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pouvaient être épargnées par la mise en observation des animaux dits suspects, puisque au siècle dernier en France, en Italie et à Hasselt même, on est parvenu à sauver de nombreux animaux par la simple séquestration.

Que coûterait donc, messieurs, l'essai des quelques moyens dont nous venons de faire l'énumération alors qu'on n'a rien à perdre et tout à gagner?

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M. le Président : M. Pétry, désirez-vous que votre communication fasse l'objet d'une discussion.

M. Pétry: Oui, M. le Président.

La communication de M. Pétry sera soumise à une discussion..

3. RAPPORT sur les communications de M. DE MOOIJ, relatives à des instruments chirurgicaux et à des appareils pour les blessés des armées. M. DE ROUBAIX, rapporteur.

Messieurs,

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J'ai été chargé par le Bureau de l'Académie d'examiner les travaux qui vous ont été envoyés par M. De Mooij, médecin de bataillon, à Maestricht; je viens vous rendre compte de cette mission.

L'envoi de M. De Mooij comprend dix petits manuscrits et cinq instruments. L'auteur y a joint des exemplaires de différentes sutures pratiquées dans de la peau de chamois fixée sur des plaques en bois, ainsi qu'un stylet explorateur, vulgairement nommé stylet de Nélaton.

Ces derniers objets n'offrent rien de particulier. Les manuscrits sont consacrés: 1° à la démonstration de l'utilité

des instruments envoyés par l'auteur, ainsi que de quelques autres innovations dont il se borne à donner une idée; 2° à la description des instruments et appareils; 3o à la reproduction par le dessin de tout ce qui les concerne.

Deux manuscrits ont pour objet des moyens de couchage et de transport qui doivent surtout présenter des avantages sur les champs de bataille et dans les ambulances, mais qui peuvent aussi être utilisés en temps de paix, dans les hôpitaux et dans les casernes. Ils se composent d'objets faciles à emmener avec soi, grâce à leur peu de poids et de volume. Le premier appareil consiste dans un hamac ordinaire, étendu transversalement par deux traverses de fer, et longitudinalement par deux autres barres du même métal ayant cinq millimètres d'épaisseur. Le hamac peut être supporté par deux pieds de fer maintenus à distance par un tuyau à gaz. Pour le convertir en brancard, on l'accroche à ses deux extrémités, après en avoir enlevé les pieds, au moyen de dossières, ou bien on le suspend entre les roues d'un appareil que M. De Mooij a inventé. Celui-ci a pour but, d'abord de supprimer la force dont on a besoin, avec les brancards ordinaires, pour les soulever et les maintenir soulevés, ensuite d'anéantir les secousses, tant horizontales que perpendiculaires, qui se transmettent toujours aux corps transportés par les systèmes à roues vulgairement employés. L'auteur obtient le premier effet en suspendant en parfait équilibre le hamac et le patient sur le brancard; il atteint le second au moyen de deux ressorts munis de cordes qui sont destinés à retenir le hamac à distance du point de suspension. Le brancard est muni de très-grandes roues, de sorte qu'une seule personne peut lui faire parcourir facilement de grandes distances sans se faliguer.

Dans le même ordre d'idées, M. De Mooij a imaginé un

modèle de suspension qui fait le sujet de son troisième manuscrit. Cet appareil, destiné surtout aux fractures de jambe, est composé de deux appuis de bois que l'on peut rapprocher ou écarter à volonté, suivant la hauteur qu'il convient de donner à la suspension; les appuis sont rassemblés supérieurement par une traverse, à laquelle est accrochée une chaine pourvue d'un fort anneau de caoutchouc. C'est à cet anneau que doit être attaché l'appareil à suspension. Celui-ci est formé de deux tringles de fer reliées aux extrémités par deux tiges qui les empêchent de se rapprocher; des courroies de cuir fixées aux tringles sont destinées à soutenir le membre fracturé. L'appareil peut être élevé ou abaissé, incliné en haut ou en bas, suivant l'indication.

Un quatrième opuscule donne la description d'un appareil à fomentations qui peut servir à appliquer l'eau sur les différentes parties du corps, à toutes les températures voulues, sans présenter les inconvénients des fomentations ordinaires, qui répandent de l'humidité dans les salles et dans le lit des malades, et qui exposent les plaies à l'action de l'oxygène et des germes contenus dans l'atmosphère. L'auteur propose de faire cet appareil en caoutchouc; mais n'ayant pu trouver à Maestricht un fabricant convenable, il l'a construit au moyen d'une vessie cousue de façon à y pratiquer des méandres où l'eau est forcée de circuler avant d'en sortir. Le liquide qui y arrive provient d'un seau d'eau situé à une certaine hauteur et y est amené par un tube en caoutchouc; l'eau qui en sort s'écoule par un autre tube muni d'un robinet.

