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serais disposé à joindre la pharmacologie à la première catégorie.

Quant aux autres objections qu'on nous a faites, je les crois sans valeur.

On vous a parlé des maladies des enfants; elles rentrent généralement dans la pathologie interne, quelquefois peut-être aussi dans la pathologie externe, mais en aucun cas dans l'obstétrique.

Je crois, Messieurs, je le répète, qu'il n'est aucun ouvrage relatif aux sciences médicales qui ne puisse rentrer d'une façon quelconque dans une des grandes subdivisions que nous avons tracées et que nous pouvons, sans crainte d'exclure aucun ouvrage, maintenir ce cadre.

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M. Gluge: Tout en approuvant l'admission de la pharmacologie dans le cadre qu'on nous propose, je m'opposerai à ce qu'elle soit comprise dans la première subdivision et je demanderai qu'elle soit placée dans la seconde. Une expérience de vingt ans dans le jury d'examen m'a appris qu'il y avait incompatibilité d'humeur entre les pharmacologues et les anatomistes et physiologistes.

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M. Thiernesse: Je voulais faire les mêmes observations que M. Crocq en ce qui concerne la physique, la chimie et la botanique. Il est évident que l'Académie de médecine ne peut avoir la prétention de récompenser des travaux spéciaux traitant de ces sciences, qu'elle ne pourrait admettre au concours que des ouvrages se rattachant à ces sciences mais faits en vue d'élucider soit une question de physiologie, soit une question de pathologie.

Je voulais aussi produire la proposition que vous a faite M. Gluge, c'est à dire de comprendre la pharmacologie dans la seconde catégorie; elle sera beaucoup mieux placée à côté de la thérapeutique qu'à côté de l'anatomie.

-M. Crocq: Je me rallie parfaitement à cette proposition.

– M. le Président : Il y a cependant une autre chose qu'on n'a pas classée et qui doit être indiquée : c'est l'histoire de la médecine.

M. Laussedat : Je continue à craindre que les membres du jury qui auront non-seulement à discuter le mérite des ouvrages, mais à les classer, ne rencontrent quelquefois de la difficulté devant un programme aussi détaillé, à rattacher un ouvrage de la plus grande valeur à une de vos catégories. Les sciences médicales comprennent une telle infinité de branches que vous auriez tort de faire des subdivisions déterminées et fixes.

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M. Crocq : Il faut cependant bien subdiviser. Je crois que j'ai déjà répondu à l'objection que vient de faire encore M. Laussedat. Nous n'avons pas subdivisé à l'infini; nous avons tracé à grands traits de grandes catégories, et je maintiens qu'il n'y a pas la plus petite chose dans le domaine des sciences médicales qui ne puisse rentrer dans le cadre que nous avons tracé. Ainsi on vient de parler de l'histoire de la médecine; elle se rattache essentiellement à la deuxième subdivision qui comprend la médecine proprement dite avec tout ce qui la concerne. Qu'il s'agisse de l'histoire des médecins célèbres ou de l'histoire des maladies et des épidémies, cela se rattache à la médecine, à la pathologie médicale. C'est donc dans cette catégorie que ce genre d'ouvrages devra prendre place.

Voulez-vous encore une autre branche, que j'entends aussi indiquer la statistique médicale. Mais cela rentre également dans la seconde catégorie.

Du reste, je suppose que, contre toute attente, il se présente un ouvrage tellement spécial qu'il y ait difficulté à reconnaître

à quelle catégorie il faut le rattacher. L'Académie examinera et décidera; nous saurons bien, après une discussion approfondie, lui assigner sa place.

Je crois donc que nous devons maintenir les grandes lignes que nous avons tracées, parce qu'il faut bien un certain classement. Je crois que nous ne pouvons établir moins de subdivisions sans tomber dans l'inconvénient que l'on craint, c'est à dire sans exclure certains ouvrages.

L'Académie ne peut donc faire mieux que d'adopter les conclusions telles qu'elles sont formulées.

M. le Président : Les observations qui ont été faites tendraient bien plutôt à faire augmenter le chiffre des prix quinquennaux qu'à le faire diminuer, ce qui serait un autre inconvénient.

