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ment, de manière à ce qu'il se détachât seulement du huitième au dixième jour. Ce modus faciendi n'est pas exempt d'inconvénients. En effet, la présence de l'entérotome irrite les bords de la plaie, cause des douleurs, empêche l'alimentation, et est mal tolérée par les malades. Reybard ne laisse l'entérotome que deux jours, et n'a pas eu d'accidents à déplorer. Je n'oserais, néanmoins, imiter cette conduite.

Il me parait prudent de choisir un terme moyen entre ces termes extrémes. Le troisième ou le quatrième jour, je serre l'instrument à sa dernière limite, et le lendemain, adhérent ou non adhérent, je le retire, bien certain que tout ce qui est compris entre les lames de l'instrument est sphacelé.

Dans les deux observations qui précèdent, la coarctation des bords de la solution de continuité faite à l'éperon, m'a engagé à exercer, à l'aide de l'index, une pression sur les bords de la section artificielle, afin de maintenir une communication assez large entre les deux portions de l'intestin, et, chaque fois, je n'ai eu qu'à me féliciter de cette petite manœuvre. C'est à cette coarctation, en effet, qu'il faut généralement attribuer les insuccès de l'opération. L'idée d'exercer une pression sur la saillie mésentérique n'est pas nouvelle. On sait, en effet, que Desault avait essayé, tout d'abord, de guérir les anus anormaux en exerçant une compression sur l'éperon. Il n'a réussi que rarement. Cette manœuvre, en effet, est généralement insuffisante, à elle seule, pour amener la guérison d'un anus contre nature; mais, après l'entérotomie, je la crois très-utile pour maintenir le résultat obtenu par l'opération. Il est certain que, chaque fois que j'y ai eu recours, j'ai observé une modification très-avantageuse dans le cours des matières intestinales. Je conseille donc d'y recourir, lorsqu'on a lieu de supposer que la coarctation des bords de la solution de continuité faite à l'éperon est consi

dérable. Il faut attendre que des adhérences solides aient fixé les deux parois intestinales, sans quoi on s'exposerait à les rompre. Cette manœuvre doit être exercée avec une prudence extrême.

Ces conseils paraissent peut-être minutieux; mais l'expérience apprend que, dans la pratique, les plus petites choses ont leur importance.

SÉANCE DU 1er JUIN 1872.

PRÉSIDENCE DE M. VLEMINCKX.

La séance est ouverte à onze heures et un quart.
Le procès-verbal de la réunion du 27 avril est approuvé.

I.

COMMUNICATIONS DU GOUVERNEMENT.

M. le Ministre de l'Intérieur informe qu'il a reçu du consul de Belgique à Guatemala deux sacs de Cundur-Angu, plante dont il a adressé un échantillon à l'Académie, le 19 janvier dernier, et à laquelle on attribue la propriété de guérir le can cer et autres maladies du sang. En mettant ces deux sacs de Cundur-Angu à la disposition de la Compagnie, M. le Ministre demande qu'elle soit consultée sur le point de savoir s'il ne conviendrait pas d'expérimenter, sous le contrôle d'une Commission de médecins désignés par l'Académie, le spécifique préconisé.

M. le Président rappelle que la Compagnie a décidé que l'échantillon de cette plante, qui lui a été transmis par le Gouvernement, sera tenu, au secrétariat, à la disposition des membres qui désireront faire des expériences.

M. le Président propose de maintenir cette résolution, une Commission ne pouvant guère être chargée d'émettre un avis sur l'efficacité du remède, vu la longueur des traitements à

instituer et la difficulté qu'une Commission aurait d'exercer un contrôle convenable. Il propose subsidiairement d'inviter les membres qui se livreront à des essais, à en faire connaître les résultats à l'Académie. La Compagnie décide qu'il sera

répondu dans ce sens à M. le Ministre.

Par une autre dépêche, M. le Ministre transmet un paquet contenant des feuilles de Boldo, recueillies par le Consul général de Belgique à Valparaiso, et auxquelles on attribue la propriété de guérir certaines affections du foic. Même décision, Le Gouvernement demande l'avis de la Compagnie :

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1° Au sujet des mesures à prendre en commun par les divers gouvernements en vue d'empêcher que la peste, qui sévit en Perse, se propage en Europe;

2o Sur les demandes qui se sont produites de voir introduire dans le traité de commerce entre la France et la Belgique une disposition ayant pour but d'établir la réciprocité à l'égard des préparations pharmaceutiques des deux pays.

Sur la proposition de M. le Président, ces questions sont renvoyées à l'examen de Commissions à nommer par le Bureau.

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Donnant suite à la décision prise par la Compagnie dans sa dernière séance, le Bureau a désigné MM. Borlée, Michaux et Soupart pour le rapport à faire sur le mémoire de MM. Deneffe et Van Wetter, traitant de la ponction de la vessie.

III.

CORRESPONDANCE ET COMMUNICATIONS.

M. Dèle, médecin vétérinaire du Gouvernement à Anvers, et M. Wehenkel, professeur à l'Ecole de médecine vétérinaire à Cureghem, rappellent que l'un d'eux a déposé, dans la séance. de l'Académie du 30 décembre 1871, un pli cacheté relatif à

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