dant autant que possible ses choix, a toujours présenté des hommes appartenant directement ou indirectement à l'Académie, soit des membres honoraires, soit des membres titulaires, soit des correspondants. Et il faut bien le dire, trouveriez-vous, en dehors d'elle beaucoup d'hommes plus capables de faire partie d'un pareil jury? Ne trouvez-vous pas réunis dans cette Assemblée, tous ceux qui sont plus intimement rivés à une branche quelconque de la science? Où rencontrerez-vous des hommes plus compétents? En établissant plusieurs prix et en faisant porter le jugement par l'Académie entière, n'aurez-vous pas infiniment plus de garanties que dans le système actuel? M. Bellefroid ne sait pas 'ce qui en est. Il faut voir ce qui se passe au sein des Commissions, comment on s'y dispute, comment on cherche à sarracher le prix pour telle ou telle université, pour tel ou tel parti. - M. Bellefroid : Vous déplacerez les disputes; vous les transférerez à l'Académie. - M. Vleminckx : Comment voulez-vous que cela soit si la discussion doit être publique ? Une décision du Gouvernement, à la suite d'une discussion à laquelle le public sera convié à assister, aura bien plus de poids aux yeux de tout le monde et particulièrement des concurrents eux-mêmes qu'une résolution prise à huis-clos 'par quelques hommes partagés souvent en deux camps politiquement opposés. Je persiste donc à croire que nos propositions sont bonnes. Quant à l'objection qu'un prix annuel entraînera à plus de dépenses qu'un prix quinquennal seulement, je ferai observer de nouveau à M. Bellefroid qu'il est très-probable qu'on ne distribuera pas un prix chaque année, que nous n'aurons pas chaque année un ouvrage remarquable à couronner. S'il en doit être autrement, eh bien! applaudissons et disons : Tant : mieux pour la science, tant mieux pour le pays. Cela honorera la Belgique au suprême degré et tout ce qui honore la Belgique, doit rencontrer les sympathies de l'Académie. (M. Vleminckx remonte au fauteuil). M. le Président : Si personne ne demande plus la parole, je mettrai les conclusions de la Commission aux voix. M. Crocq : Ne croyez-vous pas qu'il serait convenable de mettre d'abord aux voix les différentes divisions du programme? Peut-être trouverait-on des modifications à y apporter. Je ne le crois pas, mais peut-être aura-t-on des observations à faire. - M. le Président : Voici le 1° du programme : a Ces prịx seraient relatifs aux cinq grandes subdivisions suivantes : 1o Anatomie et physiologie normales et pathologiques. » M. Thiernesse : Il a été compris dans la Commission qu'il s'agit de l'anatomie considérée de la manière la plus générale; non-seuloment de l'anatomie de l'homme, mais de l'anatomie comparée. M. le Président : Evidemment. M. Thiernesse: Il a été entendu dans la Commission, qu'on donnerait une explication à cet égard en séance publique. M, le Président : Il s'agit de l'anatomie et de la physiologie prises dans leur généralité. M. Laassedat : Je ne crois pas qu'il y ait lieu de dis У cuter des questions de détail, avant que la question de principe n'ait été résolue. Il faut, avant d'examiner la forme et l'ordre dans lesquels les prix seraient décernés, que l'Académie soit appelée à émettre un vote sur le point de savoir si l'on veut la modification du système suivi jusqu'à ce jour. Si l'Académie décidait que le système actuel sera maintenu, il serait inutile d'examiner les autres points. M. le Président :Si l'Académie est de cet avis, nous : niettrons d'abord aux voix la question de principe qui est celle-ci : Etablir cinq prix quinquennaux à distribuer d'année en année, conformément au tableau que vous connaissez. Il va de soi que les prix ne seront accordés qu'aux ouvrages d'un véritable mérite. M. Fossion : On pourrait se borner à quatre prix. - M. Crocq : Je demande qu'on vote d'abord sur cette question : Y a-t-il lieu de remplacer le prix unique par differents prix quinquennaux relatifs aux différentes spécialités des sciences médicales? Cette question est mise aux voix et résolue affirmativement. M. le Président: La Commission propose d'établir cing prix d'après les subdivisions suivantes : 1o Anatomie et