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absorbés par le traitement de quelques têtes de bétail. Il estime d'ailleurs que le nombre restreint d'animaux sur lequel la Commission propose d'expérimenter ne peut donner que des résultats non concluants, et qu'enfin, il y a trop de cas de peste par infection naturelle à combattre, sans devoir en créer d'artificiels, etc., etc.

Par rapport à la seconde proposition, le Comité fait observer que le but qu'il se propose n'est pas de satisfaire la curiosité de recherches scientifiques, mais de savoir si on ne parviendrait pas à mitiger jusqu'à un certain point la calamité nationale; qu'il serait irrationnel de sacrifier l'objet primitif de l'Association à une considération moins urgente quoique trèsimportante; que, par conséquent, il importe surtout que le Gouvernement ne suscite aucun obstacle au traitement d'une affection de nature miasmatique, telle que la peste, dont le traitement doit être d'autant moins efficace qu'il est institué à une période plus avancée de cette maladie; enfin, qu'il redoute un désaccord entre le vétérinaire homœopathe et le vétérinaire officiel sur le diagnostic, etc.

Il formule donc la proposition de se mettre en rapport avec le Comité médical de la Commission pour s'entendre sur les signes caractéristiques de chaque période.

Il formule encore la proposition de soumettre dans un district infecté :

100 bêtes bovines au traitement homœopathique.

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Le rapporteur termine en faisant observer: d'abord, que les remèdes homœopathiques ne sont pas des remèdes secrets, et ensuite, que la désignation faite par la Commission, comme la méthode de MM. Gaudy et Seutin, peut donner lieu à croire

que ce plan est particulier à ces derniers, tandis que c'est la méthode généralement connue comme homeopathique et que le Comité n'a pas l'intention de suivre les pas du vétérinaire et du pharmacien belges, mais de diriger le traitement d'après la loi qui a guidé les praticiens homœopathes depuis nombre d'années dans le traitement d'autres maladies sérieuses chez l'homme et les animaux (1).

7 décembre

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qu'elle

La Commission officielle répondit ne pouvait admettre les raisons invoquées par l'Association pour rejeter ses propositions. Elle ajouta que M. Walton Mayer, son vétérinaire délégué, était d'accord avec les vétérinaires homœopathes, et que d'ailleurs les essais auxquels on se livrait étaient assez nombreux pour qu'elle jugeât inutile de s'occuper, quant à présent, des nouvelles propositions de l'Association.

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Celle-ci, enfin 14 décembre venant d'apprendre par deux de ses délégués qui avaient visité le Norfolk, que les expériences y marchaient bien et que les vétérinaires étaient d'accord, n'insista plus.

Quel fut le résultat des expériences tentées par MM. Moore, père et fils, et M. Emerton, vétérinaires homœopathes? Nous allons l'apprendre par le rapport officiel du médecin vétérinaire délégué, M. Walton Mayer, en date du 1er janvier 1866, rapport reproduit en substance dans le troisième de la Commission officielle de l'Angleterre.

«.... Une Association s'établit sous la présidence du duc de Marlborough pour instituer ici les expériences sur une grande échelle. On trouva l'occasion de s'y livrer dans le Norfolk, où tout le bétail de diverses fermes fut confié

45 bêtes

-

(1) Le Comité médical de l'Association était composé de MM. les docteurs J. J. Quin, Edouard Hamilton, Stephen Yeldham, Thos. Leadam, J.-B. Metcalfe, Rutherford Russell et du médecin vétérinaire Hugh Cameron (membres de la Société homoeopathique britannique).

aux soins des médecins vétérinaires désignés par l'Association et soumis au traitement curatif et préventif.... >>

Résultat... « Sur quarante-cinq animaux, un seul ne paraît pas avoir contracté la maladie; parmi les autres, quatre ont guéri et quarante sont morts. Il semble que, depuis, l'homœopathie a été essayée ailleurs, mais nous n'avons pas eu l'occasion de vérifier les résultats que l'on dit en avoir obtenus, et les informations qui nous sont parvenues ne semblent pas telles qu'il faille encourager des recherches ultérieures (1 mai 1866). »

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Tels sont les seuls documents officiels qui aient paru en Angleterre au sujet des essais de la méthode homœopathique. Les résultats qui y sont consignés nous dispensent de tout commentaire sur la valeur de cette méthode.

