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M. Warlomont : Mais ces maladies ne figurent pas dans notre programme.

M. Vleminckx : Parce que c'est de la chirurgie proprement dite. Demandez à MM. Deroubaix et Michaux. M. Michaux : Je crois qu'il faut admettre la division entre la chirurgie et les accouchements par les motifs que vient d'exposer M. le Président.

Evidemment on rencontrera quelquefois des difficultés pour savoir ce qu'il faut entendre par les annexes de l'utérus; ainsi les mamelles peuvent être considérées comme des annexes de l'utérus. Mais quant à ce dont vient de parler M. Warlomont, il n'y aura pas de difficulté ; les fistules vésico-vaginales ne sont pas des maladies des annexes de l'utérus. Ce sont des maladies de la vessie; leur traitement est de la médecine opératoire, etc.

Vous ne pouvez non plus établir une distinction tranchée entre la médecine et la chirurgie. Mais il y a entre les hommes de l'art une convention en vertu de laquelle l'art médico-chirurgical est divisé en trois parties: la médecine, la chirurgieet les accouchements. D'ailleurs, s'il le fallait, le jury pourrait décider s'il s'agit d'une question de chirurgie ou d'accouchements. Mais je crois que cette difficulté ne se présentera pas. Le 4o est mis aux voix et adopté.

« 5o Médecine vétérinaire. »

- Adopté.

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— M. le Président : Vous avez adopté la première partie des conclusions instituant cinq prix quinquennaux. Nous arrivons au 2o des conclusions.

2o De charger du jugement de ces ouvrages l'Académie elle-même qui déciderait de leur mérite par un vote au scrutin secret, sur le rapport d'une Commission compétente, soumis à une discussion en séance publique. »

- Adopté.

3o De ne pas diviser le prix.

- Adopté.

M. Bellefroid: Je demande un vote sur l'ensemble des conclusions.

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L'ensemble des conclusions est mis aux voix et adopté.

M. le Président : Le rapport et les conclusions seront envoyés au Gouvernement qui en fera ce qu'il jugera conve-nable.

Nous avons ensuite à l'ordre du jour la suite de la discussion sur l'angine couenneuse. Mais M. Graux désire prendre la parole sur cette question et il n'est pas présent. Je vous proposerai donc d'ajourner cette question à une séance prochaine.

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M. le Président : Vient ensuite la discussion sur la pyohémie et sur les moyens de l'empêcher.

M. Thiry: J'avais demandé, il y a bien longtemps, la parole sur cette question. Je ne m'attendais pas à la voir venir aujourd'hui, et ce n'est pas une de celles qui peuvent être traitées au pied levé. En présence surtout des observations excessivement curieuses qui ont été produites, des expériences d'une grande importance qui ont été faites, et des données nouvelles qui ont été présentées sur cet objet à l'Académie de médecine de Paris, il me serait donc tout à fait impossible d'aborder aujourd'hui cette question, et d'ailleurs ma santé ne me le permettrait pas. Mais, si vous le voulez, je pourrai d'ici à quelque temps vous soumettre, ce qui sera mieux qu'un discours, un travail sur cette matière et dès lors je crois que vous pourriez ajourner la discussion et la réserver pour cette époque.

- L'ajournement est prononcé.

5. SUITE DE LA DISCUSSION de la note de M. BONNEWYN sur la picrotoxine et du rapport de la Commission qui a été chargée de l'examen de la communication de M. BLAS, relative à la recherche de la picrotoxine dans la bière. M. DEPAIRE, rapporteur.

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M. Blas : L'Académie s'étant occupée déjà des moyens de reconnaître la présence de la picrotoxine (1), j'ai cru devoir entreprendre de nouvelles recherches sur ce sujet important.

Présumant qu'elles pourront apporter quelque lumière dans les questions en litige, il me semble opportun d'en communiquer les résultats.

Ces recherches ont rapport aux réactions chimiques de la picrotoxine et à son action physiologique.

-

Réactions chimiques. Parmi les nombreuses réactions qui ont été indiquées pour la picrotoxine (2), il n'en est que deux ou trois, plus spéciales, qui me semblent devoir mériter une attention particulière.

Ce sont 1° la réaction indiquée par Thenard et autres et recommandée par M. Bonnewyn.

Elle est basée sur l'emploi de l'acide sulfurique concentré qui produit, en contact avec la picrotoxine en substance, une belle couleur jaune-orange safran (3).