physiologie normales et pathologiques : 2° Médecine humaine (comprenant la pathologie générale, la pathologie interne, la thérapeutique, l'hygiène et la médeciñe légale); 3° Chirurgie (comprenant la pathologie chirurgicale, la médecine opératoire, l'ophthalmologie, les maladies syphilitiques et cutanées); 4° Obstétrique (comprenant, outre les accouchements, les maladies de l'utérus et de ses annexes); 5° Médecine vétérinaire. M. Warlomont : Il faudrait comprendre dans le quatrième groupe les maladies des enfants. -- M. Crocq : C'est de la pathologie interne. M. Kuborn : Je demanderai s'il est entré dans les intentions de la Commission d'exclure la pharmacologie, la botanique, la chimie et la physique, qui sont aussi des sciences se rattachant à la médecine. M. Laussedat : Je rends hommage aux excellentes intentions de la Commission ; mais je crois qu'il y a un certain danger à détailler d'une manière aussi intime toutes les branches des sciences médicales. Car, en le faisant, vous ne serez pas toujours certains que quelques travaux pourront se classer dans l'ordre que vous désignez. Ainsi, comme on vient de vous le dire, la physique médicale, les sciences chimiques rendent de grands services à la médecine; la pharmacologie est une partie essentielle des sciences médicales et vous ne pouvez l'exclure. Pour les maladies des enfants, c'est, dit-on, de la pathologie interne. Cependant, les enfants sont sujets à des maladies d'un ordre tout particulier; il y a des travaux publiés essentiellement sous la rubrique de :'maladies des enfants. Vous ne les men tionnez pas. Vous n'avez pas non plus indiqué l'histoire de la médecine. Certains ouvrages philosophiques se rattachant à la médecine, dont vous devez désirer la production, ne rentreraient dans aucune de vos catégories. Je crois donc qu'il faudrait se borner à établir des titres généraux, de manière à ne pas s'exposer à exclure des ouvrages des plus méritants. M. Crocq : Nous n'avons nullement eu l'intention d'entrer dans ces détails ; nous avons simplement voulu établir les grandes catégories de la science médicale et je crois que ces catégories embrassent tout ou du moins embrasseront tout, moyennant une petite modification que je vais avoir l'honneur de vous proposer. Voyons les objections qui viennent de nous être adressées. Vous ne comprenez pas, dit-on, dans vos catégories la botanique, la physique et la chimie médicales. Mais la botanique, la physique et la chimie sont justiciables de l'Académie des sciences et non de l'Académie de médecine. S M. Bellefroid : C'est une erreur. M. Laussedat ; Il y a des ouvrages traitant uniquement de la botanique, de la physique et de la chimie médicales. M. Crocq : Eh bien ! ces ouvrages de botanique et de chimie médicales se rapporteront à une des grandes catégories que nous avons créées, soit à la physiologie, comme chimie physiologique, soit à la thérapeutique comme chimie ou physique thérapeutique ou comme moyen de diagnostic. Prenez un ouvrage de chimie pathologique; il rentre dans la deuxième catégorie; prenez un ouvrage de chimie physiologique, il rentre dans la première. Prenez un ouvrage de botanique médicale; c'est de la thérapeutique médicale et pas autre chose, et cela rentre dans la deuxième catégorie. Vous voyez donc que ces objections tombent, si l'on examine de près les grandes divisions générales que nous avons établies dans le cercle des sciences médicales. · Il y a cependant une omission à réparer : c'est en ce qui concerne la pharmacologie; je reconnais qu'un ouvrage simplement pharmacologique pourrait mériter un prix de 5,000 fr. et qu'il serait difficile de le ranger dans une des cinq catégories que nous avons établies. Eh bien, ajoutez la pharmacologie à la première catégorie et vous donnez satisfaction à tout le monde. Du reste, selon moi, le prix pour un ouvrage purement pharmacologique sera rarement décerné, peut-être ne le sera-t-il jamais, car il serait difficile de faire sur ces matières parfaitement rebattues un ouvrage qui pût mériter le prix de 5,000 francs. Un membre : Je connais un auteur qui a publié un tel ouvrage. - M. Crocq : Dans tous les cas, et pour tout prévoir, je |