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La position des bémols à la clef n'est pas arbitraire en voici la raison; ils sont destinés à changer le lieu des semi-tons de l'échelle; or, ces deux semi-tons doivent toujours garder entre eux des intervalles prescrits; savoir, celui d'une quarte d'un côté, et celui d'une quinte de l'autre. Ainsi la note mi, inférieure de son semi-ton, fait au grave la quinte du si, qui est son homologue dans l'autre semi-ton ; et à l'aigu la quarte du même si; et réciproquement la note si fait au grave la quarte du mi, et à l'aigu la quinte du même mi.

Si donc laissant, par exemple, le si naturel, on donnoit un bémol au mi, le semi-ton changeroit de lieu, et se trouveroit descendu d'un degré entre le re et le mi bémol. Or, dans cette position, l'on voit que les deux semi-tons ne garderoient plus entre eux la distance prescrite, car le re, qui seroit la note inférieure de l'un, feroit au grave la sixte du si, son homologue dans l'autre, et à l'aigu, la tierce du même si, et ce si fera au grave la tierce du re, et à l'aigu, la sixte du même re. Ainsi les deux semi-tons seroient trop voisins d'un côté, et trop éloignés de l'autre.

L'ordre des bémols ne doit donc pas commencer, par mi, ni par aucune autre note de l'octave que par si, la seule qui n'a pas le même inconvénient; car bien que le semi-ton y change de place, et, cessant d'être entre le si et l'ut. descende entre le

si bémol et le a, toutefois l'ordre prescrit n'est point détruit; le la, dans ce nouvel arrangement, se trouvant d'un côté à la quarte, et de l'autre à la quinte du mi, son homologue, et réciproque

ment.

La même raison qui fait placer le premier bémol sur le si fait mettre le second sur le mi, et ainsi de suite, en montant de quarte ou descendant de quinte jusqu'au sol, auquel on s'arrête ordinairement, parceque le bémol de l'ut, qu'on trouveroit ensuite, ne diffère point du si dans la pratique. Cela fait donc une suite de cinq bémols dans cet ordre:

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Toujours, par la même raison, l'on ne sauroit employer les derniers bémols à la clef sans employer aussi ceux qui les précédent: ainsi le bémol du mi ne se pose qu'avec celui du si, celui du la qu'avec les deux précédents, et chacun des suivants qu'avec tous ceux qui le précédent.

On trouvera dans l'article CLEF une formule pour savoir tout d'un coup si un ton ou un mode donné doit porter des bémols à la clef, et combien.

BÉMOLISER, v. a. Marquer une note d'un bémol, ou armer la clef par bémol. Bémolisez ce mi. Il faut bémoliser la clef pour le ton de fa.

BÉQUARRE OU B QUARRE*, s. m. Caractère de musique qui s'écrit ainsi ↳, et qui, placé à la gauche d'une note, marque que cette note ayant été précédemment haussée par un dièse ou baissée par un bémol, doit être remise à son élévation naturelle ou diatonique.

b

Le bécarre fut inventé par Gui d'Arezzo. Cet auteur, qui donna des noms aux six premières notes de l'octave, n'en laissa point d'autre que la lettre pour exprimer le si naturel: car chaque note avoit dès-lors sa lettre correspondante; et comme le chant diatonique de ce si est dur quand on y monte depuis le fa, il l'appela simplement b dur, b carré, ou b carre, par une allusion dont j'ai parlé dans l'article précédent.

Le bécarre servit dans la suite à détruire l'effet du bémol antérieur sur la note qui suivoit le bécarre; c'est que le bémol se plaçant ordinairement sur le si, le bécarre, qui venoit ensuite, ne produisoit, en détruisant ce bémol, que son effet naturel, qui étoit de représenter la note si sans altération. A la fin on s'en servit par extension, et, faute d'autre signe, pour détruire aussi l'effet du dièse; et c'est ainsi qu'il s'emploie encore aujourd'hui. Le bécarre efface également le dièse ou le bémol qui l'ont précédé.

** On écrit actuellement Bécarre.

Il y a cependant une distinction à faire. Si le dièse ou le bémol étoient accidentels, ils sont détruits sans retour par le bécarre dans toutes les notes qui le suivent médiatement ou immédiatement sur le même degré, jusqu'à ce qu'il s'y présente un nouveau bémol ou un nouveau dièse. Mais si le bémol ou le dièse sont à la clef, le bécarre ne les efface que pour la note qu'il précéde immédiatement, ou tout au plus pour toutes celles qui suivent dans la même mesure et sur le même degré; et à chaque note altérée à la clef dont on veut détruire l'altération, il faut autant de nouveaux bécarres. Tout cela est assez mal entendu ; mais tel est l'usage.

Quelques uns donnoient un autre sens au bécarre, et, lui accordant seulement le droit d'effacer les dièses ou bémols accidentels, lui ôtoient celui de rien changer à l'état de la clef; de sorte qu'en ce sens sur un fa dièsé, ou sur un si bémolisé à la clef, le bécarre ne serviroit qu'à détruire un dièse accidentel sur ce si, ou un bémol sur ce fa, et signifieroit toujours le fa dièse ou le si bémol tel qu'il est à la clef.

D'autres enfin se servoient bien du bécarre pour effacer le bémol, même celui de la clef, mais jamais pour effacer le dièse; c'est le bémol seulement qu'ils employoient dans ce dernier cas.

Le premier usage a tout-à-fait prévalu; ceux-ci

deviennent plus rares, et s'abolissent de jour en jour: mais il est bon d'y faire attention en lisant d'anciennes musiques, sans 'quoi l'on se trompe

roit souvent.

BI. Syllabe dont quelques musiciens étrangers se servoient autrefois pour prononcer le nom de la gamme que les François appellent si. (Voyez SI.)

BISCROME, s. f. Mot italien qui signifie triplescroches. Quand ce mot est écrit sous une suite de notes égales et de plus grande valeur que les triples-croches, il marque qu'il faut diviser en triplescroches les valeurs de toutes ces notes, selon la division réelle qui se trouve ordinairement faite au premier temps. C'est une invention des auteurs adoptée par les copistes, sur-tout dans les partitions, pour épargner le papier et la peine. (Voyez CROCHET.)

BLANCHE, s. f. C'est le nom d'une note qui vaut deux noires, ou la moitié d'une ronde. (Voyez l'article NOTES; et la valeur de la blanche, planche 7, figure 2.)

BOURDON. Basse-continue qui résonne toujours sur le même ton, comme sont communément celles des airs appelés musettes. ( Voyez POINT D'ORGUE.)

BOURRÉE, s. f. Sorte d'air propre à une danse de même nom, que l'on croit venir d'Auvergne, et

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