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mille habitants de moins qu'à l'époque du dernier recensement quinquennal, opéré avant la guerre franco-prussienne, tandis que Bruxelles, comme je l'ai fait remarquer, a vu sa population augmenter progressivement pendant la dernière période décennale.

Cette simple observation répond à l'observation de M. Desguin et ne permet pas de donner la même, signification à la diminution de mortalité constatée simultanément à Paris et à Bruxelles.

RAPPORT de la cinquième Section sur la note de M. LEPAGE, relatice à la recherche du bromure de potassium dans l'iodure. M. GILLE, rapporteur.

Messieurs,

Le travail adressé à l'Académie par M. Lepage, pharmacien de 1re classe à Gisors (Eure), et qui qui a été renvoyé à l'examen de la cinquième Section,, est intitulé: Recherches du bromure du potassium dans l'iodure.

Jusqu'ici le bromure de potassium dans l'iodure, n'était pas généralement le résultat d'une falsification proprement dite, mais bien celui de quelque négligence dans le choix de l'iode destiné à la préparation.

Mais aujourd'hui que l'iodure est à un prix excessivement élevé relativement à celui du bromure, comme cela est déjà arrivé, on doit craindre, comme le fait remarquer M. Lepage, que les industriels qui préparent le premier de ces produits, n'y laissent du bromure pour s'épargner un travail de purification, ou n'en ajoutent en vue d'augmenter leurs bénéfices.

Le procédé recommandé par M. Lepage pour rechercher cette impureté, repose sur deux faits bien connus, savoir : solubilité du bromure mercurique dans l'eau; insolubilité presque complète de l'iodure.

Les modes opératoires qu'il indique donnent des résultats très-satisfaisants, mais nous ne voyons pas grand avantage à les substituer au procédé proposé, il y a quelques années, par M. Personne; du reste, l'auteur a soin de le déclarer, son modus operandi n'exclut pas celui de ce chimiste.

Une observation cependant :

M. Lepage semble penser que l'on peut doser très-approximativement, à l'aide du chlorure mercurique, le mélange de bromure et d'iodure potassique?

Il y a là, selon nous, une erreur d'appréciation, que l'expérience met en évidence.

En effet, lorsqu'on ajoute une solution normale ou normale décime d'iodure potassique PUR, à une même solution de chlorure mercurique, on trouve qu'elles se décomposent volume à volume.

Mais lorsque l'iodure est impur et surtout lorsqu'il renferme du bromure, l'expérience donne des résultats tout à fait différents, ce qui démontre que dans ce cas, il faut employer, pour compléter la précipitation, une quantité d'iodure plus grande que celle indiquée par le calcul ou par l'expérience directe. L'écart est d'autant plus grand, que la quantité de bromure est plus considérable, de sorte que l'influence de ce composé sur la quantité d'iodure potassique PUR, nécessaire à la précipitation d'un poids donné de sublimé corrosif, ne permet pas de faire un dosage, même approximatif.

Quoiqu'il en soit, nous sommes d'avis que le travail de M. Lepage sera lu avec intérêt et nous en proposerions l'insertion dans le Bulletin s'il n'avait été publié, avec quelques modifications dans la forme, depuis sa présentation à l'Académie.

La cinquième Section a donc l'honneur de vous proposer son dépôt aux archives et d'adresser des remerciments à l'auteur.

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3. RAPPORT de la Commission à laquelle a été renvoyée la communication de M. BODDAERT, sur un nouveau cas M. LEFEBVRE, rapporteur.

d'ocariotomie.

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Messieurs,

Le 25novembre dernier, M. le docteur Gustave Boddaert, de Gand, a communiqué à l'Académie de médecine une observation d'ovariotomie pratiquée avec un succès complet. L'Académie se souviendra que j'ai eu l'honneur de lui rendre compte d'une première opération du même genre exécutée par ce praticien distingué et également suivie de guérison.

La Compagnie nous a chargés, MM. Deroubaix, Borlée et moi d'examiner ce travail. Si nous avons tardé de vous présenter un rapport, c'est que nous savions que M. le docteur Hamoir, de Namur, se proposait de vous communiquer une observation du même genre, et nous désirions les rapprocher l'une de l'autre.

