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tative, aux deux membres titulaires chargés du rapport à faire sur ces travaux.

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1. RAPPORT sur deux observations d'éruption tardive de la vaccine, par M. le docteur KUMS, médecin en chef de l'hôpital Sainte-Elisabeth, à Anvers. M. WARLOMONT, rapporteur.

Messieurs,

La première de ces deux observations se rapporte au fait suivant : Le 12 mars 1871, M. Kums vaccine une petite fille âgée de quatre mois; six jours après, l'opération lui paraissant manquée, il la renouvelle aux deux bras, avec du vaccin humain, conservé, comme la première fois, depuis huit jours au moins, entre deux plaques de verre. Le 24, c'est-à-dire douze jours après la première insertion et six jours après la seconde, l'auteur revoit l'enfant et constate que les trois premières piqûres ont, sur le tard, donné naissance à trois boutons ; que les secondes ont également réussi; que les pustules des deux séries étaient également belles; que celles de la première étaient à peine plus avancées que les autres, et que toutes ont fourni du vaccin qui a été inoculé, avec un égal succès, à d'autres enfants.

M. Kums ajoute, sans y insister autrement, et cependant la remarque est bien de nature à faire rêver, que, lors de la première vaccination, la mère de la petite fille était atteinte d'une variole discrète, et qu'elle avait nourri son enfant jusque-là; mais que, lors de la seconde, l'enfant était, depuis plusieurs jours, sevré de ce lait variolisé.

L'enfant était-il sous l'influence de ce lait suspect? La première vaccination avait-elle été insuffisante à lutter victorieu

sement contre cette influence et lui avait-il fallu l'intervention de la réserve, apparaissant à la rescousse, pour l'emporter sur elle? L'auteur n'aborde pas l'examen de cette question, mais la mention qu'il donne de la circonstance à laquelle nous nous reportons, indique qu'il ne l'a pas considérée comme absolument indifférente.

Dans la seconde observation, nous voyons que M. Kums a revacciné, le 24 février 1874, Mme M..., âgée de 47 ans, en même temps que son mari et une jeune parente, et que le résultat immédiat, c'est-à-dire dans les délais ordinaires, a été bon chez les deux derniers, nul chez la première; que, le 11 septembre suivant, c'est-à-dire 202 jours plus tard, un vésicatoire, faisant partie du traitement d'une affection chronique de la poitrine, ayant été appliqué au même bras où les piqûres avaient été faites, on vit apparaître, un peu au-dessus du lieu où se trouvait le vésicatoire, deux beaux boutons de vaccine, qui, le 3 octobre, étaient à la période de suppuration.

Il n'était pas possible de s'y tromper, dit l'auteur, ni, pour établir la nature des pustules, utile d'en inoculer le produit à un enfant. Disons, que ce contrôle ne lui eût, en réalité, rien appris, car, soit dit en passant, le vaccin de revacciné ne mérite aucune confiance et, dans les revaccinations, il faut bien se garder de s'y fier à aucun degré.

M. Kums cite le fait ci-dessus, comme un rare exemple de l'incubation, pendant 202 jours, 'd'une maladie virulente, dont le développement ne s'est produit qu'à la suite d'une excitation accidentelle, et en conclut que c'est à tort, sans doute, que des faits de très-longue incubation de semblables affections, rapportés par les auteurs, ont été relégués, par d'autres, dans le domaine de la fable, et attribués, soit à une observation incomplète ou à l'ignorance, soit à la supercherie des malades.

Peut-être aurait-il pu invoquer, à l'appui de cette opinion,

ce fait, si souvent rapporté, d'individus ayant été mordus par un animal enragé, mais sans savoir qu'il l'était, et n'en ayant ressenti aucun effet immédiat, et chez lesquels la rage s'est développée plusieurs mois après, à la suite de la révélation de cette circonstance terrible, ignorée jusque-là. Dans ces cas, la perturbation morale a été l'excitant, le coup de fouet donné au virus endormi.

La conséquence que l'auteur tire, fort judicieusement, de cette localisation possible des virus pendant un temps fort long, qu'il est permis d'en espérer la destruction sur place, même après que le temps favorable paraît écoulé, trouve, me paraît-il, dans ce cas spécial, une de ses plus intéressantes et de ses plus utiles applications.

