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à Venloo, qui adresse à l'Académie une note manuscrite sur le bandage plâtré. – Même décision.

M. le docteur Polli transmet à la Compagnie des observations relatives à l'emploi de la médecine sulfitique, au sujet de laquelle M. Thiernesse a fait un rapport dans la séance du mois de février dernier.

M. le Président : Vous vous rappelez ce dont il s'agit : M. Polli prétendait qu'il avait à sa disposition des moyens prophylactiques contre la peste bovine. Nous lui avons demandé des faits et des renseignements. Ce sont ces faits et ces renseignements que M. Polli nous adresse.

Je vous propose d'envoyer cette communication nouvelle à l'avis d'une Commission qui sera nommée par le Bureau.

Cette proposition est adoptée.

M. Janssens : M. Polli, en m'adressant son travail pour l'Académie, m'a annoncé qu'il tenait à la disposition de la Commission telle quantité de sulfite qui serait jugée nécessaire. Il l'enverra directement de Milan.

M. le docteur Heynsius, professeur à l'Université de Leyde, offre les publications qu'il a fait paraitre, à partir de 1868, et exprime le regret de ne plus posséder d'exemplaire de celles qui ont paru antérieurement.

M. le docteur Delstanche, fils, adresse à l'Académie la thèse sur le bourdonnement de l'oreille, qu'il a présentée à la Faculté de médecine de l'Université de Bruxelles pour obtenir le grade de docteur agrégé.

M. le docteur Burdel, correspondant à Vierzon, offre un exemplaire de son ouvrage sur le cancer considéré comme souche tuberculeuse.

M. le professeur Rizzoli, membre honoraire à Bologne, présente à l'Académie son ouvrage, traduit de l'italien par le doc

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teur Andreini, intitulé : Clinique chirurgicale; mémoires de chirurgie et d'obstétrique.

M. le docteur Warlomont adresse à la Compagnie deux brochures qu'il vient de publier; l'une a pour titre : De la cataracte; l'autre : Souvenirs du Congrès ophthalmologique de Londres.

M. Thiernesse offre, de la part de M. le professeur Wehenkel, trois brochures, intitulées, la première : Fragments de tératologie.- La polydactylie chez les solipèdes; la seconde : Fibrôme mou de l'ovaire chez la vache, et la troisième : Déchirure des fibres circulaires du plan charnu de l'intestin; procidence de la muqueuse.

Il est encore fait hommage à l'Académie de plusieurs autres publications dont les titres seront insérés àu Bulletin.

Remerciments aux auteurs des travaux présentés.

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IV.

LECTURES, RAPPORT ET DISCUSSIONS.

1. NOTE sur un moyen de séparer, dans les recherches

toxicologiques, le phosphore libre des matières graisseuses et de le recueillir à l'état de corps simple pur : par D. A. VAN BASTELAER, correspondant de l'Académie.

Constater la présence du phosphore, le doser même par des moyens chimiques sont des questions résolues en toxicologie. Bien plus, pour enlever le phosphore libre à un mélange suspect non graisseux, on a employé avec succès, différents véhicules et notamment l'éther, le sulfure de carbone, le chloroforme, etc. Mais si le mélange étudié est gras, ces liquides sont impuissants, ils ne peuvent isoler le métalloïde et la graisse l'accompagne partout. Or le plus souvent dans les cas d'empoisonnement, il s'agit de bouillon, de soupe grasse, etc.

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Il reste donc le problème le plus fréquemment posé par le juge d'instruction aux experts-chimistes quand il s'agit de phosphore. Ce problème peut se formuler ainsi : « Étant données des matières alimentaires, des matières vomies ou autres, mélangées de substances graisseuses et de phosphore libre y incorporé intimement ou dissous, parvenir à séparer le phosphore pur en un globule, jouissant des propriétés qui le caractérisent et que l'on puisse conserver pour le faire servir de pièce à conviction devant le tribunal. » Le but de la justice est alors de se procurer un corps de délit palpable et portant avec soi le cachet de l'évidence aux yeux de tous.

Plusieurs fois je me suis trouvé en présence de ce problème. Dès 1859, dans une affaire qui fut portée devant la cour d'assises du Hainaut, je cherchai à isoler le phosphore dans ces circonstances. Mon but principal était alors de le doser. Plusieurs fois depuis, ayant eu occasion de m'occuper du même sujet dans des affaires de justice, j'abandonnai l'idée de doser le poison et je m'appliquai surtout à trouver un procédé propre à fournir à la justice une pièce à conviction matérielle.

