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de deux tons majeurs. Aristoxène divise ce même genre en deux espèces seulement; savoir, le diatonique tendre ou mol, et le syntonique ou dur. Ce dernier revient au diatonique de Ptolomée. (Voyez les rapports de l'un et de l'autre, Planche 23, fig. 1.) .

Le genre diatonique moderne résulte de la marche consonnante de la basse sur les cordes d'un même mode, comme on peut le voir par la figure 5 de la Planche 19. Les rapports en ont été fixés par l'usage des mêmes cordes en divers tons; de sorte que si l'harmonie a d'abord engendré l'échelle diatonique, c'est la modulation qui l'a modifiée; et cette échelle, telle que nous l'avons aujourd'hui, n'est exacte ni quant au chant ni quant à l'harmonie, mais seulement quant au moyen d'employer les même sons à divers usages.

Le genre diatonique est sans contredit le plus naturel des trois, puisqu'il est le seul qu'on peut employer sans changer de ton; aussi l'intonation en est-elle incomparablement plus aisée que celle des deux autres, et l'on ne peut guère douter que les premiers chants n'aient été trouvés dans ce genre: mais il faut remarquer que, selon les lois de la modulation, qui permet et qui prescrit même passage d'un ton et d'un mode à l'autre, nous n'avons presque point, dans notre musique, de diatonique bien pur. Chaque ton particulier est bien, si l'on veut, dans le genre diatonique; mais

le

on ne sauroit passer de l'un à l'autre sans quelque transition chromatique, au moins sous-entendue dans l'harmonie. Le diatonique pur, dans lequel aucun des sons n'est altéré ni par la clef ni accidentellement, est appelé par Zarlin diatono-diatonique, et il en donne pour exemple le plainchant de l'église. Si la clef est armée d'un bémol, pour lors c'est, selon lui, le diatonique mol, qu'il ne faut pas confondre avec celui d'Aristoxène. (Voyez MOL.) A l'égard de la transposition par dièse, cet auteur n'en parle point, et l'on ne la pratiquoit pas encore de son temps. Sans doute il lui auroit donné le nom de diatonique dur, quand même il en auroit résulté un mode mineur, comme celui d'E la mi: car dans ces temps où l'on n'avoit point encore les notions harmoniques de ce que nous appelons tons et modes, et où l'on avoit déja perdu les autres notions que les anciens attachoient aux mêmes mots, on regardoit plus aux altérations particulières des notes qu'aux rapports généraux qui en résultoient. (Voyez TRANSPOSITION.)

SONS OU CORDES DIATONIQUES. Euclide distingue sous ce nom, parmi les sons mobiles, ceux qui ne participent point du genre épais, même dans le chromatique et l'enharmonique. Ces sons, dans chaque genre, sont au nombre de cinq; savoir, le troisième de chaque tétracorde; et ce sont les

DICT. DE MUSIQUE. T. I.

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mêmes que d'autres auteurs appellent apycni. (Voyez APYCNI, GENRE, TÉTRACORDE.)

DIAZEUXIS, S. f. Mot grec qui signifie division, séparation, disjonction. C'est ainsi qu'on appeloit, dans l'ancienne musique, le ton qui séparoit deux tétracordes disjoints, et qui, ajouté à l'un des deux, en formoit la diapente. C'est notre ton majeur, dont le rapport est de 8 à 9, et qui est en effet la différence de la quinte à la carte.

La diazeuxis se trouvoit, dans leur musique, entre la mèse et la paramèse, c'est-à-dire entre le son le plus aigu du second tétracorde et le plus grave du troisième, ou bien entre la néte synnéménon et la paramèse hyperboléon, c'est-à-dire entre le troisième et le quatrième tétracorde, selon que la disjonction se faisoit dans l'un ou dans l'autre lieu; car elle ne pouvoit se pratiquer à-lafois dans tous les deux.

Les cordes homologues des deux tétracordes entre lesquels il y avoit diazeuxis sonnoient la quinte, au lieu qu'elles sonnoient la quarte quand ils étoient conjoints.

DIESER, v. a. C'est armer la clef des dièses, pour changer l'ordre et le lieu des semi-tons majeurs; ou donner à quelque note un dièse accidentel, soit pour le chant, soit pour la modulation. (Voy. DIÈSE.)

DIÉSIS, s. m. C'est, selon le vieux Bacchius, le

que

plus petit intervalle de l'ancienne musique. Zarlin dit Philolaüs, pythagoricien, donna le nom de diésis au limma: mais il ajoute peu après que le diésis de Pythagore est la différence du limma et de l'apotome. Pour Aristoxène, il divisoit sans beaucoup de façons le ton en deux parties égales, ou en trois, ou en quatre. De cette dernière division résultoit le dièse enharmonique mineur ou quart-de-ton; de la seconde, le dièse mineur chromatique ou le tiers d'un ton; et de la troisième, le dièse majeur qui faisoit juste un demi-ton.

DIESE OU DIÉSIS chez les modernes n'est pas proprement, comme chez les anciens, un intervalle de musique, mais un signe de cet intervalle, qui marque qu'il faut élever le son de la note devant laquelle il se trouve au-dessus de celui qu'elle devroit avoir naturellement, sans cependant la faire changer de degré ni même de nom. Or, comme cette élévation se peut faire du moins de trois manières dans les genres établis, il y a trois sortes de dièses; savoir:

1o Le dièse enharmonique mineur ou simple dièse, qui se figure par une croix de saint André, ainsi. Selon tous nos musiciens qui suivent la pratique d'Aristoxène, il élève la note d'un quart de ton; mais il n'est proprement que l'excès du semi-ton majeur sur le semi-ton mineur. Ainsi du mi naturel au fa bémol il y a un dièse

enharmonique, dont le rapport est de 125 à 128. 2o Le dièse chromatique, double dièse ou dièse ordinaire, marqué par une double croix, élève la note d'un semi-ton mineur. Cet intervalle est égal à celui du bémol, c'est-à-dire la différence du semi-ton majeur au ton mineur; ainsi, pour monter d'un ton depuis le mi naturel, il faut passer au fa dièse. Le rapport de ce dièse est de 24 à 25. (Voyez sur cet article une remarque essentielle au mot SEMI-TON.)

3o Le dièse enharmonique majeur ou triple dièse, marqué par une croix triple, éléve, selon les aristoxéniens, la note d'environ trois quarts de ton. Zarlin dit qu'il l'élève d'un semi-ton mineur; ce qui ne sauroit s'entendre de notre semi-ton, puisqu'alors ce dièse ne diffèreroit en rien de notre dièse chromatique.

De ces trois dièses, dont les intervalles étoient tous pratiqués dans la musique ancienne, il n'y plus que le chromatique qui soit en usage dans la nôtre, l'intonation des dièses enharmoniques étant pour nous d'une difficulté presque insurmontable, et leur usage étant d'ailleurs aboli par notre système tempéré.

Le dièse, de même que le bémol, se place toujours à gauche devant la note qui le doit porter; et devant ou après le chiffre, il signifie la même chose que devant une note. (Voyez CHIFFRES.) Les

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