2o Celle de Langley, qui consiste à mêler la picrotoxine avec du nitre et de l'acide sulfurique concentré et à sursaturer ensuite par la soude caustique, ce qui donne naissance à une coloration rouge.

(1) Bulletin de l'Académie royale de médecine. T II, 1568. T. III, IV et V, 1871

(2) GMELIN, Handb. der Chemie, Bd VII. HUSEMANN, Pflanzenstoff, 1871. BONNEWYN, Bulletin de l'Académic. T. III, no 9.

(3) Cette réaction peut encore être modifiée en ajoutant après S03 du chromate de potasse solide; il se produit alors une coloration brune.

3o On peut y ajouter la réduction de la solution cupropotassique; ces réactions, produites sur une substance réputée pure, sont assez caractéristiques, mais ce qui devait surtout décider les chimistes à s'en défier, c'était l'incertitude qui régnait au sujet de la nature ou de la pureté de la picrotoxine.

En effet, jusqu'à présent on a des motifs sérieux pour supposer qu'un corps étranger accompagne ordinairement cette. matière.

Les analyses élémentaires faites par différents auteurs (1), qui tous cependant ont opéré sur de la substance pure, ne s'accordent pas. Barth (2), qui, le dernier, a fait une étude de la picrotoxine, pense que ces différences dans les résultats des analyses proviennent de ce que la picrotoxine est souillée. par un corps qu'il a isolé de la coque du Levant et qui a les caractères d'un acide. Il lui donne la formule C H12 0, qui fait pour 100 parties carbone 51.4, hydrogène 5.6 et oxygène 43.0; il émet l'opinion que ce corps pourrait être identique avec l'acide ménispermique de Boulay.

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Enfin Langley, dans son travail, dit que la picrotoxine préparée et purifiée de différentes manières retient encore un corps étranger azoté; il va même jusqu'à dire que la réaction qu'il a constatée pour la picrotoxine provient de la présence de ce corps inconnu.

D'après lui, on peut éliminer ce corps en dissolvant la picrotoxine dans de l'alcali caustique dont on la reprécipite par un acide, et en répétant plusieurs fois cette opération. La picrotoxine ainsi traitée ne donnerait plus la réaction. De tout ceci, il résulte à l'évidence qu'il y a un corps

(1) GMELIN, Bd VII, Analyses par Opermann, Pelletier et Combé, Regnault. Francis et par Barth.

(2) Sitzungsbericht der K. Acad. Wien, 1865, et Journal für prakt, Chem., 1864, B. 61.

étranger qui adhère fortement à la picrotoxine et qui s'y trouve ordinairement. Ce corps étranger, quelle est sa nature? Est-ce lui qui donne lieu aux réactions chimiques de la picrotoxine connues jusqu'aujourd'hui ? Intervient-il dans l'action physiologique de la picrotoxine? Et quand se trouvera-t-il mêlé à cette dernière? et surtout se trouvera-t-il à côté de la picrotoxine dans le produit obtenu par le traitement de la bière d'après une méthode donnée ?

Il est évident que l'élucidation de ces questions serait d'une grande importance pour la recherche toxicologique de la picrotoxine ou de la coque du Levant.

Les recherches que j'ai faites dans ce but m'ont prouvé qu'il y a, en effet, un corps étranger qui se trouve ordinairement dans la picrotoxine.

J'ai opéré sur trois échantillons différents de cette substance. Un de ces échantillons était préparé par moi-même d'après la méthode Voget, modifiée par Barth. Un second provenait de la fabrique de produits chimiques du docteur Marquardt, à Bonn. Le troisième était de provenance inconnue. Je les ai fait recristalliser à l'eau bouillante. Tous les trois étaient blancs, inodores, cristallins, parfaitement solubles dans l'alcool et dans l'éther; ils donnaient les trois réactions chimiques mentionnées et produisaient tous les phénomènes physiologiques caractéristiques. Cependant j'ai pu extraire encore de tous les trois des proportions assez fortes (circa 3-5 % en moyenne) du même corps étranger. Ce corps, de l'étude duquel je m'occupe encore, est solide, blanc, inodore et insipide, il se présente sous la forme de paillettes légères, nacrées, grasses au toucher. Chauffé, il fond facilement et brûle avec une flamme jaune, dégageant d'abondantes fumées, sans laisser de résidu inorganique. Il est un peu soluble dans l'eau bouillante et y fond

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