Je cherchai donc à séparer de tout mélange graisseux et à isoler le phosphore non combiné, dans la matière suspecte. J'appuie sur ces mots : mélange graisseux et phosphore non combiné, pour bien préciser l'objet de ce travail.

Je tentai d'abord d'utiliser simplement l'appareil de MitsCHERLICH, réduit à l'état d'appareil distillatoire par l'adjonction d'un récipient rempli d'eau froide. Le phosphore en vapeur, soustrait ainsi au contact de l'air et mis à l'abri de la combustion, devait se condenser dans l'eau. Malheureusement mon attente fut un peu trompée en pratique, et les traces de phosphore qui se séparaient étaient tellement minimes que l'opération était d'ordinaire entièrement illusoire. D'ailleurs, dans le cas où les liqueurs renfermeraient certains acides gras vola

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tils, ceux-ci pourraient accompagner le phosphore distillé et alors le problème ne serait pas résolu, mais la solution n'en serait que reculée et il serait nécessaire de séparer le phosphore obtenu, de la matière grasse qu'il aurait entraînée.

Je voulais du reste un moyen très-facile et très-pratique, qui fut à la portée de tous. Je désirais m'en tenir à des procédés de simples solutions et je me mis à la recherche de dissolvants convenables pour atteindre le but indiqué.

J'ai parlé ci-devant de divers véhicules employés, mais ces liquides n'ont pas la propriété de séparer le phosphore d'un corps gras. Il me fallait un agent dissolvant la graisse sans toucher au métalloïde. Je m'arrêtai à l'ammoniaque liquide. L'expérience nous dit, il est vrai, que cet alcali ne reste pas complètement inerte en présence du phosphore; mais ce n'est que par un contact prolongé que l'action devient sensible et qu'il se forme quelques bulles d'hydrogène phosphoré. Cette réaction se fait avec tant de lenteur, qu'on peut la négliger sans inconvénient, même dans un travail exact, et jamais surtout elle n'influera sur le volume des globules de phosphore obtenus dans mon procédé.

Je crois utile de reprendre en résumé dans ce travail, trois cas principaux qui m'ont conduit à la solution du problème. Après avoir cité les faits, je les rapprocherai et en déduirai une méthode rationnelle et pratique.

En juin 1859, un nommé J.., L... avait à Gilly, tenté d'empoisonner sa famille, en mêlant à la soupe du phosphore provenant d'allumettes. Je fus chargé de l'analyse toxicologique, avec injonction d'isoler et de doser le poison s'il était possible. La soupe empoisonnée était composée de bouillon de bouf et de légumes.

La constatation du phosphore ne souffrit aucune difficulté; le procédé de MITSCHERLICH entre autres, le décé!a avec netteté;

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mais il n'en fut pas de même quand il s'agit d'isoler le métalloïde. Pour le séparer de la matière suspecte et le réunir plus facilement et plus complètement, je me servis d'éther sulfurique (640), l'agitant avec la soupe et décantant à plusieurs reprises. Les éthérolés réunis et évaporés laissèrent un mélange de phosphore et de corps gras coloré en verdâtre par la chlorophylle des légumes. Ce résidu agité fortement avec de l'eau tiède, se sépara en un globule qui gagna le fond et resta liquide après le refroidissement; il renfermait le phosphore mêlé avec de la graisse. Le reste de la matière grasse se réunit et surpagea. Cette dernière contenait évidemment une trace de phosphore en solution. Toutefois je pouvais négliger cette trace et il me suffisait d'isoler le phosphore du mélange précipité. En effet, pour la partie du réquisitoire de la justice relative à la quantité de matière toxique, il me restait d'autres portions de liquide dans lesquelles il m'était libre, en acidulant la totalité du phosphore, de parvenir à un dosage exact, tenant comptedes procédés indiqués par MM. PERZOZ, APPERMANN et VILLEMIN, etc. Mais je n'ai pas à parler ici 'de cette partie de

à l'expertise et je traite seulement de la possibilité d'extraire le métalloïdeà l'état de liberté et jouissant de tous ses caractères. Je cherchai donc à débarrasser le phosphore de la graisse avec laquelle il était mélangé et j'employai l'alcali volatil. J'introduisis le globule dans un petit matras et je l'agitai fortement avec de l'ammoniaque à 21°; je renouvellai plusieurs fois l'opération et je finis par recueillir un globule de phosphore exempt de graisse et qui offrait tous les caractères qui le font reconnaître.

Deux cent cinquante grammes de soupe m'avaient ainsi donné un globule pesant huit centigrammes. J'obtins neuf centigrammes et demi en traitant deux cent cinquante autres grammes de potage par l'eau régale et précipitant l'acide phos

en

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