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dièses qu'on mêle parmi les chiffres de la bassecontinue ne sont souvent que de simples croix, comme le dièse enharmonique, mais cela ne sauroit causer d'équivoque, puisque celui-ci n'est plus en usage.

Il y a deux manières d'employer le dièse; l'une accidentelle, quand, dans le cours du chant, on le place à la gauche d'une note. Cette note, dans les modes majeurs, se trouve le plus communément la quatrième du ton; dans les modes mineurs, il faut le plus souvent deux dièses accidentels, sur-tout en montant, savoir, un sur la sixième note, et un autre sur la septième. Le dièse accidentel n'altère que la note qui le suit immédiatement, ou tout au plus celles qui, dans la même mesure, se trouvent sur le même degré, et quelquefois à l'octave, sans aucun signe contraire.

L'autre manière est d'employer le dièse à la clef, et alors il agit dans toute la suite de l'air, et sur toutes les notes qui sont placées sur le même degré où est le dièse, à moins qu'il ne soit contrarié par quelque bémol ou bécarre, ou bien que la clef ne change.

La position des dièses à la clef n'est pas arbitraire, non plus que celle des bémols; autrement les deux semi-tons de l'octave seroient sujets à se trouver entre eux hors des intervalles prescrits. Il faut donc appliquer aux dièses un raisonnement

semblable à celui que nous avons fait au bémol; et l'on trouvera que l'ordre des dièses qui convient à la clef est celui des notes suivantes, en commençant par fa et montant successivement de quinte, ou descendant de quarte jusqu'au la, auquel on s'arrête ordinairement, parceque le dièse du mi, qui le suivroit, ne diffère point du fa sur nos claviers.

ORDRE DES DIESES A LA CLEF.
Fa, ut, sol, re, la, etc.

Il faut remarquer qu'on ne sauroit employer un dièse à la clef sans employer aussi ceux qui le précédent: ainsi le dièse de l'ut ne se pose qu'avec celui du fa, celui du sol qu'avec les deux précédents, etc.

J'ai donné au mot CLEF TRANSPOSÉE une formule pour trouver tout d'un coup si un ton ou mode doit porter des dièses à la clef, et combien.

Voilà l'acception du mot dièse, et son usage dans la pratique. Le plus ancien manuscrit où j'en aie vu le signe employé est celui de Jean de Muris; ce qui me fait croire qu'il pourroit bien être de son invention: mais il ne paroît avoir, dans ses exemples, que l'effet du bécarre; aussi cet auteur donne-t-il toujours le nom de diésis au semi-ton majeur.

On appelle dièses, dans les calculs harmoniques,

certains intervalles plus grands qu'un comma, et moindres qu'un semi-ton, qui font la différence d'autres intervalles engendrés par les progressions et rapports des consonnances. Il y a trois de ces dièses: 1o le dièse majeur, qui est la différence du semi-ton majeur au semi-ton mineur, et dont le rapport est de 125 à 128; 2o le dièse mineur, qui est la différence du semi-ton mineur au dièse majeur, et en rapport de 3072 à 3125; 3° et le dièse maxime, en rapport de 243 à 250, qui est la différence du ton mineur au semi-ton maxime. (Voyez SEMI-TON.)

Il faut avouer que tant d'acceptions diverses du même mot dans le même art ne sont guère propres qu'à causer de fréquentes équivoques, et à produire un embrouillement continuel.

DIÉZEUGMÉNON, génit. fémin. plur. Tétracorde diézeugménon ou des séparées, est le nom que donnoient les Grecs à leur troisième tétracorde quand il étoit disjoint d'avec le second. (Voyez TÉTRACORDE.)

DIMINUÉ, adj. Intervalle diminué est tout intervalle mineur dont on retranche un semi-ton par un dièse à la note inférieure, ou par un bémol à la supérieure. A l'égard des intervalles justes que forment les consonnances parfaites, lorsqu'on les diminue d'un semi-ton, l'on ne doit point les appeler diminués, mais faux, quoiqu'on disc quel

quefois mal à propos quarte diminuée, au lieu de dire fausse-quarte, et octave diminuée, au lieu de dire fausse-octave.

DIMINUTION, s. f. Vieux mot qui signifioit la division d'une note longue, comme une ronde ou une blanche, entre plusieurs autres notes de moindre valeur. On entendoit encore par ce mot tous les fredons et autres passages qu'on a depuis appelés roulements ou roulades. (Voyez ces mots.)

DIOXIE, s. f. C'est, au rapport de Nicomaque, un nom que les anciens donnoient quelquefois à la consonnance de la quinte, qu'ils appeloient plus communément diapente. (Voyez DIAPENTE.)

DIRECT, adj. Un intervalle direct est celui qui fait un harmonique quelconque sur le son fondamental qui le produit: ainsi la quinte, la tierce majeure, l'octave, et leurs répliques, sont rigoureusement les seuls intervalles directs. Mais, par extension, l'on appelle encore intervalles directs tous les autres, tant consonnants que dissonants, que fait chaque partie avec le son fondamental pratique, qui est ou doit être au-dessous d'elle: ainsi la tierce mineure est un intervalle direct sur un accord en tierce mineure, et de même la septième ou la sixte ajoutée sur les accords qui portent leur nom.

Accord direct est celui qui a le son fondamental au grave, et dont les parties sont distribuées, non

pas selon leur ordre le plus naturel, mais selon leur ordre le plus rapproché. Ainsi l'accord parfait direct n'est pas octave, quinte et tierce, mais tierce, quinte et octave.

DISCANT OU DÉCHANT, s. m. C'étoit, dans nos anciennes musiques, cette espèce de contre-point que composoient sur-le-champ les parties supérieures en chantant impromptu sur le tenor ou la basse; ce qui fait juger de la lenteur avec laquelle devoit marcher la musique pour pouvoir être exécutée de cette manière par des musiciens aussi peu habiles que ceux de ce temps-là. « Discantat, << dit Jean Muris, qui simul cum uno vel pluribus << dulciter cantat, ut ex distinctis sonis sonus unus «fiat, non unitate simplicitatis, sed dulcis concor

«

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disque mixtionis unione. » Après avoir expliqué ce qu'il entend par consonnances et le choix qu'il convient de faire entre elles, il reprend aigrement les chanteurs de son temps qui les pratiquoient presque indifféremment. « De quel front, dit-il, « si nos régles sont bonnes, osent déchanter ou «< composer le discant ceux qui n'entendent rien « au choix des accords, qui ne se doutent pas « même de ceux qui sont plus ou moins concordants, qui ne savent ni desquels il faut s'abste

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nir, nidesquels on doit user le plus fréquemment, << ni dans quels lieux il les faut employer, ni rien « de ce qu'exige la pratique de l'art bien entendu?

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