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général, et indiquer les noms de toutes les notes qu'elle contient dans la ligne de cette clef.

Anciennement on appeloit clefs les lettres par lesquelles on désignoit les sons de la gamme. Ainsi la lettre A étoit la clef de la note la; C la clef d'ut; E, la clef de mi, etc. A mesure que le système s'étendit, on sentit l'embarras et l'inutilité de cette multitude de clefs. Gui d'Arezzo, qui les avoit inventées, marquoit une lettre ou clef au commencement de chacune des lignes de la portée; car il ne plaçoit point encore de notes dans les espaces. Dans la suite on ne marqua plus qu'une des sept clefs au commencement d'une des lignes seulement, celle-là suffisant pour fixer la position de toutes les autres selon l'ordre naturel. Enfin, de ces sept lignes ou clefs, on en choisit quatre qu'on nomma claves signatæ ou clefs marquées, parcequ'on se contentoit d'en marquer une sur une des lignes, pour donner l'intelligence de toutes les autres; encore en retrancha-t-on bientôt une des quatre, savoir, le gamma, dont on s'étoit servi pour désigner le sol d'en bas, c'est-à-dire l'hipoproslambanomène ajoutée au système des Grecs.

En effet Kircher prétend que si l'on est au fait des anciennes écritures, et qu'on examine bien la figure de nos clefs, on trouvera qu'elles se rapportent chacune à la lettre un peu défigurée de la note qu'elle représente. Ainsi la clef de sol étoit

originairement un G, la clef d'ut un C, et la clef de fa une F.

Nous avons donc trois clefs à la quinte l'une de l'autre la clef d'F ut fa, ou de fa, qui est la plus basse; la clef d'ut ou de C sol ut, qui est une quinte au-dessus de la première; et la clef de sol ou de Gre sol, qui est une quinte au-dessus de celle d'ut, dans l'ordre marqué Pl. 1, fig. 5. Sur quoi l'on doit remarquer que, par un reste de l'ancien usage, la clef se pose toujours sur une ligne et jamais dans un espace. On doit savoir aussi que la clef de fa se fait de trois manières différentes: l'une dans la musique imprimée; une autre dans la musique écrite ou gravée, et la dernière dans le plain-chant. Voyez ces trois figures. (Planche 28, figure 3.)

En ajoutant quatre lignes au-dessus de la clef de sol, et trois lignes au-dessous de la clef de fa, ce qui donne de part et d'autre la plus grande étendue de lignes stables, on voit que le système total des notes, qu'on peut placer sur les degrés relatifs à ces clefs, se monte à vingt-quatre, c'est-à-dire trois octaves et une quarte, depuis le fa qui se trouve au-dessous de la première ligne, jusqu'au si qui se trouve au-dessus de la dernière, et tout cela forme ensemble ce qu'on appelle le clavier général; par où l'on peut juger que cette étendue a fait long-temps celle du système. Aujourd'hui qu'il

acquiert sans cesse de nouveaux degrés, tant à l'aigu qu'au grave, on marque ces degrés sur des lignes postiches, qu'on ajoute en haut ou en bas selon le besoin.

Au lieu de joindre ensemble toutes les lignes, comme j'ai fait (Pl. 1, fig. 5) pour marquer le rapport des clefs, on les sépare de cinq en cinq, parceque c'est à-peu-près aux degrés compris dans cet espace qu'est bornée l'étendue d'une voix commune. Cette collection de cinq lignes s'appelle portée, et l'on y met une clef pour déterminer le nom des notes, le lieu des semi-tons, et montrer quelle place la portée occupe dans le clavier.

De quelque manière qu'on prenne dans le clavier cinq lignes consécutives, on y trouve une clef comprise, et quelquefois deux; auquel cas on en retranche une comme inutile. L'usage a même prescrit celle des deux qu'il faut retrancher, et celle qu'il faut poser; ce qui a fixé aussi le nombre des positions assignées à chaque clef.

Si je fais une portée des cinq premières lignes du clavier, en commençant par le bas, j'y trouve la clef de fa sur la quatrième ligne: voilà donc une position de clef, et cette position appartient évidemment aux notes les plus graves; aussi estelle celle de la clef de basse.

Si je veux gagner une tierce dans le haut, il faut ajouter une ligne au-dessus; il en faut donc re

trancher une au-dessous, autrement la portée auroit plus de cinq lignes. Alors la clef de fa se trouve transportée de la quatrième ligne à la troisième, et la clef d'ut se trouve aussi sur la cinquième; mais comme deux clefs sont inutiles, on retranche ici celle d'ut. On voit que la portée de cette clef est d'une tierce plus élevée que la précédente.

En abandonnant encore une ligne en bas pour en gagner une en haut, on a une troisième portée où la clef de fa se trouveroit sur la deuxième ligne, et celle d'ut sur la quatrième. Ici l'on abandonne la clef de fa, et l'on prend celle d'ut. On a encore gagné une tierce à l'aigu, et on l'a perdue au

grave.

En continuant ainsi de ligne en ligne, on passe successivement par quatre positions différentes de la clef d'ut. Arrivant à celle de sol, on la trouve posée sur la deuxième ligne, et puis sur la première; cette position embrasse les cinq plus hautes lignes, et donne le diapason le plus aigu que l'on puisse établir par les clefs.

On peut voir (Pl. 1, fig. 6) cette succession des clefs du grave à l'aigu; ce qui fait en tout huit portées, clefs ou positions de clefs différentes.

De quelque caractère que puisse être une voix ou un instrument, pourvu que son étendue n'excéde pas à l'aigu ou au grave celle du clavier

néral, on peut dans ce nombre lui trouver une portée et une clef convenables, et il y en a en effet de déterminées pour toutes les parties de la musique. (Voyez PARTIES.) Si l'étendue d'une partie est fort grande, que le nombre de lignes qu'il faudroit ajouter au-dessus ou au-dessous devienne incommode, alors on change la clef dans le courant de l'air. On voit clairement par la figure quelle clef il faudroit prendre pour élever ou baisser la portée, de quelque clef qu'elle soit armée actuellement.

On voit aussi que pour rapporter une clef à l'autre il faut les rapporter toutes deux sur le clavier général, au moyen duquel on voit ce que chaque note de l'une des clefs est à l'égard de l'autre. C'est par cet exercice réitéré qu'on prend l'habitude de lire aisément les partitions.

Il suit de cette mécanique qu'on peut placer telle note qu'on voudra de la gamme sur une ligne ou sur un espace quelconque de la portée, puisqu'on a le choix de huit différentes positions, nombre des notes de l'octave. Ainsi l'on pourroit noter un air entier sur la même ligne, en changeant la clef à chaque degré. La figure 7 montre par la suite des clefs la suite des notes re, fa, la, ut, mi, sol, si, re, montant de tierce en tierce, et toutes placées sur la même ligne. La figure suivante 8 représente sur la suite des mêmes clefs

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