Dans son cinquième manuscrit, M. De Mooij propose la fabrication d'un nouveau thermomètre de poche, moins embarrassant et moins casuel que les thermomètres ordinaires. Il voudrait que la boule en fut plate, et le tube enroulé

circulairement autour de la bonle; l'une et l'autre partie seraient enchassées dans une plaque de cire blanche fondue dans le creux d'une cuvette d'argent, et recouvertes d'un verre de montre percé d'un trou pour laisser passer la boule à mercure.

Le sixième manuscrit, après avoir exposé les imperfections des moyens qui ont été proposés pour ramener la respiration chez les asphyxiés, établit qu'il faut accorder la préférence à l'insufflation des poumons par le larynx et la trachée. Mais comme cette insufflation, pratiquée au moyen des instruments ordinaires, est souvent inefficace, par la raison que l'air, au lieu d'arriver dans les alvéoles pulmonaires, rétrograde par le larynx et le pharynx, l'auteur a cru pouvoir parer à ce défaut en conseillant un instrument qui bouche la trachée tout en permettant l'insufflation dans cet organe. Cet instrument serait formé d'une sonde de caoutchouc rigide, au-dessus des yeux de laquelle serait adaptée une petite vessie communiquant, au moyen d'un tube accolé à la sonde, à une boule de caoutchouc placée en dehors de la bouche du patient. En comprimant cette boule, l'air serait refoulé dans la vessie trachéale, qui se dilaterail, s'adapterait hermétiquement aux parois de la trachée, et empêcherait ainsi l'issue des gaz situés au-dessous. L'insufflation se ferait alors facilement et avec efficacité au moyen d'une boule de caoutchouc à soupape, adaptée à l'extrémité extra-buccale de la sonde. L'auteur pense qu'on pourrait aussi arriver au même but par l'usage d'une autre sonde analogue, dans laquelle l'ampoule obturante serait attachée à une plus grande distance des yeux de l'instrument, et resterait dilatée, de telle façon qu'elle empêcherait en même temps la pénétration du tube à une trop grande profondeur et le retour de l'air insufflé.

Le septième manuscrit expose d'abord les désagréments que procurent les aiguilles à suture ordinaires. Il rappelle que sur les champs de bataille ou dans les ambulances on les perd très-facilement, qu'elles glissent souvent entre les doigts quand elles sont couvertes de sang, qu'il est quelquefois difficile de les retirer des lèvres de la plaie, etc. Les épingles à insectes sont aussi incommodes en ce qu'on est obligé d'en réséquer la pointe, ce qui expose à émousser les ciseaux dont on se sert à cet effet. Il croit donc avoir rendu service à l'art chirurgical en inventant une aiguille à pointe aplatie en fer de lance, et munie d'une échancrure faisant crochet, au moyen de laquelle on retire le fil à travers les chairs. Cette aiguille peut être vissée sur un manche creux, dans lequel il est facile de la conserver après l'opération. On peut, au moyen de ce petit instrument, pratiquer facilement une nouvelle suture, dite suture à chaîne, analogue à celle de la machine à coudre, et une autre suture qu'on pourrait nommer suture à ganse.

Un rétrécissement de l'œsophage dont était affecté le père de l'auteur, lui a suggéré l'idée d'une pince œsophagienne qu'il décrit dans son huitième opuscule. Le corps de cet instrument est de gomme élastique, rigide et courbe; il est muni à son extrémité, de deux clapets, qui restent fermés par l'action d'un ressort, mais qui s'ouvrent quand on pousse sur un mandrin qui traverse l'instrument. Ce mandrin est terminé par un anneau destiné à recevoir le pouce de l'opérateur, tandis que deux autres anneaux, fixés à un lube en argent de Berlin qui garnit le pavillon de la sonde, doivent admettre les doigts indicateur et médius. M. De Mooij pense que cet instrument pourrait aussi servir à l'enlèvement des corps étrangers dans l'estomac, des polypes du rectum et de l'utérus, et à l'extraction des balles. Dans tous ces cas, il suffit de conduire l'instrument jusqu'au corps étranger, de

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