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Il y a encore plusieurs autres manières de fugues; comme les fugues perpétuelles, appelées canons, les doubles fagues, les contre-fugues, ou fugues renversées, qu'on peut voir chacune à son mot, et qui servent plus à étaler l'art des compositeurs qu'à flatter l'oreille des écoutants.

Fugue, du latin fuga, fuite; parceque les parties, partant ainsi successivement, semblent se fuir et se poursuivre l'une l'autre.

FUGUE RENVERSÉE. C'est une fugue dont la réponse se fait par mouvement contraire à celui du sujet. (Voyez CONTRE-FUGUE.)

Pl

FUSÉE, s. f. Trait rapide et continu qui monte ou descend pour joindre diatoniquement deux notes à un grand intervalle l'une de l'autre. (Voyez 9, figure 3.) A moins que la fusée ne soit notée, il faut, pour l'exécuter, qu'une des deux notes extrêmes ait une durée sur laquelle on puisse passer la fusée sans altérer la mesure.

G.

Gre sol, G sol re ut, ou simplement G. Cinquième son de la gamme diatonique, lequel s'appelle autrement sol. (Voyez GAMME.)

C'est aussi le nom de la plus haute des trois clefs de la musique. (Voyez CLEF.)

GAI, adv. Ce mot, écrit au-dessus d'un air ou

d'un morceau de musique, indique un mouvement moyen entre le vite et le modéré; il répond au mot italien allegro, employé pour le même usage. (Voyez ALLEGRO.)

Ce mot peut s'entendre aussi du caractère d'une musique, indépendamment du mouvement.

GAILLARDE, s. f. Air à trois temps gais d'une danse de même nom. On la nommoit autrefois romanesque, parcequ'elle nous est, dit-on, venue de Rome, ou du moins d'Italie.

Cette danse est hors d'usage depuis long-temps. Il en est resté seulement un pas appelé pas de gaillarde.

GAMME, GAMM'UT, OU GAMMA-UT. Table ou échelle inventée par Gui Arétin, sur laquelle on apprend à nommer et entonner juste les degrés de l'octave par les six notes de musique, ut re mi fa sol la, suivant toutes les dispositions qu'on peut leur donner; ce qui s'appelle solfier. (Voyez ce mot.)

La gamme a aussi été nommée main harmonique, parceque Gui employa d'abord la figure d'une main, sur les doigts de laquelle il rangea ses notes, pour montrer les rapports de ses exacordes avec les cinq tétracordes des Grecs. Cette main a été en usage pour apprendre à nommer les notes jusqu'à l'invention du si qui a aboli chez nous les muances, et par conséquent la main harmonique qui sert à les expliquer.

Gui Arétin, ayant, selon l'opinion commune, ajouté au diagramme des Grecs un tétracorde à l'aigu, et une corde au grave, ou plutôt, selon Meibomius, ayant, par ces additions, rétabli ce diagramme dans son ancienne étendue, il appela cette corde grave hypoproslambanoménos, et la marqua par le F des Grecs; et comme cette lettre se trouva ainsi à la tête de l'échelle, en plaçant dans le haut des sons graves, selon la méthode des anciens, elle a fait donner à cette échelle le nom barbare de gamme.

Cette gamme donc, dans toute son étendue, étoit composée de vingt cordes ou notes, c'est-àdire de deux octaves et d'une sixte majeure. Ces cordes étoient représentées par des lettres et par des syllabes. Les lettres désignoient invariablement chacune une corde déterminée de l'échelle, comme elles font encore aujourd'hui; mais comme il n'y avoit d'abord que six lettres, enfin que sept, et qu'il falloit recommencer d'octave en octave, on distinguoit ces octaves par les figures des lettres. La première octave se marquoit par des lettres capitales de cette manière : г.A.B., etc.; la seconde, par des caractères courants g. a. b.; et pour la sixte surnuméraire, on employoit des lettres doubles, gg. aa. bb., etc.

Quant aux syllabes, elles ne représentoient que les noms qu'il falloit donner aux notes en les

chantant. Or, comme il n'y avoit que six noms pour sept notes, c'étoit une nécessité qu'au moins un même nom fût donné à deux différentes notes; ce qui se fit de manière que ces deux notes mi fa ou la fa, tombassent sur les semi-tons: par conséquent, dès qu'il se présentoit un dièse ou un bémol qui amenoit un nouveau semi-ton, c'étoient encore des noms à changer; ce qui faisoit donner le même nom à différentes notes, et différents noms à la même note, selon le progrès du chant; et ces changements de noms s'appeloient muances.

On apprenoit donc ces muances par la gamme. A la gauche de chaque degré on voyoit une lettre qui indiquoit la corde précise appartenant à ce degré; à la droite, dans les cases, on trouvoit les differents noms que cette même note devoit porter en montant ou en descendant par bécarre ou par bémol, selon le progrès.

Les difficultés de cette méthode ont fait faire en divers temps plusieurs changements à la gamme. La figure 2, Pl. 2, représente cette gamme telle qu'elle est actuellement usitée en Italie. C'est àpeu-près la même chose en Espagne et en Portugal, si ce n'est qu'on trouve quelquefois à la dernière place la colonne du bécarre, qui est ici la première, ou quelque autre différence aussi peu importante.

Pour se servir de cette échelle, si l'on veut chanter au naturel, on applique ut à г de la première colonne, le long de laquelle on monte jusqu'au la; après quoi, passant à droite dans la colonne du b naturel, on nomme fa; on monte au la de la même colonne, puis on retourne dans la précédente à mi, et ainsi de suite; ou bien on peut commencer par ut au C de la seconde colonne; arrivé au la, passer à mi dans la première colonne, puis repasser dans l'autre colonne au fa. Par ce moyen l'une de ces transitions forme toujours un semi-ton, savoir la fa; et l'autre toujours un ton, savoir, la mi. Par bémol, on peut commencer à l'ut en c ou f, et faire les transitions de la même manière, etc.

En descendant par bécarre on quitte l'ut de la colonne du milieu pour passer au mi de celle par bécarre, ou au fa de celle par bémol; puis descendant jusqu'à l'ut de cette nouvelle colonne, on en sort par fa de gauche à droite, par mi de droite à gauche, etc.

Les Anglois n'emploient pas toutes ces syllabes, mais seulement les quatre premières, ut re mi fa, changeant ainsi de colonne de quatre en quatre notes, ou de trois en trois par une méthode semblable à celle que je viens d'expliquer, si ce n'est qu'au lieu de la fa et de la mi, il faut muer par fa ut, et par mi ut.

DICT. DE MUSIQUE. T. I,

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