du spectateur attristé par par le tragique et tendu sur les grands intérêts.

Il y a des intermèdes qui sont de véritables drames comiques et burlesques, lesquels coupant ainsi l'intérêt par un intérêt tout différent, ballottent et tiraillent, pour ainsi dire, l'attention du spectateur en sens contraire, et d'une manière très opposée au bon goût et à la raison. Comme la danse en Italie n'entre point et ne doit point entrer dans la constitution du drame lyrique, on est forcé, pour l'admettre sur le théâtre, de l'employer hors-d'œuvre et détachée de la pièce. Ce n'est pas cela que je blâme; au contraire, je pense

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