Autre conclusion également pratique : En temps d'épidémie variolique, quand la sécurité est au prix d'une revaccination réussie, et que rien ne doit coûter pour l'obtenir, il y aurait peut-être avantage, après un ou plusieurs essais infructueux, de chercher à favoriser la réussite par l'insertion vaccinale, sur une place préalablement dénudée et échauffée par une vésication cantharidienne.

Enfin, quand on fait une seconde vaccination pour suppléer à une première, que l'on croit échouée, il faut avoir soin de faire les nouvelles insertions assez loin du siége des premières, afin d'éviter une confluence possible, en cas d'évolution finale des unes et des autres à la fois.

La note de M. Kums est sans prétention, mais il est aisé de voir, à sa lecture, qu'elle n'est pas l'œuvre d'un observateur ordinaire.

Je conclus, en conséquence, à ce que l'Académie veuille bien

:

1° Adresser des remerciments à l'auteur et le prier de continuer à envoyer ses travaux à l'Académie ;

2o Déposer honorablement sa présente communication dans les archives de la Compagnie.

- Ces conclusions sont adoptées.

2. RAPPORT de la Commission chargée d'examiner les mémoires envoyés en réponse à la seconde question du con➡ cours de 1870-1871 : α De l'emploi des désinfectants dans certaines industries, dans l'agriculture et dans les usages domestiques, » M. DEPAIRE, rapporteur (1).

Messieurs,

Deux mémoires en réponse à la question des désinfectants ont été remis à l'Académie avant l'époque fixée pour la clôture du concours.

Le mémoire no 4 porte pour épigraphe :

<< Comme on ne connaît pas la nature intime de plusieurs produits de fermentation putride, il est impossible de préciser l'action exercée sur eux par les désinfectants. »

Il se compose d'une série de chapitres dans lesquels l'auteur énumère les causes d'infection, les désinfectants chimiques et ceux qu'il désigne par la qualification de physiques, les applications qu'on en fait à un certain nombre d'industries, à l'agriculture et aux usages domestiques.

Ce mémoire n'est pas très-étendu : il comporte 63 pages in-folio d'écriture.

Cette concision présenterait un grand avantage si les matières avaient été classées systématiquement et d'après un ordre scientifique. Mais l'auteur a cru pouvoir se borner à rapporter d'une manière plus ou moins complète ce que l'on rencontre dans les ouvrages sur la matière; il n'a fait connaître aucun fait nouveau et n'a essayé aucune interprétation de ceux qui sont connus.

(1) La Commission était composée de MM. CHANDELON, DEPAIRE et SOVET.

Cette compilation est donc mal faite, incomplète et dépourvue de tout intérêt scientifique.

Dans ces conditions vous jugerez sans doute avec nous, messieurs, que le mémoire no 1 ne mérite aucune récompense. Le mémoire no 2 a pour devise

L'utilité publique et l'intérêt de l'humanité ennoblissent le travail le plus rebutant en ne laissant voir aux hommes éclairés que le zèle avec lequel il a fallu surmonter le dégoût et les obstacles. << LAVOISIER. »

Ce travail est très-étendu; il comporte 194 pages in-folio, 4 planches et 5 pages de titre et de table, il est divisé en 8 chapitres précédés d'une introduction.

Nous voudrions pouvoir mettre sous vos yeux les sujets traités par l'auteur dans les divisions de l'ouvrage, mais la conclusion que nous allons vous proposer nous impose une certaine réserve afin que le plan du mémoire reste la propriété de l'auteur, s'il ne consent pas à se soumettre à la décision que vous prendrez.

Nous nous bornerons donc à vous dire que le mémoire no 2 est une œuvre consciencieuse, faite avec méthode, qui a nécessité beaucoup de recherches laborieuses et des connaissances très-étendues et très-variées.

Nous n'aurions que des éloges à donner à ce travail, si la partie chimique, si importante dans l'espèce, ne laissait beaucoup à désirer, et si nous n'y avions constaté quelques lacunes, notamment en ce qui concerne la question des cimetières.

C'est donc avec le plus grand regret que la Commission n'a pu se décider à vous proposer d'accorder le prix à l'auteur du mémoire no 2; elle estime qu'il y a lieu de récompenser ses efforts, en lui décernant la moitié du prix, c'est-à-dire une médaille d'encouragement de la valeur de 300 francs, si toutefois il consent à se faire connaître.

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