Nous les complèterons par quelques renseignements puisés dans les journaux. Le Times annonça le 28 novembre 1865 que sur dix-sept bêtes bovines traitées secundum artem, par les vétérinaires homœopathes: Haycock, de Manchester, Patterson, de Dewsbury, et le docteur Ramsbotton, onze avaient succombé et que les autres se trouvaient dans un état désespéré.

Le comte de Leicester avait offert cent guinées à celui qui guérirait 60 pour 100 de bêtes typhisées. MM. les vétérinaires Moore, père et fils, traitèrent 21 des 42 bêtes malades. Toutes succombèrent.

Au sanatorium de Bradford, quatre bêtes typhisées sur cinq, traitées homœopathiquement, étaient mortes le 28 novembre 1865.

L'Association homoeopathique, dont nous avons parlé, ne s'était pas bornée à essayer l'homoeopathie dans le Norfolk : elle l'expérimenta dans l'Yorkshire et le Cheshire. Depuis le 9 novembre 1865, écrit le docteur Pope, médecin de l'hôpital homœopathique d'York, 117 animaux affectés de la peste à

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tous les degrés furent traités, non tous ensemble dans un sanatorium, mais dans différentes fermes autour d'York. Pendant les sept premières semaines les guérisons s'élevèrent à 40 pour 100 (1). »

L'Association publia, le 21 février 1866, un rapport signé du duc de Marlborough, donnant les chiffres suivants :

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Tels sont tous les renseignements favorables et défavorables que nous possédons concernant l'essai de l'homœopathie. opposée à la peste bovine en Angleterre.

Nous ferons remarquer que les seules expériences instituées par l'Association qui aient été contrôlées par le Gouvernement, ont prouvé l'inefficacité absolue du système homœopathique.

3. RAPPORT de la Commission qui a examiné le travail de M. MASOIN, intitulé : Contribution à la physiologie des nerfs pneumogastriques. - M. GLUGE, rapporteur.

Messieurs,

Le pouvoir suspensif du pneumogastrique sur les mouvements du cœur est connu depuis longtemps.

(1) Il n'est peut-être pas inutile de rappeler ici que le Comité de la peste bovine d'Edimbourg accorda une grande influence à la diététique et au petit nombre d'animaux réunis en troupeaux, sur le chiffre de la mortalité. Voici le tableau statistique qu'il donne :

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(Voir le troisième rapport de la Commission officielle d'Angleterre, 1866).

345 M. Masoin a eu l'idée d'examiner si une différence existe entre les deux nerfs pneumogastriques. Il résulte des expériences qu'il a faites sur des lapins, que l'action suspensive du nerf droit est plus forte que celle du nerf gauche. Dans une expérience, par exemple, où les deux pneumogastriques étaient coupés, le cœur battait trois cents fois; après l'irritation du nerf gauche pendant une minute, ce chiffre fut réduit à 76; pour le droit, le nombre descendit à 51.

La cause de ce phénomène reste inconnue, elle réside peutêtre dans le développement plus fort du côté droit du corps. Nous avons l'honneur de proposer l'insertion du mémoire de M. Masoin dans le Bulletin de l'Académie et d'adresser des remerciments à l'auteur. Nous nous permettons cependant de recommander à ce dernier une plus grande simplicité de style. Les faits scientifiques gagnent à être exposés sans emphase. Les auteurs de la découverte du pouvoir suspensif du nerf pneumo gastriquenous fournissent précisément un bon modèle à suivre. -Les conclusions du rapport sont adoptées.

(M. Vleminckx remonte au fauteuil).

4. RAPPORT de la Commission chargée de l'examen de la communication de M. le docteur HAMBURSIN, relative à des hernies étranglées, M. DE ROUBAIX, rapporteur.

Messieurs,

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Je viens, au nom de M. Michaux et au mien, vous rendre compte de deux observations qui ont été envoyées à l'Académie par M. Hambursin, de Namur.

La première a pour objet une hernie crurale ancienne, irréductible, qui s'était gangrenée après un étranglement de dix jours. Au moment où M. Hambursin l'examina, la mortification était devenue assez évidente pour rendre nécessaire une inci

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