La malade opérée par M. Boddaert était une jeune personne : vers l'âge de seize ans, elle reconnut que son ventre commençait à se développer. Lorsqu'elle consulta M. Boddaert, elle était âgée de 22 ans et par conséquent le début de la maladie remontait à cinq ans, au moins. La tumeur était énorme; on en jugera par ce fait qu'une ponction pratiquée le 29 novembre 1870 donna issue, dit l'auteur de l'observation, à un demi-hectolitre de liquide; encore la tumeur n'était-elle pas vidée complètement.

M. Boddaert avait pratiqué cette ponction comme mesure préparatoire à une opération radicale. En effet, la présence de cette masse énorme avait considérablement troublé la santé de cette jeune fille : l'amaigrissement était grand, les chairs flasques, le teint pâle, le pouls faible et petit.

Après l'avoir débarrassée temporairement par la ponction, M. Boddaert institua un traitement tonique qui releva les forces et ranima la nutrition, et huit mois après, au mois d'août 1871, on jugea l'ovariotomie praticable.

Elle fut décidée de commun accord avec M. Spencer Wells, qui se trouvait à Gand en ce moment.

L'opération fut pratiquée par M. Boddaert avec l'assistance de M. le professeur Burggraeve et M. le docteur de Morlose, le 11 octobre 1871. L'anesthésie fut obtenue au moyen de bichlorure de méthylène. M. Spencer Wells et beaucoup de chirurgiens anglais préfèrent aujourd'hui cet agent anesthésique au chloroforme à leur avis, l'anesthésie se produit sans excitation préalable et elle ne s'accompagne jamais de ces vomissements que le chloroforme provoque quelquefois.

:

L'observation de M. Boddaert n'offre aucune particularité à noter quant au manuel opératoire. Il fallut détacher de nombreuses adhérences qui existaient entre la paroi antérieure du kyste et la partie correspondante de la paroi abdominale.

Le choc, après l'opération, fut intense et ce ne fut que grâces à un traitement stimulant et tonique énergiquement appliqué, que la malade échappa à une sidération nerveuse des plus menaçantes.

La nouvelle observation de M. Boddaert est surtout intéressante au point de vue du résultat. Il s'agit d'une tumeur ovarique presque monstrueuse par ses dimensions; c'est en effet, si je ne me trompe, la plus volumineuse qui soit renseignée dans les annales de la chirurgie; la santé est profondément altérée; des adhérences nombreuses se présentent dès que l'incision abdominale est pratiquée, et malgré ces conditions défavorables, la guérison est obtenue.

Il n'est pas douteux que la ponction préliminaire, en rendant

la liberté aux fonctions et en permettant ainsi de relever les

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forces avant de procéder à l'opération définitive n'ait puissamment aidé à l'heureuse issue de l'ovariotomie.

La Commission a l'honneur de proposer à l'Académie d'adresser ses félicitations à M. le docteur Boddaert pour ce second et éclatant succès et d'insérer son observation dans le Bulletin de la Compagnie.

M. le Président : Nous devons avoir plus tard une discussion sur l'ovariotomie. On pourra, à cette occasion, présenter les observations que l'on aurait à faire sur cette communication.

Je mets les conclusions aux voix.

Ces conclusions sont adoptées.

4. RAPPORT de la Commission qui a examiné la note de M. HAMOIR, intitulée : Kysle multiloculaire de l'ovaire droit; ovariolomie, guérison, M. LEFEBVRE, rapporteur.

Messieurs,

M. le docteur Hamoir, de Namur, nous a adressé l'observation d'un kyste multiloculaire de l'ovaire droit pour lequel l'ovariotomie fut pratiquée avec succès le 12 septembre 1871. Vous avez chargé une Commission composée de MM. Deroubaix, Borlée et moi, de vous rendre compte de ce travail. Mes deux honorables collègues m'ont confié le soin de vous adresser le rapport suivant :

Je résume d'abord cette observation :

Le sujet est une jeune personne de 24 ans. Le début de l'affection remonte à la fin d'août 1869. Il serait plus exacte de

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