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M. Warlomont : La discussion qui a lieu en ce moment me prouve une chose : c'est que la question n'est pas suffisamment étudiée pour beaucoup de membres de l'Académie. Je crois qu'il y aurait du danger à nous prononcer trop vite et voici l'idée que j'émets; vous la prendrez pour ce qu'elle vaut; mais elle demanderait peut-être à être examinée. J'admettrais très-volontiers trois ou quatre grandes catégories principales bien définies, et je voudrais qu'à côté de ces catégories il y en eût une dernière comprenant tout ce qui ne fait pas partie des autres.

Je soumets cette idée à la Commission; son honorable rapporteur vous a déjà proposé quelques modifications aux conclusions; elle consentirait peut-être à en faire d'autres.

Il y aurait donc peut-être lieu de renvoyer le tout à la Commission pour qu'elle tienne compte de ce qui s'est dit.

M. Van Bastelaer : Je demande à faire une seule observation.

Il est reconnu que nous devons subdiviser le prix quin

quennal et nous avons à désigner les branches des sciences médicales qui entreront dans chacune des subdivisions. Mais cette division me semble naturellement toute tracée. L'Académie s'occupe de toutes les sciences médicales; elle a établi une division qui est admise par tous. Elle a établi cinq Sections. Ne serait-il pas naturel de donner alternativement le prix pour les sciences dont s'occupe chacune de nos cinq sections?

M. Bellefroid: Je conteste que cinq catégories soient suffisantes à votre point de vue. Que ferez-vous d'un livre concernant l'histoire de la médecine ou l'encyclopédie médicale? Beaucoup d'ouvrages, et parmi les plus importants de la littérature médicale, ne rentrent pas dans vos catégories.

Un autre fait peut se produire. Vous donnez chaque année, alternativement, un prix pour chacune de vos cinq matières : cette année-ci il y aura un prix pour l'anatomie et la physiologie, l'année prochaine, un prix pour la médecine pratique et ainsi de suite; mais je suppose que l'année où vous devrez donner le prix d'anatomie ou de physiologie vous n'ayez sur ces branches que des ouvrages médiocres, tandis que vous. aurez sur une autre branche un ouvrage très-remarquable. Voyez la singulière position: vous serez obligé de donner le prix à un ouvrage médiocre et à côté de cela un ouvrage du plus grand mérite reste sans récompense.

M. Crocq: Il sera couronné l'année suivante.

M. Bellefroid : Cela n'est pas certain. Personne ne comprendra d'ailleurs qu'ayant un chef-d'œuvre devant vous, vous couronniez un ouvrage médiocre. Je dis que c'est peu sérieux et que l'Académie, en adoptant une pareille combinaison, prêterait au ridicule.

M. le Président : Mais alors M. Bellefroid voudra bien soumettre à l'Académie une proposition établissant les

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deux ou trois divisions dont il a parlé. Je l'invite à déposer un amendement.

M. Bellefroid: Instituez des prix, mais ne faites pas de catégories, et ne prétendez pas parquer d'avance les sciences auxquelles chaque année l'activité des auteurs devra s'appliquer; ne dites pas : Je veux qu'on produise cette année des ouvrages d'anatomie, l'année prochaine des ouvrages de médecine, l'année suivante des ouvrages de chirurgie, je trouve cela puéril.

M. Barella : D'après ce que nous a dit M. Bellefroid, nous avons peu de chances d'obtenir cinq prix quinquennaux. Peut-être réussirions-nous mieux en n'en demandant que quatre.

Je propose donc d'établir quatre prix quinquennaux d'après la division suivante :

4° Un prix pour les sciences médicales et pharmaceutiques; 2o Un prix pour les sciences qui sont du domaine de la chirurgie;

3o Un troisième pour l'obstétrique et les sciences qui s'y rapportent ;

4o Enfin un quatrième prix serait destiné aux sciences. vétérinaires.

La première division embrasserait toute la pathologie interne, les maladies des enfants, des vieillards, les maladies des organes, la pathologie générale, la thérapeutique, la pharmacologie, la médecine légale, l'histoire de la médecine, etc.

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La seconde division s'étendrait à toute la pathologie chirurgicale chirurgie, médecine opératoire, maladies oculaires, cutanées, syphilitiques et vénériennes. Elle comprendrait en outre l'anatomie qui est la base de la chirurgie, et la physiologie qui, si elle s'appuie sur l'anatomie, a de nombreux rapports aussi avec la chirurgie par les vivisections; et dans l'ana

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